Un vent de désimmobilisation souffle-t
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Un vent de désimmobilisation souffle-t
Guide-conseil La Chronique Pl. fin. Un vent de désimmobilisation souffle-t-il au Canada ? Martin Dupras REER enregistrés au provincial, les règles de la province où le participant travaille s’appliquent. Le cas de l’Alberta L e 21 décembre 2005, le gouvernement albertain annonçait des assouplissements aux règles d’immobilisation entourant les sommes provenant de régimes de retraite sous sa juridiction. Les changements annoncés constituent un pas supplémentaire vers une plus grande flexibilité quant aux sommes émanant de régimes de retraite. Voici un bref aperçu de certaines règles d’immobilisation d’un océan à l’autre et de certains changements récents. L’objectif large visé par les règles d’immobilisation est d’abord de préserver le caractère viager des revenus qui proviennent, rappelons-le, d’un régime de retraite. Accessoirement, ces règles confèrent aussi certains droits au conjoint. Règles applicables Le niveau d’enregistrement, fédéral ou provincial, du régime de retraite dictera à quelles règles seront soumis les instruments individuels (CRI, REER immobilisé, etc.). Ainsi, pour un régime enregistré au fédéral, peu importe la province de résidence, les mêmes règles s’appliquent. Pour un régime enregistré au provincial, les règles établies par la province prévaudront et des règles de réciprocité traiteront des situations qui pourraient relever de plusieurs juridictions (ex : un employé qui travaille au Québec mais qui participe à un régime enregistré en Ontario). Habituellement, pour ces régimes www.conseiller.ca Le changement proposé en 2005, et qui est en vigueur depuis le 1er novembre 2006, permettra aux participants qui quittent un emploi en Alberta et qui ont le droit de transférer la valeur de leur régime de retraite vers un compte individuel de choisir d’en recevoir jusqu’à 50 % sans immobilisation. La portion non immobilisée des fonds pourra être transférée vers un REER, un FERR ou encore être reçue en espèces, moins les déductions fiscales applicables. Des règles transitoires permettront également de désimmobiliser des sommes déjà détenues à même des instruments immobilisés. Au niveau fédéral Les sommes détenues dans un fonds de revenu viager (FRV) provenant d’un régime enregistré au fédéral devaient, jusqu’à tout récemment, être converties en rente viagère au plus tard lorsque le détenteur avait atteint l’âge de 80 ans. Cette obligation n’est maintenant plus en vigueur, même si un certain délai a séparé l’annonce de cette intention de son entrée en vigueur. Tout solde résiduel dans un FRV enregistré au fédéral pourra être retiré en entier à l’âge de 90 ans. Le fonds de revenu de retraite immobilisé (FRRI) Disponible uniquement en Alberta, au Manitoba, en Ontario et à TerreNeuve, le FRRI est un instrument qui s’apparente quelque peu au fonds de revenu viager (FRV). Tout comme le FRV, le FRRI fixera des plafonds aux retraits qui peuvent être effectués par Objectif conseiller 24 le détenteur. La nuance se situe sur le plan du calcul de ces plafonds. Le plafond du FRV est approximativement basé sur des retraits viagers, tandis que le plafond du FRRI est basé sur le rendement obtenu par le FRRI de la dernière année. Difficultés financières En cas de difficultés financières, certaines provinces permettent l’accès aux sommes détenues. L’Ontario et l’Alberta permettront le retrait d’un montant forfaitaire dans la mesure où les revenus ne dépassent pas un certain seuil (28 067 $ en 2006). Le Québec, quant à lui, permet un retrait temporaire du FRV avant l’âge de 65 ans, mais en vérifiant toutefois les revenus du détenteur si le retrait est effectué avant l’âge de 54 ans. Espérance de vie réduite La plupart des juridictions permettent des retraits plus élevés dans la Guide-conseilREER mesure où l’espérance de vie du détenteur est réduite en raison d’un état pathologique connu et reconnu. Les règles de calcul et les critères d’évaluation peuvent varier d’une juridiction à l’autre. Sommes modestes La plupart des provinces permettent également le retrait de la totalité des sommes détenues au compte immobilisé dans la mesure où celles-ci sont modestes. Les critères d’évaluation varient d’une province à l’autre. Le cas de la Saskatchewan La Saskatchewan offre un instrument assez particulier : le FERR prescrit (PRIF en anglais). Cet instrument recevra les sommes d’un régime de retraite sous la compétence de cette province. Le FERR prescrit conserve certaines caractéristiques du FRV (insaisissabilité, protection des droits www.conseiller.ca du conjoint) mais n’impose pas de retrait maximal. Il permet donc un accès total aux sommes. On notera enfin que l’Île-du-PrinceÉdouard permet aussi techniquement un accès total aux sommes en raison de l’absence, pour l’instant, de restrictions. À la cessation d’emploi, un participant pourrait donc transférer les sommes de son régime de retraite vers un REER. Le retrait unique Enfin, deux provinces, le NouveauBrunswick et le Manitoba, permettent un retrait unique des sommes immobilisées au-delà des plafonds normalement applicables. Au NouveauBrunswick, ce droit touche jusqu’à 25 % des sommes et celles-ci peuvent être transférées au REER. Des critères d’âge doivent être respectés. Au Manitoba, dès l’âge de 55 ans, 50 % des sommes immobilisées détenues pourObjectif conseiller 26 raient être transférées vers un FERR prescrit, éliminant du coup le plafond de retrait pour ces sommes. Dans cette dernière province, le consentement du conjoint devra toutefois être obtenu afin de pouvoir procéder. Si, tel qu’indiqué précédemment, l’objectif large visé par ces règles d’immobilisation est de préserver le caractère viager des revenus qui proviennent, à l’origine, d’un régime de retraite, de nombreuses options d’accès aux sommes existent tout de même. Martin Dupras, a.s.a., Pl. Fin., conseiller principal au Groupeconseil Aon