connaitre la surface foliaire pour optimiser les doses de produit
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connaitre la surface foliaire pour optimiser les doses de produit
CONNAITRE LA SURFACE FOLIAIRE POUR OPTIMISER LES DOSES DE PRODUIT La pratique de la réduction de dose n’est pas récente mais elle était réalisée a l’abri des regards indiscrets, dans la mesure où la réglementation imposait le respect de la dose homologuée (pas plus, pas moins). Cette réglementation, d’ailleurs impossible techniquement à respecter, a évolué. On parle maintenant de dose maximale d’utilisation. Considérant que toutes les vignes ne disposent pas de la même surface foliaire (stade de développement, vigueur, densité, etc.), que certaines sont plus sensibles que d’autres, que la pression maladie n’est pas identique d’une année sur l’autre ou au cours de la saison, certains viti- culteurs se risquent déjà à la modulation. A défaut de méthode simple et validée techniquement, chaque viticulteur opère de façon plus ou moins « empirique » avec les risques que cela comporte. Consciente des attentes de la profession sur cette problématique, l’ITV Bordeaux - Charentes relayé dans chaque département viticole par les Chambres d’Agriculture, a initié un projet intitulé Optidose. Objectif de Optidose modulation de dose feront l’objet d’un prochain article. Caractérisation de la surface foliaire sur Ugni blanc La méthode utilisée pour la mesure de la surface foliaire consiste : • A échantillonner un nombre précis de pieds dans une parcelle, • Sur chaque cep échantillonné : - Compter le nombre de rameaux puis le nombre de feuilles par rameaux - Le nombre d’entre cœurs par rameaux puis le nombre de feuilles par entre coeur. - Prélever des feuilles de rameaux et d’entre cœur et mesurer leur surface à l’aide d’un analyseur d’image. Ces différentes mesures permettent de calculer précisément la surface foliaire moyenne développée par hectare de vigne. Les expérimentations réalisées dans la région ont porté : – Sur la caractérisation de la surface foliaire (SFT) de l’Ugni blanc : • A différents stades de développement de la vigne pour apprécier sa croissance végétative. • Sur des vignes de densités différentes, • Sur des vignes de système de conduite différents (palissées attachées en arcure ou à plat, arcure haute et cordon haut), • Sur des millésimes différents pour mesurer l’incidence de la climatologie sur le développement végétatif de la vigne. – Sur l’expérimentation d’un tableau de modulation de dose (ta- blo-dose) prenant en compte la variation du niveau de risque (données issues de la modélisation) et la variation de la surface foliaire. Cet article se limitera à présenter les travaux réalisés sur la surface foliaire. Les expérimentations de SUR 10 SITES Archiac Asnières Bréville Champniers Jonzac Segonzac St Eugéne St Preuil St Sulpice de Cognac Vaux Rouillac Elles sont réalisées : - A 4 stades pour caractériser la croissance de la vigne : Boutons oraux séparés, grains de plomb, grains de pois et véraison. - Véraison constitue la SFT maxi d’une campagne. Densité 3 x 1.3 – 2747 pieds/ha 2 x 1.3 – 3846 pieds/ha 3,5 x 1.2 – 2380 pieds/ha 2,5 x 1.2 – 3333 pieds/ha 3 x 1.4 – 2380 pieds/ha 3 x 1.2 – 2777 pieds/ha 3 x 1.5 – 2222 pieds/ha 3 x 1.2 – 2777 pieds/ha 2 x 1.2 – 4167 pieds/ha 3 x 1.2 – 2777 pieds/ha 12 – Chambre Infos-16 - ViticultureOenologie - Dossier technique n° 9 - Décembre 2007 Système de conduite Guyot attachage en arcure Guyot attachage à plat Guyot attachage en arcure Guyot attachage à plat Guyot attachage à plat Guyot attachage à plat Cordon haut Guyot attachage à plat Guyot attachage à plat Arcure haute Croissance de la vigne Le graphique représente la courbe de croissance de l’Ugni blanc (valeur moyenne pour l’ensemble des parcelles du réseau) exprimée en ha de feuillage développé pour 1 ha planté. En 2006, au stade boutons oraux séparés, la SFT moyenne représentait 0,5 ha/ha planté, stade auquel bien souvent 1 tiers du programme de traitement est déjà réalisé. Cette surface ne représentait qu’un quart de la surface nale atteinte au mois d’août. Cette cinétique de croissance est relativement comparable d’une année sur l’autre. Différence entre sites : La variabilité de SFT est importante entre sites, allant cette année du simple au double (de 1,5 à 3 ha). L’impact de la densité de plantation sur la SFT n’est pas mise en évidence dans la mesure ou l’on retrouve pour un même niveau de SFT (2 ha), les sites de St Sulpice de Cognac (2 m x 1,2 m), Segonzac (3 m x 1,2 m) et Bréville (3,5 x 1,2 m). Le système de conduite ne semble également pas inuencer la SFT. Pour des densités quasi identiques, les sites de St Eugéne (cordon haut), Vaux Rouillac (arcure haute) et Segonzac (guyot palissée) les SFT se situent au même niveau. L’incidence la plus importante sur la SFT est certainement la vigueur. Les mesures opérées sur les vignes à forte SFT ont laissé apparaître une plus forte proportion de feuillage liée aux feuilles à entre cœurs (jusqu’à plus de 50% de la SFT totale à véraison) alors que dans les vignes de faible SFT, les entre coeurs sont quasi inexistants. Différence entre millésimes : La variation de SFT moyenne du réseau Charentes entre millésime est faible. Les suivis de croissance de rameaux entiers réalisés par le SRPV de Cognac mettent pourtant en évidence des différences signicatives entre années (inuence du climat). Dans le tableau ci-contre, 3 millésimes sont comparés pour 3 sites. Malgré des différences inter annuelles importantes, l’effet millésime n’apparaît pas. On peut donc supposer que les pratiques culturales et notamment les rognages ont plus d’incidence sur la SFT que le millésime. Décembre 2007 - Dossier technique n° 9 - Viticulture-Oenologie - Chambre Infos-16 – 13 Expérimentation d’un capteur de végétation : Les travaux réalisés depuis 4 ans dans la région ont montré : • Qu’il existe une forte variabilité de surface foliaire - Tout au long de la croissance de la vigne - Entre site, indépendamment de la densité et du système de conduite (hormis le rognage). Considérant cette forte variabilité, il n’est pas logique d’utiliser une dose unique en toutes situations. Toutefois, la méthode utilisée pour caractériser la SFT n’est pas transposable dans les conditions de la pratique (6 heures de travail par parcelle) et il n’existe pas aujourd’hui d’outil simple et rapide d’utilisation validé à cet effet. Les recherches entreprises en 2006, ont permis d’identier un outil développé par la société Suisse Avidor : Le Green Seeker Expérimentation du Grenn Seeker au Lycée de L’Oiselerie GreenSeeker : Le capteur NDVI est commercialisé en Europe sous la dénomination GreenSeeker par la société suisse Avidor High Tech. La société Avidor, intéressée par cette démarche expérimentale, a mis à disposition de la Chambre d’Agriculture de la Charente un capteur pour la campagne 2007. Premiers résultats : Après passage du capteur dans tous les rangs de la parcelle, les valeurs NDVI relevées ont permis de réaliser la carte ci-contre. Les zones foncées représentent les zones les plus végétatives et inversement pour les plus claires. Ces mesures présentent l’avantage d’apprécier la variabilité intra parcellaire de végétation. Ces mesures devront être réalisées plusieurs années an de vérier qu’elles sont bien corrélées aux mesures de SFT. Fonctionnement du capteur : Le capteur NDVI mesure la réectivité des végétaux permettant ainsi de mesurer la biomasse et apprécier les variations d’une parcelle. Avec l’aide des salariés de l’exploitation, le capteur a été installé sur un quad. Choix de la parcelle : parcelle de 6 rangs d’Ugni blanc présentant visuellement une forte diversité de végétation. Perspectives : Si les possibilités de modulation de doses en fonction de la végétation semblent être à présent évidentes, l’utilisation de capteurs de végétation capable de piloter un pulvérisateur « intelligent » constituent l’objectif de demain. Si cet objectif parait être encore lointain, il est à ce jour en cours de développement pour les grandes cultures Contact : Jean-François ALLARD - 05 45 36 34 00 rs Contrôle périodique des pulvérisateu d’un contrôle obligatoire eux aquatiques instaure l’obligation La récente loi sur l’eau et les mili à partir du 1er janvier 2009. des pulvérisateurs tous les 5 ans par un organisme technique anismes effectuant les contrôles Un dispositif d’agrément des org parallèlement, de ne pas f) est donc étudié, avec la volonté, central (probablement le Cemagre FRAC. cédure d’accréditation par le CO fermer totalement la porte à la pro 14 – Chambre Infos-16 - Viticulture-Oenologie - Dossier technique n° 9 - Décembre 2007