Lettre ouverte Je suis un maire en colère. Quelques jours après ma
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Lettre ouverte Je suis un maire en colère. Quelques jours après ma
Lettre ouverte Je suis un maire en colère. Quelques jours après ma réélection, je prends connaissance d'un jugement du tribunal d'instances d'Angers déboutant les responsables de notre supérette locale du droit de rendre à mes administrés le service postal dont "La Poste" les avait privé en fermant son bureau de MONTSOREAU. J'ai tout fait pour que la reprise de ce commerce se fasse dans les meilleures conditions et j'ai incité les repreneurs à prendre le relais postal pensant rendre service à la fois au commerçant et aux usagers. Quelle erreur ! C'était sans compter sur les subtilités de notre système judiciaire. Il a suffit qu'un propriétaire déçu de ne pas avoir pu augmenter son loyer au-delà du raisonnable allègue un tas de raisons plus scabreuses les unes que les autres: présence de bouteilles de gaz, transformations non autorisées, détérioration du parquet et absence d'entretien des peintures extérieures, activité de relais poste, pour chercher à se débarrasser de ce locataire encombrant. Excusez du peu! Il n'en fallait pas plus pour qu’un juge, plus préoccupé de rendre le droit que la Justice, ne retienne seulement la dernière et gravissime infraction dont se rendait coupable notre brave épicier: vendre des timbres, prendre et remettre les colis ou recommandés? Non, beaucoup plus grave que cela! Il allait jusqu'à remettre la somme, considérable il est vrai de 150 € maximum par semaine à certains de nos administrés, ce qui l'assimilait, selon la jugeotte de notre juge, à un banquier. . Au diable, les 581 signatures des usagers ! au diable le service public ! Il a quand-même fallu plus de 3 ans pour que cette bonne Justice nous ponde cette ineptie! Trois ans de tracas et d' insomnie pour notre épicier qui n'en demandait pas tant! Sans compter les frais d'avocat, plusieurs milliers d’euros, qu'il a dû assumer, persuadé qu'il était d'être "dans son droit". J'ai usé mes fonds de culotte pendant 5 ans sur les bancs de la fac de droit. Il ne me semble pas que l'on m'ait appris que la Justice, c'était cela. Le juge doit bien sûr dire le droit, mais il a aussi un devoir d'interprétation des textes qui doit faire pencher la balance du bon coté, celui du bon sens, de l'honnêteté, de la bonne foi, de l’intérêt général. C'est cela rendre la Justice. Je suis en colère comme bon nombre de Français de voir combien, comme d'autres institutions, le système judiciaire français est coupé des réalités humaines et économiques. Je vous assure que si j'avais connu cette décision de justice avant le 23 mars, j'aurais rendu mon écharpe! Gérard PERSIN Maire de Montsoreau