Message du Président de la République, Jacques Chirac

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Message du Président de la République, Jacques Chirac
Congrès de l’UNCCAS 2002
Message de Jacques CHIRAC, Président de la République
Au Congrès de l’Union Nationale des Centres Communaux d’Action Sociale
(UNCCAS)
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
Vous avez décidé, cette année, de placer votre congrès sous le signe du lien social. Alors que nous
manifesterons demain, comme chaque 17 octobre, notre refus de la misère, je tiens à saluer
chaleureusement votre action auprès des plus fragiles de nos concitoyens. Vous écoutez au quotidien
leurs préoccupations et souvent leur détresse. Chacun de vos actes y répond et apporte à ces personnes
un peu plus de bien-être individuel et familial. Mais, mis, bout à bout, ces actes préviennent aussi les
déchirures du tissu social. C'est donc à juste titre que votre rôle dans la lutte contre les exclusions a été
reconnu dans la loi qui porte ce nom. Et le message que je vous adresse aujourd'hui est un nouveau
témoignage de reconnaissance.
Des bureaux de bienfaisance aux bureaux d'aide sociale et, aujourd'hui, aux Centres Communaux
d'Action Sociale, la solidarité a toujours fait de la proximité une alliée.
La proximité est source d'efficacité en matière sociale. Parce qu'il n'est pas de solidarité uniforme ou
désincarnée, parce que l'aide doit être adaptée aux réalités de la vie des personnes. Notre système de
protection sociale est encore trop complexe et impersonnel. Sans votre action au quotidien, il pourrait
en de nombreuses circonstances fragiliser un peu plus encore des familles désemparées. Le passage à
l'euro a été une nouvelle occasion de souligner votre rôle irremplaçable auprès des personnes les plus
fragiles. L'accompagnement des personnes âgées, en particulier, a été une réussite pour faciliter ce
changement majeur pour la vie quotidienne.
Les responsables publics sont à votre écoute. La présence parmi vous de Madame Dominique
VERSINI, secrétaire d'Etat chargée de la lutte contre la précarité et l'exclusion, en est la preuve. Elle
connaît et incarne la force d'une expérience de terrain. Avec elle, je tiens à vous dire que votre
diagnostic social est précieux. Les inquiétudes que vous avez manifestées sur les difficultés persistantes
rencontrées par les personnes âgées ou sur la permanence de situations de précarité chez les jeunes ont
été entendues.
Bordeaux, les 16 et 17 octobre 2002
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Congrès de l’UNCCAS 2002
Alors que l'ensemble de l'action publique doit trouver dans la proximité un nouveau souffle, je veux
souligner le rôle et la place originale des Centres Communaux d'Action Sociale dans notre paysage
institutionnel. Interlocuteurs privilégiés des citoyens dans le domaine social, vous êtes aussi les relais
des politiques sociales de l'Etat et des autres responsables publics. A ce titre, vous saurez mieux que
quiconque appréhender tous les avantages en terme de simplification et de coordination des citoyens
que promet le nouveau mouvement de réforme de l'État et de décentralisation qui s'annonce. Vous
saurez aussi relayer jusqu'au plus près de nos concitoyens les nouvelles priorités sociales, comme la
politique en faveur des personnes handicapées. Cette politique a besoin de l'engagement de tous pour
que soit enfin réalisée l'insertion pleine et entière des personnes handicapées dans notre société.
Votre imagination, enfin, sera sollicitée. Les défis sociaux auxquels notre société est confrontée
appellent la mise en place d'outils innovants et performants qui permettent de prévenir avant même de
guérir. Une action sociale individuelle et curative, fondement de votre intervention, restera
indispensable. Mais elle ne suffit plus. De nouvelles formes d'exclusion réclament une action plus
préventive et collective.
Je sais que beaucoup de Centres Communaux d'Action Sociale ont déjà intégré cette nouvelle exigence
de l'action publique. En donnant la parole aux usagers, en travaillant avec eux avant de travailler pour
eux, ils ont commencé à mobiliser les énergies et à s'imposer comme les partenaires d'une politique
sociale renouvelée. Je les en remercie. Leur action doit être poursuivie et étendue.
Que votre congrès soit l'occasion d'un débordement d'enthousiasme et d'imagination au service de la
rénovation du lien social.
Je vous remercie.
Bordeaux, les 16 et 17 octobre 2002
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