Fiche de lecture La relation éducative SOMMAIRE

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Fiche de lecture La relation éducative SOMMAIRE
Fiche de lecture
La relation éducative
SOMMAIRE :
1-Identification de l’ouvrage :
page 2
2-Bibliographie de l’auteur :
page 2
3-Identification de l’auteur :
page 3
4-Le thème principal de l’ouvrage :
page 4
5-Des thèmes abordés dans l’ouvrage :
page 5
6-Les extraits commentés :
page 6
7-Point de vue personnel en lien avec
ma pratique d’éducateur technique spécialisé :
page 7
1-Identification de l’ouvrage :
Titre de l’ouvrage : « La relation éducative ».
Sous-titre : « Un outil professionnel pour un projet humaniste ».
Nom de l’auteur : Philippe GABERAN.
Edition : érès. 1er édition 2003 ; édition utilisée 2007.
Collection : L’éducation spécialisée au quotidien, fondée par Joseph ROUZEL et
dirigée par Daniel TERRAL.
Nombre de page : 141p.
2-Bibliographie de l’auteur :
- Moniteur éducateur, un professionnel du quotidien, érès, 2004.
- De l’engagement en éducation, érès, 1998.
- Etre éducateur dans une société en crise, ESF, 1998.
- Eduquer les enfants sans repère, ESF, 1996.
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3-Identification de l’auteur :
Afin de réaliser cette biographie de Philippe GABERAN, je me suis inspiré de son site
internet (http: //philippegaberan.free.fr) qui recèle d’informations le concernant.
Philippe GABERAN est né le 30 Juin 1957 à Lyon. Elevé au sein d’une famille
chrétienne de droite, il grandit vite, puisque devenu père à tout juste 20 ans il doit trouver un
travail afin de faire face à ses responsabilités de chef de famille.
Peu de temps après avoir obtenu son Baccalauréat, il découvre, par le biais du CEMEA
(Centres d'Entrainement aux Méthodes d'Education Active), le principe de la pédagogie
active. Cette découverte, fondée sur une pédagogie de l’agir, va profondément déterminer son
parcours de vie, car si nous utilisons ses propres termes, par cette découverte lente et profonde
« le monde lui apparaît sous un autre jour ».
En effet, le chômage étant peu présent, à cette époque, il débute en tant qu’éducateur
dans un foyer pour adultes déficients, « j’y croise la folie à 20 ans » dit-il. Mais, selon lui il
va grandir dans le métier grâce à l’équipe avec laquelle il travaille.
GABERAN entre également en faculté de Philosophie où il étudie notamment
l’anthropologie de Claude Lévi-Strauss, Aristote, Descartes, Kant, Nietzsche et y obtient sa
licence.
Il entre en formation d’Educateur Spécialisé en cours d’emploi à « l’institut de travail
social d’Echirolles ». La formation est selon ses mots « un vrai cauchemar. Je n’entre pas
dans la logique de formation. Je résiste et refuse de me remettre en question ».
Parallèlement, ce qu’il considère comme une « formidable rencontre et une véritable
chance de la vie », c’est son intégration au sein de l’équipe du journal « Le Lien Social », où
il apprend réellement à écrire et rencontre Joseph ROUZEL, fondateur de la Collection
« L’Education Spécialisée au Quotidien » dans laquelle est paru « La Relation Educative ».
Par la suite, il obtient une maîtrise de Philosophie lui permettant de rejoindre la filière
des sciences de l’éducation. Moment symbolisant une deuxième rencontre à ses yeux, celle
avec Philippe MEIRIEU qu’il désigne par la suite comme son « maître ».
C’est ainsi qu’il débute son doctorat et axe sa thèse sur « Condillac et le matérialisme
pédagogique » qu’il soutient en 1997. Il rejoint pendant ce temps « l’institut des sciences et
des pratiques d’éducation et de formation », et publie « éduquer les enfants sans repères » en
1996.
Il déclare en juillet 2000, alors qu’il démissionne de son poste d’éducateur spécialisé,
« qu’il me semble que je suis allé jusqu’au bout de ce que je pouvais donner, et j’ai le désir
de consacrer pleinement mon temps au métier de formateur en travail social »
C’est pourquoi, Philippe GABERAN est aujourd’hui formateur à « L’ADEA, centre de
formation » de Bourg-en-Bresse. Au sein du pôle « travail social », il est spécialisé
principalement en histoire et philosophie de l’éducation. Le journal « le lien social » restant
très important à ses yeux, il en est toujours rédacteur.
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4-Le thème principal de l’ouvrage :
Dans cet ouvrage « la relation éducative », Philippe GABERAN nous recentre sur les
valeurs initiales symbolisant l’engagement des travailleurs sociaux.
Partant de la question « à quoi ça sert d’être éducateur ? », il met au centre de son étude,
l’éducateur, la personne aidée et la relation qui les « unie ».
Mettant à mal l’utopie selon laquelle la relation éducative conduit à guérir, à ramener
les individus dans la norme, à réparer un préjudice, comme l’invite « l’arrêt PERRUCHE »
(Cette affaire porte d'abord sur la notion de « préjudice d'être né » et la responsabilité médical.
Les débats qu'elle a suscités se sont étendus aux questions de handicap, d'eugénisme et
d'avortement), il prône l’idée que la relation éducative doit aider les individus en difficultés
« à surmonter l’injustice liée à leur différence et à trouver du sens à leur vie ».
Ce processus nécessite d’accepter l’enfant, l’élève, ou la personne telle qu’elle est, et
non pas telle que nous, éducateur, souhaiterions qu’elle soit.
Prétextant que seul l’ancrage dans la réalité rend possible l’émergence d’une science de
l’éducation, il montre et tente d’expliquer, à travers les histoires de vie de cinq personnes,
pourquoi celles-ci peinent à entrer dans leur vie ou comment ces personnes peuvent user de
toutes les ruses de la survie afin de masquer leurs difficultés à prendre pied dans leur
existence.
Pour GABERAN, « la relation éducative est à la fois un enjeu de société et un pari sur
l’homme, et c’est cette double perspective que cet ouvrage prend le parti de redessiner ».
Pour cela, comme nous venons de le dire dans le paragraphe précédent, l’auteur montre, par le
biais de nombreux exemples, comment des individus errent sans aides ni repères (famille,
école, société) dans une vie qui leur a été donnée sans qu’ils l’aient demandée, et ne parvenant
pas à devenir les acteurs de leur vie puisque ne sachant pas justement le sens de leur « être
là ».
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5-Des thèmes abordés dans l’ouvrage :
Les différents récits relatés dans cet ouvrage, témoignent de l’expérience
professionnelle de l’auteur, et abordent l’importance de la relation éducative dans l’approche
de certaines problématiques. C'est-à-dire, que par la relation que l’éducateur entretient avec
les personnes dont il a la responsabilité, celui-ci est plus à même de l’aider à trouver le sens
de ce qui « le fait être là au monde ».
Afin que l’individu donne du sens à la relation éducative, l’auteur expose tout au long
du livre combien il est important pour ce premier d’avoir une représentation de lui-même, de
sa place dans la société et de son avenir.
Aussi, les histoires de vie de Luc, Jean, Marie, Marc et Madeleine dévoilent à partir des
origines du mal être, à quel point il est difficile pour un individu de se construire. En effet, les
premiers moments de ce récit illustrent comment le passé, et l’absence ou la mort d’un père,
la haine envers une mère, ou encore le secret de la mort de celle-ci, peut « happer » le présent,
et voir apparaitre chez ces personnes des mécanismes de défenses, « des cris de haines contre
les autres et soi même ».
En d’autre termes, comment savoir où on va ? Si on ne sait pas d’où on vient ? Ainsi, la
difficulté rencontrée par Jean, Marie, et les autres, pour s’approprier le sens de leur « être là
au monde » sans l’avoir voulu et pour s’accepter tels qu’ils sont, n’est pas liée à leur handicap
(page33).
Tout au long de l’ouvrage, l’auteur s’attache à démontrer que ces réactions parfois
violentes ne peuvent se détacher de l’existence des personnes et du sens qu’elles lui
accordent. Il le distingue en démontrant le rôle de l’éducateur dans ce qu’il appelle « le
passage du vivre à l’exister ». Pour lui, « vivre » c’est être là sans l’avoir voulu, subir le
temps qui passe et donc parfois dériver vers la « folie ». En revanche, « exister » c’est accéder
à la possibilité de faire des choix, c’est se construire une histoire, c’est appartenir à soi-même
et au monde.
De plus, les différentes histoires de vie argumentées d’appuis théoriques (MALDINEY,
« Penser l’homme et la folie ») illustrent comment la colère, instinctive, « est une force par
laquelle l’être échappe à ce qui le contraint » (page37). Ainsi, se mettre en colère, « c’est se
donner la possibilité d’exister ». Cependant, l’individu ne peut pas « s’installer
systématiquement dans la colère, sauf à renoncer à exister ».
Afin de permettre cette extériorisation l’auteur explique combien il appartient à la
relation éducative de favoriser la mise en place de lieux de parole (lieux d’accès au langage),
dispositif au sein duquel l’éducateur montre la part estimable que la personne encadrée a en
elle afin de négocier ensemble l’objectif à atteindre, ainsi que les sujets mises en jeu.
De la sorte, le travail, la relation amoureuse, l’argent et le poids de la tutelle ou de la
curatelle, sont des thèmes qui peuvent être abordés dans ces lieux privilégiés. Aussi, les
différentes histoires de vie relatées dans cet ouvrage abordent ces différents sujets sous l’œil
éducatif de l’auteur qui apporte des éclaircissements sur les concepts d’échec, de
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reconnaissance, d’estime de soi, de conformation à la norme, de transfert d’affects ou encore
de la toute puissance.
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6-Les extraits commentés :
J’ai choisi dans la suite de ce document d’aborder les concepts d’échec et de toute
puissance approchés par l’auteur.
« Les quelques instantanés des histoires de vie de Jean, Luc, Madeleine, Marc ou Marie
et le cheminement de l’ouvrage montrent que la relation éducative est un processus de
transformation par lequel un individu, l’éduqué, passe de soi à soi avec l’aide d’un tiers
médiateur, l’éducateur, et qu’elle n’est pas un processus de fabrication par lequel un être,
l’éducateur, en fabrique un autre, l’éduqué. [..], cette représentation de la relation éducative
trouve sa résonance conceptuelle et sa validation théorique dans le « Frankenstein
pédagogue » de Philippe MEIRIEU. Ce dernier illustre parfaitement le cheminement par
lequel l’éducateur renonce à la position d’un créateur tout-puissant, modelant une créature
selon son désir et sans préoccupation de l’objet à venir, pour adopter celle d’un créateur à
l’écoute de la forme qui doit advenir » (page 123).
Partant du postulat selon lequel il y a en toute personne « une force intérieure » lui
permettant de revendiquer le fait d’être elle-même et pas seulement ce qu’un autre a voulu
qu’elle soit, l’auteur ici explique le rôle de l’éducateur dans sa capacité à entendre et à
soutenir cette force. Celui-ci doit être en mesure d’accepter que la forme d’existence des
personnes dont il a la responsabilité ne soit pas tout à fait celle qu’il avait supposée.
En d’autres termes, l’éducateur doit accepter le risque de manquer l’objectif qu’il
s’assigne au départ ou au cours de la relation. Et contrairement aux idées reçues, le fait
d’échouer ne remet pas en cause l’efficacité éducative, car le renoncement à la toute
puissance, selon GABERAN, n’est pas le consentement à l’impuissance. Il s’appui sur
Philippe MEIRIEU pour affirmer que « l’éducation exige de mettre la main à la pâte, de
mouiller le lien avec la sueur de celui qui s’engage dans la perspective de bien faire et qui, ce
faisant, prend d’emblée le risque de manquer à sa promesse » (page 126).
Faisant le constat que l’éducateur se laisse souvent emmener sur le terrain de la
« réparation », il dénonce l’influence de la société, et les exigences de résultat qui en
découlent au sein des institutions, comme source de la hantise de l’échec, naissant chez les
éducateurs.
Aussi, « La réparation est un concept mortifère dans le champ de l’éducation ; elle
emmène l’éducateur sur un terrain sur lequel il ne peut pas, il ne peu plus jouer son rôle »
(page 127). Ainsi par l’arrêt PERRUCHE, l’auteur explique le choix des institutions d’orienté
leur prise en charge sur les services de la vie quotidienne (animation, restauration, hygiène) et
plus du tout sur le statut de l’être, « n’intégrant pas la dimension de la liberté propre de
l’éduqué dans la démarche éducative » (page 128). L’auteur profite de ce passage pour
dénoncer la démarche de contrat, et le manque de liberté accordé à la personne, qu’il juge
comme une pratique de soumission et qu’il défini comme « une ruse par laquelle une des
parties signataires s’aliène les intérêts de l’autre ».
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7-Point de vue personnel en lien avec ma pratique d’éducateur
technique spécialisé :
Le référentiel métier de l’éducateur technique spécialisé recouvre trois grands domaines
dont : l’accompagnement éducatif. D’après ce texte, celui-ci se doit de développer une
relation éducative personnalisée en s’appuyant sur une activité technique et professionnelle
qui permette la (re)construction identitaire.
Nous proposons dans la suite du document d’aborder succinctement des savoirs–faire en
lien avec la pratique de l’éducateur technique spécialisé. Nous nous plaçons ici dans le cadre
d’une prise en charge d’adolescents admis en SIPFPro. Ainsi, dans un premier temps et
toujours d’après le référentiel métier, l’ETS doit être capable d’identifier la ou les situations
problèmes de la personne. Aussi, dans les premiers temps de la prise en charge et avant toute
formulation de projet, il est plus qu’important d’apprendre à connaitre la personne encadrée.
Cet ouvrage montre par exemple l’importance qu’un lourd secret, comme la mort de la mère
d’une personne, peut avoir sur le développement psychique d’une personne.
Ce passage, parmi tant d’autres, illustre à quel point toute relation ne peut s’engager
sans une phase d’apprivoisement de l’un et de l’autre.
D’un autre coté, en repérant les potentialités des apprenants dont nous, éducateur, avons
la responsabilité, nous avons la possibilité de les amener individuellement à l’expression d’un
projet. Cette prise de position est « un processus d’individualisation qui conduit la personne à
exister par elle-même sans recours aux autres et à trouver un sens, une signification à ce
quelle fait » (In : « Educateur technique spécialisé, quels fonction ? »).
En tant qu’ETS et à partir de notre support d’activité, nous tentons d’apporter du sens à
leur présence et à ce qu’il fond, dans l’objectif que le jeune puisse dans un premier temps
formuler des désirs et éprouver du plaisir au sein de l’atelier.
Cependant, dans le chapitre : « Savoir renoncer à la toute puissance », l’auteur nous
rappelle, que la relation éducative ne peut ni guérir, ni normaliser et qu’elle n’est pas censée
non plus réparer un préjudice. L’éducateur n’est qu’un accompagnateur qui va tenter de
permettre à l’individu d’accepter ses différences, de les surmonter et de trouver un sens à sa
vie, non dans une relation de soumission mais en intégrant « cette dimension de liberté propre
à l’éduqué » (page 128).
Ainsi, l’éducateur doit accepter que la « forme d’existence » à laquelle parvient l’être
placé sous sa responsabilité ne soit pas tout à fait celle qu’il avait envisagée. Il doit donc
savoir analyser et prendre de la distance à l’égard de son action professionnelle dans le cadre
de sa relation aux autres et au groupe.
En effet, et pour finir, de part leur hétérogénéité, ces jeunes n’évoluent pas à la même
vitesse et de la même façon. Des projets et des orientations différentes naissent et c’est le rôle
d’accompagnateur de l’éducateur que de s’adapter aux besoins de chacun.
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