Résidence alternée pour les enfants du divorce: le

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Résidence alternée pour les enfants du divorce: le
Patrimoinorama
Résidence alternée pour les enfants du divorce: le débat reste ouvert.
21-12-2006
La mobilisation de pères divorcés jeudi, à la veille de Noël, ou le récent enlèvement de deux enfants par leur mère
soulignent la difficulté de pacifier les familles à l'heure du divorce, quand le bienfait de la "garde alternée" pour les
enfants fait encore débat.
Pour la seconde fois depuis le suicide de l'un d'eux, Stephan Lafargue, des pères divorcés ont manifesté à Paris pour
obtenir un "droit" à la résidence alternée des enfants, y compris lors de séparation conflictuelle.
Le suicide de M. Lafargue le 1er décembre, parce qu'il n'avait la garde de son fils qu'un week-end sur deux, a relancé la
campagne menée par des associations comme "SOS-Papa", "Justice Papa" ou "Allo Papa, Allo Maman", regroupées
dans un "Collectif national pour la résidence alternée paritaire".
Inscrite dans la loi depuis 2002, la résidence alternée, qui permet aux enfants de vivre tantôt chez le père, tantôt chez la
mère, concerne environ un divorce sur dix, mais en cas de désaccord entre les parents, les juges rejettent 75% des
demandes.
La grande majorité des enfants de parents séparés ont leur résidence fixée chez leur mère, 42% d'entre eux voient
leur père plus d'une fois par mois, 19% moins d'une fois par mois, et 34% ne le voient jamais, selon le Défenseur des
enfants.
"Il y a réellement en France une discrimination envers les pères lorsque la séparation est conflictuelle", affirme Alain
Bensimon, porte-parole du collectif, "si le père souhaite s'investir dans l'éducation de son enfant et que la mère s'y
oppose, il se voit débouter de toutes ses demandes". "Je conteste l'idée qu'il y a un instinct maternel, et que l'intérêt
de l'enfant est d'être avec sa mère", lance-t-il.
Soucieux cependant de ne pas apparaître comme des "chiens de garde" sexistes, "Justice Papa", dissidente de "SOS
Papa" jugée trop "misogyne", insiste sur "l'égalité entre parents" à préserver, souligne son président Jean-Claude
François.
L'intérêt pour l'enfant de la garde alternée reste en question. En 2005, la Défenseure des enfants, Claire Brisset, avait
demandé une extrême prudence, suggérant de limiter le dispositif aux enfants de plus de 5 ou 6 ans. Claire Brisset
rappelait qu'il "faut respecter avant tout les besoins de stabilité, de respect du rythme de l'enfant".
Dans "Le livre noir de la garde alternée" (Ed Dunod), des avocats et pédopsychiatres réunis par Jacqueline Phelip,
présidente de "L'enfant d'abord", estiment que l'enfant "partagé" est en danger de "maltraitance psychologique", et
s'insurgent contre la résidence alternée imposée par le juge.
Celle-ci pourtant éviterait, selon les associations de pères divorcés, que trop de divorces ne tournent en "guerres de
tranchée".
"Les couples se déchirent parce qu'il y a trop d'enjeux, et notamment celui de la garde des enfants", affirme Eric
Bresson ("Justice Papa"). "Si les règles étaient moins souples, et la résidence alternée un préalable, les couples
seraient contraints de chercher à s'entendre", et la médiation, aujourd'hui peu efficace, prendrait alors tout son sens, dit-il.
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