CC1-nov2014
Transcription
CC1-nov2014
Université de Grenoble I Module MAT 234 Année 2014-2015 CC1 : examen partiel de novembre 2014 — CORRIGÉ Exercice 1 – On considère la fonction de deux variables définie par f (x, y) = x4 + y 3 − 3 y − 2 . 1. Déterminer les points critiques de f . 2. Calculer la matrice hessienne de f au point (x, y) : ∂2f ∂x2 (x, y) Hf (x, y) = ∂2f (x, y) ∂y∂x ∂2f (x, y) ∂x∂y . ∂2f (x, y) 2 ∂y Peut-on en déduire la nature des points critiques de f ? 3. Calculer f (0 + h, 1 + k) − f (0, 1) pour h et k proches de zéro (et au moins dans l’intervalle [−1, 1]). En déduire la nature de l’un des points critiques. 4. Tracer les coupes de la surface représentative de f par les plans x = 0 et y = −1. En déduire la nature de l’autre point critique. Corrigé. 1. Les points critiques de f annulent son gradient : ∂f 3 =0 ∂x = 4 x ∂f ∂y = 3 y2 − 3 ⇔ x = 0 y2 = 1 =0 . Ainsi, f admet deux points critiques, un en A = (0, 1) et un autre en B = (0, −1). 2. Un calcul direct donne 12 x2 Hf (x, y) = 0 0 6y =⇒ Hf (A) = 0 0 0 6 et Hf (B) = 0 0 0 −6 , de sorte que det(Hf (A)) = 0 et det(Hf (B)) = 0. On ne peut donc conclure sur la nature de ces deux points critiques à l’aide de la hessienne. Il faut donc faire une étude locale “à la main”. 3. Etude du point A = (0, 1). f (0 + h, 1 + k) − f (0, 1) = h4 + (1 + k)3 − 3(1 + k) − 2 − (−4) = h4 + k 3 + 3k 2 = h4 + k 2 (k + 3). Soit : f (0 + h, 1 + k) − f (0, 1) > 0 pour tout h et k non nuls dans l’intervalle [−1, 1]. Conclusion : f admet un minimum local strict en A. 4. Etude du point B = (0, −1). Les coupes de la surface représentative de f par les plans x = 0 et y = −1 sont illustrées par les 2 courbes ci-dessous au voisinage du point B = (0, −1). Coupe x = 0 y 7→ f (0, y) = y 3 − 3y − 2 Coupe y = −1 x 7→ f (x, −1) = x4 D’où l’on déduit que le point critique B = (0, −1) est un point selle de f . Exercice 2 – Soit U un champ de vecteurs de IR3 dans IR3 et f une fonction de IR3 dans IR, chacune de ces deux fonctions étant de classe C 1 . Montrer que rot (f U ) = f rot U + grad f ∧ U Corrigé. L’application f U définit un champ de vecteurs IR3 → IR3 de classe C 1 : f (x, y, z) . U1 (x, y, z) (x, y, z) 7−→ f (x, y, z) . U (x, y, z) = f (x, y, z) . U2 (x, y, z) f (x, y, z) . U3 (x, y, z) Ainsi : f . U1 ∂x rot (f U ) = ∂y ∧ f . U2 f . U3 ∂z ∂y (f . U3 ) − ∂z (f . U2 ) = ∂z (f . U1 ) − ∂x (f . U3 ) ∂x (f . U2 ) − ∂y (f . U1 ) f ∂U3 − ∂U2 + ∂f U3 − ∂y ∂z ∂y ∂U1 ∂U3 ∂f = f − U1 − + ∂z ∂x ∂z f ∂U2 − ∂U1 + ∂f U2 − ∂x ∂y ∂x ∂f U2 ∂z ∂f U3 ∂x ∂f U1 ∂y = f f ∂U3 + ∂f U3 − f ∂y ∂y ∂U1 ∂f = f + U1 − f ∂z ∂z f ∂U2 + ∂f U2 − f ∂x ∂x ∂U3 ∂U2 − ∂y ∂z ∂U1 ∂U3 − ∂z ∂x ∂U2 ∂U1 − ∂x ∂y + ∂U2 ∂f + U2 ∂z ∂z ∂U3 ∂f + U3 ∂x ∂x ∂f ∂U1 + U1 ∂y ∂y ∂f ∂x U1 ∂f ∧ U2 ∂y U3 ∂f ∂z = f rot U + grad f ∧ U. Exercice 3 – Déterminer les fonctions f : IR2 → IR, (t, x) 7→ f (t, x), de classe C 2 , vérifiant l’équation aux dérivées partielles (équation des ondes unidimensionnelle) : ∂2f ∂2f − = t2 − x2 2 ∂t ∂x2 (E0) à l’aide du changement de variables ϕ : (t, x) 7−→ u=t+x . v =t−x Corrigé. 2 Le changement de variables ϕ proposé est clairement bijectif et C . Notons g : (u, v) 7→ g(u, v) la nouvelle fonction inconnue telle que f = g ◦ ϕ, soit f (t, x) = g u(t, x), v(t, x) . L’application de la “règle de dérivation en chaine” permet d’écrire successivement : ∂g ∂u ∂g ∂v ∂g ∂g ∂f = . + . = + ∂t ∂u ∂t ∂v ∂t ∂u ∂v ∂f ∂g ∂u ∂g ∂v ∂g ∂g = . + . = − ∂x ∂u ∂x ∂v ∂x ∂u ∂v puis, en utilisant le théorème de Schwarz 2 ∂ f ∂2g ∂2g ∂2g ∂2g ∂2g ∂2g ∂2g = + + + = + 2 + ∂t2 ∂u2 ∂v∂u ∂u∂v ∂v 2 ∂u2 ∂u∂v ∂v 2 2 2 2 2 2 2 2 2 ∂ f = ∂ g − ∂ g − ∂ g − ∂ g = ∂ g −2 ∂ g + ∂ g 2 2 2 2 ∂x ∂u ∂v∂u ∂u∂v ∂v ∂u ∂u∂v ∂v 2 Ainsi, en reportant ces dérivées partielles secondes dans l’équation aux dérivées partielles (E0), on trouve que g doit satisfaire l’EDP : ∂2g ∂2g 1 4 = t2 − x2 = uv ⇐⇒ = uv, ∂u∂v ∂u∂v 4 ce qui après intégration par rapport à u puis par rapport à v conduit à g(u, v) = 1 2 2 u v + H1 (u) + H2 (v) 16 où H1 et H2 sont 2 fonctions de classe C 2 . Ainsi, la solution de l’équation aux dérivées partielles (E0) est f (x, t) = 2 1 2 t − x2 + H1 (t + x) + H2 (t − x). 16 Exercice 4 – On considère la fonction de deux variables définie sur IR2 − {(0, 0)} par xy . x2 + y 2 f (x, y) = Les questions 1. et 2. sont indépendantes entre elles et indépendantes des questions 3. et 4. 1. Déterminer la limite de f (x, tx) lorsque x tend vers 0, où t est un paramètre réel quelconque. Peut-on prolonger f par continuité sur IR2 ? 2. Déterminer la ligne de niveau L 1 = {(x, y) ∈ Df , f (x, y) = 21 }. 2 Donner sans calcul la direction du gradient de f au point (1, 1). 3. On considère le domaine ∆ défini par ∆ = {(x, y) ∈ IR2 tel que 1 ≤ x2 + y 2 ≤ 4, x ≥ 0, y ≤ x} Représenter graphiquement le domaine ∆. 4. Calculer l’intégrale double I en effectuant un changement de variables approprié ZZ I= f (x, y) dxdy . ∆ Corrigé. t t x2 = . La limite dépend de la pente t de la droite y = tx selon laquelle x→0 + t 2 x2 1 + t2 le point (x, y) tend vers (0, 0). La fonction f n’est donc pas prolongeable par continuité en (0, 0). 1. lim f (x, tx) = lim x→0 x2 2. 1 xy 1 xy = } = {(x, y) ∈ (IR2 )∗ , y = x }, car 2 = ⇔ (x − y)2 = 0. x2 + y 2 2 x + y2 2 Le gradient de f au point (1, 1) est orthogonal à la ligne de niveau passant par ce point, c’est-à-dire à L 21 . Ce gradient est donc parallèle à la droite y = −x. L 21 = {(x, y) ∈ (IR2 )∗ , 3. Domaine ∆ : délimité par les deux cercles centrés à l’origine de rayon 1 et 2, par l’axe des ordonnées et par la première bissectrice. 4. Etant donné la géométrie du domaine d’intégration, on effectue un changement de variables en coordonnées polaires, ce qui conduit à ZZ ZZ I= f (x, y) dxdy = f x(r, θ), y(r, θ) r drdθ ∆ ∆0 où ∆0 est l’image réciproque de ∆ par le changement de variable et correspond donc à la description du domaine relativement aux coordonnées polaires : ∆0 = {(r, θ) tel que 1 ≤ r ≤ 2 , −π/2 ≤ θ ≤ π/4}. Ainsi, Z π/4 1 Z 2 r2 cos θ sin θ = r drdθ = sin(2θ) dθ . r dr r2 θ=−π/2 r=1 −π/2 2 1 h 1 iπ/4 h r2 i2 3 = − cos(2θ) . = − . 4 2 1 8 −π/2 Z I π/4 Z 2