Madame la Ministre Ségolène Royal à Brest_final

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Madame la Ministre Ségolène Royal à Brest_final
Madame la Ministre Ségolène Royal à Brest ! L’Agence des aires
marines protégées oubliée dans son programme de visite…
Nous ne pouvons a priori que nous réjouir de la visite de notre ministre sur la pointe bretonne.
Informé très tardivement de sa visite (jeudi matin par le journal), le personnel de l’Agence souhaite
cependant rencontrer Madame Royal pour l’informer de notre situation et d’un avenir que nous ne
désirons pas tel qu’il se profile.
L’Agence des aires marines protégées, créée par une loi de 2006, a pour objectif d’apporter un appui
technique dans la gestion et la protection du milieu marin. Reconnue aux niveaux national et
international pour la qualité de son travail, elle subit depuis 2012 une stagnation (au mieux), une
régression (le plus souvent) de ses moyens (financiers et humains), ce qui l’empêche d’exercer les
missions que lui a confié le ministère de Madame Royal, en particulier la création et la gestion des
Parcs Naturels Marins, l’animation du réseau Natura 2000 en mer et une partie de la coordination au
niveau français de la Directive Cadre Européenne sur la Stratégie.
Un peu de concret
La présidente du conseil de gestion du Parc naturel marin d’Iroise a lancé il y a quelques jours un
appel au mécénat pour compléter un budget qui cette année est réduit de 30%.
Le Parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis, lancé en fanfare il y a plus
d’un an par notre ministre, a pour seul personnel : une directrice.
Pour le Parc naturel marin d’Arcachon, inauguré en juin 2014 par la Ministre, la rédaction du plan de
gestion traine un peu mais l’exercice est difficile.
En outre-mer, la situation du sanctuaire de mammifères marins AGOA, qui concerne la totalité de la
zone économique exclusive des Antilles françaises, vivote avec 2 à 3 personnes en poste (certains
avec des statuts plus que précaires selon la période considérée).
Pour Natura 2000, c’est mission impossible avec aussi peu de personnel. L’Agence a en charge la
rédaction des documents d’objectifs, l’animation et l’évaluation du réseau. Le rythme des rédactions
des documents d’objectifs est très lent. Le volet animation n’a pas démarré. Comment pourrait-il en
être autrement alors qu’un seul agent a en charge 10 sites Natura 2000 en moyenne, et jusqu’à 26
comme c’est le cas sur la façade atlantique ? Et là, il ne s’agit que de sites côtiers. Comment fera –ton pour les sites Natura 2000 au large, comme la France doit et s’est engagée à le faire rapidement ?
Ceci ne doit pas être si grave pour notre Ministre, mais on lui rappellera que le non-respect des
engagements européens occasionnerait une sanction financière équivalente à plusieurs fois notre
budget actuel.
Pour la DSCMM, au-delà des innombrables réunions parisiennes sur le sujet, la question de la
réalisation concrète du suivi du milieu marin doit être traitée maintenant … Comment ?
Le personnel, incluant des précaires de plus en plus nombreux (60% de contractuels, dont plus de la
moitié avec des contrats courts, des Volontaires Service Civil et … stagiaires) cache un peu la misère
par son travail acharné. Mais les conditions sont dramatiques et l’inquiétude quant à la suite est
croissante.
Et demain
L’Agence Française pour la Biodiversité nous est présentée comme LA solution. Vraiment ? Le pôle
marin, qui devait être un des piliers de l’organisation de la future AFB, a disparu malgré l’engagement
pris en 2013 et qui nous avait été réaffirmé à plusieurs reprises, en juin et à l’automne 2015.
Madame Royal communique beaucoup, mais les actes ne suivent pas. S’il fallait en donner un
exemple supplémentaire, le directeur de l’Agence des aires marines protégées, éjecté de son
poste de préfigurateur de l’AFB, a démissionné de notre Agence. Deux mois après, il n’est toujours
pas remplacé, le décret de nomination trainant encore dans un bureau du Ministère. Ceci bien-sûr,
en pleine discussion sur l’organisation de l’AFB, n’est pas de nature à renforcer le poids de la mer.
Biodiversité marine : Etat d’urgence