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COMPTE-RENDU CAFE LITTERAIRE DU 28 JANVIER 2011. Le rendez-vous littéraire commun : Fédor Dostoïevski était l’auteur choisi la session précédente pour être mis à l’honneur. A la lecture de son œuvre, l’auteur a fini par interpeller les participants plus que les ouvrages eux-mêmes. Le caractère très sombre de ses récits, mais néanmoins réaliste, allié à un sens aigu du portrait porte à la conclusion que Dostoïevski peint un tableau sociologique de la Russie de son époque. Plus que le récit, ce sont donc les personnages qui attirent le lecteur. Eux dont il est dit qu’ils finissent par prendre leur autonomie. Eux dont la faiblesse est récurrente : joueurs, alcooliques, défendant leurs idéologies au point de passer pour des possédés… Autant de portraits d’anti-héros où tout manichéisme est absent, où l’auteur se place en retrait tout en semblant s’inspirer de sa vie, en laissant transparaître un esprit tourmenté avec des références à sa propre existence. Certaines des personnes présentes continueront à lire d’autres ouvrages de Dostoïevski. Tous en conseillent la lecture . Liste des ouvrages lus et conseillés par les participants : - Carnets du sous-sol Polzounkov Le Joueur Le Double Rêve d’un homme ridicule Crime et châtiments Les Possédés L’Eternel mari L’Idiot Les Frères Karamazov Autres lectures conseillées : - Le Testament français Andreï Makine La Malédiction des colombes Louise Erdrich Et devant moi le monde Joyce Maynard Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patate Mary Ann Shaffer Le Dernier mort de Mitterrand Raphaëlle Bacqué La Grand-mère de Jade Frédérique Deghelt Des gens très bien Alexandre Jardin Les polars historiques de Jean-François Parot notamment les Enquêtes de Nicholas Le Floch Les Nuits blanches du Chat Botté Jean-Christophe Duchon-Doris Date et thème de la prochaine rencontre : Le prochain café littéraire devrait se dérouler le vendredi 25 février à 20h à la Bibliothèque. Les thèmes proposés étaient : - Louis-Ferdinand Céline Jack London Jim Harrison Marcel Proust Alessandro Baricco Le choix s’est porté avec 14 voix sur 22 sur Louis-Ferdinand Céline. Nous essayerons donc dans la mesure du possible de lire un ouvrage de ou sur cet auteur pour la prochaine fois. Pablo Picasso « La lecture » (1934) LOUIS-FERDINAND CELINE Louis Ferdinand Destouches, dit Louis Ferdinand Céline (du prénom de sa grandmère), est né à Courbevoie, dans le département de la Seine, dans une famille noble mais sans fortune. Durant son adolescence, il fait de petits métiers, et travaille notamment dans une bijouterie, expérience des faubourgs qu'il racontera dans Mort à crédit. Engagé en 1912, il participe aux combats de la Première guerre mondiale, dans les Flandres occidentales. Blessé en 1914, il sera décoré de la médaille militaire et réformé des suites de cette blessure. Cela lui permettra de séjourner à Londres en tant qu'auxiliaire du consulat français, puis de voyager en Afrique pour le compte d'une compagnie de traite. Ces deux périples autobiographiques seront plus tard respectivement réinjectés Guignol's Band et le Voyage. dans A la fin de la guerre, il s'installe à Rennes avec sa famille, où il passe son baccalauréat en 1919, puis poursuit des études de médecine entre 1920 et 1924. Cette année là, il soutient sa thèse de doctorat, La Vie et l’œuvre de Ignace Philippe Semmelweis, aujourd'hui considérée comme sa première production littéraire. Son expérience de la première guerre mondiale, comme sa formation de médecin, auront une influence décisive sur toute son oeuvre. Détestable et génial à la fois, Louis Ferdinand Céline, ouvre la voix à une nouvelle forme d’écriture. Jouant de tous les niveaux de langage, il introduit un rythme, une force proche de l’oral. En 1932, Voyage au bout de la nuit fait l’effet d’une bombe. Epique et satirique, le roman est un Cri de révolte contre l’absurdité de la guerre, mais fait surtout parler les critiques littéraires, manquant de peu le Prix Goncourt. Céline se lance alors à plein temps dans l’écriture, abandonnant la fonction de médecin qu’il occupait jusqu’alors. Il continue sa petite musique dans Mort à crédit en 1936, racontant cette fois-ci l’enfance de Bardamu, le héros de Voyage. Dans Guignol's band (1944) et Féerie pour une autre fois (1952) il déconstruit le récit, dans une langue toujours plus inventive. Céline est par ailleurs l’auteur de quatre pamphlets, antisémite dans Bagatelles pour un massacre (1937), et contre le communiste soviétique (Mea culpa 1936) versant funeste d’une œuvre sans concession. Il meurt le 1er juillet 1961 à Meudon. (source : fluctuat.net)