La mort n`en saura rien, reliques d`Europe et d`Océanie Exposition
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La mort n`en saura rien, reliques d`Europe et d`Océanie Exposition
La mort n’en saura rien, reliques d’Europe et d’Océanie Exposition au Musée des Arts d’Afrique et d’Océanie, Paris 12 octobre 1999-24 janvier 2000 Commissaire :Yves Le Fur Introduction par Jean-Hubert Martin (directeur du Musée des AAO) ‘Le musée, sanctuaire laïc ou religieux’ Les différentes contributions (10) de ce catalogue mettent en perspective l'usage religieux du crâne dans les cultures européennes et océaniennes. Différentes approches, anthropologiques et sociologiques, celles de l'histoire des religions et de l'histoire de l'art sont mises en oeuvre. Leur réunion est l'occasion de mieux saisir comment, à partir de l'emblème universel du crâne, se sont élaborés des concepts culturels et esthétiques qui diffèrent, et parfois se rejoignent. Quel est le statut de ces objets de culte devenus objets de musée ? Comment le musée, ce " sanctuaire des valeurs laïques et républicaines, peut-il au nom des droits de l’homme, se transformer en sanctuaire religieux ? Jean-Hubert Martin dans l’introduction du catalogue : « l’assimilation du musée à un cimetière est un poncif à la vie dure. Il trouve son origine dans le hors-contexte qui le fonde : il est le lieu de préservation d’œuvres d’art extraites des églises et des demeures aristocratiques à la Révolution, mais aussi, dans la tradition des cabinets de curiosités, de toutes les pièces merveilleuses, extraordinaires et exotiques venues des contrées nouvellement découvertes. Dépôt de grandes quantités d’objets, le musée ne cesse de les réactiver, de les montrer sous d’autres jours et dans des scénographies renouvelées. La comparaison avec le cimetière ne tient pas longtemps à l’examen. Le nombre d’ouvrages et par conséquent d’idées et de croyances ranimés par le musée est immense sur ses deux siècles d’âge. En ce qui concerne les objets exotiques, ils ont toujours été au centre du débat entre conservateurs et progressistes, entre ceux qui ne voulaient y voir que témoignages de primitifs et ceux qui les appréciaient en tant que créations originales de sociétés sophistiquées dans des voies inexplorées par l’occident. » JH Martin fait également dans cette introduction un ‘tour d’horizon’ de l’utilisation du crâne dans les pratiques artistiques contemporaines (Orozco, Veilhan…) Au bout de ce questionnement se trouvent mis en cause le rôle et la fonction du musée dans nos sociétés. D’où vient cette soif que nous avons de voir les principales manifestations du monde qui nous entoure, de notre propre vie, cristallisées et déposées dans les vitrines d’un lieu de promenade. Les textes se répondent ainsi sur plusieurs points : l'usage social du crâne (institution politique et religieuse de la chasse aux têtes et de la relique), l'inscription de la relique dans un dispositif physique et architectural, les présupposés idéologiques entre cultures et, à l'intérieur d'elles, d'un groupe à l'autre. Des notices détaillent chaque œuvre exposée, le contexte, l'utilisation et le sens.