DISCOURS DU 3 DECEMBRE 2013 Rencontre PME – IUT

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DISCOURS DU 3 DECEMBRE 2013 Rencontre PME – IUT
DISCOURS DU 3 DECEMBRE 2013
Rencontre PME – IUT de Chambéry Savoie
Christelle FAVETTA-SIEYES, Présidente CGPME Savoie
Chers adhérents, Chers amis,
Je suis ravie de vous retrouver pour notre dernière rencontre PME de l’année. Ces soirées,
vous le savez, sont toujours placées sous le signe de la convivialité et de l’échange entre
chefs d’entreprise, grâce à la présentation notamment de nos nouveaux adhérents, à qui je
souhaite d’ores et déjà la bienvenue. C’est aussi le moment d’officialiser les différents
partenariats que nous nous attachons à nouer tout au long de l’année. Ce soir, chers amis,
nous ne dérogerons pas à la règle.
Mais avant cela, l’actualité m’amène à des mots un peu plus graves. En réalité, ce soir je
souhaite partager avec vous ma colère. Enfin, entre colère et indignation, permettez-moi
l’expression « mon cœur balance » et à choisir….je prends les deux !
Je prends les deux parce que depuis l’année 2008 et cette fameuse crise financière qui n’en
finit plus, notre quotidien n’a cessé de se dégrader. Et depuis deux ans particulièrement,
nous ne sommes presque plus maitres de nos destins !
Confrontés chaque jour à une fiscalité changeante, devenue presque confiscatoire, à une
politique hasardeuse, à des règlementations tatillonnes, nous sommes excédés ! Nous qui
sommes habitués à agir dans nos entreprises, nous ne comprenons pas que d’autres
décident à notre place qui nous devons embaucher, où nous devons investir et pourquoi
l’argent que nous gagnons si durement doit nous être confisqué. Nous n’acceptons plus le
niveau actuel des charges sociales qui rend si difficile de recruter dans un pays qui compte
plus de 3 millions de chômeurs. Nous ne tolérons plus d’être toujours mis davantage à
contribution alors que le secteur public renforce son statut de secteur protégé ! - A cet
égard, la suppression de l’unique jour de carence dans la fonction publique vient d’en faire
l’éclatante démonstration-. Nous refusons d’être régulièrement montrés du doigt, toujours
suspectés, sans cesse contrôlés, nous qui respectons les règles que d’autres bafouent en
toute impunité.
Fiscalité rétroactive, dispositifs à géométrie variable qui changent au gré des lois de finances,
…. Nous assistons à une corrida permanente sur les promesses de baisse, puis de stabilité
pour finir au dessert par un charriot de taxes supplémentaires dont certaines ont dû être
annulées en catastrophe (je pense bien sûr à la taxe imaginée un temps sur l’EBE….)
Alors, au café, on nous annonce un grand rendez-vous de « remise en forme » avec la remise
à plat de la fiscalité. Mais alors que plus de 60 000 entreprises auront disparu en 2013, soit
plus de 160 par jour, nous commençons sincèrement à douter de la parole publique. Car
osons le dire, pour un chef d’entreprise, la gestion de l’Etat n’est pas une cour
d’expérimentation, ça devrait être une affaire sérieuse, crédible, transparente et surtout
loyale ! L’un d’entre nous commettrait le dixième de ces erreurs techniques que son
comptable appellerait immédiatement le SAMU !
En résumé et pour tout dire, l’ensemble des chefs d’entreprise en ont assez de subir. Nous
en avons tous marre ! Témoignage de ce ras-le-bol ? La multiplication des mouvements de
patrons. Qui ne s’est jamais senti concerné par les « Moutons », les « Tondus », les
« Dupés », les « Pigeons », les « Sacrifiés » même récemment…. Et j’en oublie certainement
tellement la liste s’allonge chaque jour davantage. Certains ont même été tentés par la grève
de l’impôt ou le refus de s’acquitter de leurs cotisations sociales. Est-ce réellement la
solution ? La réponse est NON bien sûr ! Ce n’est ni dans notre culture ni dans notre intérêt
car croire que du chaos peut naitre la solution, c’est au mieux faire preuve d’une grande
naïveté et au pire, jouer à l’apprenti sorcier.
Alors, qu’elle est la solution me direz-vous ? Je n’ai malheureusement pas toutes les
réponses. Ce que je sais en revanche, c’est qu’il ne s’agit plus aujourd’hui d’un courrier
d’alerte, poli, adressé à nos députés et sénateurs, ni même d’une visite de courtoisie au
préfet de notre département. Il s’agit de reprendre en main notre destin, de redevenir les
artisans de notre propre avenir, de cesser de subir alors que nos valeurs sont menacées.
Partout où se lèvent les impôts, des femmes et des hommes de l’entreprise doivent être
présents pour stopper l’inflation fiscale qui nous grignote jusqu’au niveau local depuis des
années. Ceci pour éviter par exemple qu’un impôt tel que la contribution foncière des
entreprises, la désormais célèbre CFE, ne connaisse une inflation record de presque 30%
pour certaines entreprises l’année dernière. Ou alors suivant l’implantation géographique de
votre entreprise, d’avoir à s’acquitter d’une « taxe locale sur la publicité extérieure », la non
moins célèbre TLPE. Cet impôt ridicule qui vise à taxer le fait que vous disposiez d’une
enseigne commerciale. Ce sont les municipalités qui décident (ou non) de son application et
de son montant après délibération du conseil municipal. Car rappelons le ici, cet impôt
est…Facultatif !!!!
Alors, chers amis chefs d’entreprise, en cette période électorale, la CGPME vous lance un
appel. Mobilisez-vous en vous portant candidat sur les différentes listes électorales lors des
prochaines élections municipales. Cessez de vous indigner et agissez pour qu’enfin le bon
sens et le pragmatisme pénètre la sphère politique si souvent hermétique et éloignée du
monde de l’Entreprise, d’autant plus si elle est patrimoniale comme le sont toutes nos
entreprises.
Il nous faut désormais agir là ou se prennent les décisions, être au cœur du dispositif pour en
tempérer les dérives, le reste n’est que littérature !
Je vous remercie de votre attention et vous souhaite une belle soirée !