Comment préserver sa voix

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Comment préserver sa voix
Comment préserver sa voix ?
Mécanisme physiologique :
La production vocale résulte d’un phénomène extrêmement complexe qui met en jeu de nombreux organes.
En premier lieu, nos poumons émettent un souffle d’air durant la phase d’expiration. Ce souffle parvient à
notre larynx formé de cartilages mobiles et de muscles. A l’intérieur du larynx, deux cordes vocales d’aspect
blanc nacré vont se mettre à vibrer au passage du souffle d’air. Le son émis est ensuite filtré et renforcé par
les cavités de résonance : pharynx, voile du palais, bouche, nez, lèvres.
1. Un matériau susceptible de vibrer : les cordes vocales :
Les cordes vocales sont 2 replis constitués de ligaments et de muscles. Ce sont elles qui vibrent
quand, au cours de l’expiration, l’air arrive dans le tube laryngé. La hauteur du son émis par les
cordes vocales dépend de leur longueur et de leur tension.
Comme tous muscles, les cordes vocales peuvent être entraînées, elles évoluent dans le temps,
elles peuvent s’atrophier.
Forcer sur un muscle qui n’a pas suffisamment de réserve énergétique, qui n’est pas assez hydraté,
qu’on n’a pas assez échauffé, peut entraîner une perte de glissement des fibres musculaires et donc
un claquage ou un œdème.
Ces muscles sont recouverts d’une muqueuse particulièrement vulnérable ; elle peut être irritée
par l’acide gastrique (éviter les laitages, les fromages, les plats en sauce) ou par des raclements
répétés ; elle peut se dessécher (nécessité de boire souvent, d’éviter le tabac, d’aérer et
d’humidifier les locaux) ; les traitements contre l’hypertension artérielle, la toux, les relaxants
contribuent à dessécher cette muqueuse.
2. Un mécanisme capable de faire vibrer : l’appareil respiratoire
Les poumons assurent deux grandes fonctions : l’oxygénation du sang et le moteur de la soufflerie
de l’appareil vocal.
Pendant l’inspiration, l’air entre dans les poumons par une série de cavités : nez, bouche, pharynx,
larynx, trachée, et bronches.
Lors de l’expiration, l’air suit le chemin inverse.
La capacité pulmonaire varie entre 1,5 l pour un enfant à 5 l pour un adulte entraîné.
Le contrôle du souffle est fondamental : c’est de ce contrôle que dépendent la qualité vocale, la
justesse, l’absence de stress, de tensions et donc de fatigue au niveau du larynx.
Il est important de ne pas crier sans anticipation, mais aussi de ne pas chuchoter, car, dans ce cas, il
n’y a plus aucun soutien.
Lors de l’inspir et de l’expir, c’est la pression abdominale exercée sur le diaphragme qui va faire
fonctionner les poumons.
3. Une caisse de résonance qui amplifie les sons : les cavités de la bouche, du nez, du pharynx, mais
aussi tout le corps
La résonance peut être modifiée par :
• Les mâchoires (ouverture)
• La langue
• Les lèvres
• Le voile du palais qui s’abaisse lors de la respiration ou de l’articulation ; on peut corriger un
grand nombre de défauts en apprenant à « soulever » le voile du palais ( bâillement)
• La posture corporelle générale : ancrage au sol, verticalité, détente…
Risques du métier concernant la voix :
La fonction enseignante est une fonction à haut risque sur le plan vocal. Les dysphonies inhérentes à ce
métier vont de l’aphonie provoquée par une simple laryngite à l’extinction de voix pouvant durer plusieurs
semaines.
Les conditions de travail génèrent des situations quotidiennes de fatigue vocale .
• locaux trop réverbérants ;
• bruit de fond continuel ;
• surveillance de cours de récréation bruyantes avec changement brutal et prolongé de
température ;
• promiscuité en maternelle avec des enfants qui expectorent et ne savent pas encore se moucher ;
• manque d’aération des locaux ;
• absence d’humidificateurs qui devraient être en permanence placés sur les radiateurs ;
• méconnaissance de la voix « projetée » pour les séances de motricité.
Mais aussi, il faut savoir que le temps de parole du maître ou de la maîtresse est beaucoup trop important !
Sachez réduire votre temps de parole. Symbolisez des consignes. Rapprochez-vous des enfants à qui vous
vous adressez. Sachez créer des moments de silence.
Des facteurs extérieurs peuvent être également à l’origine de troubles vocaux :
• terrain allergique
• difficultés psychologiques
Troubles vocaux :
Un comportement vocal d’effort se trouve le plus souvent à l’origine de dysfonctionnements de la voix, ce
qui entraîne une fatigue des muscles du larynx. Pour maintenir son niveau vocal, l’enseignant va produire
un effort supplémentaire pour parler. C’est le cercle vicieux : les cordes vocales vont alors s’affronter trop
violemment durant leur mouvement vibratoire, ce qui va provoquer à la longue des microtraumatismes.
Des lésions spécifiques vont se former :
-
des nodules : petits gonflements se faisant face sur le bord des cordes vocales (au bout de quelques
mois de forçage vocal) ; Le timbre de la voix est modifié en permanence. Ils peuvent se résoudre
par rééducation vocale.
-
des polypes : excroissances plus souples et plus importantes que les nodules, situés sur une corde
vocale. On fait appel à la chirurgie.
Hygiène et santé de la voix :
o S’abstenir de fumer.
o Se moucher systématiquement tous les matins et tous les soirs pour maintenir les narines tout le
temps propres et aptes à faire fonction de filtre.
o Veiller à ce que les enfants autour de soi agissent de même.
o Attention aux sirops en cas de rhume, commencer par dégager le nez avec des gouttes qui ne
contiennent pas de substances vasoconstrictrices.
o S’informer des effets secondaires de certains médicaments (contre l’hypertension artérielle, la toux,
les relaxants) qui peuvent dénaturer le timbre de la voix et lui faire perdre de sa tonicité.
o Eviter de diriger les aérateurs de voiture ou les ventilateurs sur le visage et le cou.
o Se méfier de l’air conditionné qui assèche les muqueuses.
o Eviter de chuchoter : mieux vaut parler doucement (contrôle du souffle et donc soutien).
o Les cordes vocales sont des muqueuses, elles doivent être hydratées. Il faut boire de l’eau ; éviter
les excitants (café, thé, alcool). Eviter les laitages, le sel, les épices qui peuvent irriter les cordes
vocales.
o Etre attentif à la qualité du sommeil, éviter le stress.
o Faire du sport pour le soutien abdominal ou/et de la relaxation (conscience du corps, respiration,
relâchement).
o Prendre le temps de souffler, de respirer de façon calme et ample.
En cas d’extinction de voix, la meilleure thérapie est le silence : il faut mettre les cordes vocales au repos
total.
En cas de troubles persistants, consulter des spécialistes : ORL, orthophonistes, phoniatres.

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