Conception de l`EP
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Conception de l`EP
Eléments de problématisation pour l’histoire de l’EP en tant que discipline d’enseignement en France du XIXe siècle aux années 1950 1. EP et EPS : points communs, différences et émergence Un des intérêts de l’histoire c’est qu’elle permet de mieux comprendre le présent en le positionnant par rapport au passé. L’histoire, en étudiant les évolutions qui affectent les sociétés humaines, permet de comprendre les processus et les facteurs explicatifs en jeu dans un double processus de continuités et de ruptures. Un des fondements de l’histoire renvoie donc aux dates et aux chronologies qui permettent de situer les faits dans le temps. Comprendre l’EP implique de la positionner socialement par rapport à des milieux et à acteurs sociaux. Si ces aspects pourront être rattachés à des structures ou à des institutions, nous ne nous centrerons pas spécifiquement sur une histoire institutionnelle de l’EP. L’EP peut être définie comme un phénomène de culture (Ulmann, 1992)1 : , « l’Education Physique est un phénomène de culture, l’éducation physique consiste en une action exercée sur le corps humain de façon à favoriser certains comportements, à permettre des transformations, en un mot à atteindre un résultat que des valeurs admises conduisent à considérer comme souhaitable ». Mais hier comme aujourd’hui, n’existe pas d’EP que scolaire. En atteste l’existence en 1888 l’une Ligue Girondine d’EP, actuellement et depuis 1972 Fédération Française d’EP et de Gymnastique volontaire. L’EPS actuelle, en tant que discipline d’enseignement scolaire contemporaine, peut être analysée comme une forme scolarisée et sportivisée d’EP. D’ailleurs, avant que l’EP soit rendue obligatoire au sein de l’école républicaine en 1880, il existait déjà diverses formes d’EP. Il existe des formes d’EP depuis l’époque antique. L’EP a d’abord été sociétale, à l’échelon de la société globale et pour l’ensemble de la population (Y. Gougeon, 19992). Selon Y. Gougeon, la naissance de l’EP "moderne" remonte à la fin du XIXe siècle. Dans cette perspective, « l’EP moderne c’est celle qui est conçue, voulue (mais non encore scolairement organisée), en particulier mais pas seulement par Demeny, Tissié, Hébert sans 1 J. Ulmann, « Les rapports historiques entre l’Education Physique et le sport, Revue EPS, n° 238, 1992. Y. Gougeon, « EP, EPS : identité, identification, différenciations », in Textes parcourus, Préparation Ecrit 1 Capeps, Session 2000, IUFM Nord – Pas-de- Calais, Université Charles-de-Gaules – Lille 3, 1999, pp. 57-78. 2 1 oublier Amoros » (Y. Gougeon, 1999, p. 70). Ces auteurs ont été présentés en histoire en 1ère année mais serons étudiés plus en détail cette année. La discipline d’enseignement EPS est une création de Vichy, lorsque est créé en 1942 le CAPEPS, concours destinés au recrutement des professeurs d’EPS. L’existence d’un corps professionnel dont la compétence est définie par un grade constitue en effet l’un des attributs d’une discipline d’enseignement. La discipline EPS est confirmée à la Libération, à travers les IO de 1945 à destination des maîtres et professeurs d’EPS, puis d’un nouveau Capeps. 2. L’histoire de l’EP en tant que discipline scolaire Comprendre l’histoire de l’EP en tant que discipline scolaire, implique de se poser la question des caractéristiques d’une discipline d’enseignement. Selon les auteurs, les critères sont différents. P. Arnaud 19813 identifie trois critères caractérisant une discipline d’enseignement : « L’intégration dans les programmes scolaires, la représentativité culturelle et l’utilité sociale ». Il définit une discipline d’enseignement comme : un « Ensemble des savoirs, des connaissances, des savoir-faires dont l’acquisition est jugée utile pour la formation ou l’instruction de l’individu dans la société ». Chervel (1988) et à G.L. Baron (1980), repris par M. Sachot (1993)4, proposent une autre analyse des attributs d’une discipline d’enseignement. G.L. Baron5, relève plusieurs attributs essentiels d’une discipline d’enseignement : - un corps d’agent professionnels, dont la compétence est garantie par l’existence d’un grade - des horaires fixés réglementairement - des programmes nationaux d’enseignement qui définissent le savoir à enseigner et ses modalités d’inculcation - une inspection générale - des examens finaux avec un coefficient André Chervel6 identifie 4 principaux constituants d’une discipline scolaire 3 P. Arnaud, « L’évolution de l’Education Physique », La gymnastique volontaire, n° 18, 1981, pp. 9-12. M. Sachot, « La notion de ″discipline scolaire″ : éléments de sa constitution », in J.P. Clément & M. Herr (dir.), L’identité de l’Education physique scolaire au XXe siècle, entre l’école et le sport, Clermont-Ferrand : Editions AFRAPS, 1993, pp. 127-147. 5 Baron, Georges-Louis, L’informatique, discipline scolaire ? Le cas des lycées. Troisième partie : L’informatique comme discipline scolaire, Paris, PUF, 1980, « Pédagogie aujourd’hui », pp. 149-204. 4 2 - un enseignement d’exposition (exposition par le maître ou le manuel d’un contenu de connaissances) - une batterie d’exercices - pratiques d’incitation et appareil docimologique L’EP puis l’EPS scolaires se sont construites progressivement en tant discipline d’enseignement à travers plusieurs évolutions essentielles. - Le caractère obligatoire est acquis à partir de 1880, lorsque l’EP s’appelle encore gymnastique. - L’EP devient réellement une discipline d’enseignement à partir de 1931, date à laquelle est crée le CAEP. Selon P. Néaumet (1993): « l’éducation physique est née officiellement par le décret du 12 aôut 1931 ». G. Andrieu (1990) n’est pas loin de cette date : « On pourrait dire qu’à partir de 1933, l’éducation physique vient de naître », lorsqu’il fait référence à l’ENEP. - Selon G. Andrieu (1990)7, l’EPS est « une création du Gouvernement de Vichy ». Lorsque est créé en 1943 le CAPEPS, concours destinés au recrutement des professeurs d’EPS. L’EPS est à la fois une discipline d’enseignement et un corps d’agent professionnel. - La présence obligatoire de l’EPS au baccalauréat, le diplôme scolaire le plus prestigieux en France, ne survient qu’en 1959 (elle est tout d’abord facultative). - L’EP a toujours disposée, depuis les années 1880, de programmes, dont la forme et la dénomination ont évoluée selon les périodes (Saint-Martin, Terret, 2004)8. Ainsi selon les normes de références l’EP puis l’EPS, sont, selon les époques, complètement, ou pas vraiment une discipline d’enseignement comme les autres. Une des manières d’analyser l’EP consiste donc à s’intéresser aux conceptions d’EP, c'està-dire aux manières de penser l’EP. En même temps, Y. Gougeon (1993)9 indique qu’il y a un paradoxe à étudier l’EP par le biais de discours, puisqu’il est difficile de dire que l’EP n’est 6 Chervel, André, « L’histoire des disciplines scolaires. Réflexions sur un domaine de recherche », Histoire de l’éducation, n° 38, 1988, pp. 59-119. 7 G. Andrieu, L’Education physique au XXe siècle : une histoire des pratiques, Joinville-le-Pont : Editions Librairies du Sport, 1990. 8 Saint-Martin Jean-Philippe, Terret Thierry, « Demandez le programme ! », in T. Terret (Dir.) Education physique, sport et loisir, 1970-2000, AFRAPS, 2003, pp. 45-66. 9 Gougeon, Yves, « Quelques précisions sur les conceptions », in J.P. Clément & M. Herr (Dir.), L’identité de l’éducation physique scolaire au XXe siècle : entre l’école et le sport, Clermont-Ferrand, Editions AFRAPS, 1993, pp. 151-155. 3 pas un ensemble de pratiques. Les conceptions et les pratiques d’EP sont deux thèmes de l’épreuve d’E1 du Capeps externe. 3. Histoire de l’EP et conceptions d’EP Le terme de conception est un concept mou en sociologie. Les dictionnaires de sociologie passent sous silence les conceptions. Les conceptions relèvent du domaine des idées, elles appartiennent au domaine de la pensée. Mais, dans le domaine de l’EP, les conceptions d’EP sont tournées vers la pratique, elles ne relèvent pas de pensées spéculatives. Les conceptions d’EP peuvent donc être définies comme des « idées réalisantes », car destinées à être mise en pratique. Elles fonctionnent comme des médiateurs entre la pensée et l’action. Les conceptions sont le fruit d’un travail volontaire contrôlé par la « raison raisonnante ». En EP, les conceptions revoient à l’idée de fécondation. Y. Gougeon, analyse les conceptions dans leurs relations, mais aussi les différences avec des termes proches, en particulier celui des idées et des pratiques (déjà évoqués), mais aussi les termes de représentations, d’idéologie, de théories, avec lesquels elles ne sauraient être confondues. Y. Gougeon d’appuie aussi sur les travaux de Bourdieu pour différencier les conceptions des habitus, pratiques, représentations et idéologies. Ainsi, il faut cerner la signification de l’écart entre la logique de la pratique et la logique des conceptions, entendues selon Y. Gougeon comme des idées réalisantes qui ne seront pas forcément réalisables ou réalisées en pratiques, et des pratique qui ne seront pas forcément conceptualisables et conceptualisées. Les conceptions sont le résultat de multiples déterminations, mais ne se confondent pas avec elles, car elles n’ont pas de caractère spontané. Les conceptions se différencient donc aussi des croyances. Les croyances peuvent être qualifiées de valeurs lorsqu’elles ont un caractère normatif ; de religion ; d’idéologie ; de vision du monde. Si les conceptions relèvent du domaine des idées, elles se différencient des théories scientifiques et non scientifiques. Par ailleurs, il existe plusieurs types de conceptions de l’EP selon leur statut et les acteurs en jeu : on peut différencier les conceptions officielles, celles présentées dans des TO régissant l’EP, des autres conceptions existantes. On peut alors différencier les conceptions des théoriciens de l’EP, de celles des praticiens et enseignants de l’EP. 4 Les méthodes d’EP permettent d’appréhender le lien entre conceptions et pratiques d’EP, et de cerner des conceptions ayant marqué l’histoire de l’EP à travers leurs créateurs. 4. Histoire de l’EP et méthodes d’EP Les méthodes d’EP permettront d’éclairer et d’analyser les conceptions et les pratiques d’EP. Dans la langue courante et au sens large, une méthode désigne un « ensemble de procédés visant à atteindre un certain résultat de la façon la plus efficace possible »10. Cette notion peut aussi renvoyer à un « ensemble raisonné de moyens suivis pour arriver à un but »11. Cette définition rajoute à l’idée de moyens efficaces, celle de rationalité. Les méthodes relèvent alors de la raison, c’est à dire de la pensée et du jugement, et sont le fruit d’une construction réfléchie, ce qui implique un système de référence. En choisissant cette seconde acception plus précise et limitée, nous distinguons les pratiques mises en place de manière intuitive, sans réflexion et planification préalable, des pratiques planifiées dans le cadre d’un projet construit rationnellement. Si une méthode est le fruit d’une rationalisation, elle implique un degré d’objectivation et de visibilité, une reconnaissance sociale, et l’identification de l’acteur ou du groupe social qui en est à l’origine. Plusieurs auteurs ont été à l’origine de méthodes d’EP en France à partir de la fin du XIXe siècle : Amoros, Clias, Triat, Demeny, Tissié, Hébert, Boigey, Seurin. Il faut toutefois souligner qu’aucune de ces méthodes de ne restreint au champ scolaire. 4. Histoire de l’EP et courants d’EP C. Collinet (2000)12 indique l’EP ne peut être définie seulement à travers sa position institutionnelle scolaire ni seulement à travers ses pratiques pédagogiques. L’EP recouvre aussi « un ensemble de conceptions qui contribue à la définir et déborde le domaine des pratiques et des institutions pour présenter un « kaléidoscope » de manières de voir et de concevoir l’enseignement de celle-ci ». L’auteur se propose ensuite de se pencher sur ce qu’elle appelle une « nébuleuse », et le fait en analysant les courants d’EP. 10 L.M. Morfaux, 1980, op. cit., p. 216. Le nouveau Petit Robert, Paris, Dictionnaires Le Robert, 1993, p. 1396. 12 Collinet, Cécile, « Introduction », in C. Collinet, Les courants d’EP en France, 2000, Paris, PUF, pp. 13-16. 11 5 « Les conceptions s’inscrivent souvent dans une structure plus vaste qui pourrait porter le nom de courants, définis en référence à J.M. Berthelot. Ceux-ci peuvent être considérés comme des « orientations », « partagées par les membres d’une discipline et se donnant à voir dans des travaux, des exposés de synthèse, des manifestations et des publications communes ».13 Selon J.M. Berthelot, les courants présentent deux dimensions fondamentales : - une dimension épistémique ou cognitive constituée des idées, théories défendues - une dimension pragmatique constituée de leur mode d’action, des conditions économiques ou stratégiques de la production des connaissances L’auteur identifie ainsi six courants importants en France depuis la fin du XIXe siècle : - la gymnastique rationnelle de Demeny - la méthode naturelle de G. Hébert - la gymnastique construite de la Ligue d’EP - la psychocinétique de J. Le Boulch - le sport éducatif de la FSGT - le courant de la conduite motrice de P. Parlebas L’auteur précise que les revues constitue l’un des principaux moyens à travers un courant peut s’affirmer socialement. Pour chaque conception, méthode ou courant d’EP, nous aborderons - les acteurs impliqués - les publics concernés par l’EP - les structures impliqués Plus précisément, nous traiterons : - des influences étrangères sur les conceptions et les méthodes d’EP - des rapports entre les conceptions d’EP et les sciences - des rapports entre les conceptions et les pratiques d’EP et le sport 5. Histoire de l’EP et textes officiels régissant l’EP Les TO constitue un champ de connaissance indispensable pour comprendre l’histoire de l’EP en tant que discipline d’enseignement. Ces TO sont influencés par les conjonctures politiques de chaque période mais aussi des conjonctures sociales, culturelles voire économiques traversées par le pays. 13 J.M. Berthelot, 1996, pp. 173 ; 176. 6 Plusieurs erreurs doivent être évitées dans la compréhension et l’utilisation des TO en histoire. Il faut tout d’abord resituer la place, le rôle, l’intérêt des textes officiels dans l’histoire de l’EPS et la préparation du concours du Capeps. Si une connaissance et une utilisation des textes officiels sont indispensables à la réussite du concours (cf. les rapports de jury), il ne faut pas se limiter à cette connaissance institutionnelle de l’EPS pour comprendre et aborder l’histoire de celle-ci. M. Herr (1989) souligne à ce sujet plusieurs limites inhérentes à ces textes officiels et diverses erreurs à éviter. Après avoir développé la première erreur, celle du « reflet », il aborde la deuxième erreur, « celle de la lecture. Elle consiste à croire qu’un texte officiel a un sens précis et qu’il est, de ce fait, porteur d’un message. Or, une étude des textes officiels fait ressortir des caractéristiques qui ruinent cette idée : une volonté de synthétiser ce qui existe en évitant de prendre parti ou d’exclure, d’une façon trop évidente, un courant quelle que soit sa nature (ce sont aussi des textes politiques). C’est cette volonté qui donne aux textes officiels leur caractère éminemment œcuménique » (M. Herr, 1989, p. 282). Les textes officiels sont en effet, partiellement tout au moins, le reflet des différents courants et conceptions qui se développent en EPS, étant entendu que leurs rédacteurs de ces textes officiels souhaitent par leur intermédiaire, dans une volonté consensuelle, réserver une place à chaque courant. 6. Autour des spécificités de l’EP française et des influences étrangères jusqu’aux années 1950 La méthode créée par G. Hébert, puis l’élaboration, dans les années 1920, d’une méthode française d’EP illustre cette spécificité de l’EP en France par rapport à d’autres pays européens qui ont élaboré leur propre méthode de gymnastique ou d’EP. C’est le cas en Suède avec Ling, en Allemagne avec Jahn, en Angleterre avec le sport. J.P. Saint-Martin a problématisé autour des influences étrangères qui ont pesé sur l’EP en France durant l’entre-deux-guerres14. L’auteur identifie trois sens à la notion d’influence. - L’influence relate une répercussion d’un phénomène sur un autre. 14 Saint-Martin, Jean-Philippe, « Conclusion : A propos des influences étrangères », in J.P. Saint-Martin & T. Terret (Textes réunis par), Le sport français dans l’entre-deux-guerres. Regards croisés sur les influences étrangères, Paris, L’Harmattan, 2000, pp. 317-322. 7 - Le second sens implique un pouvoir social et politique de quelqu’un, d’un groupe dans un milieu particulier dans lequel il influe sur le cours des choses, des évènements etc. l’influence est synonyme de poids, d’autorité, de crédit. - Le troisième renvoie à une attitude, avoir une influence sur quelqu’un, être sous influence. L’influence est ici synonyme d’ascendance, d’autorité, de domination, d’emprise, de fascination, de pouvoir, de puissance, voire de commandement. L’auteur identifie ensuite 3 processus explicatifs à la problématique des influences. Le premier est celui d’une normalisation, correspondant plus généralement à une influence sociale exercée par un groupe entre les différents membres de statut égal et qui élaborent en commun une ou de normes en vue de maîtriser l’environnement social. Ce processus s’inscrit dans tout fonctionnement démocratique. Le second processus s’exprime dans la conformité d’un groupe caractérisé par une symétrie de relations. Il existe alors ici une attraction vers le groupe majoritaire. La majorité étant la solution jugée efficace dans toute décision politique démocratique. Dans une troisième possibilité, la notion d’influence indique la présence d’un processus d’innovation qui désigne, contrairement au cas précédent, une influence d’un groupe minoritaire sur un groupe majoritaire. En conclusion, quelque soit le sens retenu, l’influence signifie le résultat, la conséquence d’une action. L’influence ment en évidence des relations de pouvoir. Plus précisément, en matière d’EP ou de sport, parler d’exemplarité étrangère implique dans un premier temps d’identifier les pays les plus couramment cités dans les discours français pour identifier ensuite l’identité de leurs acteurs. Par exemple, un pays peut constituer une source d’inspiration pour des médecins dans trouver d’audience auprès de militaires. D’une manière générale, les pays cités dans l’entre-deux-guerres en France sont peu nombreux : « La Suède, l’Allemagne, l’Italie, les pays anglo-saxons et à un moindre degré les pays de l’Est constituent en particulier pour l’éducation physique les principales références dont l’exemplarité fluctue » (J.P. Saint-Martin, 2000, op. cit., p. 319). De la moitié du XIXe siècle à la première guerre mondiale, l’Allemagne, l’Angleterre et la Suède constituent également des pays impliqués dans les influences étrangères qui pèsent sur l’EP en France. J.P. Saint-Martin montre que sur la période de l’entre-deux-guerres, l’influence des modèles étrangers en France se construisait autour de trois mythes. L’influence étrangère repose dans les imaginaires sur les 3 mythes suivants : 8 Le mythe du progrès qui envisage le couple tradition modernité comme voie possible d’influence. Le mythe de l’Eldorado, qui considère « l’ailleurs » toujours mieux que « l’ici ». Ce mythe structure de façon très significative les mentalités françaises entre les deux guerres mondiales. Enfin, le mythe social, qui sous-entend un bien être plus important dans les autres que chez soi. Nous pouvons néanmoins noter qu’en terme d’influence étrangère dans les milieux de l’EP en France, les modèles étrangers peuvent aussi constituer des contre exemples dans les discours et représentations de certains acteurs. Les modèles étrangers pouvant être alors pris en exemple pour indiquer une voie à ne pas suivre, et souligner la pertinence de voie différente. 9