pénibilité
Transcription
pénibilité
14 | Dossier : pénibilité | Prévention btp – Numéro 156 – Septembre 2012 | 15 | Sommaire 15 Une démarche complémentaire et stratégique pour les entreprises 18 Avis d’expert : Jean-François Bergamini (OPPBTP) 19 Reportage : Trady invente les outils pour lutter contre la pénibilité Les conditions de travail représentent un enjeu fort pour l’ensemble de la branche du BTP. Elles jouent un rôle majeur dans la santé des salariés et l’attractivité du secteur. Au-delà de la mise en conformité induite par la réforme des retraites et les différents textes législatifs qui en ont découlé, employeurs et salariés ont tout à gagner à engager des actions de prévention de la pénibilité. Dossier réalisé par isabelle condou Prévention de la pénibilité : place à l’action © Xavier Pierre L es négociations sur la pénibilité dans le cadre de la réforme des retraites 2010 et l’accord de branche qui en est issu ont récemment mis en lumière l’importance de la question des conditions de travail dans le BTP et la nécessité de leur amélioration. Aléas météorologiques, postures inconfortables, manutentions répétées et difficiles : les activités du BTP sont en effet physiquement exigeantes par nature et comportent de forts risques d’« usure professionnelle ». Un certain nombre de devoirs et obligations s’imposent désormais aux entreprises de façon à préserver la sécurité et la santé de leurs salariés, dans le cadre des dix facteurs de pénibilité retenus par la loi (voir encadré page 17), adaptés aux conditions particulières du BTP. « La réglementation caractérise la pénibilité par l’exposition à certains risques professionnels qui ne sont pas nouveaux, qui ont comme caractéristique commune d’être dans la catégorie des risques à effets différés, à la différence de la chute de hauteur par exemple. Il est donc nécessaire de développer la prévention de ces risques alors que jusqu’à maintenant, au risque de simplifier à l’extrême, les actions mises en place par les entreprises concernaient plutôt les risques à effets immédiats », estime Jean-François Bergamini, responsable national des études des conditions de travail à la direction technique de l’OPPBTP. Un enjeu particulièrement important à une époque où la question de l’allongement de la vie professionnelle est posée. « Nous sommes sur des métiers très engageants où la compétence des salariés fait la compétence de l’entreprise, souligne Ludovic Bugand, chargé de mission au département santé et travail à l’Anact. La prise en compte de la santé et de la prévention >>> Septembre 2012 – Numéro 156 – Prévention btp té | 16 | Dossier : pénibilité L’essentiel a lutte contre la pénibilité passe d Lpar le renforcement des principes de prévention et par la mise en œuvre d’un plan d’action. le travail à l’homme via d Al’adapter doption d’outils et de machines ou l’organisation de certaines tâches qui soulageront les ouvriers. doit donc faire partie intégrante de sa démarche stratégique. » Les intérêts d’une telle démarche sont nombreux : diminution des arrêts de travail, réduction de l’absentéisme, amélioration des performances… Diagnostic : une étape cruciale Cette vision prévaut au sein de l’entreprise Ramery, récemment récompensée dans le cadre du Concours sécurité EGF-BTP 2012. Depuis quatre ans, cette entreprise du Nord spécialisée dans le gros œuvre et les travaux publics mène une action de prévention des troubles musculo-squelettiques (TMS) dans le cadre de la lutte contre la pénibilité après avoir constaté une hausse des maladies professionnelles, des restrictions médicales et de l’absentéisme. Le projet fait intervenir les représentants du personnel, les préventeurs, la médecine du travail, le service matériel et les salariés eux-mêmes. « Il y a eu une importante phase d’observation de six mois où les ergonomes ont notamment analysé l’ensemble du cycle nécessaire aux maçons pour réaliser leurs tâches, explique Rohan Detourmignies, ergonome au sein de l’entreprise. Ce travail d’observation nous a permis d’établir le tonnage journalier manipulé, les postures pénibles, les manutentions superflues. Couplé à des entretiens individuels, il a débouché sur une véritable cartographie des situations à améliorer et des priorités d’action. » Une phase de diagnostic cruciale car la notion de pénibilité comporte une part de subjectivité et dépend de chaque individu. « Il apparaît nécessaire de bâtir une politique de prévention à partir d’un diagnostic dont l’élément central sera l’évaluation des risques, retranscrite dans le document unique d’évaluation des risques, sur lequel il faudra porter un regard complémentaire à celui auquel Internet © Xavier Pierre >>> a Positions inconfortables, gestes répétés peuvent faire partie du quotidien de certains salariés du BTP. Pour les aider dans une démarche globale d’amélioration des conditions de travail, un large éventail d’actions est possible : formation, organisation du travail ou encore achat d’équipements de manutention. zoom sur… Un nouveau portail au service des entreprises L’OPPBTP lance à partir d’octobre son nouveau site internet, www.preventionbtp.fr. Au-delà de l’actualité prévention, le site offrira un large éventail de services. Chaque entreprise pourra se connecter via son compte sur son espace personnel de services. Cet espace mettra à disposition un ensemble d’outils permettant d’élaborer facilement un plan de prévention, de réaliser son document unique et de gérer son dossier de prévention de façon centralisée. Dans le cadre de l’évolution de la réglementation, l’utilisateur pourra établir les fiches individuelles de prévention des expositions professionnelles. L’État, dans le but d’accompagner les partenaires sociaux, salariés et employeurs, a mis en ligne un site internet interprofessionnel, www.travailler-mieux.gouv.fr, où un important volet spécifique prévention de la pénibilité est décliné. Prévention btp – Numéro 156 – Septembre 2012 Outil nous étions habitués », remarque Jean-François Bergamini. Soumises aux mêmes contraintes et situations pénibles, deux personnes ne réagissent pas forcément de la même façon. Chez Vinci Construction, où la prévention de l’usure professionnelle est également une priorité depuis 5 ans, la logique de la personnalisation a même été poussée à l’extrême. « Les problématiques peuvent être très différentes selon le type d’activité qu’exerce un de nos salariés, mais aussi selon qu’il se trouve en Ile-de-France ou dans une région plus rurale. Comme nous sommes très décentralisés, nous avons défini un canevas commun que chaque entité adapte à ses spécificités », explique Jörgen Mareau, directeur de la prévention chez Vinci Construction. Un groupe de travail mis en place par la direction a ainsi défini des fiches d’exposition détaillées pour chaque poste. « Par exemple, pour l’exposition aux vibrations, à laquelle sont confrontés beaucoup de nos collaborateurs, nous avons défini des seuils différenciés. En effet, selon qu’ils utilisent le matériel durant une heure d’affilée ou six fois dix minutes, les effets ne seront pas les mêmes. » L’apport des innovations techniques Si chaque entreprise établit ses propres priorités d’action dans le cadre de la prévention de la pénibilité, toutes s’accordent sur l’importance d’adapter le travail à l’homme via l’adoption d’outils et de machines ou l’organisation de L’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail dispose, sur son site internet www.anact.fr, d’une rubrique entièrement dédiée au sujet de la pénibilité proposant des fiches pratiques et des cas d’entreprises. | 17 zoom sur… certaines tâches, qui soulageront les ouvriers. Chez Ramery, les maçons travaillent désormais avec des parpaings prédécoupés pour réduire le bruit et les vibrations inhérents à la découpe et pouvant se poser dans n’importe quel sens, évitant ainsi les nombreuses manutentions. Ils disposent également de plateformes élévatrices diminuant le tonnage manipulé de 60 %. Même stratégie chez GTB, entreprise francilienne spécialisée dans la pose de bordures qui a investi dès 1999 dans l’achat de machines de levage pour éviter la manipulation de matériaux de plus 80 kg et les douleurs lombaires et de genoux associées. « Depuis l’acquisition de ces outils, la fatigue due à la manipulation de charges lourdes a totalement disparu et nous avons également moins d’accidents car l’ouvrier se trouvant plus loin de la charge est plus protégé, témoigne Vincent Naveau, responsable des ventes de GTB. Ces machines ont eu tellement de succès que nous sommes même devenus revendeurs pour la marque ! » Une démarche à la portée des petites structures Gilles Chatras, à la tête d’une petite structure de peinture éponyme qui emploie deux compagnons, l’a compris. Pour lui, « il est aujourd’hui assez facile de mettre en place des choses pour éviter l’usure. Cela commence par l’organisation en amont. Par exemple, si nous intervenons sur un chantier de rénovation intérieure, il est inutile d’y emmener un escabeau à cinq marches si nous n’avons besoin que d’un escabeau à trois marches. De même, la peinture est la plupart du temps conditionnée dans des pots de 16 kg. Or, si notre chantier n’en nécessite que quatre, nous déconditionnons les pots en atelier avant de partir ». Une simple question de bon sens selon lui. Mais l’entrepreneur est allé plus loin en investissant dans du matériel léger. « Nous sommes grandement aidés par les fabricants qui innovent sans cesse pour rendre le matériel plus léger et éviter ainsi la pénibilité des gestes. Tous nos escabeaux sont en aluminium et sont manipulables d’une seule main. Lorsque l’on sait que sur un chantier, on peut être amené à les déplacer plus de 20 fois, c’est un gain très important en termes de confort pour nos employés. Nous sommes également équipés de rouleaux en aluminium qui sont deux à trois fois moins lourds que des manchons traditionnels. Lorsqu’on le manipule durant trois heures d’affiliée, le résultat est vraiment bluffant. C’est plus léger, plus maniable et, au final, beaucoup plus confortable. » Des subventions pour aller plus loin dans la démarche Pour accompagner les entreprises dans leur démarche de prévention de la pénibilité, il existe plusieurs dispositifs de subvention. L’OPPBTP, en partenariat avec BTP Banque, propose aux entreprises du BTP un prêt jusqu’à 30 000 euros HT à un taux bonifié de 1 % (hors frais de dossier et frais de garantie) pour le financement de projets d’équipements dédiés à l’amélioration de l’hygiène, de la sécurité et des conditions de travail sur les chantiers et les ateliers. Ces aides sont soumises à certaines conditions. Le réseau des Carsat met en place, de son côté, les aides financières simplifiées (AFS) d’un montant pouvant atteindre 25 000 euros. Elles permettent aux entreprises de moins de 50 salariés de présenter des actions concrètes de prévention des risques professionnels et d’amélioration des conditions de travail. Enfin, pour aller plus loin dans l’amélioration des conditions de travail, l’OPPBTP proposera à partir de novembre prochain un important dispositif de subventions destiné aux entreprises. Pour en savoir plus : www.oppbtp.fr à SAVOIR… Les facteurs de pénibilité définis par le Code du travail La pénibilité est caractérisée par le fait d’être ou d’avoir été exposé au cours de son passé professionnel à des risques professionnels liés à des contraintes marquées, à un environnement physique agressif ou à certains rythmes de travail susceptibles de laisser des traces durables, identifiables et irréversibles sur la santé. Les facteurs de pénibilité sont : Contraintes physiques marquées – Manutentions manuelles de charges – Postures pénibles définies comme positions forcées des articulations – Vibrations mécaniques Environnement physique agressif – Agents chimiques dangereux, y compris les poussières et les fumées – Activités exercées en milieu hyperbare – Bruit – Températures extrêmes Rythmes de travail – Travail de nuit dans certaines conditions – Travail en équipes successives alternantes – Travail répétitif en chiffres >>> – 2 ouvriers sur 3 sont exposés à une contrainte physique intense au moins 20 heures par semaine. – 6 ouvriers sur 10 sont exposés à un produit chimique. – 6 ouvriers sur 10 sont exposés au bruit. (Source : Sumer 2010) Financement Un Fonds national de soutien relatif à la pénibilité contribue, sous forme de subventions (jusqu’à 100 000 euros et dans la limite de 70 % du montant global), au financement de travaux ou d’actions d’expertise, d’ingénierie, de tutorat, de formation, d’évaluation ou de promotion menés par les entreprises dans le cadre de la prévention de la pénibilité. Les dossiers peuvent être déposés entre autres auprès de la CNAMTS et des Carsat. Septembre 2012 – Numéro 156 – Prévention btp 18 | Dossier : pénibilité | DR avis d’expert Jean-François bergamini, responsable national des études des conditions de travail à la direction technique de l’oppbtp Depuis la signature en janvier de l’accord de branche visant à réduire la pénibilité dans le BTP, où en sont les entreprises entreprises pour qu’elles portent un autre regard sur leur évaluation des risques et pour élaborer des plans d’action. Avant même la signature de l’accord de branche et l’entrée en application du décret, un certain nombre d’entreprises avaient déjà mis en place des actions pour améliorer les conditions de travail de leurs collaborateurs avec, par exemple, des efforts particuliers sur la réduction du bruit, les manutentions manuelles… Pour l’OPPBTP, évoquer la question de la pénibilité, c’est aborder cette question sous l’angle de la prévention et se situer sur le champ de l’amélioration des conditions dans lesquelles le travail est réalisé. Pour les entreprises, c’est une démarche qui s’inscrit dans une politique à moyen ou à long terme. et, si l’amélioration des conditions de travail n’est pas un thème nouveau, sa perception à travers la notion réglementaire de pénibilité est un sujet en cours de construction. Une seconde difficulté vient de la caractérisation des seuils d’exposition susceptibles de laisser des traces durables et irréversibles selon le facteur de risque considéré. S’il existe réglementairement des seuils ou des valeurs limites d’exposition pour certains risques, ce n’est pas le cas pour tous. Cette évolution va probablement conduire à modifier les pratiques et à « revisiter » certains indicateurs. Les effets produits ne seront pas forcément mesurables à court terme, ni uniformes, selon les situations de travail propres à chaque métier, à chaque entreprise. Quelles sont les principales difficultés rencontrées par les entreprises lorsqu’elles décident de mettre en Quel est le rôle de l’OPPBTP en la matière ? Bien évidemment, nous allons accompagner et conseiller les entreprises sur ce sujet comme nous le faisons déjà sur les autres aspects de la prévention des risques. Il faut en particulier insister sur l’importance d’établir un constat de leur propre situation et les aider à prendre en compte l’ensemble des risques. C’est pourquoi nous travaillons actuellement à un module d’évaluation des risques en version Web, complété par un module pénibilité destiné à faciliter la mise en œuvre d’actions de prévention pour les risques à effets différés, et également à l’évolution d’outils comme la démarche Adapt-BTP (aide à la démarche d’amélioration des situations et des postes de travail) et à la promotion d’études métiers menées avec les professionnels, à l’instar des étancheurs par exemple. Un des enjeux consiste à amplifier le mouvement d’amélioration des conditions de travail en accompagnant toutes les entreprises. dans la prise de conscience et dans la mise en place d’actions concrètes ? Cet accord est récent. Les premières informations dont nous disposons montrent un réel intérêt vis-à-vis du contenu de cet accord. Un des enjeux, notamment pour l’OPPBTP, consiste désormais à amplifier le mouvement d’amélioration des conditions de travail en accompagnant toutes les >>> place des mesures de prévention de la pénibilité ? Elles peuvent être de plusieurs ordres. Le terme de pénibilité, dans le langage courant, recouvre plusieurs acceptions qui renvoient à des représentations différentes. Par exemple : le ressenti, la réparation et la prévention… Nous nous plaçons dans une perspective de prévention Les fabricants, fournisseurs ont là aussi un important rôle à jouer en matière de réduction de la pénibilité. Reste que, même si certains effets sont immédiats, l’ensemble des actions menées dans le cadre de la prévention de la pénibilité s’inscrit dans une stratégie à long terme. Il sera difficile d’en mesurer les effets sur la réduction de l’usure professionnelle avant quelques années. En attendant, les entreprises peuvent et doivent s’appuyer sur la médecine du travail qui joue un rôle pivot dans les dispositifs mis en place. « Le médecin du travail intervient à la fois en amont dans la prévention des risques en nous fournissant des indicateurs sur les maladies professionnelles déclarées dans notre entreprise, mais aussi sur un suivi plus quotidien de l’évolution des douleurs ressenties lors de l’exécution des tâches », confirme Michel Chabrand, responsable du service prévention chez Ramery. Ce suivi médical, associé à la formation et l’amélioration des conditions de travail, renforce les chances d’atteindre des progrès significatifs dans la durée. n Un guide pénibilité L’OPPBTP édite à partir de novembre 2012 un guide spécial pénibilité pour accompagner les entreprises dans leur démarche d’actions en prévention des facteurs de pénibilité. Pour l’obtenir, consulter le site www.preventionbtp.fr. Prévention btp – Numéro 156 – Septembre 2012 Formation L’OPPBTP propose, dans le cadre de ses actions de conseil, ADAPT-BTP. Cette démarche est basée sur l’observation des situations de travail et l’analyse de l’activité des opérateurs, l’identification des facteurs de pénibilité de l’activité (manutentions manuelles, bruit, vibrations…), l’élaboration de pistes d’amélioration et la mise en œuvre de solutions concrètes d’amélioration. | 19 reportage Trady invente les outils pour lutter contre la pénibilité « Si je ne réfléchis pas à la question de la pénibilité, je ne peux tout simplement pas exercer mon métier », estime Christian Demoisy, fondateur et dirigeant de Trady. L’activité de l’entreprise spécialisée dans la démolition, les reprises en sous-œuvre et la charpente métallique, est en effet considérée comme difficile. « Nous avons à manipuler des poutres pouvant mesurer jusqu’à 6 mètres de long et peser plus de 400 kg qu’il faut monter dans les étages d’un bâtiment puis hisser au plafond. Non seulement les matériaux sont lourds mais les outils, tels que les crics, sont également pénibles à manipuler », détaille le dirigeant. Les salariés de l’entreprise Trady sont par ailleurs confrontés aux poussières lors de chantiers de démolition, aux intempéries et au travail en horaires décalés dans les chantiers de rénovation. Partir de zéro Dans le cadre d’une démarche de progrès engagée depuis mars 2011, l’entreprise francilienne a donc décidé de mettre en place des actions afin de protéger ses salariés de l’usure professionnelle inhérente à son activité. Des actions qui passent avant tout par une mécanisation maximum des tâches, qui ne peut cependant pas être systématisée à chaque chantier. « Chaque chantier est différent et demande des moyens spécifiques, explique DR L’activité de l’entreprise implique la mise en place d’actions telle que la mécanisation des tâches afin de protéger ses salariés. DR Pour faciliter la manutention des charges lourdes fréquentes dans son activité, l’entreprise Trady a fait le choix de la personnalisation : elle crée ses propres outils pour chaque chantier. Chez Trady, l’exercice du métier passe par exemple par la manipulation de poutres de 6 mètres de long et de plus de 400 kg. Christian Demoisy. Pour chacun, nous devons inventer nos propres outils parce qu’il n’en existe pas forcément un qui correspond exactement à nos contraintes et objectifs. » Ainsi, en amont du chantier, chaque geste nécessaire à la réalisation de la tâche est décomposé puis étudié à la loupe et un matériel ad hoc est créé en faisant appel aux dernières innovations technologiques en matière de manutention. « Avant que chaque chantier démarre, on imagine une méthodologie puis, avec le bureau d’études, on détermine les outils qui permettront de faciliter au maximum la tâche de nos collaborateurs qui sont par ailleurs systématiquement associés à la réflexion et qui nous soumettent leurs idées pour créer les machines les plus efficaces possibles. » En plus de la mécanisation des tâches, une attention particulière est portée aux chantiers de nuit avec une réduction du nombre d’heures de travail pour les ouvriers intervenant la nuit. « Pour les chantiers en horaires décalés, nous sommes plus souples sur les rendements », confirme le dirigeant. Actuellement, l’entreprise Trady intervient en soustraitance sur le chantier de rénovation des Halles en plein cœur de Paris et gère l’ensemble des modifications de la structure intérieure. Au programme : 146 tonnes de poutres en acier à placer sans grue durant la nuit. Plus que jamais, la méthodologie a été travaillée en amont afin de préserver au maximum la santé de ses salariés et rendre leur tâche le moins pénible possible. n Septembre 2012 – Numéro 156 – Prévention btp