4ème trimestre 2015 - Un optimisme à toute épreuve
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4ème trimestre 2015 - Un optimisme à toute épreuve
Le point de vue du chef économiste de Raiffeisen Un optimisme à toute épreuve Avec du recul, l'année 2015 peut être qualifiée de mitigée pour les investisseurs en actions. Certains indices ça et là ont certes affiché un bon rendement tout au long de l'année mais les reculs massifs n'ont cessé de se reproduire, en particulier au second semestre. En outre, l'appréciation de la monnaie suisse après le coup de théâtre du 15 janvier, lorsque la BNS a brutalement abandonné sa parité sur l'euro, a donné du fil à retordre aux investisseurs qui comptent en francs. Durant l'été, les marchés des actions se sont tous essoufflés. Mais personne ne semble s'en rendre bien compte au vu des sommets atteints par intermittence pendant plusieurs semaines. C'était pourtant prévisible. Il suffit de lire les éditions mensuelles de la Politique de placement Raiffeisen, notamment celle de l'été, dans laquelle nous recommandions de souspondérer les actions et de se méfier des risques émergents au second semestre. Le but n'est pas de s'en féliciter mais tout simplement de nous inciter à réfléchir davantage à cette question fondamentale: Pourquoi tous les analystes sont-ils toujours si optimistes? Surtout ne prendre aucun risque La raison la plus évidente est que cela nous permet le plus souvent de suivre la vague. En début d'année, les prises de position des analystes et courtiers concernant les marchés des actions sont presque toujours identiques. Un analyste privilégie peut-être des marchés, l'autre des régions, mais au final, ils chantent tous le même refrain optimiste. Bien sûr, ils mentionnent les risques mais surpondèrent le plus souvent les opportunités. Les analystes prévoient des chutes de cours d'actions tous les dix ans à la rigueur et la plupart du temps, lorsque les marchés ont déjà subi d'importantes corrections. Et si on leur demande après coup comment ils ont pu passer à côté de ces corrections, ils répètent à l'unisson que personne ne pouvait s'y attendre puisque tout le monde avait prévu une hausse de 10% ou plus. Dans le monde des analystes, il semble que l'on a raison même si l'on suit une mauvaise voie, quitte à être à côté de la plaque. Pourtant, cet été, on pouvait très bien voir les nuages se former à l'horizon. Seulement, bon nombre d'analystes financiers et bien d'autres n'ont pas voulu l'admettre, et aujourd'hui encore moins. Des accidents de parcours Jusqu'au mois de juin, les marchés des actions ont inflexiblement grimpé vers des sommets, poussés au Le point de vue du chef économiste de Raiffeisen 22.12.2015 Raiffeisen Economic Research [email protected] Tel. +41 (0)44 226 74 41 vu de la bonne conjoncture américaine – heureusement pas assez bonne pour prétendre à des relèvements immédiats des taux – par la politique monétaire expansionniste de Mario Draghi et les perspectives de croissance positives pour l'Europe. Cela a toutefois aussi permis d'occulter le fait que la Grèce allait tout droit à la faillite, que les marchés des actions s'effondraient en Chine et que le marché de l'emploi américain pouvait présenter quelques faiblesses. Or ce cocktail a conduit à l'atterrissage brutal des marchés des actions cet été, à l'exception de la Suisse, qui avait déjà eu droit à sa douche froide en début d'année avec le choc monétaire. Puis en octobre, ce fut au tour de la conjoncture chinoise et des soucis de taux fluctuants aux Etats-Unis de provoquer un nouvel accès de faiblesse, suivis en décembre par la BCE, la Fed et le prix du pétrole. Nonobstant, chaque revers sur ces marchés est minimisé comme un simple accident de parcours et unanimement interprété comme une opportunité d'achat. Les haussiers inconditionnels n'envisagent rien d'autre que des petites corrections. L'histoire leur donne aussi raison. A long terme, il est vrai que ce sont les investisseurs en actions qui y gagnent le plus souvent. Seulement, lorsqu'on démarre dans une situation de crise, cela peut prendre assez longtemps. Des attentes exagérées Une chose est sûre: on a connu de meilleurs moments pour investir qu'en début 2016, ne serait-ce que parce que les actions sont déjà surévaluées et donc chères. Depuis les petites interventions de Janet Yellen sur les taux, les marchés auront, tôt ou tard, à faire face à une normalisation de la politique monétaire, si minime soit-elle. Les nouveaux relèvements potentiels des taux aux Etats-Unis ne manqueront pas d'y provoquer bientôt de nouvelles turbulences, et ailleurs aussi. En effet, toute première phase d'un revirement de taux n'a encore jamais réussi au marché financier. Le tournant actuel est certes limité mais il est historique, du moins extrapolé comme tel. A cela s'ajouteront les soucis conjoncturels en 2016. D'une part, le prix faible du pétrole équivaut à un plan de relance conjoncturel colossal. D'autre part, il ronge les excédents foisonnants des pays producteurs. C'est pourquoi les Etats composant les BRICS donnent moins d'impulsions de croissance à l'économie mondiale que ne le prétendaient les prévisions. Et l'Europe s'avère, elle aussi, très contrastée quant à son évolution conjoncturelle. Quant au modèle de croissance de la Chine, il soulève toujours de gros points d'interrogation. Aux EtatsUnis, en revanche, on se pose la question de savoir si l'économie peut poursuivre sa tendance haussière ou si le cycle n'en est pas déjà arrivé à un stade où la croissance menace plutôt de ralentir que de s'accélérer. Sans compter que ce point de vue sceptique Le point de vue du chef économiste de Raiffeisen Un optimisme à toute épreuve 22.12.2015 Raiffeisen Economic Research [email protected] Tél. +41 44 226 74 41 n'intègre même pas les incertitudes géopolitiques qui marqueront l'année 2016. On devrait plutôt se réjouir que la situation ne s'aggrave pas davantage. Aussi, les investisseurs ne devraient-ils pas placer trop d'espoirs dans les actions en 2016. En effet, seuls certains des points susmentionnés sont pris en compte dans les cours actuels. Autrement dit, seul le «happy end» figure au programme. Mais attention, il faut faire preuve d'optimisme à tout épreuve: surtout en 2016! Martin Neff, Chef économiste de Raiffeisen __________________________________________________________ Mentions légales importantes Ceci n'est pas une offre Les contenus publiés dans le présent document sont mis à disposition uniquement à titre d'information. Par conséquent, ils ne constituent ni une offre au sens juridique du terme, ni une incitation ou une recommandation d'achat ou de vente d'instruments de placement. La présente publication ne constitue ni une annonce de cotation ni un prospectus d'émission au sens des articles 652a et 1156 CO. Seul le prospectus de cotation présente les conditions intégrales déterminantes et le détail des risques inhérents à ces produits. 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