Le développement des biocarburants en Europe : analyse
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Le développement des biocarburants en Europe : analyse
Une analyse du développement des biocarburants en Europe à partir des modélisations du secteur agricole, de production des biocarburants et du raffinage. Frédéric Lantz (IFPEN), Pierre-Alain Jayet, Coline Assaiante, Gabrielle Després, Nosra Ben Fradj, Ancuta Isbasoiu (INRA), Laure Patouillard (Polytechnique Montréal), Melissa Clodic (OilTec) Introduction Le développement des biocarburants s'inscrit dans une demande croissante d'énergie primaire au niveau mondial. Les énergies renouvelables contribuent à la diversification des approvisionnements et à la réduction de la part des énergies fossiles qui assurent la plus grande part de l'offre énergétique. Le développement des formes modernes d'utilisation des énergies renouvelables est récent et répond aux enjeux associés à l'augmentation des besoins énergétiques et aux défis environnementaux. Les biocarburants répondent ainsi aux besoins énergétiques du secteur des transports. Ils peuvent également contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre, même si les effets indirects sur le changement d’usage des sols atténuent cette réduction. Nous analysons ici le développement potentiel des biocarburants en Europe au travers d'une approche modélisée en étudiant les interactions entre le secteur du raffinage et le secteur de production des biocarburants. Nous présentons dans la première section une analyse du développement des biocarburants dans l'approvisionnement énergétique en nous intéressant plus particulièrement aux tendances au niveau européen. La deuxième section est consacrée à la présentation des modélisations qui sont mises en œuvre. Les résultats empiriques sont résumés et discutés dans la troisième section. Les principaux éléments concernant l'analyse économique des biocarburants sont synthétisés dans la conclusion. 1. Les biocarburants dans la transition énergétique Les énergies renouvelables représentent environ 8% de la consommation mondiale d'énergie primaire (BP, 2012). Les principales ressources utilisées sont la biomasse traditionnelle et la production d'électricité d'origine hydraulique. Dans le scénario tendanciel « New Policies » de l'Agence Internationale de l'Énergie, les biocarburants couvriraient 8% des besoins en carburant pour les transports routiers (passagers et marchandises). Depuis plusieurs décennies, la consommation de produits pétroliers du secteur des transports s'est fortement accrue. Elle représente désormais plus de 61% de la consommation finale de pétrole au niveau mondial. En Europe, les produits pétroliers couvrent l'essentiel de la consommation d'énergie finale des transports avec une consommation de gazole, en hausse, qui atteint 200 millions de tonne (Mt) en 2013 tandis que la consommation d'essence, en baisse, représente 79,8 Mt pour cette même année. La tendance est encore plus marquée à l’échelle nationale, avec 34 Mt de gazole et 7 Mt d'essence consommés en France. La progression globale de cette demande de carburant s'explique par les activités croissantes du secteur des transports et par les faibles substitutions qu'a pu connaître ce secteur malgré les hausses successives du prix du pétrole. L'Union Européenne affiche dès 2007 une inflexion de la politique énergétique par l'intermédiaire de sa "politique intégrée en matière de climat et d’énergie ". Elle se décline autour de trois objectifs : (i) accroître la sécurité de l’approvisionnement énergétique, (ii) assurer la compétitivité des économies européennes et la disponibilité d’une énergie abordable, (iii) promouvoir la viabilité environnementale et lutter contre le changement climatique. Ainsi, L’ « initiative 20-20-20 » traduit trois engagements importants d’ici 2020, réduction de 20% ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990, accroissement de 20% la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique, accroissement de l’efficacité énergétique afin d’économiser 20% de sa consommation énergétique. La directive "Énergies renouvelables" de 2009 fixe des objectifs contraignants sur l'utilisation des énergies renouvelables dans la consommation d'énergie finale et prévoit également l'utilisation d'au moins 10% d'énergie renouvelable dans le seul secteur des transports. Pour atteindre ses objectifs de développement des énergies renouvelables, l'Union Européenne autorise les États membres à recourir à différents instruments (tarifs d’achat, certificats verts, appels d’offre et incitations fiscales). La biomasse a de nombreux usages énergétiques, le premier étant un usage traditionnel qui est estimé à 751 millions de tonnes équivalent pétrole (tep) en 2010 (AIE, 2012) soit 5,8% de la consommation mondiale d'énergie primaire. Comme cela a été évoqué, la production de biocarburant permet de répondre aux besoins croissants d'énergie du secteur des transports qui repose, pour l'essentiel, sur les produits pétroliers. On distingue plusieurs générations de biocarburant, la première reposant sur des productions agricoles qui peuvent être en concurrence avec des usages alimentaires, la seconde qui repose sur l'exploitation de ressources forestières et de déchets agricoles, et la troisième qui est basée sur les algues. Les biocarburants de deuxième et troisième génération sont au stade de la recherche et développement. Seule la première génération fournit une production à échelle industrielle. L'étude de l'impact des biocarburants en termes d'émission de CO 2 « du puits à la roue » repose le plus souvent par des analyses de cycle de vie. On pourra se reporter à Ballerini et al. (2011) pour une analyse détaillée portant sur les différentes technologies mises en œuvre pour produire des biocarburants. Dans l’utilisation des biocarburants, il convient de distinguer l'éthanol qui peut être utilisé directement dans un moteur de type flex-fuel ou en mélange dans un moteur essence, et le biodiesel utilisé en mélange dans un moteur diesel. Dans un moteur essence, on peut utiliser de l'éther éthyle tertio butyle (ETBE) obtenu à partir de l'éthanol en mélange avec l'essence. Historiquement, le Brésil a lancé le premier grand plan de développement de production d'éthanol à partir de canne à sucre et son utilisation par les véhicules avec le plan "Proalcool" en 1975. La voie privilégiée pour l'introduction des biocarburants en Europe est l'utilisation en mélange avec l'essence et le diesel. Afin de promouvoir l'utilisation des biocarburants, des objectifs d'incorporation ont été fixés. Cet objectif, de 7% en 2010 (en termes de contenu énergétique), a été atteint en France. 2 La complémentarité entre les biocarburants et les carburants traditionnels se traduit par une forte production d'éthanol en Amérique où la tension sur les carburants automobile porte sur l'essence alors que la production de biodiesel se situe principalement en Europe où la motorisation diesel est privilégiée. Les États-Unis et le Brésil représentent plus de 85% de la production mondiale de bioéthanol alors que l'Union Européenne représente près des deux tiers de la production de biodiesel. Au total, la production de biocarburant contribue à hauteur de 3% des besoins de carburant pour les transports terrestres au niveau mondial et 4% dans l'Union Européenne. La France a produit 0,7 Mt d'éthanol et 2,1 Mt de biodiesel en 2010. 2. Méthodologie : modélisation de l’offre de biocarburant L'approche qui est présentée ici repose sur l’association du modèle d’offre agricole européenne AROPAj développé à l’INRA (voir Jayet et, 2015 pour une présentation détaillée du modèle et de ses applications, voir aussi Ben Fradj et al, 2015, pour l’insertion d’une biomasse pérenne dans le modèle), du modèle du secteur de transformation des biomasses en biocarburants GIRAF (Clodic, 2013), et du modèle de raffinage OURSE développé à l’IFPEN. Le modèle AROPAj est un modèle d’offre d’agricole à l’échelle européenne. Il a été initialement développé pour analyser les conséquences des réformes successives de la politique Agricole Commune (PAC) (Galko et Jayet, 2011). AROPAj est un modèle de programmation linéaire en nombre entier, statique de long terme, qui simule les choix des agents agricoles en termes d'allocation des surfaces, de production animale et d'intraconsommation pour un ensemble d'exploitants agricoles représentatifs (exploitations-types ougroupes-types). Les résultats peuvent ensuite être agrégés à l’échelle de la région, du pays ou de l’Union Européenne. Cette modélisation permet de fournir des résultats tenant compte de la diversité des conditions de production qui prévalent au niveau individuel. Ce niveau de désagrégation est obtenu au prix d'une certaine rigidité : constance du nombre d'exploitations, de la surface totale par exploitation type et des paramètres techniques. De plus, étant donné qu'il s'agit d'un modèle d'offre, les prix sont des paramètres du modèle. La dimension spatiale est une des caractéristiques fortes du modèle. Dans la version utilisée ici, la couverture géographique comprend vingt-quatre pays de l'Union Européenne et suit la nomenclature des régions du Réseau d’Information Comptable Agricole (RICA). Seuls Malte, la Roumanie et la Bulgarie n'ont pas été prises en compte pour des raisons de disponibilité des données RICA au moment du calibrage. AROPAj représente l'offre agricole européenne à la fois végétale et animale. Il tient compte des interactions entre les deux types d'activités qui peuvent coexister au sein d’une même exploitation agricole, par la prise en compte des systèmes mixtes de type polyculture-élevage. Même si ce modèle ne couvre pas la totalité des types d'exploitation agricole et des produits agricoles, il décrit une grande partie de la surface agricole utile (SAU) dédiée aux grandes cultures (blé dur, blé tendre, orges, avoine, seigle, maïs grain, riz, autres céréales, colza, tournesol, soja, pommes de terre, betteraves). Dans la modélisation, les agriculteurs représentés par 1300 exploitations type maximisent leurs profits en fonction d’un système de prix. L’allocation des terres et les niveaux de production agricole qui résultent de l’optimisation des possibilités de production présentes au sein de chaque région dans le cadre de la PAC. 3 Le secteur industriel produisant des biocarburants, aujourd'hui qualifiés de conventionnels, peut se diviser en deux parties : les acteurs fabriquant des substituts diesel (biodiesel essentiellement) et ceux produisant des substituts essence (bioéthanol). Cette distinction est principalement liée au fait que les matières premières utilisées, et par conséquent les procédés employés, sont très différents. Les estérificateurs achètent des oléagineux pour produire l'huile végétale ensuite estérifiée avec un alcool pour obtenir du biodiesel, alors que les éthanoliers utilisent des matières amylacées (céréales) ou sucrières (betteraves, canne à sucre) pour les faire fermenter et aboutir à de l'alcool de type éthanol. Pour les biocarburants dits « avancés », i.e. ceux issus des matières ligno-cellulosiques ou des algues, la même distinction est conservée, entre ceux produisant des substituts diesel (Biomass to Liquid : BtL, biodiesel à partir de l'huile de micro-algues) et ceux produisant des substituts essence (éthanol lignocellulosique). Cependant, il convient de prendre en compte de nouveaux acteurs, tels que les raffineurs, pour ces types de procédés, car ils sont semblables à ceux des unités de raffinage. Le modèle GIRAF (Clodic, 2013) est un modèle de programmation linéaire, géo-référencé et désagrégé. Il représente le secteur européen de production des biocarburants, en considérant l'ensemble des acteurs identifiés dans ce secteur. Il minimise l’ensemble des coûts de transformation des matières premières en biocarburants et des coûts de transport entre les opérateurs « amont » (les groupes-types agricoles) et « aval » (les raffineurs). L’optimisation est réalisée sous contraintes techniques et conditions économiques, en particulier en tenant compte des disponibilités de la ressource et de la demande en biocarburants exprimée par les raffineurs. Le modèle de raffinage (OURSE) simule le fonctionnement de cette industrie à un niveau agrégé en optimisant le fonctionnement des unités et la combinaison des pétroles bruts pour répondre à la demande de produits pétroliers. Il fournit ainsi, pour un niveau de demande donnée, les quantités de biocarburants qui doivent être incorporés ainsi que les coûts marginaux associés à la disponibilité de ceux-ci. Etant donnés l’offre de ressources, l’ensemble de technologies et le système de prix, le modèle GIRAF, fournit les niveaux d’approvisionnement en matière première et les niveaux de production de biocarburants pour chacun des opérateurs pris en compte. Nous comparons ensuite les niveaux de production de biocarburants, les systèmes de prix et les coûts marginaux des produits. Dans le modèle, l’objectif du secteur de raffinage est de déterminer la combinaison de ressources techniques visant à satisfaire une demande de produits pétroliers au moindre coût. Ainsi, les contraintes du problème proviennent de la marche de la raffinerie (balance de produits intermédiaires et de produits finis, balance du fioul de raffinerie), du contrôle de la qualité des produits, de la demande de produits finis, de la disponibilité des ressources (capacité des unités de traitement et approvisionnement en pétrole brut) ainsi que des émissions de polluants. En résumé, le modèle a pour objectif de minimiser les coûts annuels de raffinage, en y intégrant l'amortissement économique des investissements. C’est un modèle de long terme dans la mesure où il intègre les accroissements de capacité de traitement. Le modèle OURSE est un modèle de programmation linéaire représentant l'industrie mondiale du raffinage de manière agrégée (Lantz et al., 2012). Il est associé au modèle POLES de la Commission Européenne. Le modèle OURSE est un modèle multi-raffineries représentant neuf grandes régions du monde avec une raffinerie type dans chacune d'entre elles. Il a été 4 désagrégé au niveau européen en 9 secteurs de raffinage et une centaine d’opérateurs géoréférencés (Clodic, 2013). Les trois modèles d’offre agricole (AROPAj), de production de biocarburants (GIRAF) et de raffinage (OURSE) sont liés de la manière suivante. Pour une année donnée, on définit un scénario d’environnement économique des secteurs agricole et énergétique de l’Union Europénne. Le modèle AROPAj fournit un niveau de production de chaque ressource (céréales et co-produits de céréales, productions pérennes à finalité énergétique) qui peut être utilisée pour produire des biocarburants. On obtient ainsi pour chaque groupe-type d’exploitation une offre associée à un prix. L’offre agricole disponible pour le secteur de production des biocarburants est elle-même distribuée sur l’espace géographique via le module de « spatialisation » d’AROPAj (i.e. calcul de la contribution d’un groupe-type à l’activité agricole du pixel / du polygone). Le modèle OURSE décrit la marche des raffineries pour satisfaire la demande associée à un « scénario ». Dépendante d’un système de coûts marginaux, cette marche des raffineries définit une demande en biocarburants. Cette demande est confrontée à l’offre déterminée par modèle GIRAF : les biocarburants peuvent être produits à partir de ressources européennes (en fonction des quantités offertes résultant du modèle AROPAj et des prix agricoles) ou être importés d’un pays extérieur à l’Union Européenne. 3. Scénarios à l’horizon 2030 L'objectif d'incorporation de biocarburants 2030 correspond à 10% d'incorporation dont 3% représentent les biocarburants avancés qui comptent double. Il s'agit donc d'incorporer 7% de biocarburants conventionnels et 1,5% de biocarburants avancés, soit 8,5% d'incorporation au global. Parmi les types de biocarburants, sont envisagés pour 2030 le biodiesel et le bioéthanol de première génération, les biocarburants lignocellulosiques (BtL, bioéthanol lignocellulosique) et ceux issus des algues. Seule l'huile végétale pure, dont la consommation ne cesse de baisser depuis son point culminant en 2007 (consommation de 739 tep en 2007 et de 131 tep en 2011), n'est pas considérée pour 2030. Ceci reflète le manque de réglementation qui rend impossible son incorporation dans les carburants automobile à la pompe en l’absence de garantie de qualité. Concernant les autres biocarburants, la demande est calculée par raffinerie au prorata massique de leur capacité de raffinage et en fonction des politiques en place dans les pays, à partir de la demande en biocarburants considérée pour OURSE en 2030. Les simulations de la demande d'énergie réalisées par la Commission Européenne à partir du modèle PRIMES (European Commission, 2010) fournissent des projections de la demande de produits pétroliers suivant plusieurs scénarios concernant les politiques énergétiques et environnementales. Dans le scénario de référence, la consommation finale de produits pétroliers (hors biocarburants) est en baisse de 14% entre 2005 et 2030. Durant, la même période, la demande finale de produits pétroliers au niveau mondial devrait progresser d'environ 23% pour atteindre 4410 Mt en 2030. Les parts des produits légers, moyens et lourds devraient changer avec une diminution des produits lourds et un accroissement de la consommation de distillats moyens. Cependant, dans les projections européennes effectuées avec le modèle PRIMES, les parts respectives de l'essence et du diesel ne devraient pas beaucoup changer durant les deux prochaines décennies. Cependant, les spécifications des produits pétroliers seront plus sévères, ceci en particulier pour les soutes maritimes. 5 Du côté de l'offre mondiale de pétrole brut, le degré API 1 moyen des bruts conventionnels devrait décroître légèrement à l'horizon 2030. Toutefois, ceci serait compensé par l'augmentation de la part des condensats dans l'approvisionnement pétrolier et l'offre de brut synthétique obtenu à partir de pétrole extra-lourd (pétrole non conventionnel). Ainsi, le degré API moyen du pétrole brut traité en raffinerie devrait rester inchangé. Pour les simulations du raffinage, le prix de référence du pétrole brut est de 105,9 $/b (dollar constant base 100=2005). Des analyses de sensibilité sont ensuite menées sur le prix du pétrole Commentaire [J1]: Définir l’acronyme Mis en forme : Non Surlignage 4. Résultats et discussion A partir de la demande de produits pétroliers, des hypothèses sur l'offre de pétrole brut (en volume et en prix), la simulation effectuée avec le modèle OURSE fournit les niveaux de production des raffineries, les investissements nécessaires, les quantités de pétrole brut traitées, les échanges de produits et les coûts marginaux des produits (variables duales associées aux contraintes de demande) pour l'année horizon 2030. La production des raffineries devrait baisser en Amérique du Nord et en Europe alors qu'elle augmente fortement dans les autres régions du monde. La production des raffineries de l'UE27 se réduit à environ 559 Mtep en 2030 (soit 555 Mt) alors qu'elle s'établissait à 666,2 Mt en 2005. Ainsi la production européenne chute de 16% par rapport à 2005. L'analyse des flux de produits pétroliers montrent les besoins d'essence de l'Amérique du Nord et le déficit en diesel de l'Europe. La simulation de la balance des produits pétroliers de l'UE-27 montre que la production et la consommation sont globalement équilibrées. Cependant, on observe des flux significatifs d'importation de diesel (environ 21% de la demande) tandis que les raffineries européennes devraient exporter environ 18% de leur production d'essence. A partir de la demande finale de carburants qui s'établirait à 100,2 Mtep pour l'essence et 189,7 Mtep pour le diesel, les incorporations de biocarburant s'établiraient autour de 24,6 Mtep, la part des biocarburants 1G et 2G représentant respectivement 7% et 1,5% . Les émissions directes de CO 2 liées à la combustion seraient alors réduites de l’ordre de 75 Mt CO 2 par an à cet horizon. En conséquence, les besoins en ressource seraient élevés, justifiant le recours à des importations. Ainsi, dans de premières simulations, la production de biodiesel européenne pourrait s'établir autour de 13,5 Mt obligeant à des importations de l'ordre de 5 Mt. Conclusion La consommation de carburant en Europe connaît désormais un ralentissement lié notamment aux substitutions entre les modes de transport et à l’amélioration de l’efficacité technologique 1 Le degré API est une mesure de la densité couramment utilisée pour le pétrole. Il a été défini par l’American Petroleum Institute (API) comme = API Mis en forme : Décalage bas de 12 pt 141,5 − 131,5 densité 6 des moteurs. Néanmoins, elle reste à un niveau élevé soulevant à la fois des problèmes de dépendance énergétique et des émissions de gaz à effet de serre. Le développement des biocarburants permet à la fois de réduire les émissions polluantes liées à la combustion dans les moteurs et de réduire la dépendance énergétique de l’Europe dans le cadre du scénario étudié à l’horizon 2030. L’objectif d’un scénario d’incorporation de 10% est réalisable. Toutefois, ceci conduit à à mettre en œuvre les procédés de première et deuxième génération. Il serait également nécessaire de recourir à des importations de biodiesel (ou de ressources permettant de produire du biodiesel). La France et l’Allemagne seraient les deux premiers producteurs de biocarburants en Europe. Références AIE, 2015, World Energy Outlook, 668 p. Ballerini D. (dir.), Les biocarburants, Technip, 2011, 381 p. Ben Fradj, N., Jayet P.A., Aghajanzadeh-Darzi P., (2015), Competition between food, feed, and biofuel: a supply-side model based assessment at the European scale (minor revision) BP, Statistical Review 2015, 45 p. Clodic M., 2013, Modélisation de l’offre de biocarburants à l’échelle européenne, échanges intra- et extra-européens, effets croisés avec les marchés pétroliers et contrainte carbone , thèse de doctorat, AgroParisTech-ABIES, 417 p. Commissariat Général au Développement Durable, 2012, Bilan énergétique de la France pour 2012, Juillet 2012, 94 p. European Commission, 2010, EU Energy Trends to 2030, Directorate-General for Energy, 180 p. Galko E., Jayet P.A., 2011, Economic and environmental effects of decoupled agricultural support in the EU, Agricultural economics, n°42, pp. 605-618 Hansen J.P., Percebois J., Énergie, économie et politiques, De Boeck, 2015, 779 p. Jayet P.A. et al., (2015), The European agro-economic AROPAj model, 173p, free access: http://www6.versailles-grignon.inra.fr/economie_publique/Publications Lantz F., Saint-Antonin V., Gruson J.F., Suwala W., 2012, Development of a model of the World Refining for the POLES model and simulation to 2030 : the OURSE model, JRCIPTS report 25221 EN Michaelides E., Alternative Energy Sources, Springer, 2012, 459 p. 7