Le Chant des partisans HDA

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Le Chant des partisans HDA
Le Chant des partisans Ami, entends-­‐tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ? Ami, entends-­‐tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne ? Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c’est l’alarme ! Ce soir l’ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes ! Montez de la mine, descendez des collines, camarades ! Sortez de la paille des fusils, la mitraille, les grenades. Ohé, les tueurs, à la balle et au couteau, tuez vite ! Ohé saboteur, attention à ton fardeau, dynamite ! C’est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères, La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère. Il y a des pays où les gens au creux du lit font des rêves. Ici, nous, vois-­‐tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève. Ici chacun sait ce qu’il veut, ce qu’il fait quand il passe ; Ami, si tu tombes un ami sort de l’ombre à ta place ; Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes ; Chantez, compagnons, dans la nuit la liberté nous écoute. Joseph Kessel, Maurice Druon, « Le Chant des partisans » ÉLÉMENTS D’ANALYSE Problématique : Comment la force évocatoire du chant lui donne-­‐t-­‐elle un pouvoir d’action ? L’intérêt de ce chant emblématique réside dans le pouvoir des mots employés, qui engagent et qui font agir. La force persuasive du chant se trouve dans sa structure, dans ses exhortations, dans ses exclamations, dans les tableaux qu’il évoque. Ce texte véhicule des valeurs, est un poème engagé. Les deux premiers vers décrivent un lieu morne. Cela donne une impression
lugubre (corbeaux, plaine).L’expression peut avoir deux sens : un sens propre, les
corbeaux sont des oiseaux qui viennent manger des cadavres, cela peut être aussi des
avions sombres qui bombardent les plaines.
Le champ lexical des armes est manifeste : fusils, mitraille, grenades, balle,
couteau. Il traduit le combat et la résolution nécessaire.
Une antithèse oppose les pays en paix où l’on rêve, et la France, en guerre, qui
crève. C’est une opposition marquante qui manifeste l’horreur de la situation vécue.
L’exclamation Ohé ! est un appel au destinataire. On trouve d’autres termes
désignant un destinataire : camarade, ami, partisans, ouvriers, paysan, saboteurs,
compagnons.
Les auteurs insistent sur les milieux d’origine, les rôles dans la Résistance et
également la fraternité qui règne entre tous ces partisans.
Le mode employé dans la deuxième strophe est l’impératif. Il souligne la
nécessité absolue de l’action.
La dernière strophe montre la solidarité entre les hommes jusque dans la mort.
Le terme valorisé est celui de liberté puisqu’il est à la rime. Il s’agit d’une
personnification, qui présente la liberté comme un être vivant, au milieu des partisans
En conclusion ce chant est un chant d’appel à l’action : par l’exhortation sous
diverses appellations, les phrases impératives, les images frappantes, les
accumulations et l’évocation finale de la liberté, l’écriture poétique permet au texte de
saisir son lecteur.
4) HDA : ÉCRITURE 4 : Écoutez le chant des partisans : (http://www.chantdespartisans.net/ ou http://fr.wikipédia.org/wiki/Le_ Chant_ des_ partisans ou INA chant des partisans). En quoi le chant, par son rythme et son intensité, renforce-­‐t-­‐il l’efficacité du texte ? Le chant, par son rythme et son intensité renforce l’efficacité du texte puisqu’on
y entend la mise en valeur de certains mots ; il est également rapide, entrainant et donc
susceptible d’amener les partisans au combat en les galvanisant.
Mme NARALINGOM avec les élèves de 303 et de 305