Remplissage accéléré sur cathéters veineux centraux et
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Remplissage accéléré sur cathéters veineux centraux et
ACADEMIE DE PARIS Année 2010 MEMOIRE pour l’obtention du DES d’Anesthésie-Réanimation Coordonnateur : Mr le Professeur Marc SAMAMA par Anne LE NOEL-BOUCHER Présenté et soutenu le 19 octobre 2010 Remplissage accéléré sur cathéters veineux centraux et périphériques : quel est le débit réel obtenu ? Travail effectué sous la direction du Docteur Mathieu RAUX 2 Résumé Remplissage accéléré sur cathéters veineux centraux et périphériques : quel est le débit réel obtenu ? Introduction : la prise en charge de patients polytraumatisés associe un remplissage vasculaire accéléré à l’administration de catécholamines. Alors que la longueur du cathéter limite le débit de perfusion, justifiant l’usage de cathéters courts pour le remplissage, l’expérience clinique montre que le remplissage est habituellement réalisé sur le cathéter veineux central (KTC) mis en place pour l’administration de catécholamines, un dispositif accélérateur-réchauffeur pouvant être employé pour forcer le remplissage sur ce KTC. Compte tenu des résistances de ces KTC, nous formulons l’hypothèse que le débit mesuré à leur extrémité est inférieur au débit de consigne réglé sur l’accélérateur réchauffeur. L’objectif de notre étude était de comparer le débit mesuré à l’extrémité de cathéters de différentes longueurs et diamètres au débit de consigne d’un dispositif accélérateur réchauffeur de soluté. Matériel et méthodes : le débit à l’extrémité de cathéters connectés à un dispositif accélérateur-réchauffeur de perfusion (TGV600, Gamida, France) a été mesuré pour quatre débits de consigne : 100, 200, 300 et 400 ml.min-1. Huit unités de chaque référence de cathéter ont été testées avec du sérum physiologique (PHY) : deux KTC de 15 et 20 cm de diamètre 14 gauge, et trois cathéter veineux périphériques (VVP) d’une longueur de 40 à 42 mm et de diamètre 14, 16 et 18 gauge. Ces mesures ont été renouvelées avec un soluté de viscosité comparable à celle des concentrés érythrocytaires (GLY) (glycérol 55 % et eau 45 %, conservé à 4°C, 8 cPoises). Les débits ont été mesurés par pesée du volume recueilli en 30 secondes au moyen d’une balance de précision, puis correction de ce débit massique par la masse volumique du soluté. Le recueil était effectué après stabilisation de la pression mesurée à l’entrée du cathéter. Les valeurs ont été comparées à l’aide d’une analyse de variance à deux voies (débit, cathéter) pour chaque type de soluté. Résultats : Les débits obtenus sont croissants avec la diminution de la longueur du cathéter et l’augmentation du diamètre interne. Le débit de consigne n’est atteint avec aucun cathéter au-delà de 100 ml.min-1 avec le PHY, et il n’est jamais atteint avec le GLY, quelque soit le débit de consigne et le cathéter concerné. Avec le PHY, les KTC permettent des débits 3 réels compris entre 42 et 70 % du débit de consigne, tandis que les VVP de 16 et 14 gauge permettent des débits réels d’au moins 65 % de la théorie. Avec le GLY, les débits obtenus avec les KTC sont compris entre 30 et 50 % du débit de consigne, et les VVP 16 et 14 permettent des débits réels entre 59 et 90 % du débit théorique. La nature du cathéter affecte significativement le débit mesuré, aussi bien pour le PHY (F4,105= 1008,83, p < 0,0001) que pour le GLY (F4,105= 1843,46, p < 0,0001). Conclusion : Le débit administré avec un KTC au moyen d’un accélérateurréchauffeur de soluté est très inférieur au débit de consigne, et cette différence augmente avec ce dernier. Conformément à la loi de Poiseuille, cette différence est majorée par l’augmentation de viscosité et la diminution du diamètre. Ces résultats confirment la très mauvaise performance des KTC pour le remplissage vasculaire massif. Ils enseignent qu’une VVP de petit diamètre (18G) assure un remplissage au moins aussi efficace qu’un KTC de diamètre supérieur. 4 Table des matières Résumé .......................................................................................................................2 1 2 Introduction.........................................................................................................6 1.1 Caractéristiques du cathéter .........................................................................6 1.2 Dispositif accélérateur-réchauffeur de perfusion ..........................................8 1.3 Objectifs de l’étude.................................................................................... 10 Matériel et méthodes ......................................................................................... 11 2.1 Dispositif de perfusion ............................................................................... 11 2.2 Poche de soluté .......................................................................................... 11 2.3 Tubulures .................................................................................................. 12 2.4 Accélérateur/réchauffeur ...........................................................................12 2.5 Cathéters ................................................................................................... 13 2.6 Mesures réalisées ....................................................................................... 13 2.6.1 Mesure de la pression à l’entrée du cathéter ...........................................13 2.6.2 Détermination du délai de mesure .......................................................... 14 2.6.3 Mesure du débit ..................................................................................... 15 2.7 2.7.1 Cathéter ................................................................................................. 15 2.7.2 Débits .................................................................................................... 16 2.7.3 Solutés employés ................................................................................... 16 2.8 3 Statistique .................................................................................................. 17 2.8.1 Choix de l’effectif .................................................................................. 17 2.8.2 Analyse des résultats.............................................................................. 17 Résultats............................................................................................................ 18 3.1 En l’absence de cathéter ............................................................................ 18 3.2 Effet du cathéter ........................................................................................ 19 3.2.1 Débit......................................................................................................19 3.2.2 Pression ................................................................................................. 20 3.3 Effet de la viscosité ................................................................................... 22 3.3.1 Débit......................................................................................................22 3.3.2 Pression ................................................................................................. 23 3.4 4 Protocole ................................................................................................... 15 Comparaison des débits mesurés avant et pendant le plateau de pression ... 24 Discussion ......................................................................................................... 26 5 4.1 Considérations méthodologiques ............................................................... 26 4.1.1 Technique de mesure du débit ................................................................ 26 4.1.2 Choix des solutés ................................................................................... 27 4.1.3 Choix des cathéters ................................................................................ 27 4.1.4 Nombre de cathéters testés ..................................................................... 27 4.1.5 Choix des débits de consigne ................................................................. 28 4.1.6 Délai de mesure ..................................................................................... 28 4.1.7 Réglage du débit de consigne pour mesure suivante ............................... 29 4.1.8 Débit de consigne .................................................................................. 29 4.1.9 Viscosité ................................................................................................ 29 4.1.10 Pression................................................................................................ 30 5 4.2 Signification clinique ................................................................................. 31 4.3 Perspectives ............................................................................................... 32 Conclusion ........................................................................................................ 33 6 1 Introduction Près de 10% des décès dans le monde sont d’origine traumatique. Trente à 40% de ces décès sont liés à une hémorragie, ce qui fait du choc hémorragique la deuxième cause de décès d’origine traumatique, après les traumatismes crâniens. [1] Dès la phase préhospitalière, l’objectif de la prise en charge thérapeutique de ces patients est, après le contrôle du saignement, de restaurer une hémodynamique efficace, au moyen d’un remplissage vasculaire, de la transfusion de produits sanguins ou de l’administration de drogues vaso-actives. Pour cela la mise en condition du patient requiert la mise en place précoce d’un accès veineux, qui puisse permettre un remplissage important et rapide. Pour permettre un haut débit de remplissage, tout doit être mis en œuvre pour réduire la résistance à l’écoulement du soluté dans le système de perfusion. Ce dernier se définit comme l’ensemble des dispositifs séparant le soluté à perfuser du patient. Il comprend donc la tubulure de perfusion (appelée « tubulure » dans le reste de ce document), la tubulure du dispositif d’accélération et/ou de réchauffement le cas échéant (appelée « accélérateur/réchauffeur ») et le cathéter veineux (« cathéter »). 1.1 Caractéristiques du cathéter Selon la loi de Poiseuille, les résistances à l’écoulement sont d’autant plus faibles - et donc le débit de perfusion plus important - que le diamètre du système de perfusion est grand et que ce dernier est court.1 Il est donc recommandé de mettre en place un cathéter de gros diamètre et de moindre longueur pour assurer le remplissage vasculaire de ces patients [2]. Les cathéters sont caractérisés par leur diamètre externe, exprimé en gauge. Ce nombre de gauge exprime le nombre d’articles identiques contenus dans un pouce carré : plus la gauge est grande, plus le diamètre de l’aiguille est petit. Les études comparant les débits obtenus pour différents cathéters (débit gravitationnel c’est-à-dire sous l’effet de la gravité, sans dispositif visant à augmenter le gradient de pression et donc le débit du soluté) montrent que pour un même soluté (Ringer Lactate), un cathéter de 1 Loi de Poiseuille : Débit = ΔP R= diamètre du cathéter, ρ= viscosité du fluide, L=longueur du cathéter, ΔP =gradient de pression entre l’entrée et la sortie du cathéter 7 14 gauge permet d’obtenir un débit de 125 ml.min-1, alors qu’un cathéter de 16 gauge ne permet qu’un débit de 100 ml.min-1 et celui de 18 gauge, seulement 60 ml.min-1 [3]. De plus les études comparant les débits obtenus avec différents cathéters, sans dispositif visant à augmenter le gradient de pression, montrent que pour un même soluté (Ringer Lactate), un cathéter périphérique court de 14 gauge et 5 cm permet des débits 2 à 3 fois supérieurs à ceux obtenus après un cathéter central de 16 gauge et 18 cm (156 ml.min-1 pour le premier, 66 ml.min-1 pour le dernier) [3]. L’utilisation d’une voie veineuse périphérique semble donc préférable en première intention à celle d’un cathéter veineux central [2]. Cependant, l’obtention d’un accès veineux périphérique s’avèrerait impossible dans 20% des cas, en raison de veines collabées par l’hypovolémie ou inaccessibles [4] : le cathétérisme veineux fémoral, quoique plus difficile à mettre en œuvre, représente alors une alternative acceptable [2]. La voie intra-osseuse peut également être envisagée en cas d’échec de voie veineuse périphérique. Bien qu’habituellement considérée comme un abord de secours chez l’enfant, elle est également fiable chez l’adulte [5]. La mise en condition du patient choqué sera complétée secondairement, à l’arrivée dans une structure de déchoquage, par la mise en place d’un cathéter artériel, permettant à la fois la surveillance hémodynamique et les prélèvements sanguins, et d’un cathéter veineux central multi-lumières. Ce dernier permet entre autres d’administrer au patient des drogues vasoactives sur une voie dédiée, ainsi que d’entretenir la sédation et l’analgésie. L’expérience montre que, malgré les constatations précédentes et les recommandations émises par les sociétés savantes, le remplissage vasculaire est souvent poursuivi sur le cathéter central, en utilisant sa voie de plus gros diamètre. Conformément à la loi de Poiseuille, le débit de perfusion peut être augmenté par le choix d’un cathéter court et de gros diamètre comme démontré précédemment, mais aussi par une diminution de la viscosité du fluide perfusé ou par une augmentation du gradient de pression. Les débits obtenus avec des cathéters de 14, 16 et 18 gauge sont respectivement de 125, 100 et 60 ml.min-1 avec une perfusion de Ringer Lactate, et de 90, 65, 35 ml.min-1 avec une perfusion de sang [3]. L’augmentation de la viscosité du fluide limite de façon importante le débit de perfusion. Toutefois la viscosité des fluides administrés par remplissage massif (en particulier colloïdes et sang) est difficilement modifiable. 8 L’augmentation du gradient de pression peut contribuer à augmenter le débit du soluté perfusé. Elle peut être obtenue à l’aide de différents mécanismes : utilisation d’un manchon sous pression, ou augmentation de la pression gravitationnelle en élevant la poche de perfusion. De tous les moyens disponibles, celui de la gravité reste toutefois le moins efficace [3]. Le remplissage peut également être forcé par un dispositif accélérateur-réchauffeur de perfusion. 1.2 Dispositif accélérateur-réchauffeur de perfusion Un dispositif accélérateur-réchauffeur de perfusion peut être utilisé pour accélérer le remplissage tout en luttant contre le refroidissement du patient, l’hypothermie participant à la coagulopathie induite par le traumatisme et l’état de choc hémorragique. Chez le traumatisé, le bilan thermique négatif résulte des pertes cutanées (ambiance extérieure, déshabillage), du remplissage vasculaire par des solutés à la température ambiante, et de la transfusion de produits sanguins réfrigérés. Plusieurs études ont montré une corrélation entre mortalité et chute de la température centrale [6, 7]. Chaque degré Celsius perdu ampute de 10% l’hémostase [8]. L’hypothermie inhibe les réactions enzymatiques de la cascade de coagulation; elle est responsable d’une dysfonction plaquettaire par une diminution réversible de la production de thromboxane B2 [9]. Les effets délétères sur la coagulation, l’hémostase primaire, et la fibrinolyse sont largement sous-estimées par les analyses courantes de laboratoire, car les tests de coagulation peuvent être faussement normaux car réalisés à 37 °C. Les effets de la coagulopathie induite par l’hypothermie peuvent être limités par l’emploi de couvertures à air chaud pulsé, par le réchauffement de l’environnement, et par le réchauffement des solutés de remplissage et des produits sanguins, notamment à l’aide de dispositifs accélérateurs-réchauffeurs de perfusion. [9] Les dispositifs accélérateurs de soluté ont pour objectif d’augmenter le débit de perfusion à l’aide d’une pression exercée sur la poche de soluté, ou encore au moyen d’une pompe péristaltique générant un débit. Le principe du pompage péristaltique repose sur la capacité d’une tubulure souple à reprendre sa forme initiale après avoir été écrasé par un galet. La dépression générée par la décompression de la tubulure après le passage du galet provoque la progression du soluté dans 9 la tubulure, ce soluté étant ensuite propulsé en aval par le galet suivant. Le débit de soluté ainsi obtenu dépend du diamètre de la tubulure et de la vitesse de rotation des galets. Cette augmentation du débit, forcée par le dispositif, s’accompagne d’une augmentation de pression en aval car les résistances sont proportionnelles au débit 2. Sous l’effet de cette augmentation de pression liée à la résistance du système de perfusion d’aval (tubulure et cathéter en particulier), le matériel va se laisser distendre. Cette distension prend fin lorsque la pression n’augmente plus et se stabilise à la pression de plateau. Le risque lié à cette pression importante générée par le dispositif accélérateur est la rupture du matériel (système de perfusion ou dispositif accélérateur-réchauffeur). Cependant, les dispositifs médicaux obéissent à des normes techniques : les cathéters veineux courts périphériques sont conformes à la norme européenne NF EN ISO 10555-1 relative aux cathéters intravasculaires stériles non réutilisables [10]. Celle-ci impose aux cathéters de résister à des pressions de 320 kPa. De fait, la rupture ne concerne pas les cathéters, mais plutôt le sac du réchauffeur. Le second risque lié au remplissage forcé est le passage de bulles dans la circulation systémique. Celles-ci peuvent se former lorsque l’accélérateur force le débit alors que la poche de perfusion est vide. Pour prévenir le passage de ces bulles dans la circulation systémique, les dispositifs accélérateurs-réchauffeurs de perfusion sont équipés d’un détecteur de bulles qui interrompt le remplissage forcé dès que ces dernières sont détectées. Enfin, le dernier risque lié à l’utilisation des accélérateurs-réchauffeurs est que le débit réel à l’extrémité du dispositif ne corresponde pas au débit de consigne réglé par l’utilisateur, exposant le patient à un remplissage inadapté. Ces dispositifs accélérateurs-réchauffeurs semblent donc intéressants dans la prise en charge des patients polytraumatisés, puisqu’ils contribuent à lutter contre l’hypothermie et permettent un remplissage massif en forçant le débit de perfusion malgré les contraintes physiques liées à l’emploi de cathéters de petit diamètre. En pratique, le débit, forcé par un accélérateur de perfusion, et réellement obtenu en sortie de cathéter, reste une donnée inconnue. 2 Pour un écoulement laminaire : ΔP = R x Q Pour un écoulement turbulent : ΔP = R x Q2 ΔP = différence de pression entre l’entrée et la sortie du système, R = résistance du système, Q = débit du fluide dans le système. 10 Nous formulons l’hypothèse que le débit réel à l’extrémité du cathéter, obtenu en forçant le remplissage par un tel dispositif, diffère selon le type de cathéter placé à son extrémité. 1.3 Objectifs de l’étude L’objectif principal de notre étude était de comparer les débits mesurés à l’extrémité de différents cathéters veineux centraux et périphériques connectés à un dispositif accélérateur/réchauffeur de soluté pour différents débits de consigne. Les objectifs secondaires étaient de montrer que ces débits sont inférieurs aux débits de consigne, d’évaluer le débit obtenu à l’aide de ce dispositif en l’absence de cathéter, de mesurer la pression en amont du cathéter, et d’évaluer l’effet de la viscosité en comparant les débits obtenus à l’aide du dispositif lors du remplissage par du sérum salé à 0,9 % et par un soluté de viscosité comparable à celle des concentrés érythrocytaires. 11 2 2.1 Matériel et méthodes Dispositif de perfusion Le dispositif de perfusion est représenté sur la figure 1. Figure 1 : Dispositif de perfusion 1 : Poche de soluté. 2 : Tubulure de transfusion. 3 : Tubulure d’accélérateur-réchauffeur. 4 : Elément accélérateur. 5 : Pompe péristaltique. 6 : Réglage du débit de consigne. 7 : Elément réchauffeur. 8 : Réservoir de soluté. 9 : Robinet trois voies. 10 : Cathéter. 11 : Capteur de pression. 12 : Modulateur-démodulateur convertisseur analogique-numérique. 13 : Ordinateur. 14 : Poche de contre-pression. 15 : Bac récupérateur. 2.2 Poche de soluté Les poches de soluté de perfusion employées étaient des poches de NaCl 0,9 % de 3000 ml (Laboratoire Aguettant, Lyon, France). Après avoir circulé dans le système de perfusion, le soluté était recueilli dans un bac. Les poches de perfusion vidées étaient à nouveau remplies avec le soluté recueilli en sortie de cathéter. Ces mêmes poches ont ensuite été remplies par le fluide visqueux pour les mesures de débit avec un fluide de viscosité comparable à celle des concentrés érythrocytaires (voir paragraphe 2.7.3). Ce soluté était recueilli de la même manière pour ensuite remplir à nouveau les poches vides. Les poches de soluté étaient accrochées à un pied à perfusion, à une hauteur d’un mètre au dessus du cathéter et du dispositif accélérateur-réchauffeur. 12 2.3 Tubulures La poche de soluté était reliée à la tubulure du dispositif accélérateur-réchauffeur par une tubulure de transfusion Transfusend (Sendal France, Saint-Genis Laval, France). La tubulure de l’accélérateur-réchauffeur était une tubulure pour TGV600 THLST (Gamidatech, Eaubonne, France). En sortie de tubulure de l’accélérateur-réchauffeur un robinet trois voies était intercalé entre cette tubulure et le cathéter dans le but de connecter le dispositif de mesure de pression. 2.4 Accélérateur/réchauffeur Le dispositif accélérateur réchauffeur de perfusion utilisé dans notre étude était le TGV 600 (Laboratoire Gamida©, Eaubonne, France) (Figure 2). Ce dispositif est constitué de deux éléments, l’un accélérateur et l’autre réchauffeur, disposés en série. Les solutés sont accélérés par une pompe péristaltique dont le débit est défini par une consigne numérique. Le réchauffement des solutés se fait par conduction, le soluté circulant dans un réservoir plat pris en étau entre deux parois chauffantes. Figure 2. A : Elément accélérateur. B : Dispositif accélérateur-réchauffeur complet (élément réchauffeur en bas). 13 2.5 Cathéters Nous avons utilisé dans notre étude des cathéters veineux centraux de type Multicath trilumière (Laboratoire Vygon©, Ecouen, France) de 15 cm (KTC 15) et 20 cm de long (KTC 20), et des cathéters veineux périphériques de type Biovalve (Laboratoire Vygon ©, Ecouen, France) de 14 (VVP 14), 16 (VVP 16), 18 (VVP 18) gauge de diamètre. Seule la lumière distale des cathéters veineux centraux, d’un diamètre de 14 gauge, a été utilisée. Les caractéristiques des différentes références de cathéters (longueur, diamètre, débit gravitationnel) sont détaillées dans le tableau I. Tableau I : Caractéristiques des cathéters employés. Référence Diamètre Diamètre interne Longueur (G) (mm) (mm) Débit gravitationnel (ml.min-1) 2.6 KTC 15 14 / 150 68 KTC 20 14 / 200 65 VVP 14 14 1,6 42 265 VVP 16 16 1,3 42 170 VVP 18 18 0,9 40 90 Mesures réalisées 2.6.1 Mesure de la pression à l’entrée du cathéter La pression à l’entrée du cathéter était mesurée par un capteur de pression (ML117, ADinstruments, Sydney, Australie) relié à un robinet trois voies interposé en aval du dispositif entre la tubulure de l’accélérateur-réchauffeur et le cathéter. Le capteur de pression était connecté à un modulateur/démodulateur (PowerLab16S, ADinstruments, Sydney, Australie). Le signal recueilli était numérisé (100Hz) puis stocké sur un support informatique pour analyse ultérieure. Dès qu’une consigne de débit était réglée sur la pompe péristaltique, la pression du circuit à l’entrée du cathéter augmentait progressivement jusqu’à se stabiliser après un délai variable. En raison de la compliance du système de perfusion, celui-ci se distendait sous l’effet de la pression croissante dans ce système, résultant des résistances élevées liées au diamètre et 14 à la longueur du cathéter. Une fois le dispositif distendu, la pression se stabilisait à une valeur donnée, dite pression de plateau (figure 3). Le temps nécessaire pour obtenir la stabilisation de la pression ainsi que la valeur de cette pression de plateau étaient variables selon le modèle de cathéter, le débit de consigne et le soluté. Figure 3 : courbe de pression. a: réglage du débit de consigne. b: début du recueil du soluté. c: fin du recueil et retour à zéro de la consigne. d: réglage de la consigne suivante. Au retour à un débit gravitationnel non accéléré, la pression du circuit revenait progressivement à une pression stable. 2.6.2 Détermination du délai de mesure La mesure du débit réellement obtenu en sortie de cathéter était effectuée après stabilisation de la pression à l’entrée du cathéter. La stabilisation de la pression n’était obtenue que lorsque le système de perfusion avait atteint la distension correspondant à la pression transmurale résultant du débit testé. Une fois ce plateau de pression atteint, le débit en sortie de cathéter pouvait être considéré comme constant. La mesure du débit réel obtenu était donc réalisée au plateau de pression et non pas pendant la phase d’augmentation de pression au cours de laquelle le système continuait à se distendre. Pour mettre en évidence la variation du débit réel au cours de la mise en pression du système, le débit obtenu au cours de la phase d’augmentation de pression a été mesuré pour le KTC 20 avec du GLY : le soluté a été recueilli pendant les 30 secondes suivant le réglage de la consigne, et le débit ainsi mesuré a été comparé au débit mesuré au plateau de pression. 15 Le délai nécessaire pour obtenir cette stabilisation de la pression a été déterminé pour chaque référence de cathéter, pour chaque débit de consigne et pour chaque soluté lors d’une première série de mesures. Les mesures de débit ont ensuite été réalisées pour toutes les unités de chaque référence de cathéter avec le même délai (tableau II). PHY Débit de consigne (ml.min-1) 100 200 300 400 GLY KTC VVP 18 VVP 16 VVP 14 KTC VVP 18 VVP 16 VVP 14 30 55 60 65 25 40 60 80 15 30 40 40 0 10 15 25 60 60 70 70 30 50 60 70 30 30 40 50 20 30 40 50 Tableau II: délais de mesure selon le cathéter, le débit de consigne et le soluté (en secondes). 2.6.3 Mesure du débit Nous avons mesuré le débit obtenu en sortie de tubulure de perfusion après le dispositif accélérateur et réchauffeur de perfusion, puis nous avons mesuré le débit obtenu après le même circuit prolongé par les différents modèles de cathéters. Après chaque mesure de débit réel, la consigne de débit était ramenée à 0 ml.min-1. Le débit n’était à nouveau forcé à la consigne qu’après le retour à une pression minimale stable, puis la mesure était effectuée après le délai déterminé précédemment. Les débits ont été calculés par pesée, à l’aide d’une balance de précision PR203 (Mettler Toledo, Viroflay, France), de la quantité de soluté recueillie en 30 secondes corrigée par la masse volumique du soluté. La masse volumique du soluté à 0,9 % de NaCl était de 1 mg.ml-1, celle du mélange visqueux de glycérol et d’eau était de 1,13 mg.ml-1. 2.7 Protocole 2.7.1 Cathéter Une première série de mesures a été réalisée afin de mesurer le débit obtenu en sortie de tubulure de l’accélérateur-réchauffeur sans cathéter ; pour chaque débit de consigne trois mesures ont été effectuées. Ces mesures ont été faites pour chacun des deux solutés employés. Les mesures ont ensuite été réalisées avec le même système de perfusion terminé par un cathéter. Toutes les unités d’une référence donnée de cathéter ont été testées, puis la série 16 de mesures suivantes était réalisée avec une autre référence de cathéter. Les références de cathéter ont été testées dans l’ordre suivant : cathéter veineux central de 20 cm puis 15 cm, puis cathéter veineux périphérique de 18 gauge, 16 gauge puis 14 gauge. 2.7.2 Débits Le dispositif accélérateur-réchauffeur utilisé est une pompe de transfusion massive prévue pour les hauts débits. Son utilisation n’est pas conseillée pour des débits inférieurs à 10 ml.min-1. La consigne de débit, réglée par l’utilisateur, peut s’élever jusqu’à 600 ml.min-1 sans dépasser cette valeur. Nous avons mesuré les débits réellement obtenus après chaque référence de cathéter pour des débits de consigne de 100, 200, 300 et 400 ml.min-1. Pour chaque unité d’une référence de cathéter, une mesure de débit réel a été réalisée pour chaque débit de consigne, ces débits étant successivement réglés sur l’accélérateur de perfusion dans l’ordre croissant de 100 à 400 ml.min-1. Lorsque les quatre débits de consigne étaient testés pour une unité, une nouvelle série de mesures était effectuée avec l’unité suivante de la même référence de cathéter. Lorsque les huit unités d’une même référence étaient testées, la manipulation était répétée avec les unités d’une autre référence de cathéter. Une fois le débit réel mesuré pour un débit de consigne, le débit de consigne était ramené à 0 ml.min-1 avant la mesure suivante. Pour la mesure suivante, le débit n’était à nouveau réglé à la consigne testée qu’après la stabilisation de la pression dans le système de perfusion à la pression atmosphérique ; la mesure était alors effectuée après le délai nécessaire à l’obtention de la pression de plateau. 2.7.3 Solutés employés Les mesures ont été réalisées avec deux solutés de viscosité différente. Une première série de mesures a été réalisée avec un soluté à 0,9 % de NaCl ou sérum physiologique (PHY): une mesure de débit réel a été faite pour chacun des débits de consigne, pour chaque unité de chaque référence de cathéter, comme décrit précédemment. Une deuxième série de mesures a été réalisée avec un mélange de 55% de glycérol et de 45% d’eau (GLY). La viscosité de ce mélange est de l’ordre de 8 centipoises, comparable à celle des concentrés érythrocytaires [11]. La manipulation a été identique : même nombre de mesures, même ordre des cathéters, débits successifs croissants pour chaque unité de cathéter avec retour à zéro entre deux mesures, et mesure au plateau de pression dont le délai 17 d’obtention avait également été déterminé, pour ce soluté, pour chaque référence de cathéter et chaque débit de consigne. Ce soluté avait été conservé au réfrigérateur avant le début de l’expérience : les premières mesures ont donc été réalisées avec du soluté froid. Il n’a pas été réfrigéré après avoir été recueilli et reconditionné. 2.8 Statistique 2.8.1 Choix de l’effectif Dans un premier temps, nous avons réalisé cinq mesures par consigne de débit pour une unité de chaque référence de cathéter. Cette première série de mesure a montré que la variabilité du débit mesuré est négligeable pour une unité donnée. Pour la suite de l’étude une seule mesure de débit a été réalisée par consigne de débit et par unité. Huit unités de chaque référence de cathéter ont été testées. Une série de mesures a été réalisée pour chacun des deux solutés. 2.8.2 Analyse des résultats Les valeurs ont été comparées à l’aide d’une analyse de variance à deux voies (débit, cathéter) pour chaque type de soluté. Les variables sont exprimées sous la forme médiane et interquartiles. Le test statistique était considéré significatif si la probabilité de commettre une erreur de type I était inférieure à 5%. 18 3 Résultats 3.1 En l’absence de cathéter Sans cathéter, le débit de consigne est dépassé à 100 ml.min-1, et il n’est plus atteint dès 200 ml.min-1 avec du PHY, toutefois le débit obtenu reste supérieur à 80 % du débit de consigne. En revanche, avec du GLY, le débit de consigne n’est jamais atteint ; le débit réel est compris entre 60 et 66 % du débit théorique (tableau III et figure 4). Pour un débit de consigne de 100 ml.min-1, le débit réel obtenu pour le GLY est la moitié de celui obtenu pour le PHY (52 %) ; pour des débits de consigne de 200 ml.min-1 et plus, les débits mesurés avec le GLY sont compris entre 71 et 79 % de ceux obtenus avec le PHY. Tableau III : débits réels mesurés selon le débit de consigne et la viscosité du soluté (en ml.min-1) (médiane [interquartiles]). 100 ml.min-1 200 ml.min-1 300 ml.min-1 400 ml.min-1 PHY 122 [122-124] 183 [181-183] 250 [249-250] 325 [323-328] GLY 65 [64-65] 131 [129-131] 197 [197-198] 237 [237-237] Figure 4 : Débit mesuré, pour différents débits de consignes, en l’absence de cathéter. 19 3.2 Effet du cathéter 3.2.1 Débit Les débits réels mesurés avec le PHY selon la référence de cathéter et le débit de consigne sont présentés dans le tableau IV et la figure 5. Tableau IV : débit mesuré selon le cathéter et le débit de consigne avec le PHY (en ml.min-1) (médiane [interquartiles]). KTC 20 KTC 15 VVP 18 VVP 16 VVP 14 100 ml.min-1 67 [66-68] 70 [68-72] 83 [81-85] 100 [96-103] 105 [103-106] 200 ml.min-1 106 [105-107] 111 [107-113] 130 [128-131] 154 [152-154] 152 [150-154] 300 ml.min-1 138 [137-139] 144 [141-146] 179 [178-179] 211 [209-212] 216 [215-217] 400 ml.min-1 165 [164-166] 174 [172-175] 223 [219-224] 263 [260-264] 278 [277-280] L’augmentation du débit de consigne s’accompagne d’une augmentation du débit mesuré pour chaque cathéter (F3,105=31576, p<0,0001). Seuls les cathéters périphériques de 16 et 14 gauge permettent d’atteindre le débit de consigne à 100 ml.min-1. Au-delà de 100 ml.min-1, le débit de consigne n’est atteint avec aucun cathéter. Les KTC permettent des débits réels compris entre 42 et 70 % du débit de consigne ; une VVP de 18 gauge permet des débits entre 55 et 82 % du débit de consigne, et les VVP de 16 et 14 gauge permettent des débits réels de 65 % de la théorie au minimum. La nature du cathéter influe significativement le débit mesuré (F4,105=1009, p<0,0001). Les variations de débit mesuré selon le débit de consigne varient avec la nature du cathéter (F12,105=429, p<0,0001). Il n’existe pas de différence significative entre les débits mesurés après les KTC de 15 et 20 cm pour des débits de consigne de 100 et 200 ml.min-1 ; pour des débits de consigne de 300 et 400 ml.min-1, cette différence est faible mais significative, avec des débits obtenus de 47 % et 42 % de la théorie en moyenne. Il n’y a pas non plus de différence significative entre les débits mesurés après les VVP de 16 et 14 gauge pour un débit de consigne de 200 ml.min-1, avec un débit réel de l’ordre de 77 % de la théorie. 20 Figure 5 : Débit mesuré avec le PHY, selon le type de cathéter et le débit de consigne. 3.2.2 Pression Les pressions mesurées avec le PHY à l’entrée du cathéter selon la nature de celui-ci et le débit de consigne sont présentées dans le tableau V et la figure 6. Tableau V : pression mesurée selon le cathéter et le débit de consigne avec le PHY (en mmHg). (médiane [interquartiles]). KTC 20 KTC 15 VVP 18 VVP 16 VVP 14 100 ml.min-1 28 [26-29] 21 [20-22] 18 [16-25] 23 [17-23] 3 [2-6] 200 ml.min-1 105 [99-111] 93 [87-108] 84 [79-88] 47 [41-49] 27 [25-28] 300 ml.min-1 200 [197-221] 173 [169-176] 151 [145-158] 83 [81-87] 47 [45-50] 400 ml.min-1 301 [293-332] 263 [259-272] 237 [228-241] 123 [121-132] 75 [73-76] Pour chaque cathéter, l’augmentation du débit de consigne s’accompagne d’une augmentation de la pression mesurée à l’entrée du cathéter (F3,105=1308,72, p<0,0001). La pression à l’entrée de la VVP 14 ne dépasse pas 100 mmHg, tandis que cette pression est dépassée dès un débit de consigne de 200 ml.min-1 pour les KTC. 21 La nature du cathéter influe significativement la pression mesurée (F4,105=208,88, p<0,0001). Les variations de pression mesurée selon le débit de consigne varient avec la nature du cathéter (F12,105=65,57, p<0,0001). Il n’y a pas de différence significative entre les pressions mesurées à l’entrée des différentes références de cathéter pour un débit de consigne de 100 ml.min-1; pour des débits de consigne supérieurs à 200 ml.min -1, la différence entre les pressions mesurées selon le cathéter est significative. Figure 6 : Pressions mesurées à l’entrée du cathéter, avec le PHY selon le type de cathéter et le débit de consigne. 22 3.3 Effet de la viscosité Une deuxième série de mesures a été réalisée avec le GLY afin d’évaluer le débit réel obtenu avec un soluté plus visqueux et de comparer ce débit selon le cathéter employé. 3.3.1 Débit Les débits réels mesurés avec le GLY selon la référence de cathéter et le débit de consigne sont présentés dans le tableau VI et représentés sur la figure 7. Tableau VI : débit mesuré selon le cathéter et le débit de consigne avec le GLY (en ml.min-1) (médiane [interquartiles]). KTC 20 KTC 15 VVP 18 VVP 16 VVP14 100 ml.min-1 41 [38-42] 49 [47-52] 63 [61-65] 84 [83-86] 91 [89-92] 200 ml.min-1 66 [63-68] 77 [74-79] 111 [108-113] 135 [134-136] 159 [158-161] 300 ml.min-1 100 [95-103] 114 [112-116] 152 [148-157] 194 [193-196] 224 [223-228] 400 ml.min-1 119 [116-123] 134 [130-136] 181 [180-188] 237 [234-237] 277 [276-278] L’augmentation du débit de consigne s’accompagne d’une augmentation du débit mesuré pour chaque cathéter (F3,105=9989,67, p<0,0001). Le débit de consigne n’est jamais atteint avec le GLY. Les débits obtenus avec les cathéters centraux ne dépassent pas 50 % du débit de consigne. La VVP 18 permet de dépasser 50 % voire d’approcher des deux tiers du débit de consigne (48 à 63 %). Ce sont les VVP 16 et 14 qui permettent d’obtenir les débits réels les plus proches du débit théorique (59 à 80 % pour la VVP 16, 69 à 90 % pour la VVP 14). De même qu’avec le PHY, le débit mesuré est croissant avec la diminution de la longueur du cathéter et l’augmentation du diamètre interne : la nature du cathéter influe significativement le débit mesuré (F4,105=1843,46, p<0,0001). Les variations de débit mesuré selon le débit de consigne varient avec la nature du cathéter (F12,105=257,55, p<0,0001). La différence entre les débits mesurés selon la référence de cathéter est significative pour tous les cathéters et tous les débits de consigne. 23 Figure 7 : Débit mesuré avec le GLY, selon le type de cathéter et le débit de consigne. 3.3.2 Pression Les pressions mesurées avec le GLY à l’entrée du cathéter selon la nature de celui-ci et le débit de consigne sont présentées dans le tableau VII et la figure 8. Tableau VII : pression mesurée selon le cathéter et le débit de consigne avec le GLY (en mmHg) (médiane [interquartiles]). KTC 20 KTC 15 VVP 18 VVP 16 VVP 14 100 ml.min-1 165 [162-166] 141 [133-142] 78 [73-84] 36 [33-45] 22 [20-24] 200 ml.min-1 263 [261-268] 235 [233-239] 173 [168-177] 92 [90-93] 49 [46-51] 300 ml.min-1 397 [395-406] 372 [368-379] 277 [267-281] 158 [155-160] 94 [91-96] 400 ml.min-1 / 452 [452-456] 390 [378-402] 227 [223-237] 145 [141-150] Pour chaque cathéter, l’augmentation du débit de consigne s’accompagne d’une augmentation de la pression mesurée à l’entrée du cathéter (F2,70=3830,32 , p<0,0001). La pression à l’entrée de la VVP 14 ne dépasse pas 200 mmHg, tandis que cette pression est dépassée dès un débit de consigne de 200 ml.min-1 pour les KTC. Les pressions à l’entrée du KTC 20 n’ont pu être mesurées pour un débit de consigne de 400 ml.min -1 car elles étaient supérieures aux limites de nos instruments de mesure. 24 La nature du cathéter influe significativement la pression mesurée (F4,70=687,04, p<0,0001). Les variations de pression mesurée selon le débit de consigne varient avec la nature du cathéter (F8,70=134,49, p<0,0001). La différence entre les pressions mesurées est significative quel que soit le débit de consigne et le cathéter. Figure 8 : Pressions mesurées à l’entrée du cathéter, avec le PHY selon le type de cathéter et le débit de consigne. 3.4 Comparaison des débits mesurés avant et pendant le plateau de pression Le débit réel a été mesuré pour le KTC 20 avec le GLY pendant les trente premières secondes suivant le réglage du débit de consigne sur le dispositif accélérateur, soit pendant la phase d’augmentation de pression, avant le plateau de pression. Les résultats de ces mesures sont rapportés dans le tableau VIII. Tableau VIII : débits mesurés pendant la phase de pression croissante (en ml.min-1) selon le débit de consigne (médiane [interquartiles]). GLY 100 ml.min-1 200 ml.min-1 300 ml.min-1 400 ml.min-1 26 [25-27] 37 [34-40] 52 [50-56] 59 [57-60] 25 Le débit ainsi mesuré pour un débit de consigne de 100 ml.min-1est égal à 57 % de celui mesuré au plateau de pression ; pour un débit de consigne de 200 ml.min-1, le rapport est de 50 %, et pour les débits de consigne plus élevés ce rapport n’est plus que de 45 % en moyenne. Ces débits mesurés à la phase initiale de l’augmentation de pression atteignent 23 % du débit de consigne à 100 ml.min-1, 16 % du débit de consigne à 200 ml.min-1, 15 % à 300 ml.min-1et 13 % à 400 ml.min-1. 26 4 Discussion Conformément à la loi de Poiseuille, les résultats de notre étude montrent que le débit est d’autant plus important que le cathéter est court et que son diamètre est grand. Notre étude montre par ailleurs que ces contraintes de diamètre et de longueur ne sont pas compensées par un dispositif accélérateur-réchauffeur forçant le débit. Le débit réel mesuré en sortie de cathéter n’atteignait jamais le débit de consigne fixé, hormis pour les cathéters veineux périphériques de 14 et 16 gauge, et seulement pour un débit de consigne de 100 ml.min-1. Notons qu’en l’absence de cathéter, le débit réel était inférieur au débit de consigne pour toute la gamme de débits tant pour le PHY que le GLY, à l’exception du débit initial (100 ml.min-1) avec du PHY. Notre étude confirme également l’impact de la viscosité sur le débit. L’emploi d’un soluté plus visqueux que le PHY réduisait le débit mesuré avec et sans cathéter veineux central de 52 à 79 %. Toutefois cet effet de la viscosité n’a pas été retrouvé avec le cathéter veineux périphérique de 14 gauge, et la réduction de débit liée à l’utilisation de cathéters veineux périphériques de plus faible diamètre, était faible. 4.1 Considérations méthodologiques 4.1.1 Technique de mesure du débit Nous avons calculé le débit en sortie du système de perfusion en pesant le soluté recueilli en trente secondes, puis en corrigeant le débit massique ainsi mesuré par la masse volumique du soluté. Cette méthode, nécessitant plusieurs calculs, comporte ainsi plusieurs sources d’imprécision : erreur dans le temps de recueil chronométré, erreur dans le recueil de soluté (perte de soluté ou au contraire excès de soluté dans un récipient insuffisamment essuyé entre deux mesures), erreur dans les calculs successifs. Pour limiter les erreurs dans le recueil et la pesée du soluté, le récipient était essuyé après chaque mesure, et la balance était alors tarée avec ce récipient. La mesure de débit aurait pu être réalisée au moyen de capteurs de débit : nous n’avions pas d’instruments de ce type à notre disposition pour réaliser l’étude, et leur emploi ne garantit pas l’absence d’erreur métrologique. Toutefois, la faible variabilité des résultats obtenus pour les différentes unités d’une même référence de cathéter suggère que le risque d’imprécision lié à la technique de mesure du débit réel soit négligeable. 27 4.1.2 Choix des solutés Nous avons réalisé les mesures de débit avec deux solutés de viscosité différente : un cristalloïde et un mélange de glycérol et d’eau dont la viscosité était équivalente à celle des concentrés érythrocytaires. Nous avons choisi d’employer ce mélange en raison d’une part de la difficulté d’obtention des produits sanguins, surtout dans les quantités nécessitées par l’étude, et d’autre part en raison du risque d’accident d’exposition au sang pour les expérimentateurs. Nous aurions pu réaliser également une série de mesure avec un soluté de viscosité intermédiaire, de type colloïde. Cependant l’intérêt de ces mesures semble limité : avec une viscosité intermédiaire, nous pouvons supposer que le débit serait intermédiaire. De plus la différence établie entre les débits obtenus avec les solutés employés était déjà modérée, inférieure à 40 %. 4.1.3 Choix des cathéters Nous avons testé cinq références de cathéters : les deux références de cathéters veineux centraux les plus employés (15 et 20 cm), et trois cathéters veineux périphériques de 14, 16 et 18 gauge, qui sont les plus utilisés par les équipes de traumatologie. Les cathéters, centraux ou périphériques, que nous avons testés, provenaient du même laboratoire (Vygon, Ecouen, France), avec lequel l’étude a été réalisée. Il aurait pu être intéressant de mesurer également le débit obtenu avec un cathéter veineux périphérique de 20 gauge, afin de le comparer au débit obtenu avec les cathéters veineux centraux. En effet il est parfois difficile de mettre en place un cathlon de 18 gauge ou moins, et cette mesure aurait peut-être permis de déterminer s’il est préférable de poursuivre le remplissage sur une voie veineuse de 20 gauge mise en place en urgence ou sur la voie centrale mise en place ultérieurement. Ces mesures n’ont pu être réalisées en raison de contraintes de temps. 4.1.4 Nombre de cathéters testés Pour chaque référence de cathéter, les mesures de débit ont été réalisées avec huit unités. Une expérience préliminaire, comportant cinq mesures de débit par cathéter pour chaque débit de consigne, a démontré la faible variabilité intra-cathéter. Aussi pour la suite de l’étude, une seule mesure a été réalisée par débit de consigne et par unité, et huit unités ont été testées pour chaque référence de cathéter. La variabilité inter-cathéter s’est avérée faible 28 également, et une différence significative entre les débits obtenus avec les différentes références de cathéters a pu être mise en évidence avec cet effectif. 4.1.5 Choix des débits de consigne Quatre débits de consigne ont été testés : 100, 200, 300, et 400 ml.min-1. Le débit de consigne réglé sur le dispositif accélérateur-réchauffeur employé dans l’étude peut théoriquement s’élever jusqu’à 600 ml.min-1. Nous aurions donc pu tester des débits de consigne supérieurs. Cependant les pressions élevées générées par ces débits auraient imposé des délais de mesure importants pour atteindre la phase de plateau ; la signification clinique de cette manipulation aurait été restreinte, car elle ne correspond pas à l’utilisation clinique du dispositif, avec lequel ces débits sont rarement utilisés, et ne le sont que sur de très brèves périodes, insuffisantes pour obtenir une stabilisation de la pression, en raison de la fréquence de changement des poches de soluté. 4.1.6 Délai de mesure Le débit était mesuré après un délai correspondant au temps nécessaire à la stabilisation de la pression. Deux mesures ont été réalisées avec les KTC 20 et avec le GLY, la première sur la partie ascendante de la courbe de débit et la deuxième à la phase de plateau : les débits mesurés au début de la phase ascendante sont compris entre 44 et 57 % des débits obtenus à la phase de plateau, et entre 13 et 23 % des débits de consigne. Le respect d’un délai avant la mesure du débit permettait donc d’éviter de sous-évaluer le débit. Nous avons considéré que le débit en sortie du système de perfusion était constant lorsque la pression à l’entrée du cathéter était elle aussi constante, soit au plateau de pression, mais cette assertion n’était que supposée. De plus le plateau de pression a été déterminé visuellement sur l’enregistrement réalisé sur le capteur de pression, et le délai de mesure a été défini par l’obtention de ce plateau. La mesure de débit peut donc avoir été réalisée avant la réelle stabilisation de la pression, soit avant que le débit soit maximal. Toutefois la sous-évaluation ainsi possible est minime. De plus, dans la pratique clinique, de tels débits de consigne sont rarement maintenus suffisamment longtemps pour atteindre le plateau de pression. Le débit réel que nous obtenons au lit du patient est donc celui obtenu au cours de la phase d’augmentation de pression : il est donc inférieur au débit mesuré au plateau de pression, lui-même très inférieur au débit de consigne. Les débits que nous avons mesurés dans notre étude ont été établis dans 29 les conditions les plus favorables : même sous-évalués par une mesure trop précoce, ils restent supérieurs à ceux obtenus dans les conditions réelles d’emploi du dispositif. 4.1.7 Réglage du débit de consigne pour mesure suivante Après chaque mesure de débit, la consigne était ramenée à zéro. Le réglage du débit de consigne pour la mesure suivante était effectué lorsque la pression à l’entrée du cathéter se stabilisait à la pression la plus basse. De même que précédemment, la détermination visuelle de la stabilisation à la pression minimale peut avoir été source d’erreur. Compte-tenu de l’homogénéité des résultats des mesures successives, cette limite semble négligeable. 4.1.8 Débit de consigne Lors des mesures réalisées avec le PHY, le débit de consigne était dépassé avec les VVP 14 et 16 gauge pour les faibles débits de consigne. Ce dépassement du débit de consigne est probablement lié à l’impact du débit gravitationnel. Le fabricant garantit des débits gravitationnels de 265, 170 et 90 ml.min-1 respectivement pour les VVP 14, 16 et 18, pour une poche de soluté à une hauteur d’un mètre au dessus du cathéter. Or lors des manipulations de notre étude, les poches de soluté étaient également situées à un mètre au dessus des cathéters ; le poids de cette colonne d’eau a certainement ajouté l’effet du débit gravitationnel à celui du débit forcé par la pompe péristaltique. Ce facteur de confusion étant systématique car répété pour toutes les mesures, le risque d’erreur en résultant est limité. Hormis ces dépassements du débit de consigne pour les cathéters de plus grand diamètre et pour les plus faibles débits, le débit de consigne n’était jamais atteint pour les autres mesures réalisées avec le PHY et pour toutes les mesures réalisées avec le GLY. Le débit affiché par le dispositif accélérateur-réchauffeur de notre étude n’est donc pas celui délivré réellement. Il existe d’autres dispositifs accélérateurs de solutés : il pourrait être intéressant d’évaluer le débit réel qu’ils délivrent, en particulier pour ceux sans débit de consigne. 4.1.9 Viscosité Le débit réel mesuré avec le GLY était plus important après les cathéters veineux périphériques que celui mesuré sans cathéter. De plus le débit mesuré après la VVP 14 était supérieur avec le GLY qu’avec le PHY. Ces résultats a priori aberrants sont certainement liés à une évolution de la viscosité du mélange de glycérol et d’eau au cours de la manipulation, 30 principalement en rapport avec un changement de température. En effet les premières mesures ont été réalisées avec du GLY réfrigéré pour approcher les conditions d’emploi des concentrés érythrocytaires, mais le soluté a été réchauffé par le dispositif accélérateur-réchauffeur pendant sa circulation dans le système de perfusion, et n’a pas été réfrigéré - pour des raisons pratiques - après avoir été reconditionné pour les mesures suivantes. Compte-tenu de l’ordre dans lequel les mesures ont été faites (d’abord sans cathéter, puis avec cathéter dans l’ordre suivant : KTC 20, KTC 15, VVP 18, VVP 16, VVP 14), les résultats sont certainement modifiés par le fait que le soluté employé pour les cathéters périphériques était plus chaud que celui employé pour les cathéters centraux et pour les mesures sans cathéter. Le mélange utilisé pour approcher la viscosité des concentrés érythrocytaires est certainement imparfait, la viscosité de ces derniers étant probablement modifiée différemment de celle de notre soluté sous l’effet de la température. De plus la viscosité du mélange n’a pas été contrôlée au cours de la manipulation ; il est possible qu’elle ait été modifiée, outre l’effet de la température, par la circulation dans le système de perfusion et les reconditionnements répétés. 4.1.10 Pression Les résistances liées à l’écoulement du flux dans un cathéter long et de faible diamètre génèrent des pressions élevées à l’entrée du cathéter, qui pourraient faire craindre la rupture du matériel ou des lésions veineuses. Les pressions s’exercent principalement sur le cathéter lui-même, dont le fabricant garantit la résistance à des pressions de 320 kPa conformément aux normes. Le risque de dégradation du cathéter dans la circulation systémique est donc faible ; en revanche les lésions veineuses liées à l’emploi de tels dispositifs pour forcer le remplissage ne sont pas évaluées. De plus certains dispositifs accélérateurs-réchauffeurs de soluté possèdent des limites de pression, au-delà desquelles le dispositif ne peut plus délivrer de soluté. De tels dispositifs vont donc être inopérants pour forcer le remplissage sur des cathéters veineux centraux compte-tenu des pressions générées sur ces derniers. 31 4.2 Signification clinique La supériorité des cathéters veineux périphériques sur les cathéters centraux en termes de débit est un fait établi, et l’emploi de cathéters courts et de gros diamètre est recommandé pour le remplissage. Pourtant, malgré la théorie, le remplissage vasculaire est souvent poursuivi sur les voies veineuses centrales après la mise en place de celles-ci à l’arrivée du patient dans les structures de déchoquage. Des dispositifs accélérateurs-réchauffeurs sont souvent employés pour compenser l’effet de la longueur de ces cathéters sur le débit en forçant le remplissage ; ces dispositifs sont généralement choisis en fonction de leurs performances, notamment en fonction des débits qu’ils peuvent générer. Pourtant le débit réel délivré par ces dispositifs reste une donnée inconnue. Les mesures réalisées au cours de notre étude ont permis d’évaluer ce débit réel, et de comparer l’impact des caractéristiques de différents cathéters et de la viscosité de différents solutés sur les performances du dispositif accélérateur-réchauffeur de soluté en usage dans notre unité de soins. Ces résultats confirment le fait, conforme à la loi de Poiseuille, que les cathéters veineux centraux ne permettent pas un remplissage massif aussi efficace que les voies veineuses périphériques, malgré l’emploi d’un dispositif accélérateur de perfusion pour forcer le débit. Il est intéressant de noter qu’un cathéter périphérique de 18 gauge permet d’obtenir des débits supérieurs à ceux obtenus après un cathéter veineux central. Ces résultats montrent également que le débit de consigne affiché par le dispositif n’est pas le débit réellement délivré. Compte-tenu de l’utilisation de ce dispositif, avec des variations fréquentes de débit de consigne (notamment à chaque changement de poche de soluté), et des débits élevés peu utilisés ou pour des durées brèves, la pression à l’entrée du cathéter est vraisemblablement rarement stabilisée, et les débits obtenus sont donc d’autant plus éloignés du débit de consigne. Nous avons étudié l’impact d’une augmentation de la viscosité du soluté sur le remplissage accéléré en employant un substitut des concentrés érythrocytaires. Dans la pratique clinique, les solutés administrés (produits sanguins, cristalloïdes et colloïdes) vont se mélanger dans le système de perfusion : la viscosité du fluide résultant subit donc des variations non prévisibles au cours du temps, et de fait le débit. Les conséquences cliniques restent tout de même modestes en raison des volumes administrés aux patients, et de la possibilité d’évaluer le remplissage effectif par la quantité de soluté consommée. 32 Il existe dans le système de perfusion des régimes de pression très élevés, pouvant occasionner des dégâts matériels, dont le risque doit rester présent à l’esprit du personnel prenant en charge les patients polytraumatisés et utilisant ce type de dispositif. 4.3 Perspectives Les cathéters sont définis selon leur diamètre, exprimé en gauge ; les différentes lumières des cathéters centraux sont elles aussi caractérisées par leur diamètre, et leur voie distale, d’un diamètre de 14 gauge est ainsi habituellement comparée à un cathéter périphérique de même diamètre. Notre étude montre pourtant que le débit obtenu après le premier est très inférieur au débit obtenu après le dernier. Plutôt que de caractériser les cathéters par leur diamètre, il serait peut-être plus pertinent de les caractériser par le débit maximal qu’ils autorisent lors d’un remplissage forcé. Une telle norme, exprimant le débit obtenu en fonction d’un débit de consigne, ou de manière plus pratique en fonction d’une pression, pourrait être intéressante dans le contexte particulier de la prise en charge des patients polytraumatisés. Les résultats de notre étude incitent à repenser la stratégie d’abord veineux au cours de cette prise en charge. Plutôt que de perdre du temps à mettre en place un abord veineux périphérique de plus gros calibre ou un cathéter central, une voie périphérique de 18 gauge peut permettre un remplissage vasculaire satisfaisant. Mais l’idéal serait de disposer d’un cathéter central spécifique pour les polytraumatisés, court et de gros diamètre, permettant à la fois un débit élevé pour le remplissage vasculaire et l’administration de catécholamines pour les patients choqués. 33 5 Conclusion La prise en charge de patients polytraumatisés associe un remplissage vasculaire à l’administration de catécholamines. Alors que la longueur du cathéter limite le débit de perfusion, justifiant l’usage de cathéters courts pour le remplissage, l’expérience clinique montre que le remplissage est souvent poursuivi sur le cathéter veineux central mis en place pour l’administration de catécholamines, un dispositif accélérateur-réchauffeur pouvant être employé pour forcer le remplissage. Nous avons mesuré le débit réel obtenu après différents cathéters centraux et périphériques, ce débit étant forcé par un dispositif accélérateur-réchauffeur. Les résultats de notre étude confirment que le débit autorisé par des cathéters veineux centraux est très inférieur à celui obtenu après des cathéters veineux périphériques, même lorsque le remplissage forcé impose des contraintes de pression très élevées. Nos résultats montrent de plus que le débit de consigne n’est pas atteint au-delà de 100 ml.min-1 : la différence entre débit réel et débit de consigne est particulièrement importante pour les cathéters veineux centraux et augmente avec le débit de consigne. Conformément à la loi de Poiseuille, cette différence est majorée par l’augmentation de viscosité et la diminution du diamètre. Cette étude confirme le faible intérêt des cathéters veineux centraux pour le remplissage vasculaire massif et nous enseigne que dans l’urgence il est inutile de perdre du temps à mettre en place une voie veineuse centrale, car un cathéter périphérique, même de petit diamètre, assurera un remplissage au moins aussi efficace qu’un cathéter veineux central de diamètre supérieur. Cette étude permet d’évaluer la performance réelle de notre dispositif accélérateur-réchauffeur de perfusion : la différence entre la consigne affichée et le débit réel obtenu en sortie du système de perfusion, et les pressions élevées auxquelles est soumis ce système, doivent être connues du personnel prenant en charge les patients polytraumatisés et utilisant ce type de dispositif. 34 Bibliographie [1] Kauvar DS, Wade CE. The epidemiology and modern management of traumatic hemorrhage: US and international perspectives. Crit Care 2005;9 Suppl 5:S1-9. 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