Du semis à la récolte: les étapes à ne pas rater
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Du semis à la récolte: les étapes à ne pas rater
Date : JUIN 15 Page de l'article : p.20-21 Journaliste : Aude Bressolier Pays : France Périodicité : Mensuel Page 1/2 PrécO TECHNIQUE LIN OLÉAGINEUX Du semis à la récolte: les étapes à ne pas rater Que ce soit par intérêt économique ou par intérêt agronomique, les producteurs sont de plus en plus nombreux à se tourner vers la production de lin oléagineux. Mais pour qu'elle soit rentable, il est important de maîtriser ritinéraire technique. Si certains points sont aujourd'hui bien maîtrisés (semis, désherbage), d'autres, comme la fertilisation, restent encore à affiner. S u te a certains episodes clima tiques difficiles, notamment le gel de l'hiver 2012, les surfaces de lm oléagineux en France s'étaient nette ment erodees, passant de 12 DOO a 8 600 ha en 2013 Maîs la reprise s'est fait ressentir des la campagne 2014 ou les surfaces ont atteint les 10 935 ha Cette annee on s'attend a des surfaces entre 14000 et 15000 ha. La production est désormais bien implantée dans le Grand Ouest (Poitou Charentes Pays de la Loire), en region Centre, et dans le Sud-Ouest, ces trois secteurs representant les deux tiers des surfaces nationales On en trouve également en Bourgogne et en Lorraine Plusieurs raisons a cet engouement pour la culture de lm oléagineux comme nous l'explique Mathieu Godet, responsable du Cetiom pour la zone Ouest « La principale raison reste sûrement le prix Des 2012 Valorexa par exempte, mis en place de systemes de contractualisation avec des prix garantis déconnectes des cours des marches Si les prix varient malgre tout sw vant les OS, les producteurs entete rémunères en moyenne entre 450 et 500 euros la tonne Face au ble et au colza dont les cours tendent a chuter, le lm oléagineux reste une donc une culture intéressante De plus, les débouches tendent a devenir plus nombreux, ce QUI rassure la production quant a l'avenir de cette culture Ainsi de nouvelles usines d'extrusion ontrecem ment vu le jour, en Vendee, en Franche Comte ou encore dans I Aveyron. » Le prix rémunérateur de la culture n'est pas le seul facteur le lm oléagineux presente en effet un intérêt dans les assolements, permettant ainsi d'offrir une solution agronomique face a des impasses techniques liées au desherbage dans des rotations type colza-ble-orge ou colza-blé Maîs l'intérêt agronomique du lm oléagineux ne Tous droits réservés à l'éditeur s'arrête pas la, comme le précise Olivier Mas soutie technicien cultures au Grenier cooperatif de l'Albigeois (Tarn et Aveyron) « Avec sept ans de recul, on peut aujourd'hui affirmer que faire un ble apres un lm, c'est se donner de vraies chances d'améliorer le rendement Certains de mes producteurs me parlent de gain avoismant les 5 ou 10 quintaux » UNE CULTURE ADAPTEE AU NON-LABOUR Maîs si la culture de lm oléagineux semble séduire de plus en plus de producteurs elle ne s improvise pas Du semis a la recolte il faudra être vigilant a de nombreux points pour s'assurer un bon rendement Et une culture de lm oléagineux réussie commence avant tout par une bonne implantation Le lm est une culture a pivots il aime donc les sols rappuyes bien structures en profondeur et favorisant un bon enracinement ll ne tolère pas les lits de semences motteux et souffles A noter que le lm n'est pas forcement adapte aux terres trop légères et aux terres séchantes type craies de Champagne canettes et sols tres sableux « Le non labour, voire le semis direct, est tout a fait envisageable en lm oléagineux, précise Mathieu Godet Attention tout cfe même a bien gerer la paille du précèdent afin qu elle ne gêne pas le developpement de la plante Préférez ainsi les semoirs a disque qui permettent d'écarter ou de couper la paille » En lm de printemps, le Cetiom conseille une densité de semis entre 450 a 650 graines/m2, et entre 350 et 400 grames/m2 pour le lm d'hiver « Pour notre part, dans le Sud Ouest, nous conseillons d'augmenter les doses autour de 500 graines/ m2, voire 550 » ajoute Olivier Massoutie DE NOUVEAUX PROGRAMMES DE DÉSHERBAGE A VENIR Le lin aime les sols rappuyes bien structures en profondeur et favorisant un bon enracinement Du cote du desherbage, le lm est une plante peu couvrante et sensible a la concurrence des adventices Une parcelle propre est donc indispensable pour obtenir de bons rendements faciliter la moisson et eviter des récoltes trop humides et sales dépassant les normes commerciales (9 % humidité 2 % impuretés) ll est important de noter que de nombreux produits autorises sur lm oléagineux ont subi des restrictions d usage C est notamment le cas de Speleo qu'il n'est plus possible de fractionner ou du Gratil/Adret qui n est plus autorise sur sols drames «Ainsi les programmes de desherbage qui ne présentaient pas de difficultés particulières il y a encore deux ans, deviennent aujourd'hui plus BLEU5 3679564400501 Date : JUIN 15 Page de l'article : p.20-21 Journaliste : Aude Bressolier Pays : France Périodicité : Mensuel Page 2/2 TEMOIGNAGE OLIVIER MASSOUTIÉ, TECHNICIEN CULTURES AU GRENIER COOPERATIF DE L'ALBIGEOIS (TARN ET AVEYRON) « Dans le Sud-Ouest, il faut améliorer les traitements fongicide en fin de cycle » « Pour notre coopérative qui s'est dotée, dès 2011, d'un outil industriel èquipe de deux lignes d'extrusion dédiées à la production de soja et de lin extrudé, les surfaces en lin oléagineux d'hiver sont en augmentation cette année. Elles atteignent les 500 ha. Aujourd'hui, avec sept ans de recul et d'expérience sur cette culture, on maîtrise bien le désherbage et la régulation. On arrive à arrêter des lins entre 30 et 40 cm de hauteur et diminuer ainsi au maximum les risques de verse et donc de baisse de rendement. Mais nous avons encore des points à améliorer. Il faut dire qu'on s'est surtout basé sur les données techniques du nord de la France mais celles-ci ne sont pas forcément adaptées au SudOuest. Ainsi, il n'est pas rare de devoir introduire un traitement insecticide à l'automne pour lutter contre les attises qui peuvent stresser les lins avant l'hiver. Côté fongicides, sur notre secteur, on conseille plutôt de faire l'impasse à l'automne. En revanche, il nous faudra sûrement améliorer les traitements au printemps et en fin de cycle en mettant au point de nouvelles stratégies. Un seul traitement comme cela se pratique actuellement ne suffit pas. Les lins ont tendance à se tordre en fin de cycle vraisemblablement sous l'effet de l'oïdium. Il faudra sûrement envisager un traitement ou un demi-traitement avant floraison contre la septoriose, et le compléter un mois plus tard par un traitement plus spécifique sur oïdium. » complexes à construire, ajoute Mathieu Godet Maîs d'un autre côte, le nouveau catalogue des usages vient de regrouper le lm fibre et le lin oléagineux sous une seule dénomination "lm", ellemême rattaché au colza. On peut ainsi imaginer un élargissement de la gamme. Maîs attention, il reste encore à bien identifier les produits sélectifs car un herbicide colza n'est pas forcement adapte au lin. De plus, les produits homologués en lin fibre ne bénéficiaient pas forcément d'une LMR, ce qui est obligatoire pour des produits utilises dans le cadre de production à destination de l'alimentation humaine et animale. Nous travaillons sur tous ces aspects conjointement avec Arvalis et nous espérons que de nouveaux programmes herbicides voient le jour d'ici deux ou trois ans. » BIEN OBSERVER LA SEPTORIOSE L'une des principales maladies fongiques reste la septoriose. Elle se manifeste le plus souvent a partir de la floraison Des taches brunes plutôt allongées et aux contours diffus apparaissent sur les feuilles. Les symptômes gagnent ensuite les tiges sur lesquelles des bandes alternées vertes et brunes se dessinent (aspect zébré) et s'accompagnent d'une défoliation marquée en bas de la tige « Nous avons pu mettre en avant l'intérêt d'une protection fongicide, explique Mathieu Godet. Un traitement fongicide au printemps (avant la floraison) reste toujours plus efficace qu'une absence de traitement. Dans certaines zones, une application supplémentaire à l'automne (stade 3 cm) peut s'avérer judicieuse ll est donc primordial de bien observer les apparitions de septoriose. » On peut également noter Tous droits réservés à l'éditeur la possibilité d'apparition d'oïdium dans le Sudouest (voir encadre ci dessus). Même si les principales variétés sont plutôt tolérantes a la verse, la culture de lm oléagineux peut nécessiter l'application d'un régulateur. « En 2012, de nombreux produits homologues ont été retires du marche, précise Mathieu Godet. Aujourd'hui Toprex esr le produit majoritairement utilisé. Il combine une double action fongicide et régulatrice Maîs il faut savoir adapter la dose. D'après nos essais, il est conseillé de ne pas mettre la pleine dose autorisée (0,5 l/ha) maîs plutôt entre 0,15 et 0,3 l/ha. Car en cas de risque faible de verse, le Toprex a trop forte dose peut pénaliser le rendement. » NE PAS NÉGLIGER LA FERTILISATION Coté fertilisation, Mathieu Godet remarque que « la culture de lin oléagineux est encore souvent menée de manière extensive avec de faibles apports de fertilisation. Les producteurs craignent souvent de voir leur culture verser en cas d'ajout trop important d'azote. Pourtant, d'après les références que nous sommes en train d'acquérir a partir de nos essais, l'intérêt de la fertilisation n'est plus à prouver. Il est ainsi conseille d'apporter entre 40 et 80 unités (suivant le bilan azote de la parcelle). » Du côté de la récolte, pas de difficultés particulières même si dans la tête de certains producteurs, le lm est réputé difficile à récolter. Maîs les machines ont évolué. Il est conseillé de récolter quand les graines sont libres dans les capsules, dans la mesure du possible par temps sec, chaud et ensoleille, et donc d'éviter de récolter trop tôt le matin AUDE BRESSOLIER BLEU5 3679564400501