Thomas Sabatier Inventeur du média ascenseur
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Thomas Sabatier Inventeur du média ascenseur
La lettre Novacité de la création d’entreprise & de l’innovation Septembre 2008 novAmAg Nº 7 Altekia La mesure 3D simplifiée Terres oubliées Communauté d’aventuriers Recrutement Passer du feeling à la méthode Thomas Sabatier Inventeur du média ascenseur sommaire nº7 novacity L’actualité des entreprises labellisées Novacité • • • • • • • • • • • • • • page 4 made in novacité Les “produits” des entreprises Novacité mis en scène • page 5 à la une Le créateur du trimestre : Thomas Sabatier s’affiche dans les ascenseurs • • • • • page 6 novanew Les nouvelles de l’innovation et de la création d’entreprise • • • • page 8 novagold L’interview du trimestre : Matthieu Flye Sainte Marie, créateur de l’agence • page 3 éditorial de voyages, Terres oubliées • • • nov�m�g Nº 7 Altekia La mesure 3D simplifiée Terres oubliées Communauté d’aventuriers Recrutement Passer du feeling à la méthode Thomas Sabatier Premier concepteur du média ascenseur Novamag est publié par Novacité. Place de la Bourse 69289 Lyon cedex 02 Tél. : 04 72 40 59 22 Directeur de la publication : Jean-Luc da Passano Secrétaire générale de la rédaction : Sophie Krikorian Rédactrice en chef : Nancy Furer (NF2 Presse) Rédaction : NF2 Presse (04 72 98 07 90) Photos : Jean-Jacques Raynal, DR Création, réalisation : Magazine (04 78 28 84 84) N°ISSN 1957-0171 www.novacité.com www.lyon.cci.fr novAmAg Nº 7 sept 08 2 Profitez du réseau de l’innovation en Rhône-Alpes Je me réjouis de voir que nous sommes de plus en plus nombreux à soutenir l’innovation en Rhône-Alpes. C’est un signe de la vitalité de notre territoire. Créalys a pour mission d’accompagner des porteurs de projet qui désirent collaborer avec la recherche publique. Les chercheurs issus du monde de la recherche publique (50 % des porteurs de projet) sont généralement peu aguerris à la création d’entreprise ; nous intervenons en amont de leur démarche de création afin de développer des projets en collaboration avec des laboratoires de l’académie de Lyon (universités, écoles, centres de recherche). Créalys est présent dans trois secteurs de pointe : les nouvelles technologies de l’information et de la communication ; les sciences de l’ingénieur ; les biotechnologies et sciences du vivant. Dans ces domaines, nous avons la chance de bénéficier d’un maillage serré, assuré par les divers acteurs de l’innovation. Nous nous connaissons tous et avons l’habitude de travailler ensemble. Nous jouons à fond la complémentarité de nos approches et orientons les porteurs de projets vers la structure qui leur convient le mieux. Ainsi, une cinquantaine des entreprises incubées chez Créalys a été ou est labellisée Novacité. Le sérieux de cet accompagnement n’est certainement pas étranger au fait que les entreprises innovantes ont un taux de survie supérieur à la moyenne (76% sont toujours là au bout de cinq ans) et qu’elles recrutent plus que les autres. La centaine d’entreprises couvées par Créalys a suscité à ce jour plus de 500 emplois. Une performance dont nous sommes tous fiers ! “ Nous jouons à fond la complémentarité de nos approches et orientons les porteurs de projet vers la structure qui leur convient le mieux. ” Nadia Kamal Directrice de Créwalys, incubateur Rhône Alpes Ouest www.crealys.com novacity Novocib s’attaque aux enzymes Spécialisée dans le développement de médicaments antiviraux, la start-up Novocib souhaite procéder à une levée de fonds comprise entre 350 000 et 500 000 euros. L’opération doit permettre de financer deux projets majeurs de cette entreprise créée en mai 2005 par Larissa Balakireva, rejointe en 2006 par Nicolas Godard. L’un consiste à étudier les enzymes du métabolisme des nucléotides afin de trouver, à moyen terme, les raisons de l’échec des traitements contre l’hépatite C. L’autre, issu de ces mêmes recherches, fait l’objet d’un brevet déposé cet été : une petite cartouche à usage unique déterminant la fraîcheur du poisson à partir d’un échantillon de chair. Sa commercialisation est prévue d’ici à la fin de 2009. + sur www.novocib.com Altekia, la mesure 3D simplifiée Cette start-up conçoit, développe et distribue des systèmes innovants embarqués de mesure tridimensionnelle. Les industriels de l’usinage sont les premiers concernés. Dans le domaine de la mesure en 3D où l’innovation est assez rare, la société Altekia créée en juillet 2007 par Jacques Weyland et JeanPhilippe Roux, frappe un grand coup en bousculant les habitudes du secteur. Grâce à un système inédit de mesure tridimensionnelle polyvalent, embarqué sur des procédés de production, les industriels vont pouvoir réduire leurs temps de production et augmenter la rentabilité des process. Jusqu’à maintenant, ils étaient contraints, lors d’un usinage, de vérifier la conformité des pièces sur des machines distinctes. Désormais, parfaitement adaptées aux besoins et à chaque type de pièces, les mesures pourront s’effectuer directement sur les outils ou la chaîne de production, grâce au système développé par Altekia, avec un degré de précision identique à ceux des machines à mesurer tridimensionnelles classiques. Cette révolution technologique présente également l’avantage d’être compatible avec les logiciels de mesure 3D du marché, de fonctionner en milieu hostile de production et à partir d’un système autonome de coordonnées. “Nous sommes confiants. Notre système de mesure 3D possède un fort potentiel commercial, notamment dans les secteurs où l’usinage est important, comme dans l’aéronautique, l’aérospatiale, la mécanique de précision, la production d’énergie et les biens d’équipement”, explique Jacques Weyland. Pour l’heure, le projet est entré dans la dernière ligne droite : deux demandes internationales de brevet sont en cours et un démonstrateur fonctionnel est en développement. La start-up, soutenue par Oseo Innovation et Novacité, prévoit d’ici au début de 2009 une levée de fonds pour aborder la validation industrielle de sa solution. Avant de lancer les phases d’industrialisation et de commercialisation (prévue pour 2010). + sur www.altekia.com Vincent Feuillet Quand deux sociétés labellisées Novacité collaborent, le fruit de leur travail ne peut être qu’innovant et détonnant. Audiovisit, créé par Guillaume Ducongé et Philippe-Arnaud Ducatillon, a fait entrer le téléphone portable dans les musées grâce à une technologie baptisée Bluevisit développée avec Embedia. Les visiteurs de l’exposition Keith Haring au Musée d’Art Contemporain de Lyon ont aussi pu télécharger gratuitement sur leurs mobiles cinq séquences audio concernant la vie et l’œuvre de l’artiste. + sur www.audiovisit.fr Keith Haring Audiovisit : téléphoner pour… mieux voir ! 3 novAmAg Nº 7 sept 08 made in novacité Une idée lumineuse > Etonnante, la gamme “finition miroir” des téléviseurs fabriqués par Agath. > Le KWM1 de Kilowattsol mesure le potentiel d’ensoleillement d’un site. > Le berceau Kododo, bientôt dans les maternités. Le KWM1 est un boîtier d’acquisition mis au point par KiloWattsol, une entreprise créée en novembre 2007 par Xavier Daval à Lyon. Bourré de capteurs, cet outil permet de mesurer le potentiel photovoltaïque d’un toit ou d’un site selon son degré d’ensoleillement. Le but est de permettre aux professionnels du solaire (développeurs de grands projets, installateurs) de déterminer avec précision la quantité d’électricité susceptible d’être produite via des panneaux solaires. Des professionnels qui, eux, revendent cette énergie propre aux opérateurs d’électricité en France, c’està-dire principalement EDF. Dans une démarche de prospective, KiloWattsol déniche, expertise à l’appui grâce au KWM1, les sites à fort potentiel d’ensoleillement. Elle ouvre en octobre une filiale en Allemagne, nettement plus en avance que la France dans le domaine du solaire photovoltaïque. + sur www.kilowattsol.com Le berceau qui rapproche Mon beau miroir, dis moi qui tu es… Véritables œuvres d’art technologiques, les téléviseurs encastrables signés Agath brillent par leur qualité caméléonesque. C’est en position “éteint” qu’ils révèlent toute l’ingéniosité des procédés développés par cette jeune société lyonnaise, dont tous les téléviseurs sont fabriqués en France. Les performances techniques au service du design aboutissent à deux gammes majeures : “finition miroir” ou “anti-reflet”, dont les produits font penser à tout sauf à des téléviseurs. Agath s’est d’abord fait connaître auprès des professionnels, notamment de l’hôtellerie et du bâtiment, pour ses télévisions adaptées aux milieux humides (salle de bains ou jacuzzi). + sur www.agath.com novAmAg Nº 7 sept 08 4 Issus du milieu médical, les trois associés de la société Quaera Invenio International à l’origine du berceau Kododo (marque déposée) ont souhaité répondre à un besoin essentiel à toute maternité : un berceau fixé au lit de la mère, plaçant l’enfant sur un même plan grâce à une barrière escamotable. L’idée est de permettre à la mère alitée à la suite d’une césarienne ou d’un accouchement difficile de prendre son bébé sans l’aide d’une infirmière. Soutenue dans sa démarche par le label international Initiative Hôpital Amis de Bébés (IHAB), l’entreprise de Rillieux-la-Pape entamera la phase de commercialisation de ce berceau dès le 15 octobre. Sa clientèle est constituée essentiellement d’hôpitaux publics en quête du label IHAB, garant d’une haute qualité d’accueil mère-enfant. + sur www.kododo.fr On lui avait dit que ça ne marcherait jamais. En deux ans, le jeune créateur de Publisens a installé plus de 250 panneaux publicitaires dans les ascenseurs lyonnais. Et cet automne, il s’attaque à Grenoble… à la une Thomas Sabatier s’affiche dans les ascenseurs Thomas Sabatier se félicite de l’interdiction de la cigarette dans les bureaux. “Les gens descendent fumer leur clope sur le trottoir. Du coup, ils prennent plus souvent l’ascenseur. Et ça, c’est bon pour notre business !” En effet, Publisens, l’entreprise qu’il a créée en 2005 avec deux amis, commercialise des espaces publicitaires dans les ascenseurs d’immeubles de bureaux et de parkings lyonnais. Curieusement, personne n’y avait pensé avant lui. “Un marché de niche, explique Thomas. Pas assez juteux pour les grandes régies. Mais prometteur pour un franc-tireur comme moi.” A 30 ans, Thomas a déjà de l’expérience. Ses premières armes, il les fait à 20 ans comme commercial au sein de la régie publicitaire du groupe NRJ à Lyon. Devenu chef de pub, il crée une antenne grands comptes en Bretagne, ce qui lui permet de travailler avec des annonceurs nationaux. En 2002, il est de retour à Lyon, où il intègre l’agence Libréchange, spécialisée dans les échanges marchandises. C’est là que, dans un ascenseur, lui vient l’idée d’exploiter ce filon. L’intérêt de ce nouveau support ? “Une cabine d’ascenseur est un espace clos que vous empruntez plusieurs fois par jour et où vous êtes obligé de rester une quinzaine de secondes en moyenne, répond Thomas. Je me suis dit qu’on pouvait profiter de ce contexte pour faire de la pub.” Ses arguments font mouche. La cible est totalement captive : impossible, dans une cabine exiguë, de passer à côté des affichettes Publisens. En outre, elle est constituée à 100 % d’actifs : parmi eux, beaucoup de cadres, avec l’atout de la récurrence. Les panneaux de Publisens se déclinent en format A3, dont la moitié gauche est réservée à l’annonceur et la droite propose des informations à picorer : programmes TV, sorties cinéma, salons, météo, horoscope… La formule plaît. L’agence dispose à ce jour de 260 panneaux à Lyon. Les résultats sont en ligne avec le business plan : 70 000 euros de chiffre d’affaires en “Un marché prometteur pour un franc-tireur comme moi.” 2007, le double en 2008. La société a embauché deux étudiants, chargés du renouvellement des affichettes. Objectifs pour 2009 : monter à 300 emplacements à Lyon et lancer l’activité à Grenoble. “Nous allons y tester notre concept cet automne avec une cinquantaine de panneaux”, confie Thomas. Le succès ne monte pas à la tête du jeune entrepreneur. “Je reçois des demandes émanant d’autres villes, mais je finis de me rôder sur la région. Je ne tiens pas à brûler les étapes.” En quête d’investisseurs ? Pas pour l’instant : il préfère rester maître de son développement. 1998 Commercial pour la régie publicitaire de NRJ Lyon 2000 Chef de pub grands comptes pour NRJ Bretagne 2002 Directeur de clientèle pour l’agence Libréchange 2006 Création de Publisens avec deux associés : Matthieu Ferber et François Nivollet, partis depuis. Labellisation Novacité + sur www.publisens.com Louis Guillet 5 novAmAg Nº 7 sept 08 Recruter ses salariés est un moment critique pour les créateurs d’entreprise et les TPE-PME. Quand on cherche son directeur commercial ou son chef de production, l’enjeu est de taille. Avec Recrut’Ra, en collaboration avec la Région Rhône-Alpes, la CCI met en place un nouvel accompagnement. Recrutement : passer du feeling à la méthode La principale préoccupation et le principal enjeu des TPE-PME sont le recrutement. C’est ce que fait apparaître une enquête menée l’automne dernier par la CCI de Lyon. Premier constat : elles ne savent pas qui recruter. “Elles en sont toujours à chercher le mouton à cinq pattes, le candidat providentiel qui va répondre à tous leurs besoins… mais qui n’existe pas”, constate Olivier Lelorieux, chargé de mission à la CCI. Deuxième enseignement : elles ne savent pas où recruter. Elles n’ont pas forcément le réflexe d’utiliser les services publics de l’emploi et ne connaissent pas bien les autres acteurs du recrutement. Enfin, elles manquent cruellement d’outils et de méthodologie pour être efficaces. La situation s’explique aisément. Quand on dirige une petite entreprise, on a généralement la “tête dans le guidon”. “Dans ces conditions, même si on le regrette, la gestion anticipée des ressources humaines est souvent une variable d’ajustement et effectuée de manière ponctuelle”, poursuit Olivier Lelorieux. Dans le cadre de ses missions d’appui aux entreprises, la CCI a décidé de mettre en place une action d’aide au recrutement à destination des TPE-PME. Baptisé Recrut’Ra, cette action innovante s’appuie sur le dispositif régional Securise’Ra Jean-Luc Payno, fondateur de 3D Event Imaginez l’image en trois dimensions d’un flacon de parfum flottant devant vos yeux à quelques dizaines de centimètres d’un écran noir : c’est la performance réalisée par la jeune société 3D Event pour le lancement mondial d’un nouveau parfum de Lancôme. Jean-Luc Payno, son fondateur, a mis au point avec un spécialiste de l’holographie, un procédé exclusif qui permet de projeter dans l’espace un objet en trois dimensions tout en respectant sa forme, ses couleurs et ses mouvements, et ce sans porter de lunettes spéciales. Créée en octobre 2007, 3D Event avait besoin pour se développer d’un commercial pouvant évoluer dans l’événementiel de prestige. Grâce au dispositif Recrute’RA, il a trouvé “son talent” pendant l’été. “J’ai appris une leçon importante, confie-t-il : il ne s’agit pas forcément de chercher la personne qui a déjà fait le job, mais plutôt de trouver celle qui a le potentiel et l’envie de le faire.” + sur www.3devent.fr novAmAg Nº 7 sept 08 6 qui permet de financer des prestations de conseil RH à destination des TPE-PME. “Dans un contexte où des tensions commencent à apparaître sur le marché de l’emploi, il s’agit avant tout de sensibiliser les dirigeants à l’importance de la Gestion des Ressources Humaines (GRH), précise Olivier Lelorieux, notamment en montrant le lien fort qui existe entre stratégie et ressources humaines.” Les objectifs sont clairs : donner les moyens de recruter la bonne compétence au bon moment, tout en professionnalisant les pratiques de recrutement par le transfert d’outils et de méthodes. Pour cela, les entreprises sont accompagnées par le cabinet TwinConseil (lire 3 questions à…). Des liens privilégiés sont également tissés avec les acteurs du service public de l’emploi : Espaces Cadres ANPE, Plateforme de l’Emploi... Le programme Recrut’Ra concerne des groupes de cinq entreprises ayant, chacune, un besoin en recrutement. Parmi celles-ci, quatre sont labellisées par Novacité. Ce sont des entreprises innovantes à fort potentiel de croissance. On trouve ainsi un bureau d’études travaillant sur la conception de nacelles pour le bâtiment et la construction navale, deux sociétés de biotechnologies, une autre travaillant sur les techniques d’holographie (lire l’encadré ci-contre) et une dernière sur les technologies de métallisation. La plus petite ne compte qu’une personne, la plus importante est forte de 18 collaborateurs. Les fonctions recherchées ? Elles vont du responsable commercial et marketing au spécialiste supply chain (achats et logistique) en passant par le responsable export ou le directeur de production. Lancée en avril, la première session s’achèvera novanew en octobre. Les recrutements sont faits ou en cours. Restera à achever la dernière phase : l’intégration du nouveau salarié. Un programme efficace et structurant pour ces cinq entreprises, toutes satisfaites de leur accompagnement et désormais sensibilisées à la technicité du processus de recrutement et à l’importance de lier sa stratégie à sa GRH. A l’issue de cette session de lancement, le programme Recrut’Ra sera évalué dans un objectif de duplication et de pérennisation. Louis Guillet Contact Olivier Lelorieux : 04 72 40 57 10 + sur www.lyon.cci.fr 3 questions à… en bref Jean-Noël Grimaud et Xavier Perdrix, consultants RH, TwinConseil. Novad’Or 2008 : Woonoz Quel est pour vous l’intérêt de cette expérience Recrut’Ra ? Ce qui nous a plu, c’est que les cinq entreprises choisies étaient sur le point de recruter. Il ne s’agissait donc pas d’une formation classique, mais d’un accompagnement en situation réelle. La dimension collective de l’opération est un deuxième point intéressant. Elle a permis aux dirigeants d’enrichir leur point de vue en participant à des jeux de rôle, en soumettant leurs annonces aux autres ou en étant obligés d’argumenter leur sélection de CV. Enfin, les enjeux de recrutement étaient forts, puisqu’ils correspondaient à des fonctions clés dans des sociétés à fort potentiel de croissance. Comment intervenez-vous ? Nous nous gardons de faire de la formation ou de recruter à la place du chef d’entreprise. Notre première intervention consiste généralement à déconstruire le profil établi pour revenir à la stratégie de l’entreprise. Nous faisons ensuite avec le dirigeant une analyse fine des besoins actuels et à plus long terme. On peut ensuite redéfinir le profil idéal et aborder les outils et méthodes : décryptage des CV, tests de personnalité, connaissances des nouveaux médias de petites annonces... Enfin, nous assistons l’entreprise pour la phase de l’entretien, soit en la coanimant, soit par un débriefing. Le cursus s’achève sur la phase d’intégration – cruciale mais souvent oubliée. Quelles leçons pouvez-vous déjà tirer ? De toute évidence, le dispositif fonctionne et aboutit à des recrutements de qualité. Nous avons été impressionnés par la réactivité des acteurs publics de l’emploi - notamment la plateforme pour l’emploi de la ville de Lyon - et la pertinence des candidatures qu’ils nous ont proposées. Depuis 1993, les Novad’Or récompensent les entreprises labellisées Novacité pour la pertinence de leur développement et de leur modèle économique. Lors du Salon des Entrepreneurs, Pascal Hostachy, créateur de Woonoz, a été élu Novad’Or 2008 par une centaine d’acteurs économiques, de chefs d’entreprise et de porteurs de projet. Woonoz développe et commercialise un logiciel d’aide à l’apprentissage et aux révisions en prévision des examens. La vidéo de la soirée est en ligne sur le site de la CCI. + sur www.woonoz.com + sur www.lyon.cci.fr + sur www.twin-conseil.com 7 novAmAg Nº 7 sept 08 novagold Terres oubliées, une communauté d’aventuriers Matthieu Flye Sainte Marie et Stéphan Couturier tracent leur route dans le monde escarpé des agences de voyages. Cinq ans après la création de Terres oubliées, ces concepteurs de treks aventures ont surmonté les difficultés. L’interview de Matthieu Flye Sainte Marie. Les cinq premières années de vie de Terres oubliées ont-elle été un long trek tranquille ? Mars 2003 Création de Terres oubliées 2004 Labellisation Novacité 2007 Mise en place d’un PEI, un plan d’épargne salarié novAmAg Nº 7 sept 08 8 Huit mois après la création de l’agence, c’était pas la joie. Les réservations n’atteignant pas le niveau escompté, nous avons arrêté de nous verser des salaires et analysé les raisons de ce décollage plus lent que prévu. Le problème ne venait pas de notre « produit » : notre concept de voyage aventure était bien pensé et son positionnement clair. La marque Terres oubliées souffrait d’un manque de visibilité et de confiance. Nous avons alors investi 30 000 euros dans une campagne de communication. Cette phase a duré près de deux ans et nous a permis d’atteindre le marché de façon viable. Depuis, nous sommes en croissance régulière et avons réalisé en 2007 un chiffre d’affaires de 2,15 millions d’euros. Aujourd’hui, dans un secteur plutôt touché par la crise, Terres oubliées est même l’une des rares agences à surnager… C’est vrai, nous limitons la casse cette année contrairement à bon nombre de nos concurrents qui termineront l’année sur un chiffre négatif. Notre croissance devrait se situer autour des 15 %. Nous bénéficions de notre positionnement d’agence de voyages originaux, un secteur porteur actuellement. Un état esprit qui nous oblige à nous différencier des tours opérateurs traditionnels et de proposer bien plus que des itinéraires d’aventure hors des sentiers battus. Les clients viennent chez nous pour vivre une expérience. C’est l’effet positif du bouche-à-oreille. En outre, Terres oubliées n’a aucun engagement avec les compagnies aériennes : nous ne réservons pas à l’avance des milliers de places d’avion contrairement aux autres… qui se retrouvent avec des billets sur les bras achetés mais non vendus ! Comment êtes-vous passés du statut de commercial-salarié à celui de gérant associé ? Avec Stéphan Couturier, le porteur de projet original, nous avons consacré un an à la création de Terres oubliées. Nous étions convaincus que notre concept pouvait marcher. Tout en capitalisant sur nos compétences de commerciaux acquises en quinze ans d’agence, nous avons souhaité acquérir d’autres savoir-faire, notamment en gestion. Stéphan a suivi à EM Lyon le cursus de créateur d’entreprise et nous avons été accompagnés par Rhône-Alpes Entreprendre et Novacité. Grâce à ces deux structures, Terres oubliées est partie sur des bases saines… et nous aussi ! Quelles sont les prochaines étapes ? Avec Stéphan, nous avons décidé de prendre du recul avec la partie commerciale et d’embaucher deux personnes, arrivées le 1er septembre dernier. En outre, à force de voyager, Stéphan avait besoin de se poser à la campagne. Nous avons donc acheté une grange dans le parc des Baronnies, aujourd’hui entièrement retapée. Stéphan s’y est installé et travaille à distance avec nous. Mais cette antenne drômoise, nous voulons qu’elle devienne un lieu de vie, de rencontre. Dans le même ordre d’idée, nous sommes également en train de revoir complètement notre site Internet. Notre ambition est d’en faire une communauté des voyageurs Terres oubliées, où les gens pourront échanger, discuter, montrer des films, des photos…. + sur www.terres-oubliees.com Novamag est édité par Novacité avec la collaboration de la CCI de Lyon et du Grand Lyon. Propos recueillis par Vincent Feuillet