Karin Lemberger L`inno tendance véto

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Karin Lemberger L`inno tendance véto
La lettre Novacité de la création d’entreprise & de l’innovation
Mars 2008
novAmAg
Nº 5
Embedia,
l’info audible
par tous
sav network
attaque
l’europe !
Marketing de
l’innovation :
science de
l’intuition !
Karin Lemberger
L’inno tendance véto
sommaire nº5
novacity L’actualité des entreprises labellisées Novacité • • • • • • • • • • •
• • • page 4 made in novacité Les “produits” des entreprises Novacité mis en scène
• page 5 à la une Les créateurs du trimestre : Karin Lemberger et Alexandra Nicolier • • •
• • page 6 novanew Les nouvelles de l’innovation et de la création d’entreprise • • • •
page 8 novagold L’interview du trimestre : Laurent Mellah, créateur de sav network • • •
éditorial
• page 3
nov�m�g
Nº 5
Embedia,
l’info audible
par tous
sav network
attaque
l’europe !
Marketing de
l’innovation :
science de
l’intuition !
Karin Lemberger
L’inno tendance véto
Novamag est publié
par Novacité.
Place de la Bourse
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de la rédaction :
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N°ISSN 1957-0171
www.novacité.com
www.lyon.cci.fr
2
Vive l’audace !
C’est ainsi, je crois en la
croissance de nos entreprises
et de notre économie. Frappé,
au hasard des rencontres, par
la capacité de rénovation de
notre tissu industriel, par cette
révolution d’un autre genre
consistant à produire toujours
plus de valeur ajoutée, de
technologies et de R&D et par
cet appétit à inventer le monde
de demain.
L’entreprise française du
XXIème siècle a besoin qu’on
s’occupe d’elle, qu’on valorise
ses avancées, sa propension à
créer des emplois et à générer
de la croissance pour notre PIB.
Sur notre territoire, les success
stories sont nombreuses,
ardentes même dans le giron
des labellisés Novacité dont
vous faites partie. Et pour
faire apparaître les “pépites”
susceptibles d’alimenter notre
compétitivité, nous devons
absolument conserver un
substrat industriel important,
associé à une organisation
tertiaire d’excellence, à haute
valeur ajoutée pour la qualité de
vie. Cette combinaison constitue
à mes yeux le meilleur garant :
elle est synonyme d’attractivité,
permet la construction de
parcours professionnels
diversifiés et ouvre toutes les
voies de progrès.
A la CCI, nous sommes ainsi
très attentifs aux filières en
émergence, à l’évolution
des pôles de compétitivité
régionaux et au tissu des
entreprises innovantes ou
traditionnelles. Pro-actifs au
travers de nos actions, de notre
accompagnement et de notre
lobbying, nous sommes là pour
amplifier le mouvement de
rénovation de notre économie,
pour l’accompagner, fédérer
les énergies et répondre aux
besoins qui, inévitablement,
émergeront.
“Nous sommes lÀ
pour Amplifier le
mouvement de
rénovAtion de
notre économie,
pour l’AccompAgner,
fédérer les énergies
et répondre Aux
besoins qui,
inévitAblement,
émergeront.”
Guy Mathiolon
Président du Groupe
CCI de Lyon
[email protected]
novacity
Methodia, bon
en orthographe
Le spécialiste du soutien scolaire
Methodia s’est associé à la société
lyonnaise Woonoz, elle aussi
labellisée Novacité, pour la mise au
point du nouveau logiciel France
Orthographe. Un partenariat
qui permet à Methodia d’élargir
ses domaines de compétences.
Connue pour ses méthodes de
soutien scolaire et ses formations
professionnelles, la société est
déjà présente dans les vingt-cinq
plus grandes villes françaises. En
juillet dernier, elle s’est étendue à
l’international avec le rachat de la
société espagnole Talenta.
+ sur
www.methodia.fr,
www.france-orthographe.fr
Conidia en plein
développement
Récompensé en novembre dernier
par le prix de la jeune entreprise
Villeurbannaise décerné par le Gevil
(Groupement des Entreprises de
Villeurbanne), Conidia développe
des méthodes axées sur la
mycologie pour prendre en charge
les problèmes liés aux moisissures
et aux levures. Ses experts
proposent des diagnostics et des
analyes microbiologiques dans les
entreprises pour mieux détecter
la présence de micro-organismes
dans les ambiances, les produits et
les process. Spécialiste de la qualité
de l’air intérieur, la jeune société a
également d’autres domaines de
compétence : l’agro-alimentaire, la
pharmacie et la chimie.
+ sur
www.conidia.tm.fr
Embedia, l’info
audible par tous
Rendre sonores des informations visuelles grâce
au téléphone portable. Le nouveau procédé de la
société Embedia s’adresse aux usagers mal voyants
des transports en commun.
En 2005, les jeunes sociétés
Embedia (la Lyonnaise) et Kaméléon
(la Parisienne), créent l’événement
en bousculant le monde des
marques dans leur relation à
leur clientèle. Grâce à des puces
électroniques incérées dans les
panneaux d’affichage publicitaire,
celles-ci peuvent dorénavant
interpeller le chaland, dans un rayon
de 20 à 30 mètres, sur son téléphone
portable équipé Bluetooth, soit
environ 8 téléphones sur 10.
Une petite révolution mais qui
montre ses limites par manque
d’interactivité. Aujourd’hui,
Embedia passe la vitesse
supérieure en rendant les abribus
communicants. La technologie
est la même que celle employée
pour les panneaux d’affichage ;
toutefois, le téléphone portable doit
être équipé d’une application très
légère et facilement téléchargeable
pour permettre l’interactivité. La
première ligne de bus en France
à proposer ce service aux usagers
se trouve à Clermont-Ferrand. En
partenariat avec le Syndicat Mixte
des Transports en Commun (SMTC)
de l’agglomération clermontoise,
l’entreprise créée par Frédéric Chazelle
a développé une application dans le
but d’interpeller les personnes malvoyantes sur leur portable par un jingle
dès qu’elles arrivent à proximité d’un
arrêt de bus. Toutes les informations
visuelles de l’abribus deviennent
accessibles vocalement par téléphone
si la personne le souhaite. Cela va
encore plus loin : le chauffeur du bus
attendu à cet arrêt reçoit l’information
de la présence d’une personne mal
voyante et peut agir en conséquence
une fois arrivé à sa hauteur. Une
expérience similaire doit voir le jour
à Valence ; on imagine aisément la
multitude d’applications ouvertes par
Embedia…
+ sur www.embedia.fr
Caroline Benoist
Astelia : premiers packs !
Astelia commercialise ses premiers packs de téléassistance nouvelle génération, en vente depuis le
début de l’année dans de nombreuses pharmacies. Créée en 2006, cette société dirigée par Romain
Fréton a investi plus d’un million d’euros pour élaborer et tester cette nouvelle solution, qui se
présente sous la forme d’une montre. Simple et élégante, elle permet aux personnes âgées d’émettre
un appel d’urgence en cas de chutes. Il suffit d’appuyer sur une touche pour entrer en contact avec
un proche ou le service assistance. Le minifone s’utilise aussi comme un téléphone sans fil ordinaire,
donnant la possibilité de recevoir des appels de la ligne fixe. + sur www.astelia.fr
3
made in
novacité
Kits malins et itinérants
Edea, entreprise implantée dans la
pépinière de Villefranche-sur-Saône
depuis novembre 2007, distribue des kits
de matériel ludo-éducatifs aux écoles et
centres de loisirs. Mais elle va bien au-delà
en proposant aux communes, ou groupements
de communes, non seulement l’achat de
ces kits mais également la possibilité de les
mutualiser entre les différents établissements
via un service d’itinérance baptisé Nomade.
A raison d’un à trois transferts par an, Edea
prend en charge le déplacement physique des
kits (par exemple des mécanos et des légo
géants) mais aussi leur inventaire, leur entretien
et leur contrôle de qualité et de conformité.
A noter, dès fin 2008, la création par Edea
de ses propres matériels ludo-éducatifs,
grâce à l’expérience de ses quatre membres
fondateurs dans ce domaine.
+ sur www.edea-apprendre.fr
Un logiciel en “box”
Avisor-Box est un “booster” de gestion de la
relation commerciale : développé par la startup Avisor, ce logiciel de gestion automatisé
simplifie et accélère la relation commerciale.
Adaptable sur n’importe quel logiciel de
gestion, l’outil le complète en analysant les
informations disponibles sur les prospects et
clients afin de déclencher l’envoi automatique
de sms, courriers ou e-mailings en fonction
de la phase d’avancement de la prospection.
Un outil intelligent qui peut être utilisé dans
tous les secteurs d’activité : les messages
envoyés ou encore les supports utilisés sont
travaillés en amont avec la marque de manière
à personnaliser le logiciel pour chaque client.
Avisor-Box permet de gagner du temps, de
toucher un plus large public. Il contribue surtout
à améliorer la relation entre la marque et ses
clients en organisant un suivi pertinent.
+ sur www.avisor.fr
Des bijoux sur mesure
De haut en bas :
> Signoptic
> Avisor
> Bruno Alquier
> Edea
Bruno Alquier, spécialiste en joaillerie sur
mesure, réalise le rêve de toute coquette
de posséder un bijou unique. Grâce à un
système de catalogue innovant où les anneaux
et les pierres sont à choisir parmi un large choix
de modèles, il propose à ses clientes d’être
les créatrices de leur propre bague... Plus de
100 000 combinaisons sont possibles !
C’est non seulement le goût de Bruno
Alquier pour la création et les pièces rares,
mais aussi la volonté de rendre le rêve plus
accessible, qui l’ont conduit à mettre au point
cette collection inédite de bijoux en or et
pierres précieuses à composer. Ces créations
entièrement modulables et personnalisables
sont proposées au prix d’une bague de série.
Et puisque le service est vraiment personnalisé,
rien n’empêche de faire monter ses propres
pierres…
+ sur www.brunoalquier.com
Chasseur
de contrefaçons
L’idée était simple mais le procédé plus
complexe à mettre au point. Une fois
breveté en 2004, la société créée dans la
foulée, rien ne pouvait plus arrêter l’irrésistible
ascension de Signoptic. Son ingénieux concept
d’authentification de la matière, qui met au
placard code barre, puce ou autre hologramme
dans la lutte contre la contrefaçon, fait un tabac
dans les secteurs bancaires, pharmaceutiques,
du luxe et, en général, dans toute industrie
arrivée à maturité pour recevoir cette
technologie. Le véritable plus - et qui devient le
cœur de métier de Signoptic - est la gestion des
données. Un service qui permet de reconnaître
chaque produit dans son environnement
logistique mais aussi, où qu’il soit dans le
monde, en tant que pièce originale avec une
identité propre. Une pièce unique parfaitement
identifiable.
+ sur www.signoptic.com
4
Avec leur double compétence en animaux domestiques
et faune exotique, Karin Lemberger et Alexandra Nicolier
ont créé Vet Diagnostics, un cabinet d’expertise en anatomie
pathologique vétérinaire. Une première en France.
à la
une
Vet Diagnostics
L’inno tendance véto
Sept 1999
rencontre des deux
créatrices à l’Ecole
En se lançant dans l’aventure de
Vet Diagnostics, Karin Lemberger
et Alexandra Nicolier ont donné
naissance à un laboratoire
d’anatomopathologie vétérinaire
dédié aux animaux domestiques
mais aussi exotiques, une spécialité
encore peu exploitée en France.
Après différentes expériences à
l’étranger, le duo de docteurs s’est
retrouvé autour d’une même volonté :
proposer des services de diagnostic
et de formation à des vétérinaires,
des parcs zoologiques, des éleveurs
des filières avicoles, aquacoles et
reptiliennes et des laboratoires
de recherche. Concrètement, Vet
Diagnostics effectue des biopsies, des
autopsies et des consultations de cas.
Par une succession de rencontres,
les deux pathologistes concrétisent
donc leur projet, en juin 2006, mais le
démarrage de la société est difficile
en essayant de jongler avec les cours
donnés à l’Ecole vétérinaire de Lyon
et la découverte de la vie d’entreprise.
“Comme quoi, on peut être bac +
10 et ne rien connaître à la création
d’entreprise et à la comptabilité,
reconnaît Karin Lemberger. Nous
avons été mal entourées au départ”.
L’envol viendra suite à
l’accompagnement Novacité. Séduit
par leur savoir-faire en pathologie
des animaux exotiques et de la faune
sauvage et par la pluridisciplinarité
de leur offre, un conseiller reprend
alors en main le dossier et fait le
point avec elles. Premières décisions :
emménagement au Bioparc et
abandon de l’enseignement pour se
consacrer à 100 % à Vet Diagnostics.
Après plusieurs mois difficiles,
Karin et Alexandra ont retrouvé le
sourire et la sérénité. Le déclic a eu
lieu véritablement en septembre
dernier en entamant une démarche
commerciale d’envergure. “Jusquelà, nous travaillions avec des amis
“Novacité nous a
redonné confiance…
Une vraie bouffée
d’oxygène !”
vétérinaires et misions sur notre
relationnel et le bouche-à-oreille.
La prospection avait été mise de
côté par manque de temps et surtout
d’expérience, explique Alexandra
Nicolier. Nous sommes plus fortes
aujourd’hui, nous maîtrisons
parfaitement notre société et notre
gamme de services et savons les
vendre”. En trois mois, les deux
docteurs prennent contacts avec plus
de 80 vétérinaires et parcs zoologiques
pour un résultat bien au-delà de
leur espérance : 75 % des
personnes se montrent
intéressées et souhaitent
les rencontrer. Au final,
elles se retrouvent fin
décembre avec une
trentaine de nouveaux
clients en France mais
aussi en Belgique et
au Luxembourg.
La clé de ce
succès ? Outre
une prestation
de services qui fait mouche, leur qualité
d’expertise remporte la mise. Plus de
3 500 prélèvements ont été réalisés
en 2007, un nombre conforme à leurs
prévisions.
En cette année qui s’annonce comme
celle de tous les changements, la
barre est placée à 6 000 prélèvements.
Le duo de docteurs s’interroge
également sur la meilleure façon de
grandir car différentes opportunités
s’offrent à lui : rachat de sous-traitants
ou fusion, embauche de techniciens,
partenariat avec un institut…
Mais désormais, Karin et Alexandra
avancent confiantes, sans peur de
l’avenir, fortes des épreuves de ces
derniers mois.
+ sur www.vetdiagnostics.fr
Vincent Feuillet
vétérinaire de Lyon
27 juin 2006
lancement de
Vet Diagnostics
janvier 2007
emménagement
au Bioparc
Avril 2007
labellisation
Novacité
juillet 2007
première
embauche
Karin Lemberger et
Alexandra Nicolier
les deux créatrices de
Vet Diagnostics.
5
À situation exceptionnelle, méthodes exceptionnelles...
Trouver les bons arguments pour vendre les idées innovantes nécessite
de confronter intuition et terrain : le marketing traditionnel laisse place au
marketing de l’innovation !
Marketing de l’innovation : une scien
“L’innovation n’a qu’une seule visée :
permettre à l’entreprise de créer son
propre marché et donc de ne pas tomber
dans la guerre des prix. Voilà pourquoi,
en création d’entreprise innovante, le
marketing traditionnel, reposant sur un
cycle de vie du produit et du prix de
vente, ne s’applique absolument
pas !”, explique Denis Feuillant,
conseiller Novacité.
Dans son ouvrage L’antibible du
marketing et du management
paru en mars 2007, Paul Millier,
professeur à EM Lyon, pointe
précisément l’inadéquation des
grands principes du marketing
appliqués à l’innovation. “Lorsque
l’on se trouve dans le domaine de
l’exploration, il faut pratiquer un
marketing expérimental, consistant à
fabriquer avec l’aide du consommateur
une information que l’on n’aurait pas pu
collecter par simple observation. Soit et
autrement dit, à secouer le cocotier”, image
l’auteur. Dans cette posture, l’innovateur
cherchant à faire émerger une idée
radicalement nouvelle procède par collecte
de petits morceaux d’information éparpillés.
Plus que d’une méthode, il s’agit d’une
“déprogrammation” des habitudes induites
par une observation simple : on ne peut pas
demander à la clientèle-cible de s’exprimer
sur des besoins qu’elle n’imagine pas encore.
Il faut donc aller sur le terrain, s’imprégner de
De la théorie à la pratique
Responsable du mastère spécialisé en Management de la
technologie et de l’innovation à EM Lyon, le spécialiste du marketing
de l’innovation Paul Millier propose chaque année à des groupes
d’étudiants de se frotter au terrain en réalisant des missions
marketing pour des entreprises régionales : un bon plan
à disposition des entreprises innovantes soucieuses de défricher
un marché. + sur www.em-lyon.com
6
la culture, voir comment les clients vivent,
évoluent et s’adaptent aux contraintes de
l’offre existante, pour pouvoir imaginer les
contours de l’offre innovante…
Une méthode qui s’applique
particulièrement bien aux start-ups,
entièrement orientées autour de l’idée
d’innovation. Mais aussi aux services
marketing des entreprises qui cherchent
comment vendre les innovations mises au
point par leurs centres de recherche : dans
l’état transitoire qui sépare le développement
de l’idée de sa mise en marché, on pratique
un “marketing expéditionnaire” : des sorties
rapides et répétées pour permettre aux
clients potentiels de toucher, jauger et
critiquer le produit, puis de le faire évoluer
en fonction de leurs observations. Un
processus de co-développement dont on
voit bien les bénéfices - sortir une offre en
parfaite adéquation avec les attentes tout en
“préparant le marché” - mais qui nécessite du
temps et s’engage bien en amont.
“Cependant, lorsque l’on est pressé et
l’offre déjà développée, rien n’empêche
d’adapter cette méthode pour inciter le
créateur à cerner et scinder son marché, en
déterminant les segments susceptibles de
vouloir acheter cette innovation”, avance
Denis Feuillant. Le marketing de l’innovation
convoque alors l’intuition pour tenter de
répondre à deux questions : quel problème
l’offre résout-elle et quels éléments décisifs
vont entraîner l’acte d’achat ? Sous-entendu :
novanew
nce de l’intuition !
Question à
Emmanuel Gonon, directeur généralfondateur d’Oslo Software.
Comment avez-vous mis en œuvre un
marketing de l’innovation lors de la
création de votre entreprise ?
qui dois-je cibler en priorité ? Au cœur de
cette méthode d’analyse des marchés qui
n’existent pas encore : ce que Paul Millier
nomme la “segmentuition” - un nom déposé
à l’INPI -, où la vision de l’innovateur se voit
Comment faire s’exprimer la clientèle
sur des besoins qu’elle n’imagine pas : toute
la question du marketing de l’innovation.
progressivement affinée par une batterie
de tests logiques et d’allers et retours. Car,
là encore, le secret réside dans l’articulation
entre stratégie et terrain : “L’info que l’on a
intuitivement ne vaut que si elle est validée
par le terrain. C’est pourquoi, à Novacité, nous
revenons aux cours de technique de vente
et de gestion du face à face avec le client ;
là où, souvent, émerge la problématique du
client : une matière première essentielle pour
alimenter la réflexion marketing”, confirme
Denis Feuillant.
Valérie Terrier
Contact
Denis Feuillant 04 72 40 82 49
+ sur www.lyon.cci.fr
“Oslo, éditeur de
logiciels pour le
management dynamique
de ressources pour les
industries, a été créé
avec une technologie
issue du CNRS. Dès le
départ, s’est donc posée la difficulté de
savoir comment appliquer, dans un autre
contexte, une technologie conçue pour
automatiser une navette spatiale. En
clair, il nous fallait définir les marchés sur
lesquels cette technologie est susceptible
d’apporter de la valeur et de trouver des
acheteurs. Et dégager progressivement
les utilisations les plus pertinentes. Nous
sommes donc partis à tâtons, en formulant
des hypothèses, en rencontrant des gens
qui les détruisaient immanquablement,
en prenant des claques et en
recommençant…
Je me suis également trouvé confronté à
la difficulté de faire adhérer les équipes en
interne. Mener de front le marketing et les
ventes exige une démarche commerciale
très créative, s’élaborant chemin faisant.
En fait, la grande caractéristique du
marketing de l’innovation, c’est que le
marché n’existe pas au départ : on n’a
pas de produit défini, pas d’argumentaire
et pas de cible. Il faut faire preuve de
beaucoup d’intuition et rationaliser
progressivement. Au final, l’approche
“marketing de l’innovation” nous a permis
d’établir une cartographie précise de
notre marché. Un outil précieux pour
vendre, dont on peut également tirer une
lecture technique : comment faire évoluer
le produit en fonction des marchés définis
? Nous sommes ainsi passés du stade
d’une société poussée par sa technologie
à celui d’une société tirée par son
marketing”.
I-Nova…tion
gagnante !
L’éditeur de logiciels pour le
management de l’innovation
I-Nova, labellisé Novacité en
2002, a reçu le trophée Bref
Rhône-Alpes de l’innovation
service.
+ sur www.i-nova.fr
Destination
création
Un brin d’exotisme… à point
nommé si vous rêvez de
vacances : adoptez la nouvelle
édition du Guide du Routard
consacrée à la création
d’entreprise. Région par région,
il présente 2 000 bonnes
adresses agrémentées de
contacts, sites web, concours et
bons plans. à découvrir aussi,
sur le Salon des entrepreneurs
de Lyon, les 18 et 19 juin.
+ sur
www.salondes
entrepreneurs.com
AgendA
Séminaire Dirigeant
CCInnovation lance, le 7 avril,
une nouvelle session de son
séminaire Dirigeant. Il associe
cinq jours d’action collective
à trois demi-journées de suivi
individuel. Objectif : donner aux
dirigeants de petites entreprises
une méthodologie et des outils
pour formaliser leur stratégie et
leur projet de développement
ou d’innovation.
Contact Anne-Marie Paquelet
04 72 40 57 05
7
novagold
sav network
attaque l’Europe !
Eric Chossande et Laurent Mellah ont créé le
premier réseau national de service après-vente dédié
aux fabricants de machines industrielles.
Le duo s’attaque désormais au marché européen.
L’interview de Laurent Mellah.
quarantaine d’entreprises, dont 80 %
sont étrangères. Nos clients viennent
pour un tiers du bouche-à-oreille et
pour une bonne moitié de notre site
Internet.
Mars 2003
labellisation Novacité
Février 2004
création de
sav network
Août 2005
couverture nationale
achevée avec
l’ouverture de la
dixième agence
Septembre 2007
lancement du
développement
à l’international avec
la signature d’une
joint-venture en
Grande-Bretagne
8
Quel est le caractère innovant de votre
activité de service après vente ?
Auparavant, les fabricants de machines
et d’équipements industriels n’avaient
pas d’autres solutions que d’assurer
eux-mêmes le sav, avec toutes
les contraintes que cela suppose.
Depuis 2004, sav network propose
aux constructeurs d’externaliser leur
sav. De l’installation à la modification
de machines en passant par la
maintenance curative et préventive,
nous prenons en charge la totalité du
processus grâce à un réseau de dix
agences implantées de manière à être
au plus près des clients. Nous offrons
plus de proximité et de réactivité.
Seul prestataire de ce type en Europe,
notre société s’appuie sur plus de
80 techniciens, formés sur le site de
chaque fabricant et agréés par lui.
Est-il compliqué de convaincre
les fabricants de l’utilité de votre
prestation ?
Le plus difficile fut de montrer que
nous sommes crédibles. Les dirigeants
trouvaient que notre proposition était
trop belle… pour être vraie ! Mais le
numéro deux italien de la machine
de vinification a bien voulu nous
tester et cette première référence a
enclenché un effet boule-de-neige.
Aujourd’hui, nous travaillons pour une
Que retenez-vous de votre démarche
de créateur ?
national de dix agences, nous nous
attaquons au marché européen.
Il s’agit de permettre à un fabricant
d’avoir un point d’accès unique pour un
sav sur plusieurs pays. Première étape,
la Grande-Bretagne où la signature, en
septembre 2007, d’un accord de jointventure nous a donné l’opportunité
d’ouvrir cinq agences à travers le
pays. Nous étudions également
les opportunités d’extension en
Allemagne, Espagne et Roumanie.
Pour Eric comme pour moi, sav network
est notre seconde expérience
de création. Fort de ce passé
d’entrepreneurs, nous possédions une
80
5ME
connaissance des problématiques et
Effectif
CA
des enjeux liés à la démarche. Une
expérience qui nous a servi pour éviter
50
les erreurs et savoir rapidement où
2,5ME
aller et vers qui se tourner. Nous avons
donc eu immédiatement le réflexe
1ME
Novacité. Cet accompagnement
20
nous a aidé à affiner la structuration
10
de notre projet et à avoir accès à des
2004
2005
2006
2007
financements : 15 000 euros au titre de
l’aide régionale 1001 Talents, 35 000
Ces trois pays représentent notre
euros de prêt du Conseil régional dans
priorité pour 2008. En parallèle, nous
le cadre de l’Aide régionale jeunes
souhaitons aller vers plus de mobilité
entreprises (Arje) et des emprunts
dans le traitement des informations
bancaires. Des apports financiers
entre le fabricant, le client et nos
investis dans le développement
techniciens. L’objectif est que notre
de notre logiciel de gestion des
prestataire
soit au courant
2004
2005 en temps 2006
informations. Contrairement à nosEffectif
réel des
10 interventions
20et du type de 50
Chiffre d’affaires
1 million ainsi
`
précédentes tentatives, nous sommes
panne. Nous développons
un 2,5 millions `
ainsi partis bien armés en sachant que
nouveau logiciel de traçabilité de l’info.
nous aurions les moyens de concrétiser
notre projet.
+ sur www.savnetwork.com
Comment voyez-vous l’avenir ?
La société est actuellement à un
tournant important de son histoire.
Après avoir constitué un réseau
Novamag est édité par Novacité avec la collaboration de la CCI de Lyon et du Grand Lyon.
Propos recueillis
par Vincent Feuillet
2007
80
5 millio