La liberté de choix pour la famille du XXIème siècle
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La liberté de choix pour la famille du XXIème siècle
La liberté de choix pour la famille du XXIème siècle Kumiko Koba Quelle serait votre première impression si vouz croisiez dans la rue un homme avec un enfant sur les épaules et une femme à ses côtés ? Je présume que vous penseriez: ≪ voilà un couple marié avec un enfant, probablement, une famille parfaitement soudée et harmonieuse≫. C’est l’image que j’ai personnellement de la famille idéale qui s’aime et qui s’entraide spontanément. Pourtant, il ne faudrait pas croire que cette image soit la seule qui puisse s’appliquer à la famille. Depuis deux ou trois décennies, la structure familiale s’est considérablement diversifiée, et il est maintenant assez difficile de reconnaître les familles en s’appuyant uniquement sur les apparences. Quand j’habitais à New York, une ville très cosmopolite, il y avait autour de moi plusieurs familles constituées de façon originale. Une de ces familles américaines comprenaient une fille d’origine coréenne qu’elle avait adoptée et qui était précisément une de mes copines d’école. Dans cette famille, seule ma copine, qui s’appelait Yoonji, était d’apparence asiatique, mais elle était acceptée et aimée sans aucune réserve aussi bien par ses parents que par sa grande soeur. Autrement dit, les membres de cette famille vivaient vraiment ensemble et s’aimaient, c’est le cas de le dire, sans condition. Est-il besoin d’ajouter que ma copine, Yoonji, pouvait compter en toutes circonstances sur le soutien moral ou financier de sa famille adoptive ? Une autre famille que je voudrais citer à titre d’exemple était composée d’un jeune garçon et de deux hommes qui assumaient le rôle de parents. L’un des deux hommes avait quitté sa femme pour vivre avec son partenaire homosexuel et c’était lui qui avait le droit de garde pour son enfant, nommé Steven. Bien entendu, comme la société américaine n’accepte pas, du moins à l’heure actuelle, que deux hommes se marient, ils ne sont pas officiellement les parents de Steven. Mais, aujourd’hui comme hier, ils vivent ensemble dans une harmonie tout à fait familiale. Là encore, on peut dire, qu’ils s’aiment sans condition. Ces deux exemples que je viens de citer montrent que les liens familiaux peuvent très bien se nouer sous des formes différentes qui échappent parfois aux coutumes bien établies de la société traditionnelle. L’essentiel est que, d’une part, les individus appartenant à une même famille aient une confiance mutuelle tout-à-fait solide, et que d’autre part ils aient la ferme volonté de vivre ensemble même s’ils sont d’origine différente ou géographiquement éloignée l’une de l’autre. Je serais sans doute appelée, moi aussi, à fonder ma propre famille dans quelques années, et il se peut qu’elle corresponde parfaitement à la tradition japonaise. Cela dit, pour moi comme pour tout le monde, le choix reste ouvert. Car le 21ème siècle est un siècle où, rien n’étant encore détérminé, il n’appartient qu’à nous-mêmes de choisir notre façon de vivre. Bien sûr, cette liberté qui est la nôtre peut être une cause d’angoisse ; mais la diversification nécessaire au bonheur de chacun est à ce prix. Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, pour le renouveau de la famille au XXIème siècle, assumons cette liberté-là.