Orpéa confirme son implantation dans l`aide à domicile

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Orpéa confirme son implantation dans l`aide à domicile
JDD
Côté actu
Orpéa confirme son implantation
dans l’aide à domicile
Après le rapprochement avec Domidom, c’est au tour d’Adhap Services de rejoindre
le groupe Orpéa. Le groupe d’Ehpad vient de racheter un réseau qui compte 159
implantations et emploie environ 4 500 salariés en France. Une annonce qui montre une
nouvelle fois la volonté de diversification des acteurs du secteur.
E
n janvier 2014, Orpéa devenait actionnaire majoritaire du réseau de services à la personne Domidom. Un an
après, le 2ème groupe français confirme son
intérêt pour le secteur du domicile avec l’acquisition d’Adhap Services (Aide à Domicile,
Hygiène et Assistance aux Personnes), le
réseau d’aide à domicile issu du géant Axa.
De bonnes raisons
Jean-Claude Brdenk, directeur général délé-
Le Journal du Domicile
No 66 - JANVIER 2015
gué en charge de l’Exploitation à Orpéa.
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Du point de vue d’Orpéa, il s’agissait d’abord
de répondre aux exigences de volumes.
« Domidom était un bon début, mais nous
avions besoin de volumes équivalents à
ceux des autres divisions. », précise ainsi
Jean-Claude Brdenk, directeur général
délégué en charge de l’Exploitation à Orpéa.
Désormais, grâce à la superposition des
réseaux de Domidom et d’Adhap Services,
dont la couverture géographique se complète parfaitement, le domicile peut jouer
à armes égales avec les autres divisions du
deuxième groupe de maisons de retraite
français, depuis le SSR jusqu’à la psychiatrie
en passant par les Ehpad. Orpéa complète
ainsi son offre et dispose de la taille critique
nécessaire pour devenir un poids lourd de
l’aide à domicile.
Pourquoi cet appétit pour le domicile ?
Certaines mauvaises langues forment parfois
l’hypothèse que cette stratégie a pour simple
but de faire du domicile un levier de recrutement de futurs résidents d’Ehpad. Pourtant,
Orpéa semble avoir à cœur de démontrer
que l’itinéraire domicile-Ehpad n’est pas à
sens unique et qu’il est possible de quitter
un établissement pour regagner son domicile, quitte à bénéficier des services d’une
structure d’aide à domicile. C’est le fameux
« continuum de prise en charge », un terme
certes un peu jargonneux mais néanmoins
parlant, qui désigne l’absence de rupture
de prise en charge depuis la sortie d’hospitalisation jusqu’au domicile, en passant par
les solutions d’aval (SSR, Ehpad…). Orpéa
dispose donc de tous les outils nécessaires
pour prendre en charge la personne âgée de
façon globale : rééducation et réadaptation,
retour à domicile, etc. Vous avez dit parcours
de soins ? « C’est ce que nous demande le
Gouvernement. », commente Jean-Claude
Brdenk. Orpéa a donc pris le parti de faire
coïncider sa volonté de diversification avec
les objectifs ministériels. A l’évidence, le
privé commercial se donne les moyens de
ses ambitions.
© Orpea
Domidom était
un bon début, mais
nous avions besoin
de volumes équivalents à ceux des
autres divisions.
© Adhap services
Loin d’être une OPA hostile, cette acquisition était attendue par les deux parties, qui
avaient chacune de bonnes raisons.
Du côté d’Adhap Services, c’est tout vu.
S’adosser à un grand groupe tel qu’Orpéa
permet d’offrir des gages de crédibilités et
constitue une vitrine sans équivalent pour
recruter de nouveaux franchisés. « Nous allons
continuer à ouvrir des agences et à étendre
Côté actu
En bref...
analyse Damien Cacaret. Ensuite, les deux
sièges vont également demeurer. L’un à
Paris, pour Domidom, et l’autre à ClermontFerrand, d’où opèrent les fonctions support
d’Adhap Services.
Mieux répartir l’APA
dans les territoires
La Mission d’évaluation et de
contrôle de la sécurité sociale
(MECSS) a publié un rapport sur
l’accomplissement des missions
de la CNSA. Le bilan est globalement positif, mais la CNSA doit
renforcer son approche territoriale.
de Domidom, nouveau directeur
général d’Adhap Services.
© Domidom
le réseau ! », s’enthousiasme Damien
Cacaret, président-fondateur de Domidom,
nouveau directeur général d’Adhap Services
et… nouveau Monsieur Domicile d’Orpéa.
Changera, changera pas
Comment cette alliance va-t-elle s’incarner dans l’organigramme du mastodonte
Orpéa ? Comment fait-on pour faire bouger
un paquebot de cette taille ? La recette
réside dans un savant mélange de stabilité
et de changement.
Le changement, c’est maintenant ! La
formule paraît certes un peu éculée,
mais les salariés de Domidom et d’Adhap Services risquent de l’entendre à de
nombreuses reprises au cours des mois
qui viennent. En particulier les salariés des
têtes de réseau. « On peut par exemple
imaginer un service qualité commun. De
plus, Domidom et Adhap Services partagent le même outil informatique et nous
allons évidemment mutualiser nos compétences en la matière. », explique Damien
Cacaret. D’autres synergies sont envisageables au niveau des achats. « Beaucoup
de fournisseurs sont identiques et nous
allons pouvoir peser davantage lors des
négociations. », poursuit-il.
En revanche, un certain nombre de choses
vont perdurer. A commencer par les deux
marques, Domidom et Adhap Services,
qui ont leur positionnement propre. Si
Domidom est plus généraliste, Adhap
Services est historiquement spécialisé dans
la prise en charge du handicap et de la
dépendance lourde. Cette spécificité est
liée à une organisation particulière. Une
infirmière est présente dans chaque centre Adhap Services et a pour mission de
rencontrer les bénéficiaires et les familles,
d’évaluer au domicile, de conseiller les intervenants sur leurs techniques de prise en
charge… « On est à la frontière du soin. »,
Difficile, donc, de parler d’une véritable
révolution. « Ces deux marques étaient,
sont et resteront concurrentes sur un
même segment, celui de la personne
âgée. », conclut Damient Cacaret.
L’heure à la consolidation
Orpéa aborde l’avenir sereinement. La priorité donnée au domicile dans le projet
de loi d’adaptation de la société au vieillissement pèse dans la balance. « Nous ne
sommes pas inquiets mais il faut rester
vigilant. », rassure Damien Cacaret. L’heure
est donc à la consolidation. Les centaines
de structures vont devoir apprendre à travailler ensemble. Il est notamment prévu
que les intervenants à domicile participent
aux réunions des cliniques pour partager sur
des cas concrets et concevoir des modalités
de prise en charge coordonnées. Toutefois,
« le patient reste libre de son choix », tient à
rappeler Jean-Claude Brdenk. Pas question,
donc, d’imposer les services des structures
d’aide à domicile de la maison.
Quels projets pour l’avenir ? Damien Cacaret
ne s’interdit pas de regarder à l’étranger.
Si aucun projet hors des frontières n’est à
l’ordre du jour actuellement, des ouvertures
sont possibles et envisageables dans un
pays où Orpéa est déjà présent, à l’instar de
l’Allemagne ou de la Suisse. « Et pourquoi
pas les DOM-TOM ? », suggère Jean-Claude
Brdenk. On l’aura compris, on n’a pas
encore fini d’entendre parler du domicile
chez Orpéa…
Aurélien Bordet
C’est d’abord une question de moyens.
« Le budget de la CNSA contribue également à travers ses sections II et III
au financement de l’APA et de la PCH.
Dans un contexte où le versement de ces
prestations représente une charge croissante pour les départements, la MECSS
rappelle la nécessité de sanctuariser des
recettes de la CNSA et de veiller à ce
que le montant des recettes de la CNSA
affectées aux départements soit adapté
au rythme de progression des dépenses
légales des départements en matière
d’APA et de PCH. », a ainsi déclaré la
rapporteure Martine Carillon-Couvreur.
C’est aussi une question de répartition.
Le rapport relève des disparités importantes dans l’Hexagone tant en matière
d’offre collective qu’en matière de compensation individuelle de la perte d’autonomie. D’une part, le nombre de places
par habitant et la dépense par habitant
varient énormément d’un département.
D’autre part, le niveau d’attribution de
l’APA reste inégal sur le territoire.
Pour Martine Carillon-Couvreur, il faut
définir des critères plus fins de répartition des moyens entre les établissements
en fonction des besoins des territoires et
introduire de nouveaux critères de péréquation de l’attribution des concours
financiers que la CNSA apporte aux
départements.
Le rapport pointe aussi les carences
qui subsistent dans la connaissance
des besoins sur les territoires comme
dans celles des coûts des établissements
et services. « La répartition équitable
des moyens entre les établissements et
services suppose en effet une bonne
connaissance de leurs prestations, de
leurs coûts et de leurs tarifs. »
No 66 - JANVIER 2015
Damien Cacaret, président-fondateur
Le Journal du Domicile
Ces deux
marques étaient,
sont et resteront
concurrentes sur
un même segment,
celui de la personne âgée.
JDD
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