Assistance Magazine N°10

Transcription

Assistance Magazine N°10
Edité par
N°10 - 1ER SEMESTRE 2013
LES FICHES
DE L’INSTITUT
Comment se comporter
avec une personne
handicapée ?
DOSSIER
Michel Cymes :
une interview exclusive
pour Adhap Services
EDITO
1 er s e m e s t r e 2 0 1 3
‘‘ Merci
PAGE 3 > ASSISTANCE NEWS
• Vive la Z’âne Attitude !
Adhap Services
• La convention collective
est enfin signée !
• 2013 : Adhap Services
sur France 3
• Dominique Lery,
Chevalier de la Légion d’honneur
4 > DOSSIER
Nouvel engagement pour la qualité
avec le label Cap’Handéo
5 > LES FICHES DE L’INSTITUT
• Comment se comporter
avec une personne handicapée ?
• Handicapés moteur :
ce qu’il faut savoir
9 > POINT DE VUE
Merci Adhap Services !
10 > FENÊTRE SUR...
Interview de Michel Cymes :
« On se dirige vers un avenir
hospitalier à la maison. »
Edité par Adhap Services - CONJONCTURE SA
Directrice de la publication : Dominique Lery
Directrice de la création : Nathalie Wolff
Conception graphique : Christine Dufaut
Maquette : Stéphanie Chambole
Assistante : Françoise Ruiz
Crédits photos : Denis Pourcher - Adhap Services
• 2•
ASSISTANCE NEWS
VIVE LA Z’ÂNE ATTITUDE !
Savez-vous que l’on peut aider les personnes souffrant de la maladie
d’Alzheimer avec des… ânes. C’est ce que propose le centre Adhap
Services de Lomme (59), en partenariat avec le CLIC de la Vallée de la Lys.
Une fois par mois, les aidants se retrouvent autour d’un groupe de parole
animé par un psychologue. Ils apprennent à parler de ce qu’ils vivent et
peu à peu à accepter de se faire aider. Pendant ce temps, leurs proches
bénéficient du contact apaisant des ânes. Une expérience conviviale et
libératrice qui se termine par un goûter commun.
‘‘
SOMMAIRE
« M erci Adhap Services… », ce sont les mots de Madame Flech
dont vous allez découvrir l’émouvant témoignage dans
ce magazine. « Je voudrais que tout le monde puisse profiter d’une
telle qualité de service et d’une si belle conscience professionnelle ».
Ces compliments sont pour vous. Vous qui, jour après jour, par votre
professionnalisme, permettez à des milliers de personnes de rester le plus
longtemps possible à leur domicile. Merci pour eux. Merci pour leur entourage.
Comme vous le savez, Adhap Services s’intéresse de près aux pathologies
lourdes afin de proposer des services spécifiques aux personnes souffrant de
la maladie d’Alzheimer, de la maladie de Parkinson, de la sclérose en plaques.
Notre engagement se poursuit et s’élargit pour adapter nos prestations aux
personnes handicapées. Un service auquel nous tenons beaucoup et qui
vient de trouver toute sa mesure avec le label Cap’Handéo que plusieurs
de nos centres et relais ont déjà obtenu. A découvrir au fil des pages.
Les deux nouvelles fiches de l’Institut vous seront précieuses pour
mieux comprendre les personnes handicapées et connaître l’attitude
juste à avoir. Réalisées avec Michèle Guimelchain-Bonnet (psychologue), elles
sont synthétiques et 100 % pratiques.
Enfin, ne manquez pas l’interview exclusive de Michel Cymes. Cet homme plein
d’humanité, tourné vers les autres et vers la santé, a trouvé tout naturel de
faire appel à Adhap Services pour être partenaire des conférences-santé qu’il
organise dans différentes villes de France à travers « Le Club Santé Débat ».
Bonne lecture à tous.
Dominique Lery
Cofondatrice et présidente d’Adhap Services.
Vous avez des expériences, des anecdotes à raconter,
vous désirez prendre la parole dans « Assistance Magazine » ?
Envoyez un mail à : [email protected].
Vos articles pourront être publiés dans le prochain numéro Assistance Magazine.
2013 : Adhap Services sur France 3
Adhap Services va initier, en 2013, une
grande opération nationale qui aura comme
point d’orgue la série de programmes courts
TV « Interdépendances ». Cette série, constituée de 40 épisodes de 1 minute chacun,
sera diffusée au printemps prochain sur
France 3 tous les jours à 18 h 50 juste avant le journal
« Soir 3 » régional. Elle abordera les problématiques de
prise en charge d’une personne dépendante et démontrera
la force d’une chaîne humaine solidaire.
Participez activement à cette grande opération
nationale d’information et de sensibilisation !
La convention co
llective
est enfin signée
!
Étape décisive dans
la reconnaissance
de nos métiers, la
première convention collective natio
nale des entreprises de services à
la personne a été
signée en septembr
e 2012. Approuvée par les deux pr
incipales fédérations de l’aide à do
micile et trois syndicats, elle sécurise
le cadre de travail
et le parcours des sa
lariés. L’accent est
mis sur la nécessité
de la formation et
de la professionnal
isation. Couverture
sociale et création
d’une prévoyance
obligatoire sont auss
i prévues.
Témoignez et incitez vos témoins à partager leur histoire !
Racontez-nous une prise en charge qui vous a touché. Pour cela,
il vous suffit d’aller sur le site créé pour soutenir l’opération,
www.histoires-interdépendances.org.
Les témoignages les plus forts et les plus évocateurs seront
sélectionnés pour faire l’objet d’épisodes de la série.
Nous comptons sur votre implication pour écrire ensemble
« le grand livre en images de la prise en charge des
personnes fragilisées à domicile ».
Rejoignez nous sur :
Adhap Services (Page Officielle)
AdhapOfficiel#
DOMINIQUE LERY,
CHEVALIER DE LA LÉGION
D’HONNEUR
Cette décoration distingue la femme,
chef d’entreprise accompli. Dominique
Lery a hissé Adhap Services au rang
d’acteur référent de l’aide à la personne. Avec elle, sont promues
les valeurs qui rassemblent
les hommes et les femmes de
ce réseau national : compétence,
responsabilité, engagement. La
cérémonie a eu lieu le 22
juin 2012. Elle a clôturé la
11e convention Adhap Services.
•3 •
DOSSIER
Intervenir de plus en plus auprès des personnes handicapées,
leur proposer des services adaptés et un personnel
spécifiquement formé, sont des objectifs que nous nous
sommes fixés depuis quelques temps déjà. Le pas est franchi
avec 16 centres Adhap labellisés Cap’Handéo.
De quoi s’agit-il exactement ?
Quels sont les avantages de ce label ?
Zoom sur cette démarche de labellisation qui marque un pas
de plus dans notre engagement pour la professionnalisation
du métier d’aide à la personne.
16 CENTRES ET RELAIS ONT DÉJÀ OBTENU
LE LABEL CAP’HANDÉO
Aubenas, Avignon, Bordeaux,
Cabestany, Clermont-Ferrand,
Lallaing, Laval, Marseille,
Montélimar, Rennes
Rosny-sous-Bois, Saint-Quentin
Strasbourg, Tergnier et Valence.
Cap’Handéo, c’est quoi ?
Cap’Handéo est le seul label handicaps des services
à la personne en France. C’est une référence pour les
personnes en situation de handicaps. Les entreprises
qui reçoivent ce label garantissent les services, l’aide et
l’accompagnement de qualité dont ces personnes ont
besoin à domicile. Le label est attribué après un contrôle
rigoureux qui se fait sur 20 critères. Il est attribué pour
une durée de 3 ans renouvelable.
Quels sont les avantages
pour un centre d’être labellisé ?
• Il devient un référent handicap au niveau local.
• Il démontre sa capacité à offrir des services spécifiques
qui exigent savoir-faire et savoir-être.
• Il accroît les compétences de ses intervenants pour
tous les types de handicap pris en charge.
Un vrai plus pour les équipes
Le personnel du centre labellisé intervenant auprès de
personnes handicapées bénéficie d’une formation et
d’outils appropriés :
• Une sensibilisation aux handicaps.
• Des modules de formation spécifiques par type de
handicap.
• Des fiches techniques simples, synthétiques et
pratiques pour chaque type de handicap (moteur, visuel,
auditif, mental, psychique et traumatisme crânien).
Réalisées par l’Institut Adhap, ces fiches sont une aide
précieuse pour mieux connaître le handicap et avoir
une relation juste avec la personne handicapée.
• Un suivi particulier des intervenants grâce à des
réunions spécifiques sur les prises en charge des
bénéficiaires handicapés.
Comment se comporter
avec une personne handicapée ?
Michèle Guimelchain-Bonnet
Une seule règle : le naturel ! Et aussi la simplicité.
Une personne handicapée est d’abord et avant tout une personne.
Bien sûr, tous les handicaps n’ont pas les mêmes conséquences pour la personne handicapée et,
par conséquent, pour son entourage aussi bien familial que professionnel.
Pourtant, dans toutes les situations, le respect et le naturel sont les maîtres-mots d’une aide de qualité.
1
N’OUBLIEZ PAS :
SOYEZ AVANT TOUT
* Nous vous rappelons que vous pouvez également contacter,
7 j/7 et 24 h/24, le service d’écoute gratuit au 01 55 92 18 72.
De gauche à droite : Josette BERGERON auxiliaire de vie, Sonia
GIROUX infirmière coordinatrice, Anne Elodie CROCHEMORE auxiliaire
de vie, Karine BRUNEL directrice, Thierry BIOUGEL Auxiliaire de vie,
Cindy GUILLOU et Adeline LABORIE coordinatrice.
• 4•
LA PERSONNE HANDICAPÉE N’EST PAS UNE « CHOSE
FRAGILE », ELLE EST UNE PERSONNE QUI A UN HANDICAP.
Parlez-lui simplement. Avec beaucoup de délicatesse, vous pouvez lui
poser quelques questions (si elle est en capacité de répondre) qui vous
permettront de comprendre de quoi elle souffre. Intéressez-vous à la femme
ou à l’homme dont vous vous occupez avant de vous occuper d’un(e)
« handicapé(e) ». Comme chacun d’entre nous, cette personne a une vie
et a envie d’en parler. Elle apprécie aussi vous entendre parler de ce que
vous vous vivez, de ce qui vous intéresse.
Demandez-lui en toute simplicité ce dont elle a
besoin, quelles sont les précautions à prendre,
comment elle veut que vous l’aidiez. Proposezlui sa contribution chaque fois que cela est
possible.
En cas de besoin*, des réunions d’analyse de la pratique
avec un psychologue, peuvent également être organisées.
Le 13 novembre, le centre Adhap Services
de Valence a organisé la remise officielle
du label par Catherine Rouxel,
responsable du pôle ressource
Cap’Handéo de la Drôme.
FICHE N°5
FICHES FORMATION
NATUREL
2
UNE PERSONNE HANDICAPÉE MOTEUR PENSE ENCORE !
Quand vous avez besoin d’une information, demandez-la directement à la
personne concernée. Même si c’est un enfant. Ce n’est pas parce qu’on
ne peut pas marcher qu’on ne peut pas dire de quoi on a envie ! Et puis la
famille ne sait pas forcément ce qui fera plaisir à la personne. N’oublions
pas non plus que le handicap moteur, par exemple, ne rend ni sourd ni
faible d’esprit, donc inutile de crier pour se faire entendre ou de parler bébé.
‘‘
‘‘
Nouvel engagement
pour la qualité avec
le label Cap’Handéo
Face aux différentes situations
que vous pouvez être amené(e)s à vivre,
voici les bonnes attitudes à adopter.
Une attitude adaptée
N’OUBLIEZ PAS :
à chaque situation
Situation 1
SOYEZ AVANT TOU
Vous vous occupez d’une personne malvoyante.
A TêtreUsûreR E L
Au cours de la discussion, vous N
voulez
que la personne a bien compris ce que vous lui
racontez. L’expression « vous voyez » vous vient à
l’esprit. Vous arrêtez de parler, vous êtes gêné(e)
à cause du mot voir. Du coup, vous ne savez plus
quoi dire.
La bonne attitude
Dans la conversation courante, on dit souvent
« vous voyez » pour s’assurer que l’interlocuteur
a bien compris ce qu’on lui raconte. Ne vous
empêchez pas de dire « vous voyez » ! La personne
a besoin que vous lui parliez normalement. Même
si ses yeux ne voient pas, son esprit « voit » bien
et surtout, elle se rend compte de votre naturel
qu’elle apprécie.
•5 •
Une attitude adaptée
à chaque situation
Situation 2
Vous vous occupez d’une personne malentendante.
Les discussions peuvent ne pas être faciles.
La bonne attitude
Demandez à la personne son attention en posant
votre main sur son bras, par exemple, pour qu’elle
vous regarde. Parlez-lui en étant le plus possible
face à elle. Elle s’aidera des expressions de votre
visage pour mieux suivre la conversation. Il est
inutile de hurler. Si elle est sourde, non appareillée,
elle ne vous entendra pas de toute façon. Par
contre, elle peut lire sur vos lèvres. Donc, articulez
le mieux possible et ne parlez pas trop vite. Si la
personne a un appareil, encouragez-la à le porter.
Et dans tous les cas, évitez les bruits parasites
comme radio, TV ou fenêtre grand ouverte.
3
LE HANDICAP PSYCHIQUE OU INTELLECTUEL
VOUS PARAÎT UNE ÉNIGME.
Les réactions de la personne handicapée vous semblent parfois enfantines
ou non adaptées à son âge. Son degré d’autonomie varie en fonction du
niveau de son retard mental. Une déficience légère permet généralement de
s’adapter à la plupart des situations de la vie courante.
L’abstraction ou l’orientation dans l’espace
restent des activités difficiles pour lesquelles
votre aide sera précieuse. Les troubles
psychiques ont souvent une incidence
sur la pensée ou le comportement.
Vo t r e r é p o n s e n é c e s s i t e
beaucoup de patience et de
gentillesse pour sécuriser la
personne, ne pas augmenter
son inquiétude face à des
situations qui lui paraissent
difficiles.
FICHE N°6
FICHES FORMATION
Handicapés moteur
ce qu’il faut savoir
Comment aider une personne en fauteuil roulant, quels sont les bons gestes, les bons mots…
Vous trouverez dans cette fiche des conseils très utiles pour favoriser la relation
et mettre la personne en confiance.
Tout d’abord, il est bon de rappeler une chose toute simple et fondamentale :
une personne handicapée moteur est une personne comme une autre,
qui a simplement besoin qu’on lui assure plus de facilité et de sécurité
dans ses déplacements.
L E S BON N E S AT T I T UDE S
4
Situation 3
La personne dont vous vous occupez a eu un
traumatisme crânien. Son état est stabilisé et ne
nécessite plus de soins physiques. Pourtant, la
famille fait appel à vous pour l’aider au quotidien
et assurer une présence auprès d’elle.
La bonne attitude
Essayez autant que possible d’aider la personne à
garder une vie stable du point de vue émotionnel.
Pas de changements brutaux dans l’emploi du
temps, pas de surprises, bonnes ou mauvaises, qui
déstabilisent et provoquent de l‘inquiétude.
Les séquelles psychoaffectives représentent l’élément le plus difficile à comprendre et à prendre
en charge. La personne est tranquille et soudainement, déambule, très en colère, alors que
rien ne laissait prévoir ce comportement. Elle est
elle-même bouleversée par ce qu’elle vit et ne
comprend pas ce qu’il se passe. Il est vraiment
important de rassurer, de tranquilliser, d’aider
la personne « traumatisée crânien » à retrouver
son calme, à reprendre ses esprits. En aucun cas,
il ne faut se fâcher, cela ne ferait qu’augmenter
son angoisse.
• 6•
Si la personne en fauteuil peut se déplacer seule :
- Veillez à dégager sa route de tout obstacle mais laissezla faire.
- Marchez à côté d’elle en respectant son rythme.
- Assurez-vous qu’elle peut accéder à son lieu de
rendez-vous, vérifiez le bon fonctionnement des
ascenseurs et si possible, la disponibilité d’une place
de stationnement à proximité.
BEAUCOUP DE HANDICAPS NE SE VOIENT PAS.
Ils gênent pourtant la vie quotidienne de ceux qui vivent avec (troubles
auditifs…). Certains handicaps n’apparaissent que dans des situations
précises ou des moments particuliers. Soyez vigilants, observez, restez à
l’écoute. Les petits signes sont autant d’éléments qui peuvent annoncer
un comportement différent. La fatigue, une mauvaise nuit, fragilisent la
personne qui peut alors facilement perdre certaines de ses capacités
physiques, même pour les gestes les plus simples. Gardez-vous de penser
qu’elle « exagère » ou en fait trop.
Irritabilité, sentiment de persécution sont aussi des choses que vous pouvez
sentir, plus ou moins fortement, chez les personnes handicapées. Le fait
qu’elles se sentent souvent exclues développe en elles une hypersensibilité.
Ce surcroît d’émotivité les rend très réactives sans avoir toujours le recul
pour se contrôler. C’est souvent le cas avec les personnes « traumatisées
crânien ». Elles peuvent connaître de très grosses colères sans pouvoir
les maîtriser, submergées par un assaut d’émotions dont elles ne savent
que faire. La colère est alors le seul mode d’expression pour extérioriser
ce surplus émotionnel. Une des choses à faire, si cela est possible, est
d’éloigner la personne du contexte qui l’agresse (ce peut être certaines
visites, du bruit…) et de lui parler tranquillement pour la rassurer.
Si la personne a besoin de votre aide :
- Manipulez le fauteuil délicatement, sans le secouer, sans aller très vite.
Tous les mouvements sont ressentis fortement et ne sont pas agréables.
- Prévenez à l’avance de ce que vous allez faire : tourner, descendre
un trottoir, etc.
- Ne vous fiez pas à votre rythme mais à celui de la
personne que vous aidez.
- Prenez son avis aussi souvent que possible et offrezlui une réelle écoute.
Prioritaires !
Sachez que les personnes handicapées ont
souvent moins de patience que vous : faire la
queue, patienter devant un guichet… sont des
choses souvent difficiles pour elles. N’oubliez
pas qu’elles sont prioritaires. Faites-les
donc passer en priorité tout en leur
laissant le temps dont elles ont besoin
pour faire leurs déplacements.
Le saviez-vous ?
Si vous vous appuyez sur le fauteuil roulant, cela
peut être vécu comme une familiarité, et de ce
fait pas toujours bien perçu. Il faut penser que
le fauteuil, c’est un peu comme les jambes de la
personne. C’est son espace vital. Respectons-le.
La personne sait souvent mieux que vous
ce dont elle a besoin.
Qui mieux que la personne concernée peut vous
dire ce qui est bon ou pas pour elle. Plutôt que de
vous faire une idée de ses besoins et de prendre
des initiatives qui peuvent être mal vécues,
demandez-lui tout simplement ce dont elle a besoin
et comment vous pouvez l’aider. Vous êtes sûr ainsi
de ne pas vous tromper. Quant à la personne, elle
se sent écoutée et respectée dans son unicité.
Prenez le temps
Certaines personnes handicapées ont un rythme un
peu ralenti. Il est important de le respecter. S’il est
capital d’être efficace (savoir-faire), il est particulièrement essentiel d’être très présent dans cette
relation (compétence comportementale), et d’en
faire un moment agréable. Ces temps d’échanges
tiennent souvent une place importante dans la
journée de la personne handicapée.
Accessibilité
Il existe un site permettant aux personnes
handicapées de connaître bon nombre de lieux
accessibles en France (près de 25 000 lieux
répertoriés). C’est très précieux pour eux. Ils
peuvent ainsi se rendre au cinéma, au restaurant,
dans une exposition,… avec l’assurance que le
lieu leur est accessible.
www.jaccede.com : le premier guide
des bonnes adresses accessibles !
•7 •
?
Z
I
Z
U
1 - Combien de personnes
sont handicapées en Europe ?
?
Voici quelques conseils de l’épouse d’une personne « traumatisée crânien »
qui se déplace en fauteuil :
À éviter
?
❑ A - 20 à 30 millions
❑ B - 50 à 70 millions
❑ C - 80 à 120 millions
ILS LE V IV EN T... ILS EN PARLEN T
• Ne pas parler fort à la personne aidée si elle n’est pas sourde,
ni trop près du visage.
• Ne pas lui parler à la 3e personne.
• Ne pas l’infantiliser, utiliser un vocabulaire d’adulte.
2 - Quelle est la proportion
de personnes handicapées présentant
un handicap lourd (cécité, surdité,
fauteuil roulant, …) ?
• Respecter sa pudeur (ne pas la laisser dévêtue trop longtemps,
fermer les portes).
❑ A - 5%
• Ne pas faire d’humour sur son handicap si l’on n’est pas sûr
qu’elle a assez de recul.
❑ B - 10%
• Ne pas montrer de signes d’impatience quand elle vous fait répéter
les choses.
❑ C - 15%
3 - Les SMS ont été inventés
pour les personnes malentendantes.
❑ A - Vrai
• Ne pas lui mettre la pression, même si on est en retard
sur le planning...
❑ B - Faux
• Ne pas avoir peur des silences (trop de « bavardages » peut générer
de la fatigue).
4 - La télécommande du téléviseur
a été inventée pour les personnes
tétraplégiques.
❑ B - Faux
5 - Selon vous, les handicaps
sont-ils acquis majoritairement
à la naissance, suite à des accidents
du travail, ou à cause du vieillissement ?
❑ A - À la naissance
❑ B - Suite à des accidents du travail
❑ C - À cause du vieillissement
6 - Les sourds peuvent-ils conduire
une voiture ?
❑ A - Oui
❑ B - Non
• Le naturel.
• La gaieté, la douceur.
• S’adresser directement à la personne et non à son entourage.
• Se mettre à la même hauteur chaque fois que cela est possible
(la personne en fauteuil peut se sentir inférieure).
• Marcher à ses côtés et à son rythme.
L’attitude adéquate est toujours celle de la bienveillance, en évitant
le plus possible les interprétations, les a priori, les jugements,
les comparaisons, les critiques, les moqueries…
Le calme, la patience, la simplicité de l’interlocuteur doivent aller
de pair avec sa clarté, sa franchise et son objectivité.
« Attention à votre dos ! »
Nous vous faisons profiter des bons conseils de Christophe Henquinbrant, l’un de nos bénéficiaires qui habite Sevran
(centre d’Aulnay-sous-Bois). Atteint de la SEP, il est aujourd’hui lourdement handicapé et se déplace en fauteuil roulant.
« … Je pense que la maladie professionnelle de votre métier est le mal de dos.
Il m’est malheureusement déjà arrivé d’avoir provoqué des arrêts de travail
de ce type, du fait de ma morphologie (1,80 m et 80 kg) et d’un lit trop bas. »
Soucieux des problèmes de dos de ses assistantes
et de son entourage, monsieur Henquinbrant
s’est équipé de 2 lève-personnes, 2 points et 4 points d’attache.
Il vous propose de découvrir toutes les étapes de l’intervention
d’une assistante Adhap avec le lève-personne sur sa web TV :
- www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=Vx8xyw5t0pE
et d’autres vidéos sur :
- www.sclerose-en-plaques.apf.asso.fr/spip.php?article645
• 8•
Touchée par le travail des équipes
Adhap Services du centre de Sélestat (67)
réalisé auprès de sa mère atteinte
de la maladie d’Alzheimer,
Jeannine Frech a tenu à témoigner.
Ses mots en disent long sur ce que
peut apporter une assistance à domicile
de qualité.
‘‘
Nous avons fait appel à différents organismes pour
venir en aide à notre maman. Mais cela ne nous convenait
pas. Par le bouche à oreille nous avons entendu parler
d’Adhap Services. Il fallait des personnes capables de
nous tranquilliser par leur professionnalisme et leurs
qualités humaines. N’habitant pas sur place mais à
20 km, j’avais constamment besoin d’être rassurée.
Elles ont sauvé maman.
• L’écoute, la patience.
Réponses : 1-C / 2-A / 3-A / 4-A / 5-C / 6-A
❑ A - Vrai
Ce qui est apprécié
Merci Adhap Services !
Proposez votre aide, ne l’imposez jamais
Les équipes Adhap se sont occupées de maman pendant
2 ans, jusqu’au moment où cela n’a plus été possible.
La maladie évoluait, maman tombait en syncope…
mais j’avais du mal à entendre parler d’hospitalisation
ou de maison de retraite. Puis le jour est venu où il a
fallu prendre la décision. Une assistante était sur place.
Maman était encore tombée, elle avait des problèmes
cardiaques… Heureusement que l’équipe a été réactive.
Elle a fait tout ce qu’il fallait pour qu’elle soit tout de
suite hospitalisée. Maman a été sauvée in extremis.
Je ne l’oublierai jamais !
Efficacité, vigilance et douceur.
Toutes leurs interventions étaient efficaces et se
déroulaient en douceur. L’équipe savait nous conseiller
sur des choses que nous ignorions : comment sécuriser
les escaliers, la douche… Cela a vraiment créé un climat
de confiance entre nous. C’était d’autant plus précieux
que maman vivait avec notre plus jeune sœur qui est
schizophrène. Les assistantes avaient donc les deux à
gérer, ce qui n’a pas été toujours simple ! Elles ont eu
beaucoup de mérite, beaucoup d’humanité pour jongler
avec les deux.
Elles ramassaient les pommes
ensemble.
Les assistantes ont su conserver toutes les activités que
notre maman avait (tant qu’elle a pu les faire). Elles lui
Madame Frech
donnaient des responsabilités, la laissaient repasser tout
en ayant toujours un œil sur elle. Elles allaient ramasser
les pommes ensemble, discuter avec les gens du village,
faire les courses. Elles préparaient aussi le repas… Elles
ont fait un sacré travail. Nous avons eu beaucoup de
chance de les avoir.
Heureusement
que l’équipe a été réactive.
Une organisation irréprochable.
Elles étaient toujours ponctuelles (même quand il y avait
de la neige) et d’une grande réactivité si je changeais
de programme au dernier moment ! La responsable,
Madame Mathis, venait régulièrement pour voir si tout
se passait bien. Elle a su faire évoluer les prestations
au fil du temps en les adaptant aux besoins de maman.
Je voudrais que tout le monde puisse profiter d’une
telle qualité de service et d’une si belle conscience
professionnelle.
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POINT DE VUE
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La qualité pour
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•9 •
E N T R E T I E N AV E C M I C H E L C Y M E S
FENÊTRE SUR...
« On se dirige vers
un avenir hospitalier
à la maison »
Michel Cymes en personne vient à votre rencontre à travers
Assistance Magazine. Ce médecin pas tout à fait comme les autres,
soucieux de rendre l’information sur la santé accessible à tous,
vous livre ses convictions.
Pourquoi avez-vous créé
« le Club Santé Débat » ?
Cela fait des années que j’avais envie de porter la bonne
parole en matière de santé directement au public.
Je voulais dépasser le cadre de la télé qui est toujours
un peu frustrant. On y voit beaucoup de caméras...
Les intervenants à domicile
sont les partenaires
des médecins
thème particulier, dans une ambiance très détendue.
Parce que finalement, je fais comme à la télé : tout est
dédramatisé par un discours sympathique. On se marre,
les gens se sentent à l’aise et ils n’hésitent pas à poser
des questions. Et à chaque fois, les experts sur scène
sont excellents et réactifs. On vit pendant deux heures
un moment assez unique de convivialité et d’éducation
à la santé accessible à tous.
mais pas de gens. Or pour moi, le contact avec le public
ou les patients est essentiel. L’idée était celle-ci : proposer
des conférences thématiques gratuites, dans différentes
villes de France, en mettant à la disposition du public des
experts régionaux auxquels ils n’ont pas souvent accès.
Et nous nous sommes lancés dans l’aventure.
En fait, on a été un peu dépassé par le succès de ces
conférences. Cela confirme qu’il y a un vrai besoin.
Les gens viennent pour apprendre des choses sur un
• 10 •
Pourquoi avoir proposé
à Adhap Services d’être partenaire ?
Notre choix de partenariat est d’abord éthique et doit
être en cohérence avec le message que nous désirons
faire passer. Si on veut avoir un discours crédible, on
s’associe nécessairement avec des structures ellesmêmes crédibles, qui nous ressemblent en quelque
sorte. C’est le cas d’Adhap Services. Et nous sommes très
sensibles aux métiers de l’aide à domicile. Ils répondent
à un besoin grandissant, sachant que de plus en plus de
personnes souhaitent rester chez elles quand elles ont
un handicap ou un problème de santé. Comme on les
comprend : on est mieux chez soi qu’à l’hôpital !
En plus, il est impossible de garder des patients, quel que
soit leur handicap, trop longtemps à l’hôpital pour des
raisons de coûts. La journée hospitalière coûte très cher,
et avec la pénurie d’infirmières, d’aides-soignantes et
de lits hospitaliers, cela devient compliqué. Il est évident
que l’on se dirige vers un avenir hospitalier mais à la
maison. Des organismes comme Adhap Services sont
indispensables et le seront, je pense, encore plus dans
les années à venir.
Si les thèmes sont à chaque fois différents (la mémoire,
le cerveau, le sport et la santé, le sommeil…), le déroulé
de la conférence est toujours le même : je suis sur scène
avec deux ou trois experts pendant une heure environ
pour développer le sujet, puis on répond aux questions
des spectateurs pendant l’heure qui suit.
Apparemment on a tapé juste, puisqu’à la 1re conférence,
organisée à Bordeaux, on a eu 500 personnes dans la
salle et 500 personnes qui n’ont pas pu entrer faute de
place ! À Nice, on avait une salle de 1 000 personnes,
250 n’ont pas pu entrer, à Saint-Étienne, 850 personnes
dans la salle et 500 dehors...
Dominique Lery et Michel Cymes
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avec Marina Carr
L’accès à l’information santé
doit être gratuit !
C’est essentiel. Il n’était pas question pour nous de faire
des conférences payantes, pas même un euro ! Certains,
en France, sont obligés de renoncer à des soins pour
des raisons financières, c’est insupportable. Des gens
ont des difficultés à payer leur médecin, leur mutuelle…
On n’allait pas en plus faire des conférences juste pour
les gens qui pouvaient payer !
Depuis le mois de
septembre, Michel
Cymes se déplace
dans plusieurs
villes de France
pour rendre
l’information santé
accessible à tous.
Maintenant, cela a beau être gratuit, ça a un coût !
D’où la nécessité des partenariats. Et je le rappelle à
chaque début de conférence : on vient vous apporter
une information gratuite, de qualité, en partenariat avec
la Mutuelle Générale et Adhap Services et en partenariat
avec les municipalités. Si vous voulez être crédible, dans
un discours de prévention, d’éducation à la santé et
tout faire pour que les gens se sentent mieux, il faut le
faire dans la gratuité. On ne va pas faire payer 10 euros
comme au cinéma ! L’information santé est gratuite à la
télé, ça doit être pareil pour les conférences.
En tant que médecin,
quel message avez-vous envie
de donner aux assistantes ?
Je pense que pendant longtemps, il y a eu un manque
de considération pour les métiers d’aide à domicile.
Aujourd’hui, je voudrais dire que toutes les personnes qui
viennent faire ces aides à domicile font partie intégrante
du système de santé en France. Ce sont les partenaires
des médecins. Et plus ça ira, plus ces aides à domicile
seront essentielles dans le réseau de santé et de soin en
France. Il faut des années pour que les choses avancent,
que les médecins prennent conscience d’un certain
nombre de choses. J’ai moi-même compris au fil des
ans, avec un peu d’expérience, que tous les réseaux
d’aide à domicile sont une alternative à l’hospitalisation et
font partie intégrante de tout notre système de santé. ■
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