Lyc´ee Thiers - MPSI-3
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Lycée Thiers INTÉGRALES DE WALLIS L’énoncé qui suit fait établir les principales propriétés de ces intégrales, ainsi que la célèbre formule de Stirling. On définit les “intégrales de Wallis” par : π/2 Z ∀n ∈ N, Wn = sinn (t) dt 0 1) Vérifier que l’on a aussi Wn = R π/2 0 cosn (t) dt. 2) Calculer W0 et W1 . 3) En intégrant Wn par parties convenablement, prouver la relation de récurrence : ∀n > 2, nWn = (n − 1) Wn−2 4) A l’aide de relation (1), calculer W2 ,W3 , W4 et W5 . 5) Montrer que : ∀p ∈ N, W2p = (2p)! π 2 22p (p!) 2 et établir une formule similaire pour W2p+1 . 6) Montrer que la suite (n Wn Wn−1 )n≥1 est constante. 7) Etablir la décroissance de la suite (Wn ) . En déduire que : lim n→+∞ Wn =1 Wn−1 8) Déduire de ce qui précède un équivalent simple de Wn lorsque n → ∞. 9) Montrer directement que : lim Wn = 0 n→∞ 10) On pose, pour tout n ≥ 1 : n! en nn+1/2 Montrer que la suite u converge vers une limite λ > 0. √ 11) Montrer, avec les questions 5°, 8° et 10°, que λ = 2π. Quel équivalent de n! en déduit-on ? un = (1) INTÉGRALES DE WALLIS 2 Solution proposée 1) Il suffit de poser : x= pour obtenir : 0 Z n Wn = − sin π/2 π −t 2 Z π/2 π − t dt = cosn (t) dt 2 0 2) On a : W0 = π et W1 = 1 2 3) On intègre par parties en posant : u = sinn−1 (t) v0 = sin (t) n−2 u0 = (n − 1) sin (t) cos (t) v = − cos (t) ce qui donne : Wn Z h iπ/2 n−1 = − sin (t) cos (t) + (n − 1) 0 π/2 Z = (n − 1) π/2 sinn−2 (t) cos2 (t) dt 0 h i sinn−2 (t) 1 − sin2 (t) dt 0 = (n − 1) (Wn−2 − Wn ) soit finalement : ∀n ≥ 2, n Wn = (n − 1) Wn−2 4) La relation de récurrence donne : π 1 W0 = 2 4 ; W3 = 2 2 W1 = 3 3 3 3π W2 = 4 16 ; W5 = 4 8 W3 = 5 15 W2 = W4 = 5) L’application répétée de la relation de récurrence donne : W2p = (2p − 1) (2p − 3) · · · 3 W0 2p (2p − 2) · · · 2 c’est-à-dire, sous forme plus compacte : W2p = (2p)! 2 22p+1 (p!) π (2) On voit de même que : W2p+1 = 2p (2p − 2) · · · 2 W1 (2p + 1) (2p − 1) · · · 3 soit : 2 W2p+1 = 22p (p!) (2p + 1)! 6) Si l’on pose xn = n Wn Wn−1 , alors la relation de récurrence précédente montre que : xn = (n − 1) Wn−2 Wn−1 = xn−1 (3) INTÉGRALES DE WALLIS 3 Autrement dit, la suite (xn )n>1 est constante. Comme x1 = W1 W0 = π2 , il vient : ∀n > 1, nWn Wn−1 = π 2 7) La décroissance de la suite (Wn )>0 résulte aussitôt de : Z π/2 Wn+1 − Wn = sinn (t) [sin (t) − 1] dt 6 0 0 Il s’ensuit que : Wn+1 6 Wn 6 Wn−1 d’où (puisque Wn−1 > 0) : Wn+1 Wn 6 61 Wn−1 Wn−1 qui s’écrit, compte tenu de la relation de récurrence : Wn n 6 61 n + 1 Wn−1 Par conséquent : lim n→+∞ Wn =1 Wn−1 8) On constate que : n Wn2 = (n Wn Wn−1 ) Wn π → Wn−1 2 Autrement dit (à connaître par cœur !) : r Wn ∼ π 2n (4) Remarque. L’égalité (3) et l’équivalent précédent donnent la “formule de Wallis” : 2 2 2 22 ( 2p) π 4 6 = lim ··· p→∞ 1 × 3 3 × 5 5 × 7 2 (2p − 1) (2p + 1) La convergence est lente (en 1p , d’après (4), puisqu’on a élevé au carré). A titre indicatif, pour p = 1000, on obtient environ 1, 5704 alors que π2 ' 1, 5707. INTÉGRALES DE WALLIS 4 π 9) Considérons a ∈ 0, ; alors, pour tout n ∈ N : 2 Z a Z π/2 π n n n −a 0 6 Wn = sin (t) dt + sin (t) dt 6 a sin (a) + 2 0 a π ε Etant donné ε > 0, on choisit a de telle sorte que − a < . Puis, un tel a étant fixé, comme 2 2 sin (a) ∈ ]0, 1[ , il existe N ∈ N tel que : ε ∀n ∈ N, n > N ⇒ a sinn (a) 6 2 Ainsi : n > N ⇒ 0 6 Wn 6 ε 10) Posons, pour tout n > 1 : √ 1 ( n + 1 ) ! en + 1 un + 1 nn n n n+ 2 yn = = e = √ n un n+1 (n + 1)n+1 n + 1 n! e puis : 1 1 zn = ln ( yn ) = 1 − n + ln 1 + = ϕ (n) 2 n où l’on a posé : 1 1 ∀t > 0, ϕ (t) = 1 − t + ln 1 + 2 t On cherche le signe de ϕ (t) , c’est-à-dire, celui de : 1 1 ψ (t) = − ln 1 + t t+ 1 2 On constate que ψ est dérivable sur ]0, +∞[ et que : ∀t > 0, ψ0 (t) = − 1 t+ 1 2 2 + 1 1 = >0 t (t + 1) 1 2 4t (t + 1) t + 2 donc ψ est croissante sur ]0, +∞[ et comme lim ψ (t) = 0,il vient : t→+∞ ∀t > 0, ψ (t) < 0 donc : ∀t > 0, ϕ (t) < 0 et finalement : ∀n ∈ N? , yn < 1 La suite u est ainsi décroissante. Etant minorée par 0, elle converge vers une limite λ ≥ 0. Mais, par cette méthode, la non-nullité de λ n’est pas assurée ! ! Tout ce qui précède peut être avantageusement remplacé par le calcul suivant : 1 1 ln (un+1 ) − ln (un ) = 1 − n + ln 1 + 2 n 1 1 1 1 1 = 1− n+ − 2 + 3 +o 3 2 n 2n 3n n 1 ∼ − 12n2 INTÉGRALES DE WALLIS Ainsi 1, la série X 5 (ln (un+1 ) − ln (un )) est convergente et donc la suite (ln (un ))n>1 aussi. En n>1 notant µ la limite de cette dernière, il vient : lim un = eµ > 0 n→+∞ Bref : n √ n n e et il ne reste plus qu’à calculer λ explicitement ... n! ∼ λ 11) A l’aide de l’égalité (2) et des équivalents (4) et (5), on voit que : !2p r p (2p)! π 2p π π ∼ 2p+1 λ ∼ W2p = 2p 2 4p e 2 22p+1 (p!) d’où l’on tire, après simplification : λ= (5) ! 1 e 2p 1 λ2 p p √ 2π Ceci donne finalement la “formule de Stirling” : n √ n n! ∼ 2πn e attribuée au mathématicien écossais James Stirling (1692 - 1770). 1. On utilise la règle des équivalents pour les séries à termes réels de signe constant APCR. Voir le DL 7, partie VI question 3°.