2009, l`année pour
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15/21 JAN 09 Hebdomadaire Province OJD : 5428 6 RUE JACQUES LAFFITTE 64106 BAYONNE CEDEX - 05 59 58 05 05 Surface approx. (cm²) : 1379 Page 1/4 IMMOBILIER > BAISSE DES PRIX ET DES CRÉDITS 2009, l'année pour Baptiste Zapirain D ans l'immobilier Basque aussi, l'heure est aux soldes. Après avoir atteint son sommet il y a un an, la courbe des prix du marché pique du nez depuis l'année dernière, et la tendance devrait se confirmer en 2009. Certaines agences nationales, comme Century 21, annoncent une chute moyenne de 6 à 10% sur l'ensemble de l'hexagone. La FNAIM a annonce 5 à 8%. Au pays Basque, le réseau d'agences ORPI se montre un peu moins optimiste, anticipant une contraction de 3 à 5%. « C'est une région qui reste très demandée », explique Didier Herbin, président du CIE Pays Basque d'ORPI depuis le 31 décembre dernier. Inutile d'espérer, selon le responsable de l'agence Achbé Immobilier de Bidart, le plongeon de 15 à 20% qui fait saliver dans certaines régions de France. Il faut dire qu'en terre Basque, la dépréciation est déjà bien avancée. Alors que Century 21 chiffre la baisse de l'immobilier à 1,6% dans toute la France pour 2008, ORPI a constaté l'an passé une dévaluation de 5 à 7% des prix au Pays Basque. « Nous avons connu une année 2008 de recadrage, précise Didier Herbin, président du CIE Pays Basque d'ORPI depuis le 31 décembre demier. « Ce n'est pas vraiment une baisse des prix, mais plutôt un replacement dans les valeurs réelles du marché. Même si certains vendeurs n'ont toujours pas compris et continuent de spéculer sur la valeur de leur bien ». Avec des acheteurs potentiels de mieux en mieux renseignés, ces biens ne trouvent plus preneur, d'où une régulation des tarifs. En 2008, selon les chiffres d'ORPI, le mètre carré s'est vendu à 3 884 euros pour les maisons, et 2 750 euros pour les appartements. Sur la Côte, les tarifs sont plutôt nivelles : un appartement à Biarritz a coûté autant qu'à Anglet par exemple (3 DOO euros/m2). « II faut dire qu'on ne parle là que des biens effectivement vendus », ajoute Didier Herbin. Autant dire que les vendeurs qui font excessivement jouer le standing de leur ville dans le prix de vente attendent encore une offre. Crédit : pas de frilosité Dans ce contexte de crise et de morosité ambiante, la première question qui vient à l'esprit est : où est l'arnaque ? Qui va profiter de cette baisse des prix ? Vu l'assèchement des liquidités des banques, il semblait acquis que ces dernières ne prêteraient qu'aux riches en 2009. Ce n'est pas ce qu'annoncent les acteurs locaux du marché. Sous couvert d'anonymat, le directeur d'une banque locale rappelle que « nous n'avons aucune restriction en matière de crédit, sauf en terme de crédit-relais, où nous sommes beaucoup plus vigilants ». Même son de cloche du côté d'ORPI, où Didier Herbin n'a constaté « aucun changement de comportement ces derniers mois ». ll remarque tout de même que « les banques ne laissent plus leurs clients s'endetter pour 40 ans », une durée de crédit qui s'est J'ai déjà constaté des chutes de 0,5 à 0,9 point dans les taux de banalisée dans les années 2000. « Cette politique du long terme sans apport a été un peu stoppée, à moins d'une perspective de carrière sûre, ce qui est rare par les temps qui courent ! » Autre phénomène constaté : il y a moins de crédits accordés parce qu'il y a tout simplement moins de demandes. « Les clients ont l'air plus au courant des réalités du marché, et s'autocensurent' lorsqu'ils sont un peu juste », analyse Laurent Desmas, directeur régional de l'agence de courtiers CAFPI (voir ci-contre). Des taux en baisse Le plan de relance gouvernemental est par ailleurs salué par ces acteurs de l'immobilier basque comme un bon moyen de stimuler le marché. A commencer par le doublement du prêt à taux zéro, effectif depuis aujourd'hui, économique pour les acheteurs et rassurant pour les banques (voir ci-dessous). Outre ce genre de mesure particulière, avantageuse pour ceux qui en remplissent les conditions d'obtention, Laurent Desmas 15/21 JAN 09 6 RUE JACQUES LAFFITTE 64106 BAYONNE CEDEX - 05 59 58 05 05 Hebdomadaire Province OJD : 5428 Surface approx. (cm²) : 1379 Page 2/4 voit une autre raison pour l'a- moins pas tout de suite. « La cheteur d'être optimiste en ce baisse des taux directeurs devrait début de l'année 2009 : il estime permettre de réduire le taux des créque la baisse des taux directeurs dits immobiliers, c'est vrai. Mais à initiée par les banques centrales côté de cela, la crise des liquidités devrait se répercuter rapidement •n'est pas encore terminée. Vu l'état sur les crédits. « J'ai déjà constaté de dégradation, on peut s'attendre à des chutes de 0,5 à 0,9 point, ce qui ce que les banques se renflouent », est énorme ». Didier Herbin explique notre directeur de d'ORPI confirme cette tendance : banque anonyme. « la BNP par exemple m'a annon- Les établissements financiers ne ce une baisse de ses taux en début devraient donc que partiellede semaine (NDLR : la semaine ment reporter cette baisse des dernière), pour une application taux directeurs sur les crédits immédiate ». immobiliers, et profiter de la marge pour se refaire une santé. Les banques se soignent « Mais je ne veux pas qu'on fasse Du côté des banques, le discours encore haro sur la profession », reste plus prudent. L'heure est enchaîne le directeur cle banque, encore au renflouement des qui tient à défendre l'honorabililiquidités. Il ne faut pas s'attend- té de sa profession. « II faut re à profiter tout de suite de cré- savoir que dans le domaine du crédits au ras des pâquerettes, du dit immobilier, on travaille sur des te prét à faux zéro vise à doper les achats de biens immobiliers marges négatives, car c'est un secteur hyperconcurrentiel. Aujourd'hui, il nous faut réduire ces marges. Mais je ne connais pas beaucoup de branches qui travaillent à perte sur des domaines aussi importants ». Les acteurs du marché chantent donc à qui veut les entendre des raisons d'espérer. Mais il y a une chose que personne ne maitrise totalement, c'est l'envie d'acheter. Le directeur de banque rappelle que « on a constaté une baisse de volume des transactions dès le premier trimestre 2008 ». Pour Laurent Desmas, cette dynamique dépend d'une situation plus globale. « L'actualité sociale n'est pas terrible ces derniers temps, alors le moral des ménages n'y est pas ». ^ I LSPB/Baptiste Zapirain/ 15/21 JAN 09 Hebdomadaire Province OJD : 5428 6 RUE JACQUES LAFFITTE 64106 BAYONNE CEDEX - 05 59 58 05 05 Surface approx. (cm²) : 1379 Page 3/4 CRÉDIT i LSPB/Baptiste Zapirairv Laurent Desmas, directeur régional de la CAFPI, constate que les banques ne prêtent pas moins qu'avant. Courtier : les banques lui disent oui On l'entend partout : pour se faire prêter de l'argent, il faut oublier les banques. Les professionnels du marché ont beau affirmer qu'il n'y a « aucune consigne particulière », les particuliers ont néanmoins l'impression de ne plus pouvoir obtenir de crédits à des conditions acceptables. C'est la crise Quoique... Pour contourner la prétendue frilosité des banques, ou éviter une négociation parfois intimidante, il y a toujours la possibilité de passer par un courrier. Son rôle est de négocier - et d'obtenir- le meilleur crédit possible auprès des différents établissements bancaires, à la place du particulier. Et autant dire que le rapport de force change de camp. Didier Herbm, d'ORPI Pays Basque, constate que certaines banques tentent régulièrement d'abuser de leur position. « Lorsqu'un particulier va voir sa banque, elle peut lui proposer d'emblée le taux le plus élevé, et négocier à partir de là. Maîs quand ce particulier va voir un courtier et annonce ses taux, elle s'aligne... » Pour les banques, un courtier est source de nombreux clients : le jeu du commerce les oblige donc à accorder des crédits intéressants, sous peine de voir le courtier aller négocier ailleurs. Aussi lorsqu'on demande à Laurent Desmas, directeur régio- nal de la CAFPI (principale agence de courtiers en France), si les banques prêtent moins, ll n'est guère étonnant de l'entendre repeindre : « absolument pas » II poursuit : « Dans mon travail, je n'ai constaté aucun changement fondamental ces derniers mois Les patrons régionaux des banques m'ont tous dit 'Laurent, il finit que tu saches que nous n'avons reçu aucune directive des directions nationales pour restreindre le crédit'. Et ils n'ont pas l'intention de changer leur fusil d'épaule ». L'agence de courrier de Biarritz déclare même un taux de concrétisation de ses dossiers plus élevé. « 90% des dossiers sont acceptés, et 70% d'entre eux se concrétisent, pour des prêts qui durent en moyenne 218 mois. Sachant que nous opérons un suivi intégral du dossier, nous ne nous contentons pas ae mettre en relation banque et acheteur. Lorsqu'un dossier est négocié, il est accepté, f Si les banques accordent la majorité des crédits négociés par l'agence de Laurent Desmas, la CAFPI relève en revanche un nombre moins important de dossiers à traiter. « La volumétrie diminue, c'est clair. Les clients ont l'air plus au courant des réalités du marché, et s'auto-censurent' lorsqu'ils sont un peu justes. Et au final, les dossiers refusés aujourd'hui sont ceux qui étaient refusés hier, rien n'a change ». 15/21 JAN 09 Hebdomadaire Province OJD : 5428 6 RUE JACQUES LAFFITTE 64106 BAYONNE CEDEX - 05 59 58 05 05 Surface approx. (cm²) : 1379 Page 4/4 / LSPB/Baptiste Zapirain- En tant que principale agence de courtiers, grosse fournisseuse de clients, la CAFPI renverse le rapport de fçrce dans la négociation avec les banques