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Impulsion
Le magazine
d’information du Pôle de Compétitivité
Aquimer
Le développement
durable
au cœur de la stratégie
d’AQUIMER
N°7 / Décembre 2012
édito
Journée d'information sur la fraîcheur
des produits aquatiques
A
QUIMER a organisé, avec l'ANSES, la Plate-Forme d'Innovation Nouvelles Vagues et
l'Université du Littoral Côte d'Opale, le 27 novembre 2012 à la Communauté d'Agglomération du Boulonnais, une journée d'information sur le thème “poisson frais, poisson
décongelé, outils et méthodes pour évaluer et préserver sa fraîcheur”.
événements
Jean-Baptiste
Delpierre
JOURNÉE D’ÉTUDE AQUIMER
Président du Pôle AQUIMER
Labellisé en 2005, le Pôle AQUIMER, seul Pôle de Compétitivité
dédié aux produits aquatiques et à
leur valorisation, est fier aujourd'hui de figurer au rang des
“Pôles nationaux performants”. Fort
de 109 membres actifs, dont 68
entreprises, 22 centres de compétences, 13 organisations professionnelles et 6 institutions, il a noué
des partenariats avec 143 laboratoires, centres techniques et organismes de formation. Les projets se
multiplient : 90 sont déjà labellisés,
dont 60 financés à hauteur de 92,7
millions d'euros.
Autre excellente nouvelle : la PlateForme d'Innovation Nouvelles
Vagues, sélectionnée par le Gouvernement, est sur les rails. A une
époque où la demande des produits
aquatiques progresse de 2 à 3 %
par an et où l'accès à la ressource
est de plus en plus aléatoire, nous
devons miser, dans un souci de développement durable, sur la valorisation à 100 % des espèces pêchées
et sur une aquaculture de qualité.
2
i
A cette occasion, les résultats de plusieurs
projets de recherche labellisés par le Pôle
ainsi que différentes innovations technologiques ont été présentés. Ont participé à cette
journée d'études quelques 50 responsables
(professionnels de la filière des produits aquatiques et chercheurs) et 18 intervenants venus
de toute la France. Les travaux ont permis de
faire le point sur de nombreuses questions
que se pose la profession :
l Quelles nouveautés et perspectives dans les
méthodes d’évaluation de la fraîcheur ?
Conditionner et transporter
les produits aquatiques
autrement ?
Quels traitements permettent de mieux préserver la fraîcheur du poisson ?
l Peut-on vérifier qu’un poisson n’a pas été
congelé ?
l Peut-on détecter une double congélation ?
l
Au-delà, le consommateur est aussi intéressé
par l'évolution des réglementations et des méthodes d'évaluation. Il souhaite de plus en
plus connaître l'origine et la traçabilité de ce
qu'il met dans son assiette, tout en s'assurant
de la fraîcheur et de la qualité du produit. l
Un siège moderne pour AQUIMER
S
eul Pôle de Compétitivité représentant le secteur aval de la pêche en France, AQUIMER vient
de se voir offrir de nouveaux locaux, inaugurés le 17 novembre 2012 par le Ministre des
Transports, de la Mer et de la Pêche Frédéric Cuvillier, au cœur du quartier halieutique de
Boulogne-sur-Mer. D’un montant de 850 000 €HT, l’investissement est financé par la
Communauté d’Agglomération du Boulonnais (avec une aide de 20 % du Département) qui
loue le bâtiment (450 m²) au Pôle. Celui-ci abrite une équipe de cinq ingénieurs qui
impulse une coopération entre les 68 entreprises directement adhérentes, les 143
partenaires scientifiques et les pouvoirs publics impliqués dans les
programmes de recherche, dans une optique de développement durable
des produits aquatiques. Pour le Ministre, “la recherche
d’aujourd’hui est l’activité de demain”. l
A
près une journée
d’échanges en 2010 sur
le thème “Réfléchir ensemble
aux produits aquatiques de demain”, et une autre en octobre 2011 “Réduire la teneur
en sel dans les produits aquatiques… en préservant la
qualité du produit”, le Pôle AQUIMER poursuit son cycle
de journées collaboratives réunissant chefs d’entreprises, chercheurs et institutionnels. Le 18 octobre 2012
à Paris La Villette, le thème portait sur un sujet qui
concerne toute la filière : “Conditionner et transporter
les produits aquatiques autrement ?” l
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3
événements
formation
Zoom sur...
Un travail partagé avec les autres Pôles
■ Les Pôles de Compétitivité AQUIMER et Nutrition Santé Longévité (NSL) ont organisé le 14
septembre 2012 à Boulogne-sur-Mer, un atelier sur le thème : “Quelles perspectives d'innovations pour un contrôle qualité plus rapide ?” A l'issue de cet atelier, les Présidents d'AQUIMER
et de Nutrition Santé Longévité ont signé une convention de partenariat afin de formaliser les
relations étroites entre les deux Pôles.
Le Pôle AQUIMER a activé, depuis octobre 2012, un groupe de travail “Formation” spécifique
à l’accompagnement des projets labellisés par le Pôle. L’objectif de la démarche est d’identifier des besoins en nouvelles compétences et les évolutions en cours ou à venir des métiers en lien avec les projets de R&D.
Vincent Coatanéa,
Directeur du Centre de Formation
des Produits de la Mer
et de la Terre (CFPMT)
■ OPEN FOOD SYSTEM, sélectionné suite à
l’appel à projets PSPC (Programmes Structurants
des Pôles de Compétitivité) du Programme
d’Investissement d’Avenir, est un grand projet
structurant pour les filières agroalimentaire et
numérique qui réunit 26 partenaires publics
et privés sur 5 Pôles de Compétitivité, dont
AQUIMER, et mobilise 21,5 M d’€ de R&D. Il
répond à deux enjeux technologiques : NosRecettes étudie la mise à disposition du grand
public de solutions numériques dédiées pour
la cuisine et l’alimentation au quotidien, tandis qu’Opticook met au point deux prototypes
de fours intelligents, l’un destiné aux professionnels, l’autre au grand public, permettant
de conserver les qualités organoleptiques et
nutritionnelles des aliments cuits.
Sous la coordination de la Confédération des
Industries de Traitement des Produits des
Pêches Maritimes et de l’aquaculture
(CITPPM), il rassemble deux partenaires privés
(Plate-Forme d’Innovation Nouvelles Vagues et
Phylogène), deux universités (Université du Littoral Côte d’Opale et Université d’Artois) et un
centre de recherche (Ifremer Nantes) qui se
mobilisent pour développer des méthodes
analytiques fiables, quantitatives, rapides et
peu onéreuses, facilitant l’identification des
espèces de thon dans les conserves. L’objectif
est de lutter contre la fraude (estimée à entre
1 et 8 M d’€ par an) et de limiter le risque de
confusion entre des espèces parfois difficiles
à distinguer au moment du tri. Le thon est à
la fois l’un des poissons les plus pêchés au
monde (6 millions de tonnes par an) et le produit de la mer le plus consommé sous forme
appertisée en France : 112 000 tonnes en
2010, soit 50 % des volumes d’achat de produits aquatiques en conserve. l
■ IDTHON, projet de recherche labellisé par
les Pôles AQUIMER et Qualimediterrannée, et
doté d’un budget d’1,13 M€ sur 3 ans, a reçu
le soutien du Fonds Unique Interministériel,
dans le cadre de son 14ème appel à projets.
Le CNRS en visite
Guyane
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70 000 heures de formation par an dans ses
locaux ou dans ceux des sociétés clientes.
L’an dernier, son équipe de vingt formateurs
a formé 1400 personnes, dont 1280 salariés en formation continue et 80 demandeurs d'emploi, ainsi que 45 apprentis en
formation initiale (CAP de mareyage et de
vente alimentation option poissonnerie). l
Evolution du nombre de projets labellisés par le Pôle AQUIMER
ans le cadre du contrat de collaboration
signé avec Guyane TechnoPôle, AQUIMER s'est rendu en Guyane mi-octobre.
Durant trois jours, des visites chez les professionnels ont été organisées. A l'occasion d'une matinée d'échanges dans le cadre de la mise en
œuvre d'une mission d'appui technique à la filière pêche, ont été présentés par le cabinet Alvi
Management les attentes et les besoins des
transformateurs guyanais. L'objectif, à terme, est
de monter des projets collectifs entre partenaires
français et guyanais. l
100
9900
90
80
80
80
• 90 projets labellisés
70
62
62
60
4
39
39
40
29
29
30
20
• Budget global de
165,2 Millions d’euros
477
50
60 ont démarré
pour un total de 92,7 M€
18
18
10
0
2006
4
Le CFPMT
est membre du Pôle
depuis sa création.
Leader français sur son marché, le CFPMT
(association loi 1901) était, avant de s'étendre
aux produits de la terre, un organisme de formation dédié à la filière de la mer, de la
pêche jusqu'à l'assiette du consommateur.
Ses clients sont les armateurs, les mareyeurs,
les transformateurs, les grossistes, les poissonniers, les auditeurs qualité, les employés
des rayons marée des grandes et moyennes
surfaces, les restaurateurs. Nous n'avons pas
de programme standard, nous répondons à
chaque besoin exprimé par notre clientèle.
Présidé par l'ancien mareyeur-écoreur JeanPierre Pollet, le Centre de formation dispense
Photo : C. Astruc
rançoise Paillous, Déléguée Régionale du
CNRS Nord-Pas-de-Calais-Picardie, accompagnée de Cathy Buquet-Charlier,
Déléguée Régionale à la Recherche et à la Technologie, est venue le 6 juillet 2012 rendre visite
au Pôle AQUIMER et à ses partenaires scientifiques et techniques. Actionnaire de la PlateForme d’Innovation Nouvelles Vagues, le CNRS
est membre du Pôle. Ses laboratoires (dont le
LOG – Laboratoire d’Océanologie et de Géosciences à Wimereux, UMR CNRS – ULCO – Université Lille 1, partenaire de six projets labellisés)
sont impliqués dans douze programmes de recherche labellisés par le Pôle. l
C
réé à Boulogne-sur-Mer en 1968, le
Centre de Formation aux Produits de
la Mer Marcel Baey a élargi son offre
de formations en 2012 et étendu son offre
de services à d'autres métiers du secteur
agro-alimentaire, tels que la boucherie ou les
fruits et légumes. Cette mutation s’est accompagnée d'un changement de nom : le
CFPMB devient le Centre de Formation aux
Produits de la Mer et de la Terre.
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2007
2008
2009
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2010
2011
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2012
Projets labellisés dans l’année
5
international
Les adhérents en 2012
ASIE
ESPAG NE
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L
es Pôles de Compétitivité AQUIMER, Vitagora, et Valorial ont signé, le 23 mars 2012
à Paris, un accord de partenariat avec la
Fondation Noastec de Hokkaido. Reconnue d'utilité publique par le gouvernement japonais, cette
fondation est le relais de différents “clusters” de
cette région septentrionale du Japon. La signature
de cette charte devrait ainsi renforcer des partenariats déjà bien engagés entre pôles français et
clusters japonais.
Le pôle AQUIMER s'est rendu, avec Boulogne Développement Côte d’Opale et
CCI International, à Barcelone pour la
première édition du Seafood Barcelona qui se
tenait du 15 au 17 octobre 2012. L'événement
a rassemblé 134 exposants et des visiteurs de
plus de 90 pays. Rendez-vous est déjà pris pour la
deuxième édition : du 22 au 24 octobre 2013. l
Entreprises, Organisations de producteurs
Agriopale Services
Alvi Management
l Aquanord
l Arbor Technologies
l Athéna Surgelés
l Auchan
l Bretagne Saumon
l Capénergie
l Capitaine Houat
l Cofrepeche
l Cogumer
l Comptoirs Océaniques
l Continentale Nutrition
l CME
l Copalis
l Copeport marée O.P.B.N
l Correardb Consulting
l Corrue-Deseille
l Davigel
l Delpierre / Delabli
l Delpierre Mer et Tradition
l Demarne
l Direct Océan
R USSI E
De même, le Pôle AQUIMER et plusieurs de ses
membres se sont rendus en Corée et au Japon du
9 au 15 juin 2012. Rencontres de clusters, visites
de centres de recherche et rendez-vous personnalisés ont permis à chacun des dix-sept participants de déceler des coopérations potentielles en
matière de Recherche et Développement. l
P
our donner suite à
une volonté mutuelle
de renforcement des
relations de partenariat et afin
de développer la collaboration dans le domaine de la recherche, la gestion et la
valorisation des ressources aquatiques, l'Institut
de recherche russe FGUP “VNIRO” et AQUIMER se
sont accordés sur la nécessité de signer
un protocole de coopération. FGUP “VNIRO”
fondé en 1993, est l'institut de référence en Russie
concernant le monde de l'aquaculture et de la
filière halieutique. Il développe et coordonne les
recherches dans le but de garantir de façon durable l'utilisation des ressources biologiques
aquatiques. L'accord signé à Moscou entre FGUP
“VNIRO” et AQUIMER a pour but le développement
de nouveaux projets de recherches, d'innovations
scientifiques et la conclusion de partenariats entre
les producteurs, les instituts de recherche scientifiques et les centres techniques.
MA ROC
A
QUIMER a signé un accord de partenariat
avec le Pôle de Compétitivité d’Agadir pour
la pêche et l’industrie de transformation
des produits de la mer. Objectif : coordonner des
actions et établir des relations de travail régulières
et structurées afin d’établir une coopération dans
les différents domaines de la compétitivité des
entreprises opérant dans le secteur de la pêche
et de la transformation des produits aquatiques,
notamment ceux qui touchent l’ingénierie des
pêches, les technologies marines, la valorisation
des ressources halieutiques et la préservation du
milieu marin. l
NOR VÈGE
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IFREMER
INRA
l INRIA
l Institut Pasteur de Lille
l ISA
l ISARA Lyon
l Lycée Agricole de Coulogne
l Lycée Professionnel Maritime
Boulogne/Mer - Le Portel
Nausicaa
Plate-forme d’Innovation
“Nouvelles Vagues”·
l Pôle Agroalimentaire Régional
Martinique
l U.L.C.O.
l Université Lille 1 ST
l
l
l
l
l
l
Comité Régional de la
Conchyliculture Normandie Mer du Nord
l Comité Régional des Pêches
Maritimes et des Elevages
Marins NPDC/Picardie
l Confédération des Industries
de Traitement des Produits
des Pêches Maritimes
l ECOPSE
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Syndicats et fédérations professionnelles et Personnalités
e Pôle a accueilli deux chercheurs de
l’Institut Technologique Danois du 11 au
13 avril 2012. Suite aux échanges et
rencontres avec les acteurs du Pôle, plusieurs
sujets de partenariat ont été identifiés, notamment l’aquaculture en circuits fermés. Une mission sur ce thème a été organisée du 19 au 21
novembre 2012 . Elle a permis aux 12 participants français de réaliser un état des lieux sur
les technologies développées au Danemark. l
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l
ADRIA Normandie
ADRIANOR
l ANSES
l CEVA
l CFPM
l CIRAD
l Conegan Labo Conseil
l CNRS
l ICAM
DA NEMAR K
6
Océan Projects
Osyrys Conseil
l Ouest Production
l Primel Gastronomie
l Pêcheurs de la Manche
et de l’Atlantique
l Procidys
l Régal Marée
l Roquette Frères
l Seanov
l Slipper Limpet Processing
l SLQI
l Socarenam
l Stolz
l Tracers Technology
l Truite Service
l Unima Frais
l Unipêche
l VAB-Nutrition
l Van Hees
l Véolia Eau
l Viviers de France
l Ynsect
l
l
Laboratoires d’étude et de recherche,
Centres techniques et Organismes de formation
Un autre accord de coopération a été signé à
Moscou entre FGBU “NII de la Nutrition RAMN”,
institut de référence en Russie concernant la nutrition et l'alimentation, et les Pôles de compétitivité
VITAGORA et AQUIMER. Il vise le développement de
la fabrication de produits alimentaires spécifiques,
de produits issus de l'aquaculture et de la pêche,
d'aliments pour les enfants. l
QUIMER et plusieurs de ses membres ont
participé à la 7ème conférence annuelle
NASF (North Atlantic Seafood Forum), qui
s’est tenue à Oslo du 6 au 8 mars 2012. Au programme de cette mission organisée par CCI International avec le soutien financier du Conseil
Régional Nord-Pas-de-Calais : présentations d’innovations en pêche et aquaculture, point sur la réforme de la Politique Commune des Pêches,
interventions de grands groupes du secteur, données sur les marchés…Des contacts profitables ont
été noués notamment avec le SINTEF et NOFIMA. l
Ecloserie Marine de Gravelines
Eskimo
l Euronor
l Ferme Marine de Douhet
l Findus France
l Fishcut Leroy
l Frais Embal
l FROM Nord
l Gelmer
l Genoscreen
l Godtech
l Groupe Flo
l Himber Technologies
l Ivamer
l Jacques Maës
l Marine Harvest Boulogne
l MerAlliance
l Metrovision
l Mondial Navys
l Neptune Gastronomie
l Norfrigo
l Norway Seafoods Boulogne
l Océan Délices
l
HALIOMER
INNOCEA
l Normandie Fraîcheur Mer
l Syndicat des Pisciculteurs
Salmoniculteurs du Nord
l Syndicat des Sélectionneurs
Avicoles et Aquacoles Français
l Syndicat Général des
Mareyeurs
l
l
Syndicat Mixte Port de Pêche
de Chef de Baie - La Rochelle
l Syndicat National des Saleurs-Saurisseurs de Poissons
l Syndicat National du Commerce Extérieur des produits
congelés et surgelés
l
Institutions et collectivités
Boulogne-Développement Côte d’Opale
Chambre de Commerce et d’Industrie Côte d’Opale (CCICO)
l Communauté d’Agglomération du Boulonnais
l Conseil Régional Nord/Pas de Calais
l Ville de Boulogne-sur-Mer
l Ville de Gravelines
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FISHavniR :
un diagnostic avant
la mise en place
du plan d’actions
L
Dossier
Développement
Durable
a filière des produits de la mer, avec
son Pôle AQUIMER, s’est engagée aux
côtés de trois autres filières régionales
(le textile, la mécanique, et l’emballage) dans
la plate-forme pour l’analyse du cycle de vie
(avniR) financée par le Conseil Régional NordPas-de-Calais et l’ADEME. Ses modes de production et de consommation se traduisent
en effet par une exploitation importante et
croissante des ressources naturelles, ce qui
affecte à la fois le climat, la diversité biologique, les équilibres naturels, voire la stabilité
des sociétés humaines. Face à ce constat, il
paraît indispensable de déployer une action
d’intérêt collectif pour orienter les modes de
production et de consommation vers une
économie plus durable limitant les impacts
sur l’environnement.
“Valoriser 100% du produit issu de
la pêche afin de répondre à la demande
des consommateurs tout en préservant
les ressources halieutiques” est un objectif
devenu indispensable, pour le respect de
la planète “mer” bien sûr, mais aussi
pour les pêcheurs eux-mêmes.
C’est pourquoi, avec ma collègue
Delphine Batho, Ministre de l’Ecologie
et du Développement durable, je salue
le Pôle de Compétitivité AQUIMER
qui a fait de cette thématique l’un
des trois axes principaux de sa feuille
de route stratégique.
Une étude stratégique, intitulée FISHavniR, a
donc été confiée par AQUIMER aux cabinets
Cycleco et Viedoc Consulting afin d’évaluer la
maturité du secteur et dresser un état de l’art
des pratiques de l’analyse cycle de vie (ACV)
et de l’éco-conception appliquées au secteur
des produits aquatiques.
I
l s’agit de maximiser les ressources disponibles et d’en créer de nouvelles dans une
perspective de développement durable : en
valorisant les 50 % qui ne le sont pas encore
et en traitant la problématique des rejets, en
diversifiant l’exploitation des ressources sauvages - en nous tournant vers des espèces
non traditionnelles ayant un fort potentiel de
valorisation - mais aussi en renforçant une
industrie aquacole française ayant un faible
impact sur l’environnement. C’est pourquoi je
me réjouis que la Plate-Forme d’Innovation
Nouvelles Vagues, dont la construction va débuter en 2013 au port de Boulogne-sur-Mer,
investisse dans une station pilote aquacole
polyvalente (eau de mer, eau douce), en partenariat avec les chercheurs et les professionnels de la filière.
“
Les modes de production et de consommation
se traduisent par une exploitation importante
et croissante des ressources naturelles. Ils affectent
le climat, la diversité biologique, les équilibres naturels,
voire la stabilité des sociétés humaines. L’enjeu global
est alors d’orienter ces modes vers une économie plus
durable, qui limite ses impacts sur l’environnement
tout en améliorant sa compétitivité, la qualité de la vie,
ainsi que les conditions sociales de production.
La filière des produits aquatiques s’inscrit dans
cette direction et le Pôle qui lui est dédié,
AQUIMER, l’accompagne.
Outil pour défendre cette exploitation raisonnée des ressources pérennes de la mer et la
valorisation des produits et co-produits de la
pêche et de l’aquaculture, AQUIMER compte
aujourd’hui parmi les 55 pôles français jugés
très performants ou performants. Seul en
France à travailler sur les produits aquatiques,
il a un rôle essentiel à jouer dans l’économie
de la mer et dans le développement durable,
au niveau national. l
“
Frédéric Cuvillier
Ministre délégué aux Transports, à la Mer et à la Pêche
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Le 25 septembre 2012, AQUIMER en a présenté
les résultats : le recensement des actions déjà
menées, la compréhension des besoins des
acteurs et l’identification des freins à la mise en
place de la démarche. A partir de ce premier
constat, un plan d’actions a été élaboré afin
de sensibiliser, mobiliser et accompagner les
entreprises ainsi que les acteurs de la recherche
et de la formation. L’objectif opérationnel est
de leur proposer des pistes d’actions qui leur
permettront d’agir sur les leviers favorables à
la mise en place d’une démarche d’éco-conception
et d’ACV de leurs produits/services. l
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Une approche
multi-étapes
Une approche
multi-critères
Une approche
multi-composantes
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9
témoignage
Eric Bernard,
Responsable Qualité et Développement de R&O Seafood Gastronomy
A
la fois mareyeur, transformateur et grossiste distributeur, PRF (groupe R&O Seafood
Gastronomy) est présent à Boulogne-sur-Mer, Rungis et aux Sables d’Olonne. Avec sa
filiale Oso, R&O est aussi un acteur majeur de la crevette bio de Madagascar.
Avec FishAvnir, vous avez entrepris une
démarche d’analyse cycle de vie.
Où en êtes-vous ?
Et pour l’éco-conception ?
Eric Bernard. Il faut savoir que le gros du pic
de gaz à effet de serre induit par la filière provient de la production : que ce soit la pêche
ou l’élevage. Nettement moins pour la transformation et la distribution. Or, nous manquons souvent d’informations sur la partie
amont pour mener une analyse pertinente. Ce
n’est donc pas une entreprise qui peut seule
résoudre cette problématique. C’est par contre
plus facile dans une filière intégrée.
Justement, pour les crevettes, vous êtes
producteur. Cela vous a-t-il permis de
lancer une opération pilote ?
E.B. Nous avons effectivement réalisé ce type
d’études pour les gambas de Madagascar qui
sont certifiées AB (agriculture biologique) et
nous travaillons sur des pistes d’amélioration.
Ainsi, nous sommes prêts, en fonction des dispositions précises qui déboucheront des recommandations du Grenelle de l’Environnement, pour l’étiquetage écologique. Un modèle que nous pourrons désormais dupliquer.
Déjà, nous envisageons une démarche similaire pour les bars et daurades bio d’Oso.
E.B. Ce domaine est davantage maîtrisable par
les acteurs français. La filière doit réfléchir, avec
l’aide d’AQUIMER, et se remettre en question
sur certaines pratiques. Ceci dit, l’emballage
idéal pour la marée fraîche est difficile à trouver.
Il doit être à la fois isotherme, léger, recyclable,
pliable ou encastrable et bon marché. Comme
nous l’avons constaté, à Lille en 2011, lors
d’une journée organisée à ce sujet par les
Pôles AQUIMER et Maud (Matériaux et Applications pour une Utilisation Durable), le polystyrène est encore le matériau privilégié neuf fois
sur dix. Le problème est complexe, mais je crois
qu’il existe plusieurs solutions différentes qu’il
faudra affiner en fonction du volume à livrer
et de la proximité du client. En novembre 2012,
nous avons mis en œuvre des outils intéressants (emballages en polypropylène ou en polyéthylène) pour approvisionner nos marchés d’Ile
de France. In fine, la solution devra être économiquement viable pour notre client.
Qui dit développement durable dit aussi préserver les ressources halieutiques, sans les
mettre en danger. C’est ce qui motive notre
engagement en faveur des labels AB et MSC.
Leur médiatisation crée une émulsion, une
sensibilisation des consommateurs et donc
de nos acheteurs. Economie et écologie sont
bien compatibles. l
Concrètement, quels sont les outils
déployés, les actions entreprises ?
E.M. Nous avons été le pilote en 2008 d’une
analyse cycle de vie sur l’ensemble de la filière.
Notre bilan carbone nous a orienté dans deux
axes d’actions complémentaires : la réduction
des énergies et la compensation carbone.
Ainsi nous reboisons la mangrove dans laquelle est implantée notre ferme : 920 000
pieds de palétuviers (soit 92 ha), 460 000
pieds d’essences locales (anacardiers, acacias,
filaos, tecks…). Dans un avenir proche, nous
avons l’ambition de produire la première crevette neutre en carbone (notre compensation
est déjà supérieure à 80 %).
Nous avons par ailleurs noué un partenariat
avec l’ONG WWF et mis en œuvre de plans de
préservation de la biodiversité qui permettent
le suivi de la faune et de la flore.
Vous êtes également engagés dans le
développement communautaire.
E.M. A Madagascar, nous avons investi dans
des dispensaires, des écoles, des adductions
d’eau, de l’électrification rurale et même, avec
le soutien financier des clients d’un grand distributeur français, dans un lycée de brousse à
Besakoa, village historique auprès d’un site
d’aquaculture. l
Un projet pour recycler les saumures
Le traitement ou le rejet d’eaux saumurées pose
généralement un problème aux entreprises de
salaisons. Cette problématique n’a jamais vraiment
reçu de solutions et reste d’actualité. L’élimination
des chlorures n’étant pas envisageable en raison
d’un coût très élevé, le traitement de la matière
organique représente la seule opportunité d’intervention. Au-delà de la diminution du taux de
matière organique avant rejet, l’objectif est de
pouvoir réutiliser la saumure et économiser
ainsi de l’eau et du sel. Avec AQUIMER et ADRIA
Normandie, les saleurs saurisseurs ont souhaité
faire le point sur les évolutions intervenues depuis
une étude menée en 2003 dans le cadre d’un appel
à projets de France AgriMer (Ofimer à l’époque),
et réfléchir aux solutions potentielles.
témoignage
témoignage
10
Elodie Minard,
Aymeric Chrzan,
Directrice Qualité et Développement Durable d’Unima (Madacasgar)
Secrétaire Général du Syndicat National des Saleurs-Saurisseurs de Poissons
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réé en 1965, Unima est devenu le leader mondial de la crevette de Madagascar (4 000
tonnes par an). Epris de recherche et d’innovation, entre pays du Sud et pays du Nord,
le Groupe souhaite véhiculer une certaine éthique.
Le développement durable, pour vous,
est déjà une longue histoire.
Peut-on parler d’une stratégie d’intégration
verticale ?
E.M. Nous avons quarante ans d’expérience.
Le développement durable est ancré dans nos
gènes. Depuis ses débuts, Unima n’a eu de
cesse d’inventer et de promouvoir des écomodèles de pêche responsable et d’aquaculture douce, à travers lesquels la qualité
s’affirme dans l’origine du produit, sa saveur,
ses techniques de production respectueuses
des environnements écologiques et humains.
Avec le Pôle Aquimer, auquel nous avons tout
de suite adhéré, on poursuit naturellement
cette démarche.
E.M. Effectivement. Depuis le trait de pêche ou
la domestication des géniteurs d’aquaculture,
jusqu’à la distribution des clients finaux, nous
traduisons nos convictions dans nos actions.
Notre unité de cuisson à Boulogne-sur-Mer, par
exemple, est implantée sur un parc paysager
environnemental, le premier en Europe à avoir
été classé ISO 14 001.Tout cela a valu à notre
crevette d’élevage le Label Rouge. On travaille
de manière transversale sur tous les piliers du
développement durable. Pour préserver les ressources, la biodiversité, mais aussi pour le
bien-être des populations locales.
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n
n groupe de travail a été constitué en
février 2010 avec les responsables de
plusieurs entreprises de Boulogne-surMer et de Fécamp pour mettre au point un
traitement spécifique de leurs saumures. Nos
objectifs sont à la fois économiques - limiter les
coûts de production - et
environnementaux - limiter
les rejets tant en eau qu’en
sel. Les premiers travaux
ont permis de cibler trois
technologies intéressantes
à étudier. Des progrès ont
été effectués en ce qui
concerne la filtration, une
technique connue mais qui
ne pouvait pas être utilisée
en raison de son coût. Des
prototypes permettent de la
tester et de la comparer à
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deux autres méthodes plus récentes : l’acidification suivie d’une filtration, et la microfiltration tangentielle.
Le dossier avance. L'objectif est d'obtenir un résultat opérationnel. Si tel est le cas,
après le bouclage du dossier technique que nous espérons au premier semestre 2013, il restera
quelques contraintes : la validation
par les autorités compétentes pour
que le projet soit conforme au niveau sanitaire, mais aussi l’encombrement de l’installation car les
entreprises ont rarement de l’espace
disponible. En outre, le traitement ne
devra pas engendrer de coûts trop
élevés, tant en investissement qu’en
fonctionnement, et être facile d’utilisation et d’entretien”. l
r
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A
Comment travaillez-vous
à une meilleure valorisation des déchets ?
Dans deux directions. En favorisant une valorisation
énergétique, la méthanisation
pour la production de biogaz,
si possible sur le site même
qui génère les déchets, car les
usines agro-alimentaires ou de
gros besoins en vapeur. Mais
aussi en valorisant la matière.
Dans une première phase, nous
avons dressé un inventaire des
molécules d’intérêt recherchées par
le marché et qui sont présentes dans
les déchets agro-industriels. Dans une
seconde, il nous faut trouver les méthodes d’extraction et de purification de
ces composés potentiellement à haute valeur ajoutée.
B
C
D
Le Bilan
E
carbone
au cœur du
F
développement
G
durable
Et pour une éco-compatiblité des produits
et procédés ?
Dans l’esprit du Grenelle 2, on cherche à évaluer et à réduire les impacts environnementaux.
En plus du prix et des qualités nutritionnelles
d’un produit, son poids environnemental intéresse désormais le consommateur. Même si
l’affichage environnemental sur les produits de
grande consommation n’est pas encore obligatoire. Le Bilan carbone® procure une photographie des émissions de gaz à effet de serre de
l’activité agro-industrielle, l’analyse de cycle de
vie ajoute bien d’autres critères.
L
e Bilan carbone est une méthode de comptabilisation et de réduction des
émissions de gaz à effet de serre, dont l’augmentation (liée essentiellement
aux activités humaines) est le principal facteur du dérèglement climatique.
témoignage
Fabrice Bosque (ITERG)
e Réseau mixte technologique Ecoval est un réseau national d’experts qui crée,
sous l’égide de l’ACTIA (Association de coordination technique pour l’industrie
agro-alimentaire) une synergie pour faciliter la mise en œuvre des politiques
publiques et qui accompagne les industriels de l’agro-alimentaire dans leurs
démarches d’éco-conception et de valorisation de leurs déchets et coproduits.
L
Pouvez-vous nous présenter Ecoval ?
œuvre des Meilleures technologies disponibles ou de Bilan carbone® nous collaborons à l’affichage environnemental des
produits alimentaires, notamment à la
base de données publique que doit mettre en place l’ADEME. Nous sommes à la
fois dans une approche sectorielle, avec
les Instituts Techniques présents dans le
Réseau (viande, conserves, alcools, vin,
corps gras, produits de la mer) mais aussi
territoriale, avec la présence des CRITT
(Poitou-Charentes, Auvergne, PACA, Ile de
France). La présence d’AQUIMER nous permet de combiner à la fois l’approche sectorielle et territoriale.
Dans un contexte du développement
d’une industrie respectueuse de l’environnement, notre réseau développe une
synergie entre organismes de recherche,
de transfert et d’enseignement, comme
Aquimer ou Ifremer, par la mise en réseau
de ressources humaines et matérielles,
mobilisables par les professionnels et les
pouvoirs publics, sur les thématiques
d’éco-compatibilité des produits et des
procédés, ainsi que sur la valorisation des
coproduits. Concrètement, nous rédigeons
des guides sectoriels relatifs à la mise en
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s
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o
n
témoignage
Qu’est-ce qu’un bilan carbone ?
C’est une méthode développée par l’Ademe,
qui permet de calculer les émissions de gaz à
effet de serre liées à l’activité de l’entreprise,
d’identifier les postes les plus émetteurs, et
d’engager une politique de réduction des
émissions. Ce diagnostic, réalisé le plus souvent grâce à l’intervention d’un consultant extérieur, amène une vision nouvelle et objective,
souvent difficile à obtenir en interne et débouche sur un plan d’actions.
Quel est son intérêt pour une entreprise
agroalimentaire ?
Pour des raisons environnementales : afin de
proposer un nouvel indicateur de suivi facilement compréhensible, pertinent et transversal,
d’anticiper les futures dispositions ou de donner un second souffle à un système de management environnemental.
Pour des raisons économiques : afin d’anticiper les nouvelles réglementations sur les
émissions de CO², d’identifier les coûts énergétiques pour réduire la dépendance, mais
aussi de réduire la vulnérabilité économique
en simulant la hausse des prix des hydrocarbures ou l’application d’une taxe carbone et
leur impact sur l’activité de l’entreprise.
Pour des raisons sociétales : pour mener un
projet fédérateur à l’aide d’un nouvel outil de
communication interne, disposer d’un outil
de communication externe facilement compréhensible par des tiers ou afficher sa volonté de s’inscrire dans une démarche
d’entreprise responsable aux niveaux sociaux
et environnementaux.
J’ajoute que l’entreprise qui le réalise peut bénéficier d’une aide financière de l’Ademe (de
50 à 70 %). l
www.iterg.com
Pierre Siou, Directeur d’Aquanord et de l’Ecloserie Marine de Gravelines,
Guillaume Tielie, Responsable Qualité.
F
erme marine qui élève du bar et de la daurade royale, Aquanord et
sa filiale EMG maîtrisent l’ensemble du processus, de la production
de larves et d’alevins jusqu’au conditionnement du poisson.
Pourquoi réalisez-vous un bilan carbone ?
A la fois pour satisfaire la demande de certains
de nos clients qui en ont déjà réalisé un chez
eux et pour nous prémunir d’une future obligation ; mais aussi, à la faveur d’une analyse
de cycle de vie, pour réduire nos émissions de
gaz à effet de serre et réaliser quelques économies sur nos gros postes financiers. C’est
une démarche à la fois environnementale, sociétale et économique.
visiteurs, alimentation (en
nutriments et en oxygène),
livraisons annuelles, poids
de nos matériels, stockage
Pierre Siou
réfrigéré chez le distributeur et le consommateur… Tout rentre dans
le calcul, depuis l’éclosion de l’œuf de notre
bar jusqu’à la cuisson au gaz du filet servi
dans l’assiette de la ménagère ! En passant par
la visite à l’écloserie ou à la ferme marine de
nos vétérinaires.
Concrètement, comment cela se passe-t-il ?
Accompagnés par un centre de compétences
(CTCPA) et aidés par la Région Nord-Pas-deCalais, nous avons débuté notre bilan carbone
au début du mois de septembre 2012 par une
journée de sensibilisation à l’intention de nos
ressources humaines. Nous avons ensuite
réuni toutes les données utiles : poste énergie,
consommations, déplacements professionnels
de nos équipes, de nos fournisseurs et de nos
a
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Pour quel rendu ?
La compilation de ces données annuelles a
été réalisée par notre conseil les 5 et 6 novembre, avant une réunion finale prévue en fin
d'année. Déjà, le premier bilan nous indique
des pistes de travail pour réduire notre impact
final. Nous sommes au cœur du développement durable ! l
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Aquimer
donne vie
à vos projets
Vous êtes un partenaire historique
d’AQUIMER.
Besoins
exprimés par les
professionnels
Oui, car dans le poisson, rien ne doit se perdre.
Nous avons lancé toute une série de projets labellisés par le Pôle, ce qui permet la mise en relation
avec d’autres entreprises et institutions et l’obtention des meilleurs financements possibles (OSEO,
notamment). Nous sommes, par exemple, le chef
de file du programme SEAMINEROIL. Sélectionné
dans le cadre du 7ème appel à projets de R&D du
Fonds Unique Interministériel, ce projet a pour but
de valoriser les coquilles et les huiles de poisson,
sources de molécules telles que les Oméga 3. Il faut
savoir que les déchets coquilliers issus de la
conchyliculture représentent environ 100 000
tonnes de produits en France jusqu’à présent nullement valorisées. Par ailleurs, avec l’armateur boulonnais de pêche hauturière Euronor (UK Fisheries),
nous anticipons l’interdiction des rejets en mer
pour traiter à bord de ses chalutiers les viscères de
lieu noir et d’autres espèces. Là encore, nous valorisons à 100 % ce qui est considéré comme un déchet et nous préservons la ressource sauvage.
Philippe Costenoble, Directeur, et
Luce Sergent, Responsable du Développement Durable
Philippe Costenoble
E
x-coopérative de traitement des produits de la pêche (CTPP) qui a longtemps transformé en farines quelque 36 000 tonnes par an de co-produits de poisson (têtes,
arêtes, peaux, viscères), Copalis s’inspire aujourd’hui des richesses de la mer pour
développer des bioactifs marins de plus en plus recherchés à destination des compléments
alimentaires, de l’alimentation fonctionnelle, des cosmétiques et de la nutrition animale.
Vous êtes un acteur du développement durable ?
Effectivement : valoriser ce qui était considéré comme un déchet est notre
mission historique. Aujourd’hui, cette valorisation est de plus en plus précise,
et la valeur ajoutée que nous apportons est de plus en plus en plus forte.
Elle est intégralement réalisée sur le site : le port de Boulogne. Et 70 % de
nos produits secs (et donc dans des volumes fortement réduits par l’absence
d’eau) partent à l’exportation.
Le co-produit on le trie, on le dissèque pour mieux le valoriser. Le meilleur est
dirigé vers l’humain : la diététique - les ingrédients fonctionnels ou les extraits
aromatiques - mais aussi la cosmétique (antiride, par exemple) qui nous ouvrent des marchés très porteurs notamment en Asie. Ce qui n’est pas utilisé
pour l’humain génère de nouveaux co-produits : ce sont ceux-là qui partent
désormais pour la consommation animale. Nous sommes le leader mondial
pour la fourniture d'hydrolysats de protéines de poisson à destination de
l'aquaculture et du petfood. Pour accroître notre capacité de production sur le
marché de la nutrition humaine, nous investissons 11 M d’€ dans la construction en 2014 d’un nouvel atelier.
m
p
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Avis
du Comité
scientifique
d’Experts
Labellisation
par le Conseil
d’Administration
du Pôle
s
Effectivement, nous avons créé Capénergie, un GIE
qui nous lie à la société Agriopale Services pour
porter un projet 100 % développement durable, une
des démarches qui nous a valu en 2010 le Trophée
de la performance environnementale. Ce projet vise
à valoriser les effluents organiques de Copalis, les
boues de flottation et les résidus de dégrillage des
industries de la filière, ainsi que les déchets verts
de notre associé. L’énergie renouvelable ainsi produite permet une réduction des gaz à effet de serre.
C’est un projet de territoire dans lequel nous nous
inscrivons puisque nous travaillons désormais à l'intégration de la fraction organique des déchets ménagers pour obtenir un meilleur rendement de
méthanisation. Le développement durable est au
fondement de notre activité.
Commission
des financeurs
Financements
Union Européenne - Etat - Agences Collectivités territoriales
Aide au montage et
dépôt des dossiers
de demande de
financement
L’éco-étiquetage.
Le co-produit devient-il une matière recherchée ?
Luce Sergent
i
Partenaires - Prestataires
Scientifiques - Techniques
Formation - Professionnels
Au-delà de la valorisation des co-produits, voilà
que vous vous lancez dans la méthanisation ?
Copalis :
le meilleur pour l'humain
14
Définition
du projet
(budget, planning)
i
o
n
Attente naissante des consommateurs, l’affichage
des caractéristiques environnementales des produits est un outil concret qui permet à chacun d’arbitrer ses choix d’achats en fonction des critères de
prix et de qualité, mais aussi désormais en tenant
compte de l’impact sur l’environnement. C’est pourquoi AQUIMER, qui travaille à l’émergence de nouvelles approches compatibles avec les exigences
du développement durable, favorise la mise en
place de l’éco-étiquetage. l
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Assistance au
suivi technique
et administratif
du projet
r
15
La mission du pôle
AQUIMER :
l
D
estiné à toutes les entreprises, de la
production à la transformation jusqu’à
la fabrication de produits dérivés, le
Centre de veille permet de s’informer (354 fiches
de synthèse publiées depuis novembre 2008), de
partager (sujets de réflexion), de se développer,
notamment à l’international (accès aux normes du
Codex Alimentarius) et de recruter (forum emploi).
il offre un ensemble de prestations, et notamment
un service de questions/réponses pour toute demande d’information spécifique. l
l
l
l
l
l
l
www.veilleproduitsaquatiques.com
...chiffres
l
est un outil au service des professionnels et des scientifiques, une
interface active, simple et concrète
entre les projets des entreprises et
leur réalisation.
aide au montage des projets de
recherche et à la mobilisation
des financements dédiés aux pôles
de compétitivité.
définit au niveau national ses priorités de recherche et sollicite les compétences des scientifiques et des
centres de formation pour aboutir
à des résultats concrets.
facilite le travail en réseau sur les
thématiques retenues.
donne accès à des outils technologiques mutualisés, Centre de veille.
identifie les besoins des entreprises
du secteur.
accompagne les entreprises dans
leurs problématiques.
participe aux réseaux et groupes de
travail agroalimentaires nationaux.
344
354
158
abonnés
au centre de veille
fiches
de synthèse
demandes de veille
en 2012
16, rue du Commandant Charcot
62200 Boulogne-sur-Mer
Tél. 03 21 10 78 98
[email protected]
www.poleaquimer.com
w w w. a g g l o - b o u l o n n a i s . f r
www.poleaquimer.com
Impulsion
Le magazine d’information
du Pôle de Compétitivité AQUIMER
N°7 - Décembre 2012
ISSN 1955-5709
Directeur de la publication :
Thierry MISSONNIER
Responsable communication :
Maria Gournay-Dias
A genc e BRA V O RCS B 320 103 500 - BOULOGNE-SUR-MER - www.bravo.fr - 03 21 92 22 71 - 12.2012 - Crédit photos : © Fotolia.com - D.R.
Le Centre de veille :
un outil novateur
d’information