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La compétitivité régionale dans ESPON Synthèses des projets ESPON Projects: TIPTAP, FOCI Projets : FOCI, TIGER, DEMIFER, ReRISK, EU-LUPA ESPON est l’observatoire européen en réseau sur le développement et la cohésion des territoires. Sommaire 1 Présentation des projets ESPON 2 Définition du concept 3 Thématiques en lien avec le concept 4 Utilisations du concept 5 Etudes de cas 6 Illustrations FOCI 1. Présentation des projets ESPON Le projet FOCI (Future Orientations for Cities) étudie les dynamiques urbaines à l’œuvre dans les 31 pays de l’espace ESPON. Il propose une vision d’ensemble des tendances observées et identifie les forces susceptibles d’influer sur la trajectoire future des villes dans des champs tels que la démographie, la compétitivité, l’innovation, l’accessibilité, la cohésion sociale, la durabilité environnementale. Il explore également le rapport des villes entre elles à l’échelle européenne, avec leur région et leur capacité à organiser l’espace (transnational, régional) sur un mode polycentrique. http://www.espon.eu/main/Menu_Projects/Menu_AppliedResearch/tiger.ht ml Traduction du rapport en français : http://www.ums-riate.fr/expertises.php TIGER Le projet TIGER (Territorial Impact of Globalization for Europe and its Regions) part du constat que l'impact potentiel de la mondialisation sur la cohésion sociale et territoriale n’est explicitement étudié ni dans la stratégie UE 2020 ni dans les documents de politique mettant l'accent sur le développement territorial comme l’Agenda 2020. Son objectif principal est d’informer sur l’inégale insertion des territoires européens dans l'économie mondiale, ainsi que sur les capacités inégales des territoires euopéens à résister à la pression concurrentielle mondiale ou à saisir les opportunités des marchés extérieurs dans les pays émergents. 1 l'énergie. Il envisage cette vulnérabilité sous trois aspects : La vulnérabilité économique, principalement due à la spécialisation régionale dans les industries dont les dépenses d'énergie sont élevées. Les régions dépendantes des transports, tant en termes d'emploi que d’utilisation des transports individuels ou en commun. Les consommations énergétiques et l'isolation thermique dans l'habitat des particuliers. Ces trois aspects représentent 84% de la consommation énergétique totale de l'Union européenne. En analysant le degré d'exposition à la faiblesse énergétique au niveau régional, plutôt qu’au niveau des pays, le rapport fait émerger une image beaucoup plus claire des disparités régionales en matière de dépendance énergétique.2 http://www.espon.eu/main/Menu_Projects/ Menu_AppliedResearch/rerisk.html Dans les documents de cadrage de l’Agenda territorial, il est indiqué que « Le succès de la stratégie UE 2020 sera dépendent non seulement de l'intégration entre les régions d'Europe, mais aussi de leur intégration avec les pays voisins et même avec les relations à travers le monde ». 1 Dans ce contexte, le projet consiste à informer de l'intensité et de la nature des relations (échanges commerciaux, flux d’investissements) entre l'Europe et le reste du monde. http://www.espon.eu/main/Menu_Projects/ Menu_AppliedResearch/tiger.html DEMIFER Le projet DEMIFER (Demographic and Migratory Flows Affecting European Regions and Cities) développe des analyses sur les défis démographiques auxquels sont confrontées les régions de l’Europe. Le rapport dresse un panorama contrasté de la situation démographique des régions de la zone ESPON. Il envisage, à partir de plusieurs scénarios, les conséquences à long terme des trajectoires démographiques actuelles. Le rapport classe ainsi les régions en 7 catégories de profils et propose 4 scénarios. Ce rapport a le mérite de montrer qu’une même politique économique peut avoir des conséquences différentes en fonction des conditions démographiques spécifiques d’une région, et que la diversité des trajectoires démographiques justifie des programmes et des interventions différents. http://www.espon.eu/main/Menu_Projects/ Menu_AppliedResearch/demifer.html Traduction en français - à venir : http://www.ums-riate.fr/expertises.php EU-LUPA Le projet EU-LUPA (European Land Use Pattern) étudie l’utilisation des sols et plus particulièrement la manière dont celle-ci reflète son usage socio-économique. Le projet entend dépasser une approche sectorielle par une approche multifonctionnelle de l’utilisation des sols qui s’affranchit des limites administratives. Le projet vise donc à fournir des informations régionalisées prenant en compte l’occupation des sols, leur utilisation et la question environnementale. L’objectif est de comprendre l’état actuel, les dynamiques et les changements relatifs à l'utilisation des sols sur le territoire européen et à identifier les principaux enjeux pour différents types de territoires, de régions et de villes dont on pourra déduire des recommandations politiques. http://www.espon.eu/main/Menu_Projects/ Menu_AppliedResearch/EU-Lupa.html ReRISK Le projet ReRISK (Region at Risk of Energy Poverty) tente de mesurer la vulnérabilité des régions face à la hausse durable du prix de 1 2 European Commission (2011b), The territorial state and perspectives of the European Union, Background document for the Territorial Agenda of the European Union 2020 Les personnes vivant dans la région la plus pauvre en Bulgarie (Severozapaden) paient en moyenne 17.07 pps pour 100 kWh d'électricité, tandis que les Britanniques paient 15,37 pps. 2 dépendante des tendances démographiques et migratoires. En particulier, le rapport considère que la diminution attendue de la population active dans les prochaines années aura un effet négatif sur la croissance économique et la compétitivité. 2. Définition du concept Le rapport ReRISK propose une définition générale de la compétitivité régionale : elle repose sur une série de facteurs portant sur le revenu et sur la capacité d'innovation permettant de décrire la performance d'une économie par rapport aux autres. La capacité d'innovation a été définie par les auteurs du rapport comme la capacité de générer des idées nouvelles. Elle permet de réduire la vulnérabilité économique, car elle diversifie les structures économiques en favorisant la création de nouvelles industries. Par rapport au sujet du projet de recherche, la compétitivité est conditionnée par la recherche d’une diminution des coûts, principalement ceux liés à l’approvisionnement énergétique. La notion de compétitivité régionale dans FOCI constitue l’une des facettes des rapports entre les régions et les villes. Les plus grandes villes entretenant des relations non dépendantes de la distance, leurs régions d’insertion ont peu d’effets sur leur développement. En revanche, elles sont considérées, d’un point de vue théorique, comme les « moteurs » de leurs régions en termes de compétitivité, élément fortement dépendant de la capacité relative des villes à l’innovation3. Plus que de compétitivité régionale, le rapport TIGER insiste sur la question de la compétitivité des villes européennes en distinguant les villes mondiales européennes et les autres. L’évaluation de la compétitivité territoriale en général est mise en lumière en cumulant différents indicateurs et en réalisant des comparaisons entre pays. L’apport de ce projet de recherche réside dans les réflexions qu’il propose sur la relation mondialisation/compétitivité, à la fois selon les territoires européens et selon les niveaux de la hiérarchie urbaine. Le rapport EU-LUPA ne définit pas la compétitivité régionale en tant que telle. Cependant, les auteurs considèrent qu’une meilleure utilisation des sols contribue à une meilleure compétitivité régionale. 3. Thématiques en lien avec le concept La compétitivité régionale est considérée dans DEMIFER comme Dans le projet FOCI, l’innovation est le thème central de la compétitivité régionale. Ses déterminants (cf. note 3) renvoient aux thèmes de l’économie, de l’éducation et de la recherche, des réseaux, de l’aménagement, du gouvernement et de la gouvernance. 3 Pour une définition plus large de la compétitivité régionale, le rapport FOCI renvoie au rapport ESPON 3.4.2 « Impacts territoriaux des politiques économiques européennes et localisation des activités économiques »: http://www.ums-riate.fr/342.php. Dans ce rapport, les déterminants de la compétitivité régionale sont les suivants : 1 - synergie / proximité / milieu 2 – innovation / créativité 3 – qualité de vie 4 – capital humain 5 – diversité économique / spécialisation 6 – connectivité / accessibilité 7 – capacité stratégique / visions 8 – capacité de mobilisation / capacité d’inclusion 9 – capacité de mise en œuvre. Le projet TIGER est organisé autour de plusieurs questionnements qui s’articulent autour de la relation compétitivité/cohésion. Ces interrogations portent davantage sur l’idée de compétitivité territoriale et sur la place des territoires européens (pays, grandes métropoles, régions) dans la concurrence 3 mondiale que sur la seule compétitivité régionale. a) Quelles sont les politiques territoriales qui peuvent contribuer à améliorer la position de l'Europe dans le monde, tout en améliorant en même temps la cohésion territoriale ? En abordant le lien complexe entre la compétitivité, l'ouverture et la connectivité des territoires européens à différentes échelles, le rapport tente de vérifier si l'accent mis sur les zones métropolitaines, qui "jouent un rôle important dans le maintien global de la compétitivité de l'UE "(CE, 2011B) peut se concilier avec l'objectif de cohésion territoriale et contribuer à réduire la forte polarisation territoriale du développement économique, en évitant que s’aggravent les grandes disparités régionales sur le territoire européen. b) Comment les territoires européens peuvent améliorer leur performance dans l'économie mondiale ? En apportant un diagnostic sur les capacités inégales des territoires européens dans l'économie mondiale, ce rapport reconsidère les politiques régionales au niveau local et/ou régional dans un sens qui prend en considération la position des territoires dans l'économie mondiale. Cette comparaison conduit aux conclusions suivantes: • L'Europe est à la traîne derrière les deux autres régions de la Triade en termes d'investissements dans les sciences et la technologie. Le Japon atteint 3,5% du PIB dans la R & D et les Etats-Unis autour de 2,8%, mais ce ratio stagne autour de 1,8% dans l'UE-27 (OCDE, 2010). • L'Europe est à la traîne des deux autres ensembles de la Triade en termes d'innovation en sciences et en technologie, en dépôts de brevets. Si, en 1997, les brevets déposés dans l’UE à 27 ont représenté 33% des brevets délivrés dans le monde, cette part a chuté à 28,7% en 2008. • La compétitivité de l'Europe est en augmentation sur le marché mondial pour les exportations de produits high-tech, alors qu’aussi bien les États-Unis et le Japon ont perdu des parts de marché. Le rapport DEMIFER aborde la question des évolutions démographiques tendancielles à l’échelle des régions. Il aborde successivement la question du vieillissement de la population, de l’impact des migrations et des dynamiques régionalement différenciées de la population active. En rapport avec la compétitivité régionale, ReRISK aborde la question de la dépendance énergétique. De ce point de vue, le tableau croisant (cf. figure 1) les scénarios énergétiques avec les situations actuelles d'inégales dépendances énergétiques permet de relativiser la corrélation entre compétitivité et dépendance énergétique. Le rapport EU-LUPA met en relation, à partir de son objet d’étude, la question de la compétitivité régionale avec les thématiques : de l’urbanisation : rapports urbain-rural, mixité fonctionnelle, accessibilité, de la durabilité : changement climatique, gestion des ressources naturelles et de l’énergie (utilisation des énergies renouvelables), des transports de la cohésion : économique et sociale, territoriale de la coopération territoriale : transnationale, transfrontalière et au sein d’un même territoire. 4. Utilisations du concept Le projet FOCI souhaite évaluer l’impact des métropoles sur leur région métropolitaine en termes de compétitivité régionale. Dans cette perspective, le rapport pose la question suivante : dans quelle mesure les villes jouentelles un rôle moteur de développement économique pour l’ensemble de la zone qui les entoure ? Ainsi, à partir de l’analyse de macrorégions métropolitaines analysées sur la période 1995-2004, une augmentation générale des disparités entre métropoles et régions environnantes est constatée (cf. figure 2). Cette situation s’expliquerait par la 4 concentration dans les métropoles des ressources liées à l’économie de l’information tandis que les hinterlands continueraient de fonctionner sur une base industrielle ou agricole. Si ceci constitue le tableau général, des exceptions existent (cf. point 5 : études de cas) : le développement rapide d’aires métropolitaines qui s’accompagne d’un développement des zones environnantes. Ceci tend à montrer que la métropolisation peut également profiter à l’hinterland pour peu qu’il soit suffisamment impliqué dans le développement de l’aire métropolitaine. et de la compétitivité mais les typologies et les scénarios qu’il fournit ont pour finalité de produire des informations permettant d’ajuster des mesures en faveur de la compétitivité ou de la cohésion. Ainsi, sur la question de la compétitivité régionale, les auteurs du rapport affirment que les politiques publiques des scénarios 2 (Europe libérale en expansion) et 4 (Europe libérale défiée) mettent au premier plan la question de la compétitivité. A l’échelle régionale, ces scénarios qui mettent en avant l’individualisme et l’action des libres forces du marché sur les habitants et la population Dans TIGER, le concept de compétitivité active créent des résultats très contrastés au régionale est mobilisé dans les paragraphes niveau régional en termes de croissance consacrés à la place de l’Europe dans le démographiques, de soldes migratoires et de monde. Il est considéré dans vieillissement de la une perspective comparative population. Le principal défi du point entre l’espace européen et les de vue politique est celui territoires de l’ALENA, et de Selon le projet de la mobilisation du l’ASEAN. La compétitivité ReRISK, des mesures potentiel considérable de territoriale est approchée à urgentes sont nécessaires sources d'énergie partir d’un seul indicateur : le pour aider les plus renouvelables dans les PIB/habitant et de ses vulnérables des régions, du manque des évaluations au niveau des Etats. économies régionales, On constate les écarts celles principalement ressources financières considérables de richesse entre situées dans la partie pour le faire et de la l’Europe et l’ALENA d’une part orientale de l'Europe, pour capacité à coordonner puis entre ces deux zones et faire face aux défis de la un vaste ensemble l’ASEAN, d’autre part. hausse des prix de d'instruments politiques l'énergie sur le long terme. […] pour améliorer l'accès Dans DEMIFER, le Mais le rapport ReRISK aux mesures d'efficacité concept de compétitivité indique clairement que la énergétique. (ReRISK) régionale est souvent utilisé compétitivité n'est pas comme une référence obligée : seulement en jeu dans les « les défis démographiques risquent régions de l’Europe orientale à base d’empêcher l’Union européenne d’atteindre industrielle ancienne ou à forte dépendance à les objectifs de cohésion territoriale et de l'égard de la première transformation des compétitivité régionale. » ; ou encore : aliments. Elle concerne aussi les régions « quelles options politiques s’offrent aux européennes très industrialisées en général. décideurs politiques afin d’améliorer la Les régions éloignées des centres cohésion territoriale et la compétitivité d'approvisionnement doivent se préparer à régionale ? ». Néanmoins, les scénarios connaître des prix plus élevés provoquant un élaborés par les rédacteurs du rapport impact négatif sur l'ensemble des prix des s’organisent autour de l’évolution des voyages, du transport aérien, et du tourisme. caractéristiques de la population active et de Le principal défi du point de vue politique est son impact soit sur la compétitivité soit sur la celui de la mobilisation du potentiel cohésion territoriale. Le rapport final n’est pas considérable de sources d'énergie conçu pour apporter des réponses renouvelables dans les régions, du manque démographiques à la question de la cohésion des ressources financières pour le faire et de 5 la capacité à coordonner un vaste ensemble d'instruments politiques au niveau local, régional, national et européen pour améliorer l'accès aux mesures d'efficacité énergétique, tant pour les industries que pour les ménages. 5. Etudes de cas Les études de cas de FOCI concernant la compétitivité régionale portent sur les relations entre la métropole et sa région. Les relations économiques des villes (Barcelone, Glasgow, Stockholm, Toulouse, Varsovie) avec leurs régions sont en général faibles en comparaison de celles tissées à l’échelle nationale ou internationale, ce qui tend à invalider l’idée de grandes villes « moteurs » de la compétitivité régionale. Cependant, toutes les situations ne sont pas comparables : à un modèle de disparité croissante entre la métropole et son environnement régional s’oppose un modèle de diffusion de la croissance associé au développement d’une activité moderne dans la périphérie (cas de la France). Dans ce dernier cas, les éléments déterminants sont : la qualité du capital humain et l’innovation dans l’espace régional, l’accessibilité en deçà de 90 mn de trajet, la mise en place de corridors de transport associée à un développement polycentrique, notamment sur le plan universitaire. Le rapport EU-LUPA propose, à l’issue de l’identification de types régionaux d’utilisation des sols (14) et de la mesure, sur la période 200-2006, de l’ « intensité » (faible, moyenne, forte) des changements dans l’occupation des sols, une mise en perspective avec les niveaux de PIB (faible, élevé) des espaces régionaux considérés. Ce travail fait notamment l’objet d’un tableau de synthèse à l’échelle de l’Union (cf. figure 3). Les types de régions qui connaissent de faibles changements dans l’ « intensité » d’occupation du sol enregistrent, à l’exception des régions de culture agricole situées dans les aires périurbaines et rurales, des PIB élevés. La situation est plus contrastée concernant les types de régions qui connaissent des évolutions moyennes en termes d’ « intensité ». En effet, alors que les régions suburbaines et périurbaines et les régions de cultures agricoles permanentes connaissent des PIB élevés, les régions de terres arables et de pâturage ont des niveaux de PIB faibles. La situation est également contrastée pour ce qui est des régions qui connaissent des changements intenses en termes d’utilisation du sol. Ainsi, alors que certains espaces de forêts ont des PIB élevés, d’autres zones rurales aux profils plus complexes en termes de types de culture ou d’utilisation du sol enregistrent des PIB faibles. Le rapport propose également des recommandations qui lient compétitivité régionale et utilisation du sol4. A un modèle de disparité croissante entre la métropole et son environnement régional s’oppose un modèle de diffusion de la croissance associé au développement d’une activité moderne dans la périphérie (cas de la France). (FOCI) 4 Voir point 3.6.5 Policies to promote sustainable use of land and improving regional competitiveness, p. 49 du rapport 6 Dans TIGER, l'étude de cas de Londres souligne l'importance de la prise en compte de la complémentarité des relations fonctionnelles entre les villes européennes de tailles différentes et à différentes échelles géographiques. L'analyse des villes dans les réseaux démontre que toutes les grandes villes sont globalement bien reliées. Cependant, après avoir examiné la relation entre la connectivité des villes et leur développement économique, le rapport TIGER n'a trouvé Après avoir examiné la aucune relation forte relation entre la entre la connectivité des villes et connectivité leur développement des villes et économique, le rapport leur TIGER n'a trouvé aucune croissance. La relation forte entre la relation entre connectivité des villes et une meilleure leur croissance. connectivité et la croissance des villes n'est pas aussi automatique qu'il est parfois annoncé. Ceci a des implications importantes en termes de politique. Cela signifie que, bien que les réseaux mondiaux soient très importants pour quelques villes globales, nous ignorons l'impact exact de l'amélioration de la connectivité pour les autres villes. A propos de la question de la relation entre les agglomérations et l’échelle régionale, la reconnaissance du rôle fonctionnel des villes conduit les auteurs du rapport à poser la question de leur relation avec les régions. Si les villes doivent désormais être reconnues comme les principaux nœuds en réseau pour le fonctionnement de l'économie mondiale, quelle place laissentelles à l'échelle régionale qui est le principal foyer de la politique régionale européenne ? Même si une répartition de la population et de l'emploi plus équilibrée peut être atteinte, le rôle de « porte d’entrée » des villes mondiales européennes reste fonctionnellement spécialisé dans les relations à l’échelle internationale. Bien que ces villes soient le moteur de la croissance régionale et nationale, cela ne signifie pas qu’elles interfèrent dans le développement complémentaire d'autres villes au niveau infra-national. À l'échelle de l'UE / ESPON, il est convenu que "les zones métropolitaines jouent un rôle important dans le maintien de la compétitivité globale de l'UE "(CE, 2011B, p 16-19). Si le rôle fonctionnel des grandes villes dans l'économie européenne et mondiale a été largement illustré dans ce projet, la question est de savoir si la structure territoriale de l'Europe, et notamment la concentration des fonctions urbaines, a un impact sur sa compétitivité économique. Il semblerait que, dans le contexte de la mondialisation, la richesse des grandes villes soit d'une importance décisive pour l'Europe dans son ensemble, puisque ces villes sont les principales portes d'entrée de l'économie mondiale. D'une certaine façon, l'hypothèse dominante est que la richesse européenne dépend maintenant de la richesse économique des grandes villes européennes et de leur connectivité. Bien que l'importance des grandes villes pour l'Europe ne fasse aucun doute, le rapport conclut qu’il n'existe aucune preuve pour démontrer que le renforcement des principales portes d'entrée européennes permettrait d'améliorer la compétitivité du territoire de l'UE et des différentes régions dans leur ensemble. Le rapport conclut qu’il n'existe aucune preuve pour démontrer que le renforcement des principales portes d'entrée européennes permettrait d'améliorer la compétitivité du territoire de l'UE et des différentes régions dans leur ensemble. 7 Hongrie (Észak-Magyarország et Dél-Alföld), ainsi que l'Estonie et la Lettonie (cf. figure 5). L’ensemble de ces régions apparaissent particulièrement vulnérables à une hausse globale du coût de l’énergie. Dans DEMIFER, les différents scénarios démographiques sont appliqués à un échantillon de régions et proposent une projection de l’évolution de la population en 2025. A partir de ces résultats, les auteurs associent la compétitivité régionale aux évolutions de la population totale et de la population active (cf. figure 4). EU-LUPA présente 4 études de cas : la région de l’Øresund (Danemark-Suède), l’Eurocité Basque (France-Espagne), les régions polonaises de Chelmsko-Zamojski et de Jeleniogorski. C’est au titre des recommandations concernant ces régions que le concept de compétitivité régionale est mobilisé. Il concerne notamment le cas basque et celui de la région polonaise de Jeleniogorski. Dans les deux cas, sur la base du constat d’une compétition entre territoires au sein du territoire de référence, il est recommandé d’assurer une meilleure collaboration entre les différentes parties du territoire et une spécialisation fonctionnelle territoriale et entre villes dans le but d’assurer la compétitivité régionale et non la compétition au sein des régions concernées… Le projet ReRISK tente de recenser les régions où la situation est la plus défavorable en termes d’impact économique (> 10% de l'emploi dans les industries à fortes dépenses d’énergie). Ces dernières sont situées en République tchèque et en Italie. Dans ce dernier cas, les régions très vulnérables représentent ensemble plus de 50% de l'emploi industriel. Le rapport présente successivement le cas des régions industrielles italiennes et celui de régions situées dans les nouveaux Etats-membres. Dans les régions italiennes d'Emilie-Romagne, Lombardie, Vénétie, une attention devrait être accordée à la fabrication du ciment, puisque l'énergie dans ce secteur représente plus de 30% du total des achats intermédiaires et que les dépenses d'énergie y sont presque 10% plus élevées que la moyenne de l'UE. Le second secteur critique est celui de la fabrication de fibres de verre, dans lequel plus de 18% de achats sont consacrés à l'énergie, et où les dépenses d'énergie y sont de 8,6% au-dessus du niveau moyen de l'UE. Le secteur de la fabrication des produits minéraux non métalliques, auquel appartiennent la production de ciment et la fabrication de fibres de verre, emploie plus de 30 000 personnes en Lombardie et en Vénétie et plus de 46 000 personnes en Émilie-Romagne. Bien que la production de ciment soit à vocation régionale et est donc moins exposée à la concurrence internationale, l'amélioration de l'efficacité permettrait de réduire le niveau élevé de la consommation industrielle d'énergie dans ces régions. Le second groupe de régions, dans lequel 7 à 10% de l'emploi dépend de l'industrie à haute intensité énergétique, comprend un certain nombre de territoires appartenant à l’ancien bloc communiste : la Roumanie (Centru) et la La mission du programme ESPON-ORATE 2013 est d’encourager le développement de politiques en faveur de l’objectif de cohésion de l’Union européenne. Dans ce but, il fournit des données scientifiques et des analyses sur les structures territoriales européennes, leurs tendances, leurs perspectives pour l’avenir, et sur les impacts que peuvent avoir les différentes politiques. Ces données permettent de comparer les régions et les villes et d’encourager ainsi la compréhension de la diversité territoriale européenne. CaDEC est un projet transnational en réseau qui vise à la capitalisation et à la dissémination des résultats et des activités ESPON. Il utilise les concepts mobilisés dans ESPON comme des clés de compréhension des projets. http://www.espon.eu Contacts: Point de contact ESPON en France Date: 15 octobre 2012 8 6. Illustrations Figure 1 (ReRISK) - Aperçu général du croisement entre des scénarios d’orientation énergétique et la typologie des régions Effets attendus pour chaque type de profil régional Type 11a : régions à problèmes mais avec potentialités Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 Hautes Une Europe à haut L’énergie nucléaire technologies vertes rendement énergétique pour les grandes régions Très favorable pour Négatif pour la plupart Favorable aux les régions rurales des régions côtières régions et côtières périphériques métropolitaines et disposant d’un du Pentagone avec potentiel solaire et de forts niveaux éolien élevé d’emplois tertiaires sup Type 1b : Besoin de Fort impact positif sur la Nécessité régions développer des compétitivité des d’accélérer la prospères avec énergies régions les plus transition vers problèmes renouvelables dans industrialisées du davantage futurs d’autres domaines Pentagone d’activités de que le solaire et services l’éolien Type 2 : régions Impact positif Très positif si les Charge accrue pour à la recherche possible si les technologies des les ménages en d’emplois , en moyens de énergies propres raison des coûts de quête d’un financement des deviennent accessibles chauffage et des meilleur avenir énergies aux industries dépenses de renouvelables sont régionales carburant trouvés Type 3 : régions Opportunités fortes Les niveaux de vie Favorable à cause de prospère à pour un pourraient être l’électrification forte mobilité développement négativement affectés croissante des polycentrique par des coûts systèmes de supplémentaires dans transport l’usage de l’automobile Typec 4 : Impact positif sur Fort impact positif sur la Favorable régions fraiches les pays nordiques compétitivité des uniquement pour les et venteuses et les régions activités dans les industries fortes mais à forte irlandaises à cause bastions industrielles de consommatrices activité des potentialités l’Europe du NO, mais d’électricité éoliennes possibles impacts négatifs sur les coûts de transport 9 Scénario 4 Business as usual Accroissement de la pauvreté et du surpeuplement dans les zones métropolitaines Impact faible sur les régions portuaires et danger pour les régions industrielles de passer dans la catégorie en crise Opportunités d’emplois dans le charbon à l’Est, mais pas de sortie pour le reste Détérioration de l’état des infrastructures dans les villes et l’étalement urbain Risque important de perdre des bases industrielles et de l’emploi. Figure 2 (FOCI) – Évolution dans les disparités de niveaux de développement entre les métropoles et leur région 10 Figure 3 (EU-LUPA) Relations entre l' « intensité », la densité de population, le PIB et les 14 types régionaux d'utilisation du sol. Figure 4 (DEMIFER) - Evolution de la population en fonction des scénarios démographiques (Population 1993=100) Population en 2005 Population en 2025 selon chaque scénario Etude de cas Growing Social Challenged Market Ex-panding Europe Europe Market Europe Limited Social Europe Jihovýchod-CZ06 (Brno) 98.7 84 84.8 81.5 82.8 Oberbayern-DE21 (München) 107.5 121.1 124.1 120.3 125.5 Mecklenburg-Vorpommern-DE80 – (Rostock) 92.2 81.3 84.1 80.4 82.9 Arnsberg-DEA5 – Ruhr (Dortmund and Bochum) 99.7 90 93 88.7 92.4 Cataluña-ES51 (Barcelona) 111.4 117.8 124.2 118.5 125.3 Thessalia-GR14 (Larissa) 100.3 95 98.9 94.2 98.9 Piemonte-ITC1 (Torino) 101 107.1 115.9 108 117.1 Molise-ITF2 (Campobasso) 97.6 91.5 94.4 92.2 94.9 Nord-Est-RO21 and Sud-Est-RO22 (Iaşi and Constanţa) 97.8 73.6 72.1 70.1 69.1 Sydsverige-SE04 and Sjælland-DK02 (Malmö, Lund and Købenavn) 105.6 114.2 119.3 115.2 121.2 West Yorkshire-UKE4 (Bradford and Leeds) 101.5 119.8 127 120.2 128.8 London-UKI (UKI1 and UKI2) 107.6 128.1 140 132.6 146.1 11 Figure 5 (ReRISK) : Carte des différents groupes de régions de la typologie 12
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