LA LITURGIE L`origine: Le mot « liturgie », dans l`antiquité grecque
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LA LITURGIE L`origine: Le mot « liturgie », dans l`antiquité grecque
LA LITURGIE L’origine: Le mot « liturgie », dans l’antiquité grecque signifie ce qu’on fait pour le bien commun. C’est se mettre au service de la communauté (charge politique, armée, religion). Ce mot n’est pas strictement religieux puisque dans les cites païennes, où l’on ne différencie pas le profane et le sacré, dès que l’on se dévoue pour la cité on accomplit une liturgie. Ainsi lorsqu’on fait mal sa liturgie la sanction est la mise à mort comme blasphémateur (mise en danger de la patrie, haute trahison, détournement des fonds publics, désertion à la guerre pour le commandement…). Définition : aujourd’hui, le terme désigne l’action de l’Eglise au nom de Dieu pour le bien de tous (chrétiens ou non). Elle a pour but de nourrir, construire, édifier le peuple de Dieu. Le peuple désigne non pas la foule mais le un ensemble organisé par Dieu, une hiérarchie qui distingue les hommes dans les fonctions pour le bien de tous (cf. parabole du corps chez saint Paul). Toute la liturgie a pour finalité l’édification du peuple de Dieu. Cette édification se fait de deux manières : au moyen d’une institution humaine (choix des lectures, telle ou telle prière, langue sacrée ou langue vernaculaire…, selon les nécessités du temps, du lieu, de l’époque), et une institution divine (les 7 Sacrements, immuables, légués par le Christ aux Apôtres : matière du Sacrement – pain, vin, eau, huile d’olive ou autre végétale – et forme du Sacrement – paroles performatrices, agissantes, rendant possible l’action de Dieu) qui a pour finalité l’enseignement, la sanctification et le gouvernement du peuple de Dieu au nom du Christ et pour le Salut des hommes. La liturgie doit donc s’entendre dans le sens de service et pas uniquement dans le cadre sacramental ou parasacramental. Par conséquent elle est plus riche que ce que nous voyons. En effet, toute notre vie est appelée à être liturgique en tant qu’elle est la consécration de ce monde à Dieu par notre prière, notre travail, nos relations… La liturgie nous relie et nous met en contact avec Dieu pour pouvoir agir en son nom et elle nous permet d’être en communion avec les autres. Le but de la liturgie n’est pas de vivre avec Dieu (comme à côté) mais en Dieu (par Lui, avec Lui et en Lui). L’institution divine de la liturgie : C’est ce qui nous est transmis par le Christ, ce qui a été institué par lui. Ainsi pour l’eucharistie on ne peut utiliser que du pain de froment et du vin de raisin car c’est ce qu’a fait Jésus. Pour le baptême on ne peut utiliser que de l’eau et on ne peut pas inventer les paroles sacramentelles car elles sont un don du Christ à son Eglise. Le sacrement de pénitence ne peut pas se passer d’un prêtre car Jésus a dit à ses Apôtres, tous les péchés que vous remettrez seront remis et tous ceux que vous maintiendrez leur seront maintenus. L’institution humaine de la liturgie : La hiérarchie (cardinal, chanoine, nonce, vicaire, etc..) est une construction humaine pour permettre à l’Eglise de mieux fonctionner. Le Christ a institué trois Pasteurs propres : - Le Pape : Il a une juridiction universelle, il représente l’Eglise entière, il est le successeur de St Pierre. Personne ne peut le juger puisqu’il est vicaire du Christ. - Les Evêques : Ils ont une juridiction pleine et entière sur leur Diocèse, c. à. d qu’ils sont en charge d’une portion du peuple de Dieu qui leur est confiée, cette portion ne correspondant pas forcement a un territoire, comme c’est le cas pour l’évêque aux armées. - Le Curé de Paroisse : Il a une juridiction pleine et entière sur une petite partie du peuple de Dieu, c’est la paroisse qui lui a été confiée par son Evêque. Le mot curé vient de cura animarum = le soin des âmes. De même la paroisse ne correspond pas forcement à un territoire déterminé, elle peut être personelle ou rituelle dans le sens où elle est définie par la nature des personnes qu’elle rassemble (de tel rite, de telle langue, de telle nationalité….) Lors de l’ordination l’Evêque et le Prêtre reçoivent les tria munera (munus : charge, pouvoir) : - d’enseigner (annoncer la Parole de Dieu et transmettre la doctrine sacrée, grâce à la catéchèse, l’homélie, les exhortations, les enseignements… cet approfondissement de la connaissance des choses saintes nous aide on peut devenir saint ce qui génère ensuite, par nos actions et nos paroles la sanctification des autres) - de sanctifier (vie sacramentelle qui nous divinise à la mesure de notre engagement libre et volontaire à la suite du Christ) - de gouverner (c’est la charge pastorale de la portion du peuple de Dieu qui lui est confiée. Le signe cette autorité sacrée de gouverner est l’étole qui fait référence aux sénateurs romains). Elle manifeste le pouvoir d’Ordre d’où l’obligation de toujours la porter. Dans le rite romain, selon le Missel du Bx Jean XXIII (ou St Pie V, selon l’appellation) on ne porte pas l’étole de la même manière selon son Ordre. Ainsi l’Evêque la porte libre (comme les prêtres dans le rite Paul VI). Le prêtre la porte croisée sur le cœur pour signifier qu’il est lié à son Evêque qui lui donne pouvoir (les pouvoirs du prêtre sont donnés par les Evêques et certains prêtres n’ont pas la capacité de confesser car l’Evêque ne leur a pas donné, comme l’Evêque peut aussi lui retirer cette capacité). Le diacre porte son étole en sautoir, car il n’a pas la faculté de célébrer la messe ni de remettre les péchés. Les rites : Ils correspondent, dans une certaine mesure, à la part humaine de la liturgie qui nous permet de nous mettre en condition, de rentrer en contact avec Dieu. En posant un cadre on peut mieux prendre conscience ce qu’on vit. Les rites nous aide à incarner ce que nous célébrons car nous ne sommes pas de purs esprits, ainsi le corps et l’usage des 5 sens nous aident à nous mettre en condition pour vivre de Dieu, en Dieu (par exemple : la vue : les ornements, l’importance de la beauté ; l’ouïe : les chants, l’audibilité des paroles ; le goût : prenez, mangez…buvez en tous ; l’odorat : l’odeur du saint Chrême et des huiles saintes, l’encens ; le toucher : les agenouillements, les stations debout ou assise, suivre une procession…). Ces rites ont évolué avec le temps et selon les circonstances. Ainsi dans les premiers temps de l’Eglise la confession était publique. L’Eglise a aussi adapté ses rites en fonction des lieux (rameaux de buis pour acclamer l’entrée de Jésus a Jérusalem au lieu des palmes selon les régions…). Pour le bien du peuple, certains rites peuvent être adaptés (lors de la vigile pascale, il peut y avoir de 4 à 7 lectures…). Attention donc de ne pas tomber dans le rubricisme (du latin ruber – rouge – car les rubriques sont écrites en rouge dans le Missel ou le Pontifical) ou le ritualisme. Les règles doivent toujours être respectées mais elles ne sont pas le tout de la célébration. Le rite n’a de but que de porter l’âme à Dieu. La rubrique est donc très importante mais elle n’est pas l’essentiel de la célébration. Célébrer la Messe en respectant les rubriques est impératif pour un Prêtre (cf. Conc.Vat.II, Code de Droit Canonique, enseignements des Pontifes romains…), mais ce n’est pas parce que je respecte la rubrique que je prie et communie comme il faut ! La liturgie a une part de « théâtral » mais elle est tout sauf cela : La liturgie a donc une dimension très pédagogique car nous avons peine à croire et nous avons besoin de cela pour arriver au cœur du mystère de Dieu. LA LITURGIE DE LA SEMAINE SAINTE. Elle commence avec le « Dimanche des Rameaux et de la Passion du Christ » mais qui au départ était seulement le Dimanche de la Passion du Seigneur. La procession avec des rameaux n’avait lieu qu’à Jérusalem et en Terre Sainte. Dans le Missel du bx Jean XXIII, pendant les 4 jours 1ers jours de la Semaine Sainte (du Dimanche au Mercredi Saint) on lit la Passion du Christ chez les 4 évangélistes. La procession avec des rameaux s’est généralisée (rite humain qui aide à comprendre le sens de l’Evangile : suivre le Christ, actualiser son entrée triomphale en entrant dans l’église à la suite du Prêtre célébrant, entrer dans la Semaine Sainte pour vivre en plénitude ce que signifie chaque sacrifice eucharistique) La liturgie s’enrichit donc des lieux et des différentes époques (Tradition de l’Eglise, tout aussi importante et vitale que l’Ecriture). Pourquoi célèbre-t-on le lavement des pieds alors que par le Baptême nous avons reçu plus ? C’est vivre comme Jésus, par un geste, une posture, un climat particulier. De cette manière, on se rend mieux compte de ce qui s’est passé pour les Apôtres et cela nous aide à nous mettre à nous réapproprier ce que la trinité a fait pour nous au jour de notre Baptême pour nous réengager. Le Vendredi Saint. Il n’y a pas de salutation, on se dispense des politesses car le Seigneur va mourir pour nous. Pas de musique lors de l’entrée du prêtre qui se prosterne face contre terre : c’est une façon de révéler l’ambiance dramatique de ce jour. Le chemin de Croix nous permet, en avançant de station en station, de suivre Jésus, de refaire son chemin. Le corps nous aide à nous mettre en condition et à incarner ce que l’oreille entend, ce que l’intelligence comprend. Ainsi le chemin de Croix dans la Basilique du Saint Sépulcre à Jérusalem qui est construite à la fois sur le Golgotha (lieux de la crucifixion) et sur le tombeau du Christ permet de faire le chemin à la suite de Jésus. D’où l’importance pour nous aussi des lieux : la chapelle de la spoliation (lieu ou les gardes ont dépouillés le Christ et joués aux dés ses vêtements), la chapelle de saint Longin (chapelle dédiée au centurion qui a percé le côté de Jésus avec sa lance, lieu où il reconnut Jésus comme Fils de Dieu et Juste par excellence), la chapelle de Marie Madeleine (à côté de l’Anastasis, lieu de la rencontre avec le Ressuscité). Veillée pascale : on écoute, on a un cierge à la main comme les vierges qui attendent leur maître. La durée de la liturgie permet de comprendre le commandement de veiller. La liturgie pose une ambiance particulière qui met en valeur ce que nous pouvons vivre quotidiennement en allant à la Messe. Les rites permettent de s’approprier le don reçu au Baptême, à la Confirmation, à la 1ère Communion… Profitons donc de la liturgie de la Semaine Sainte afin de nous mettre en condition pour accueillir les mystères de Pâques, pour nous, nos proches, et le monde vers lequel Jésus ressuscité nous envoie.