OBSEQUES PERE BERNARD LE GAL - Diocèse de Saint

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OBSEQUES PERE BERNARD LE GAL - Diocèse de Saint
OBSEQUES PERE BERNARD LE GAL
21 NOVEMBRE 2014
Nous sommes nombreux cet après-midi, pleins de reconnaissance, présents pour accompagner un ami,
un prêtre profondément passionné par le monde de ce temps, par l’Église et par toute l’humanité pour
laquelle il se sentait engagé. Sa foi profonde, éclairée par la Parole de Dieu, était sa boussole. Discret
mais ferme, Bernard, ou Père Le Gal comme tous les diocésains aimaient l’appeler, a été un prêtre, un
frère, passeur et pasteur toujours soucieux de manifester et de faire connaître l’Amour de Dieu pour
tous.
Homme de prière, perfectionniste jusqu’à vérifier tous les détails de ses interventions, de ses
productions et de ses animations, il nous laisse un témoignage qui continuera longtemps à marquer ce
diocèse qu’il a tant sillonné et pour lequel il a tout donné. C’est avec émotion et une certaine
appréhension que je me risque à l’évocation de ce frère prêtre auquel ma génération et d’autres sont si
redevables.
Le Père Le Gal est né le 20 octobre 1929 à Tréveneuc. C’est le 3ème d’une famille de quatre enfants. Il a
été marqué par l’environnement rural et marin de la côte du Goëlo.
De 1940 à 1947, durant la seconde guerre mondiale, il fait ses études au petit séminaire de Quintin.
En 1947 il entre au grand séminaire de Saint Brieuc. Il sera ordonné prêtre le 3 avril 1954 dans la
chapelle de ce grand séminaire, peut-être signe prémonitoire d’une vie de prêtre qu’il vivra en ce lieu.
De 1954 à 1957 il préparera sa licence de théologie à l’Université Catholique d’Angers et à l’Institut
Supérieur de Liturgie de Paris où il aura le privilège d’avoir pour professeurs quelques experts en liturgie
qui participeront au Concile.
De 1957 à 1959 il sera vicaire à Saint Sauveur de Dinan. Il aimait à évoquer cette période heureuse de
son apostolat
En septembre 1959 il est nommé directeur au grand séminaire de Saint Brieuc. On appelait alors
Directeur tous les professeurs, en lien avec leur fonction d’accompagnateurs spirituels.
Il restera résidant de la grande maison Saint Yves, rue de Genève, jusqu’à ces jours derniers, soit 55 ans
dans le même lieu.
Le Père Le Gal va enseigner la liturgie, accompagner des séminaristes dans la direction spirituelle et
assurer la formation instrumentale et musicale, tout cela avec délicatesse, abnégation et compétence.
Progressivement il s’engagera dans la commission d’art sacré où sa grande sensibilité pour le beau et
pour la recherche d’adaptation des lieux pour une meilleure participation du peuple de Dieu pourra
s’exprimer.
Dans son parcours il reconnaîtra lui-même dans un témoignage paru dans « Eglise en Côtes d’Armor »
en 2003, combien le concile Vatican II a été un souffle extraordinaire pour lui-même comme pour
beaucoup d’autres. Le Concile a été pour eux comme un printemps de l’Eglise désireuse d’entrer en
dialogue avec le monde contemporain, en revenant aux sources les plus pures de sa tradition. Concile
dont le premier chantier a été la liturgie dans la vie et la mission de l’Eglise peuple de Dieu, corps du
Christ, temple de l’Esprit, appelée à être un signe levé sur les nations.» (Constitution sur la Sainte
Liturgie, décembre 1963).
Il vivra le bouillonnement extraordinaire des années 70-80 d’une Eglise qui se découvre Eglise pour le
monde. En même temps le liturgiste sensible qu’il était vivra un certain isolement tant à cette époque la
liturgie apparaissait opposée à la mission, et la sacramentalisation à l’évangélisation prioritaire.
- Trouvant du soutien auprès de ses collègues liturgistes régionaux et nationaux Bernard va tracer sa
route et nous ouvrir tous à la découverte d’une liturgie au service des Communautés et d’une pastorale
sacramentelle authentiquement missionnaire.
-Il créera des équipes enthousiastes avec des collaborateurs heureux de vivre avec lui des expériences
inter-services (théologie, catéchèse, sacrements du baptême et de la confirmation, pastorale des
funérailles, service des pèlerinages, art sacré, art floral liturgique, stages de jeunes musiciens,
commission des orgues). Il saura susciter, entraîner et faire naître des expériences nouvelles sans faire
de bruit mais avec la conviction des bâtisseurs.
Sous son impulsion, des rencontres diocésaines rassemblant des centaines de laïcs, prêtres, diacres,
religieux et religieuses se succèdent. La chorale diocésaine se met en place. La Pastorale des funérailles
s’organise avec des soirées diocésaines et des formations de zone. Bernard est heureux et nous sommes
heureux avec lui. Il garde ses exigences et on doit toujours mieux faire…
La participation «consciente, active et fructueuse » du peuple de Dieu à la liturgie est en train de
prendre corps et visage au service de la mission de l’Eglise.
Prêtre au service du peuple de Dieu et acteur du renouveau liturgique il l’a été aussi à travers la belle
expérience des Fiches Dominicales. Avec celles-ci, destinées simplement au départ au service des
séminaristes qui se rendaient en paroisse, puis aux premières équipes liturgiques paroissiales du diocèse
dans les années 70, il a fait connaître le diocèse de Saint Brieuc dans le monde entier. Vingt-cinq mille
exemplaires partaient de la maison Saint Yves chaque semaine aux quatre coins du monde. Travail de
bénédictin, magnifique expérience où Bernard le pasteur a contribué à faire découvrir la Parole de Dieu,
à favoriser la participation des laïcs et à célébrer en proposant le chemin du Beau, de l’intériorité et de
la fraternité. Pour cela il aimait associer des collaborateurs auxquels il demandait de libérer leur
créativité. Depuis son retrait du service de pastorale liturgique il a continué à servir l’art sacré et à
apporter sa contribution au service des paroisses de Pléneuf et Erquy, appréciant de vivre en paroisse ce
qu’il avait initié durant 50 ans
Lui qui a préparé et animé avec passion les pèlerinages de Lourdes, les pardons de Tréguier et de
Querrien, lui qui nous a fait vivre tant de liturgies extraordinaires (ordinations diaconales, presbytérales
et épiscopales, messes chrismales, messe du rassemblement Eucharistie-dimanche au stade du
Roudourou le 6 mai 2001), qu’il soit accueilli par le Ressuscité du matin de Pâques, qu’il entre dans la
joie éternelle de Dieu.
Merci Père Le Gal, Merci Bernard, durant 60 ans tu as été notre ami, notre frère prêtre avec délicatesse,
avec foi, avec passion, tu nous as fait revivre l’expérience des pèlerins d’Emmaüs.
Puissions-nous continuer ce chemin de rencontre avec toi dans la communion des saints.
Jean Le Rétif

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