Dorothée. –écrire ne suffit pas, vous les auteurs vous êtes comme

Dorothée. –écrire ne suffit pas, vous les auteurs vous êtes comme des
plantes vertes si on ne vous secoue pas !
Je ne vais jamais oublier cet italien dans l'avion qui nous ramenait de la foire
de Frankfort,
il résumait son succès dans les affaires en une phrase :
Chi vuole vada, chi non vuole manda.
Qui veut va, qui ne veut pas envoie !
Se déplacer, écrire aux uns aux autres pour leur dire qu'on les a lus et quel
bien ça nous a fait, une boutique rien de plus, nous sommes une boutique qui
doit tourner. Toi tu envoies tes bouquins aux critiques sans un mot et tu
t'étonnes.
Pour vendre il faut acheter. Et acheter c'est inviter à bouffer, offrir du
champagne ou se dépasser en compliments ...
Je regrette, on n'imagine pas un fabricant de poêles à bois, je prends un
extrême mais c'est la même situation, prends le meilleur fabricant de poêles,
s'il ne vend rien, est-il encore un fabricant de poêle ? Non, il n'est qu'un
imbécile.
Si tu voulais, important d'avoir un prix pour un auteur, tu ferais l’effort de te
déplacer.
L’écrivain. –Pour te voir te trémousser devant des
petits pets foireux aux brushings impeccables.
Dorothée. –Tout se joue dans des petites choses.
Ton livre vient juste de sortir, je te suggère quelques marches au bord de la
mer pour t'éclaircir le teint, on doit avoir envie de te lire.