Séquence 4, extrait 3 : La chevelure

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Séquence 4, extrait 3 : La chevelure
Séquence 4, extrait 3 : La chevelure
Baudelaire est un poète du XIXème siècle. Il est connu pour avoir fondé sans le vouloir un
mouvement littéraire : le symbolisme.
Les Fleurs du Mal est un recueil de poème publié en 1857. Le poème du Parfum Exotique est
dans la partie Spleen et Idéal du recueil.
Jeanne Duval est une de ses aimantes qui est d’origine antillaise. Cette relation est associée à
un triptyque composé des poèmes Parfum Exotique, la Chevelure, un Hémisphère dans la
chevelure et elle lui rappelle ses voyages forcés dans les Antilles.
La chevelure lui fait penser au rêve, à l’alchimie.
I-
De la réalité à l’imaginaire
a) Un lieu propice au jeu amoureux
b) La chevelure devient un objet de fétichisme
c) La transformation par l’imaginaire
II- Une poésie de la réminiscence (faire apparaître quelque chose avec un souvenir)
a) Un souvenir comme point d’encrage
b) Un souvenir comme lieu de correspondance des sens
c) Un souvenir qui permet d’atteindre le paradis perdu
Ia) L’évocation du jeu amoureux est présent :
- « alcove obscure » fait référence à la sensualité
- « extas » ici elle peut être spirituelle et amoureuse
- « brûlante Afrique », la chaleur est un signe de sensualité
- « Ô mon amour », « se pamer », « pleins de sèves », « ardeur »
- « tête amoureuse d’ivresse »
b) Fétichisme présent à travers « Ô toison, Ô boucles », ces hommages à la chevelure
représente d’une certaine façon une métonymie partielle de la femme.
Fétichisme aussi présent à travers l’isotopie de la chevelure :
- « toison » faisant référence à Jason et la toison d’or
- « chevelure, fortes tresses, cheveux, vos mèches »
c)
*La transformation se fait avec d’abord une métaphore animale : « haut toison moutonnant »,
modification de la réalité avec la toison lié à un mouton.
*Il y a ensuite une métaphore maritime : « la mer d’ébène », oxymore permet un
rapprochement entre la réalité avec la couleur ébène des cheveux et l’évocation imaginaire de
la mer. De même pour « noir océan ». Les « boucles » font aussi penser aux rouleaux des
vagues.
* Le symbole du voyage est présent à travers le « port retentissant », les « vaisseaus », la
métonymie du bateau « les voiles, rameurs et mâts », « pavillon », « goudron »
* Les lieux évoqués dans le poème sont l’Asie et l’Afrique, lieux en correspondance avec le
poème Parfum Exotique
IIa) Les souvenirs représentent un point d’encrage pour la réminiscence.
« Des souvenirs dorment dans cette chevelure », les souvenirs qui dorment sont des souvenir à
développer/à faire renaîre.
« Je plongerai ma tête », utilisation du futur de projection, l’auteur y met toute sa volonté.
Et on constate que ce souvenir a été développé à la fin du poème « je hume à longs traits le vin
du souvenir ».
b) Le Souvenir est vu comme un lieu de correspondance des sens.
* Premier des sens développé est l’odorat : « parfum », « forêt aromatique » (2ème strophe),
« senteurs confondues de l’huile de coco, du musc » (6ème strophe).
* Deuxième sens : l’ouïe. « musique », « port retentissant », « son et couleur »
* Troisième sens : la vue. « éblouissant rêve » = vision. « moire » = tissu avec dessin qu’on ne
voit que sous un certain angle.
La vue apparaît aussi à travers les couleurs : « bleu », « noir » … « rubis », « saphir » …
* Les verbes « voguer » et « nager » représente le toucher.
* Les sens sont mis en correspondance : « voguent sur la musique », « nage sur ton parfum ».
c) La paradis perdu est atteint à travers cette réminiscence.
Les sens sont mis en correspondance, à travers l’enjambement, l’ouïe et l’odorat sont réunis.
En utilisant la vision métonymique de la femme, il espère atteindre le Paradis Perdu qu’est
l’Idéal. Le Paradis Perdu est justement présent à travers « là-bas », « ardeur des
climats », « éternel chaleur », « loisir embaumé » et « oasis » qui donne un aspect illusoire de
ce paradis.
Ce voyage est un voyage spirituel « esprit », « mon âme », « esprit subtil » qui ne se fait qu’à
une condition : être disponible spirituellement.
Cela s’oppose à la société où vit Baudelaire qui est tournée vers le progrès : « non
chaloir », « féconde paresse »
Il y a aussi la rêverie du voyage intellectuel « azur du ciel immense et rond », « le ciel », deux
termes qui représentent aussi l’Idéal. L’Idéal est aussi présent à travers les trésors « or, moire,
rubis, perle, saphir ».
 Ce poème de la chevelure est une sorte de traité poétique de Baudelaire, il y évoque
indirectement sa théorie de la création qui repose sur la mise en disponibilité du poète
et à la théorie des correspondances. La femme est médiatrice de l’Idéal possible mais
illusoire.

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