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dimanche 1er novembre 2015 à 17h au temple de Saint-Gervais Ensemble l’Hydre Crainte et colère : une image divine chez Franz Tunder Rhaissa Cerqueira, soprano Christelle Monney, alto Jérôme Vasseur, ténor Pierre Héritier, basse Amandine Solano, Hugues Tavernier, violons Pablo Garrido, viole de gambe Xavier Marquis, dulciane Adrien Branger, Abel Rohrbach, sacqueboutes Paolo Corsi, orgue et direction entrée libre - collecte www.espace-saint-gervais.ch Crainte et colère divine chez Franz Tunder Clément Marot (1496-1544) Lecture du Psaume 137 Sur les rives de Babylon Claude Goudimel (1514-1572) Estans assis aux rives aquatiques de Babylon (Psaume 137, Psautier de 1580) Franz Tunder (1614-1667) Am Wasserflüssen Babylon Motet sur le Psaume 137 d'après la mélodie éditée à Strasbourg en 1525 dans le Das dritt theil Straßburger kirchen ampt Jean-Baptiste Chassignet (1578-1637) Lecture du poème Sur la colère de Dieu (extrait du Psaume 6 retranscrit) Franz Tunder Wend'ab deine Zorn, lieber Herr Cantate sur le texte de Bartholomaeus Gesius (1555-1611) édité en 1555 à Muenchenberg Paschal de l' Estocart (1537-1587) Hélas mon Dieu, ton ire s'est tournée Polyphonie tiré du recueil Sacrae Cantiones 1582 Georg Muffat (1654 -1703) Toccata Prima Tirée de l' Apparatus Musico-organisticus (1690) Théodore Agrippa d'Aubigné (1552-1630) Lecture de Les Tragiques (extrait du Livre VII) Franz Tunder Streuet mit palmen Sinfonia et Aria d'aprés le texte d'Angelus Silesius (1624-1677) publié en 1657 dans Heilige Seelen-Lust oder geistliche Hirtenlieder Martin Luther Lecture de la Lettre circulaire aux communautés de Riga, Reval et Dorpat 1523 Franz Tunder Ein' feste Burg ist unser Gott Cantate d'après le cantique de Martin Luther, paraphrase du Psaume 46 (47) Clément Marot (1496-1544) Lecture du Psaume 137 Sur les rives de Babylon Etant assis aux rives aquatiques de Babylon, pleurions mélancoliques, nous souvenant du pays de Sion : Et au milieu de l'habitation, où de regrets tant de pleurs épandîmes Aux saules verts nos harpes nous pendîmes. Lors ceux qui là captifs nous emmenèrent, De les sonner fort nous importunèrent, Et de Sion les chansons réciter : Las, dîmes-nous, qui pourrait inciter Nos tristes cœurs à chanter la louange De notre Dieu en une terre étrange ? Or toutefois puisse oublier ma dextre L'art de harper, avant qu'on te voie être, Jérusalem, hors de mon souvenir. Ma langue puisse à mon palais tenir, Si je t'oublie, et si jamais ai joie, Tant que premier ta délivrance j'oie. Mais donc, Seigneur, en ta mémoire imprime Les fils d'Edom, qui sur Iérosolyme Criaient au jour que l'on la détruisait, Souviens-toi que chacun d'eux disait, A sac, A sac, qu'elle soit embrasée, Et jusqu'au pied des fondements rasée. Aussi seras, Babylon, mise en cendre : Et très heureux qui te saura bien rendre Le mal dont trop de près nous viens toucher : Heureux celui qui viendra arracher Les tiens enfants de ta mamelle impure, Pour les froisser contre la pierre dure. 2 Jean-Baptiste Chassignet (1578-1637) Lecture du poème Sur la colère de Dieu (extrait du Psaume 6 retranscrit) Ne me corrige point, en ton ire bouillante. Et n'étends point, Seigneur, de ta fureur brûlante Sur mon coupable chef le tendon endurci : Mais touché des accents de ma plainte éplorée, Évoque, Père doux, ma cause déplorée Du siège de justice au trône de merci. Modère hélas ! Seigneur, modère la sentence Qui condamne à la mort mon âme et son offense. Et ne prononce point ton arrêt punisseur Paravant que ta main aux coups appareillée, Rengainant son couteau, ne s'en soit conseillée Non avec ta justice, ains avec ta douceur. Comme les corps humains sont suivis de leur ombre, Plutôt par ta bonté que par ton jugement ; Que si tu prends plaisir de perdre ta facture, Quel est celui de nous qui, dans la sépulture, Se souviendra de toi au Royaume des morts ? Est-ce dans le tombeau, dessous la terre noire Que les corps sans esprit célèbrent de ta gloire La renaissante histoire et les vivants accords ? Qu'excessif et cruel est le mal qui me touche. Je n'ai plus pour parler de langue ni de bouche. Ma bouche ne fait plus que se plaindre et gémir. Mon lit toutes les nuits est trempé de mes larmes ; Çà et là combattu de diverses alarmes. Quand tout le monde dort, je ne puis m'endormir. Plutôt que de me rendre esclave du supplice, Regarde dans le ciel ta demeure propice. Quel je suis en dedans, quel je suis en dehors : Pourrais-je bien dormir, pécheur abominable Mille maux renaissants me viennent en partage, Si mes yeux, devenus un fleuve inépuisable J'affaiblis d'heure à autre, et porte à mon dommage Plus de tourments au cœur, que de membres au corps. Ne font plus que pleurer mes immortels ennuis ? J'en ai trouble la vue, et leur prunelle éteinte Mon corps ne peut suffire à tant d'âpres tortures, Devant mes ennemis s'éberluant de crainte, Mes os d'avec mes nerfs ont disjoint leurs jointures. Au lieu de voir des jours, ne voit plus que des nuits. Mille boutons de gêne en mon âme ont passé ; Mon esprit s'en émeut, et ceux qui me rencontrent Ne pensez, toutes fois, hommes sans conscience Comme tous étonnés avec le doigt démontrent Que Dieu n'ait tourné l'œil devers ma patience. Que je suis le portrait d'un squelette cassé. Qu'il n'ait ouï les cris de mes gémissements : Il a ouï mes cris, il a vu ma constance. Souverain médecin qui, d'une même face Du lieu même où mes maux semblaient prendre naissance Donne la froide mort, la froide mort déchasse Il a donné la vie à mes contentements. Selon que tu l'atteins de mort ou de courroux : Jusqu'à quand lairras-tu mes blessures sans basme C'est ainsi, Seigneur Dieu, que ta main tu retires Ne considérant pas qu'aux plaies de mon âme Quand nous nous retirons de provoquer ton ire. Les remèdes hélas ! duissent mieux que les coups. Et c'est encore ainsi que variant le sort, Seigneur, si de tes mains les ouvrages nous sommes Ceux qui de notre honte établissent leurs gloires, De vergogne éperdus, voient en nos victoires Pardonne à leur forfait comme père des hommes. Leur honte et notre honneur, notre vie et leur mort. Et non point comme auteur de leur iniquité : Serait-il pas bien mieux à ta divine essence D'effacer le péché par ta grande clémence, Qu'effacer le pécheur par ta sévérité ? Retournant donc sur moi les yeux de ton visage. Tels qu'ils luisent -en toi, quand tu portes l'image Non d'un juge irrité, mais d'un père clément. Tire-moi des langueurs qui me suivent sans nombre. 3 Franz Tunder Ein' feste Burg ist unser Gott (cantique de Martin Luther) Ein feste Burg ist unser Gott, ein gute Wehr und Waffen. Er hilft uns frei aus aller Not, die uns jetzt hat betroffen. Der alt böse Feind mit Ernst er's jetzt meint; groß Macht und viel List sein grausam Rüstung ist, auf Erd ist nicht seins gleichen. C'est un château-fort que notre Dieu, Une protection et une arme de grande valeur, Il nous délivre de toute la détresse Qui nous accable aujourd'hui. . Le vieil et méchant ennemi Est passé aux choses sérieuses. Un grand pouvoir, beaucoup de ruse, C'est son cruel équipement, Il n'a pas son pareil sur terre. Mit unsrer Macht ist nichts getan, wir sind gar bald verloren; es streit' für uns der rechte Mann, den Gott hat selbst erkoren. Fragst du, wer der ist ? Er heißt Jesus Christ, der Herr Zebaot, und ist kein andrer Gott, das Feld muß er behalten. Avec notre pouvoir à nous, il n'y a rien de fait, Nous courons à notre perte Pour nous combat l'homme qu'il faut, le héros que Dieu lui-même s'est choisi. Tu demandes de qui il s'agit ? Il s'appelle Jésus-Christ, Le Dieu des armées, Il n'y en pas d'autre, C'est lui qui reste maître du terrain. Und wenn die Welt voll Teufel wär und wollt uns gar verschlingen, so fürchten wir uns nicht so sehr, es soll uns doch gelingen. Der Fürst dieser Welt, wie saur er sich stellt, tut er uns doch nicht ; das macht, er ist gericht': ein Wörtlein kann ihn fällen. Et si le monde pullulait de démons, Et si, pour un peu, il voulait nous engloutir, Nous n'avons pourtant pas si peur que cela, nous nous en sortirons malgré tout. Le prince de ce monde, Il peut faire son nuisible autant qu'il veut, il ne nous atteint pas, C'est qu'en fait, il est déjà jugé, Il suffit d'un petit mot pour le jeter à terre. Das Wort sie sollen lassen stahn und kein Dank dazu haben; er ist bei uns wohl auf dem Plan mit seinem Geist und Gaben. Nehmen sie den Leib, Gut, Ehr, Kind und Weib: laß fahren dahin, sie haben's kein Gewinn, das Reich muß uns doch bleiben. Ils peuvent bien délaisser la Parole de Dieu Et n'en avoir aucune reconnaissance Mais pour nous, Dieu fait partie de l'équation, avec son Esprit et ses dons. S'ils prennent le corps, les biens, l'honneur, femme et enfant, Laisse tomber, Ils ne l'emmèneront pas en paradis, Le Royaume nous reviendra à la fin. 4 Théodore Agrippa d'Aubigné (1552-1630) Lecture de Les Tragiques (extrait du Livre VII) … Mais quoi ! C'est trop chanté, il faut tourner les yeux Eblouis de rayons, dans le chemin des cieux. C'est fait, Dieu vient régner ; de toute prophétie Se voit la période à ce point accomplie. La terre ouvre son sein, du ventre des tombeaux Naissent des enterrés les visages nouveaux : Du pré, du bois, du champ, presque de toutes les places Sortent les corps nouveaux et les nouvelles faces. Ici les fondements des châteaux rehaussés, Par les ressuscitants promptement sont percés ; Ici un arbre sent des bras de sa racine Grouiller un chef vivant, sortir une poitrine ; Là l'eau trouble, bouillonne, et puis s'éparpillant Sent en soi des cheveux et un chef s'éveillant. Comme un nageur venant du profond de son plonge, Tous sortent de la mort, comme l'on sort d'un songe. Les corps par les tyrans autrefois déchirés Se sont en un moment en leurs corps resserés, Bien qu'un bras ait vogué par la mer écumeuse De l'Afrique brûlée en Thulé froiduleuse.... … Voici le Fils de l'homme et du grand Dieu le Fils, Le voici arrivé à son terme préfix. Déjà l'air retentit et la trompette sonne, Le bon prend assurance et le méchant s'étonne... L'autre ciel, l'autre terre ont cependant fui, Tout ce qui fut mortel se perd évanoui. Les fleuves sont séchés, la grande mer se dérobe, Il fallait que la terre allât changer de robe. Montagnes, vous sentez douleurs d'enfantements ; Vous fuyez comme agneaux, ô simples éléments ! Cachez-vous, changez-vous ; rien mortel ne supporte Le front de l'Eternel ni sa voix rude et forte. …. Voici le grand héraut d'une étrange nouvelle, Le messager de mort, mais de mort éternelle. Qui se cache, qui fuit devant les yeux de Dieu ? Vous, Caïns fugitifs, où trouverez-vous lieu ? Quand vous auriez les vents collés sous vos aisselles, Ou quand l'aube du jour vous prêterait les ailes, Les monts vous ouvriraient le plus profond rocher, Quand la nuit tâcherait en sa nuit vous cacher, Vous enceindre la mer, vous enlever la nue, Vous ne fuirez de Dieu ni le doigt, ni la vue... …. Saint, saint, saint le Seigneur ! O grand Dieu des armées, De ces beaux cieux nouveaux, les voûtes enflammées, Et la nouvelle terre, et la neuve cité, Jérusalem la sainte, annoncent ta bonté ! Tout est plein de ton nom. Sion la bienheureuse N'a pierre dans ses murs qui ne soit précieuse, Ni citoyen que Saint, et n'aura pour jamais Que victoire, qu'honneur, que plaisir et que paix. 5 Là nous n'avons besoin de parure nouvelle, Car nous sommes vêtus de splendeur éternelle, Nul de nous ne craint plus ni la soif ni la faim, Nous avons l'eau de grâce et des Anges le pain ; La pâle mort ne peut raccourcir cette vie, Plus n'y a d'ignorance et plus de maladie. Plus ne faut le soleil, car la face de Dieu Est le soleil unique et l'astre de ce lieu : Le moins luisant de nous est un astre de grâce, Le moindre a pour deux yeux soleils à la face, L'Eternel nous prononce et crée de sa voix Rois, nous donnant encore plus nom que de Rois.... … Au visage de Dieu seront nos saints plaisirs, Dans le sein d'Abraham fleuriront nos désirs, Désirs, parfaits amours, hauts désirs sans absence, Car les fruits et les fleurs n'y font qu'une naissance. Chétif, je ne puis plus approcher de mon œil L'œil du ciel ; je ne puis supporter le soleil. Encore tout ébloui, en raisons je me fonde Pour de mon âme voir la grande âme du monde, Savoir ce qu'on ne sait et qu'on ne peut savoir, Ce que n'a ouï l'oreille et que l'œil n'a pu voir ; Mes sens n'ont plus de sens, l'esprit de moi s'envole, Le cœur ravi se tait, ma bouche est sans parole ; Tout meurt, l'âme s'enfuit, et reprenant son lieu, Extatique, se pâme au giron de son Dieu. 6 Martin Luther Lecture de la Lettre circulaire aux communautés de Riga, Reval et Dorpat 1523 A/ « Denn so habt ihr es gehört und gelernt : Wer glaubt, dass Jesus-Christus durch sein Blut, ohne unser Verdienst, nach Gottes, des Vaters, Willen und Barmherzigkeit, unser Heiland und Bischof unserer Seele geworden ist, dessen Glauben macht ihm gewiss Christus zu eigen und gibt ihm ohne alle Werke, wie er glaubt : denn Christi Blut ist freilich nicht dadurch mein oder dein, dass wir fasten oder Messe lesen, sondern dass wir es so glauben, wie Paulus spricht Römer 3 : 28 : « Wir meinen, dass der Mensch durch den Glauben gerechtfertigt werde, ohne des Gesetzes Werke ». Car c'est bien ce que vous avez entendu et appris : celui qui croit que Jésus Christ, par son sang, sans aucun mérite de notre part, par la volonté et la miséricorde de Dieu, le Père, est devenu notre Sauveur et l'évêque de notre âme, celui-là, la foi lui permet de s'approprier, de recevoir Christ sans aucune œuvre, car c'est ce qu'il croit : que le sang de Christ n'est évidemment pas mien ou tien, parce que nous jeûnons ou lisons la messe, mais parce que nous le croyons ainsi, comme l'écrit Paul aux Romains (3 : 28) : « Nous estimons que l'homme est déclaré juste par la foi, indépendamment des œuvres de la loi ». Dieser Glaube gibt uns Gott gegenüber ein fröhliches, friedliches Herz und es muss ihn liebgewinnen, weil es sieht, dass es Gottes Wille ist und die gnädige Neigung seiner Güte zu uns, dass Christus so mit uns handelt. Das heisst dann : durch Christus zum Vater kommen und zum Vater gezogen werden und Frieden mit Gott haben, sicher und fröhlich des Todes und jedes Unfalls gewärtig sein. Wo nun dieser Glaube nicht ist, da ist Blindheit, gibt es keine Christen, noch irgendein Fünklein göttlichen Wirkens oder Wohlgefallens. » Cette foi nous donne vis-à-vis de Dieu un cœur joyeux et paisible, et l'amour doit grandir en lui parce qu'il voit que c'est la volonté de Dieu et l'inclination gracieuse de sa bonté envers nous, que Christ agisse ainsi à notre égard. Cela veut dire alors : aller par Christ au Père, être attiré vers le Père et être en paix avec Dieu, plein d'assurance et joyeux face à la mort et à l'abri de tout malheur. Là où cette foi est absente, là est l'aveuglement, il n'y a pas de Chrétien, ni la plus petite étincelle d'action et de faveur divines. (…) B/ « Darüber hinaus habt ihr gehört, dass ein solcher Mensch hinfort nichts schuldig ist, als seinen Nächsten zu lieben, wie Paulus Römerbrief 13 : 8 f und Christus Joh 15 : 12 sagt : « Das ist mein Gebot, dass ihr euch untereinander liebt » ; denn wo Jünger Christi sind, dürfen sie für sich und für ihre Sünde und zu ihrer Seligkeit nichts tun, sondern das hat Christi Blut schon getan und alles ausgerichtet und sie geliebt, dass sie sich selbst nicht mehr lieben oder suchen oder etwas Gutes wünschen sollen. Sondern, was sie derartiges für sich tun und suchen wollten, sollen sie ihrem Nächsten zuwenden und solche gute Werke, deren sie nicht bedürfen, einem anderm tun, gleichwie Christus uns getan hat, der auch sein Blut nicht für sich selbst, sondern für uns gegeben und vergossen hat. » En outre, vous avez entendu qu'un tel homme n'a d'autre devoir que d'aimer son prochain, comme l'écrit Paul aux Romains (3:18) et Christ lui-même (Jean 15:12) : « Voici mon commandement : aimez-vous les uns les autres... » ; car là où se trouvent des disciples de Christ ils n'ont besoin de rien faire concernant leur péché et leur bonheur éternel, au contraire, le sang de Christ a déjà fait et accompli tout cela, et Christ les a aimés pour qu'ils ne s'aiment plus eux-mêmes, qu'ils ne s'inquiètent plus d'eux-mêmes, qu'ils ne recherchent plus leur propre bien. Mais, ce qu'ils voulaient ainsi faire et poursuivre pour eux-mêmes, ils doivent le diriger vers leur prochain, et les bonnes œuvres de cette sorte, dont ils n'ont pas besoin pour leur salut, ils doivent les faire pour un autre, exactement comme Christ a agi à notre égard, lui qui a donné et répandu son sang, non pour lui-même, mais pour nous. 7 Un poème pour la route Martin Luther Lob der Frau Musika Louange de Dame Musique Die beste Zeit im Jahr ist mein, da singen alle Vögelein, Himmel und Erden ist der voll, viel gut Gesang der lautet wohl. La plus belle saison de l'année est mienne, pendant que chantent tous les oiseaux, Ciel et terre sont remplis de leurs chants qui foisonnent et résonnent. Voran die liebe Nachtigall macht alles fröhlich überall mit ihrem lieblichen Gesang, des muß sie haben immer Dank. Et, à leur tête, l'aimable rossignol Répand la joie en tout lieu Avec son chant agréable, Il faut l'en remercier pour toujours. Viel mehr der liebe Herre Gott, der sie also geschaffen hat, zu sein die rechte Sängerin, der Musika ein Meisterin. Et plus encore le Bon Dieu Qui l'a créé ainsi pour être le chanteur par excellence, Un maître de musique. Dem singt und springt sie Tag und Nacht, seins Lobes sie nichts müde macht; den ehrt und lobt auch mein Gesang und sagt ihm ein' ewigen Dank. C'est pour Lui qu'il chante et exulte jour et nuit, Il ne se lasse pas de louer ; C'est Lui aussi que célèbre mon chant, Et lui rend grâces pour toujours. Traductions des textes de Martin Luther proposées par Philippe Rohrbach 8