L`Europe du sud-est - d`une zone de crise à une région européenne

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L`Europe du sud-est - d`une zone de crise à une région européenne
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10.03.2006
L'Europe du sud-est - d'une zone de crise à une région
européenne de paix
Rapport de la conférence de Vienne
En introduisant les intervenants, Alexander van der Bellen explique que l'intitulé du débat renvoie à un
objectif. Il rappelle au public que la paix dans les Balkans n'est pas une évidence et que, face aux
différentes particularités économiques et sociales dans cette région, une solution miracle n'existe pas. Il
appelle de ce fait à une plus forte prise en compte des pays qui n'ont pas encore une perspective d'adhésion
à l'Union Européenne.
Ifranka Psagic, directrice de Tuzlanska Amica Srebrenica, attire l'attention sur le retour des réfugiés, qui
risquent de rencontrer les responsables de leur drame personnel. Les anciens réfugiés se sentent pris en
otage, car il s'agit d'une chose de supporter des gens ayant détruit votre voiture, mais il est toute autre
chose de vivre avec des gens ayant détruit votre famille. Elle aborde d'autres problèmes, tels l'insécurité
sociale, le chômage élevé (qui concerne presque un jeune sur deux), l'absence d'une infrastructure et le
manque de capital.
Petr Stepanek, conseiller politique travaillant surtout avec les gouvernements locaux, évoque le problème
de l'absence de politiciens expérimentée sur place. Sous Tito, la promotion des élites politiques a été
suspendue, problème qui a été accentué par les conflits récents. Si l'apparition de leaders politiques ne fait
pas de doute, il leur manque encore l'expérience politique. Y sont liés l'émergence d'une forte corruption et
du crime organisé, phénomène très répandus dans cette région. A cela s'ajoute les bandes dont
l'organisation est traditionnellement très forte dans les pays comme l'Albanie et le Monténégro et qui
contrôlent la distribution des moyens. Force est de constater que même les hommes politiques intègres sont
obligés de se rallier à ces bandes afin de trouver du soutien auprès de la population.
Gisela Kallenbach, qaunt à elle, souligne la relation entre l'avenir et le passé. Insistant sur la nécessité
d'admettre un débat sur le passé afin d'assurer la stabilité de l'avenir, elle prône la création des
"commissions de vérité et de réconciliation". Elle voit d'autres priorités dans la mise en place des
institutions indépendantes et démocratiques, dans la restructuration de l'économie et dans l'émission de
visas (de fait, 70% des jeunes Serbes n'ont jamais quitté leurs pays). De plus, elle met en garde contre
l'euroscepticisme qui ne cesse de gagner du terrain. Elle favorise donc l'élaboration d'une stratégie
européenne pour les Balkans, afin de préparer le processus d'adhésion. Gisela Kallenbach critique dans ce
contexte la tendance à financer les interventions militaires aux dépens du budget prévu pour les missions
de paix.
Ulrike Lunacek critique la présidence autrichienne pour ne pas avoir mise en avant la politique de
distribution des visas. Elle exige que l'Union Européenne mette un terme à la ghéttoisation des Balkans. En
outre, elle souligne la nécessité d'accorder plus d'attention aux femmes devenues victimes de la traite des
hommes. Angelika Beer exige à son tour que l'Union Européenne doit offrir la possibilité aux jeunes
ressortissants des Balkans de voyager dans d'autres parties du monde. De plus, elle refuse un statut spécial
pour les Balkans, dont le seul but serait d'éviter leur adhésion à l'Union Européenne. Elle insiste sur le fait
que l'intégration des Balkans est une étape cruciale pour la réunification européenne.
Daniel Cohn-Bendit exige à son tour l'intensification des coopérations régionales. De plus, il précise que la
Bosnie ne peut pas accéder à l'Union Européenne sans réviser sa constitution, car celle-ci est toujours
basée sur l'appartenance aux différentes ethnies. Pierre Jonckheer rappelle les dysfonctionnements
existants de l'UE-25 et demande s'il n'est pas redoutable de faire croire aux états balkans qu'une adhésion à
l'Union Européenne serait la seule solution à tous les maux. Il exhorte l'Union Européenne de régler dans
un premier temps ses problèmes internes et institutionnels - y compris la question sur la constitution -, et
de soutenir les réformes entamées dans les Balkans sans les lier au processus d'adhésion. Petr Stepanek
renvoie à l'expérience faite en Chypre et affirme à son tout que l'adhésion n'est pas une panacée.
En concluant, Alexander van der Bellen exprime sa conviction que les Balkans rejoindront l'Union
Européenne et que les gouvernements européens devraient se préparer à les accueillir.
Bericht über das III. Panel des Wiener Gipfels
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