Programme_ Balkans en 2011 hommage à Michel Roux

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Programme_ Balkans en 2011 hommage à Michel Roux
Les Balkans en 2011 : une région désormais stable ?
Journée d’étude en hommage à Michel Roux – 25 novembre 2011 Salle 2, RDC de l’IFE à l’ENS de Lyon (site Descartes)
9h30-17h
Organisée par Bio-Géophile / UMR 5600 Environnement-Ville-Société / ENS de Lyon
Avec le soutien de la Commission de Géographie politique du CNFG
Et l’association des anciens élèves des ENS de Lyon, Saint-Cloud et Fontenay-aux-Roses
Accès à l’ENS de Lyon (site Descartes) :
http://www.ens-lyon.eu/76089208/0/fiche___pagelibre/&RH=ENS-LYON-FR. La salle 2 de l’IFE se
trouve au RDC du bâtiment IFE (ex-INRP) au fond du jardin de l’ENS de Lyon (site Descartes).
L'équipe Bio-Géophile de l'UMR 5600 « Environnement, Ville, société » organise à l'Ecole
normale supérieure de Lyon, le 25 novembre 2011, une journée d’étude sur le thème "Les
Balkans en 2011. Une région désormais stable ?" en hommage au Pr. Michel Roux
Michel Roux, Professeur à l’Université de Toulouse-Le Mirail, géographe spécialiste des
Albanais de l’ancienne Yougoslavie, nous a quittés il y a deux ans. Notre journée d’étude se
veut à la fois une forme de reconnaissance scientifique et une manifestation d’amitié à son
égard.
Vingt ans après la chute du mur et le début des guerres yougoslaves, les Balkans
« occidentaux » sont au milieu du gué : les armes se sont tues, la vie a repris ses droits tandis
que s’amorce la « stabilisation » politique et économique voulue par l’Union Européenne en
contrepartie de son engagement aux côtés des nouveaux Etats.
Mais d’importants obstacles se dressent encore sur le chemin de l’Europe et sur celui du
développement : le cloisonnement ethno-territorial institué à la suite des opérations de
purification ethnique partage désormais de nombreuses villes – de Sarajevo à Skopje en
passant par Mitrovica ou Tetovo – et divise des régions ou des Etats au mépris du principe de
libre-circulation qui régit la construction européenne. Faut-il craindre, à l’inverse, une
nouvelle mise en cause des frontières par les tenants d’une Grande Serbie ou d’une Grande
Albanie ? Scénario peu probable tant la multiplication des frontières paraît faire le jeu de
pouvoirs locaux, asseoir des fiefs politiques et financiers bien plus tangibles que les utopies
nationalistes. Le défi adressé par l’Union européenne aux nouveaux Etats est donc en premier
lieu celui du décloisonnement : comment rétablir des ponts, convertir les discontinuités en
lieux d’échange et les différences en complémentarités ?
D’autres contraintes pèsent sur la croissance économique : les investissements
productifs ont été retardés non seulement par les risques politiques internes, mais aussi par
l’absence de perspective géopolitique claire : hormis les candidatures croate et macédonienne,
les Balkans occidentaux sont encore à l’écart du processus de pré-adhésion qui a permis à la
Roumanie et à la Bulgarie d’attirer les capitaux étrangers dès le milieu de la décennie 1990.
Les pratiques économiques, sociales et politiques frauduleuses, obéissant aux logiques de
clans et de réseaux mafieux, forment un autre obstacle aux investissements privés et publics.
La croissance est contrariée, plus encore, par la crise démographique, en grande partie liée
aux effets directs ou indirects de l’émigration massive qui touche à divers degrés l’ensemble
des Balkans, et annule les dynamiques naturelles des derniers « réservoirs » de population
balkaniques.
Dans ce contexte, il semble bien que les moteurs du développement soient, plus que
jamais, extérieurs à la région. Pour les peuples des Balkans, l’Europe politique est moins un
idéal qu’un gage de stabilité, un espace économiquement unifié susceptible de compenser le
cloisonnement politique, l’antidote de l’entre-soi qu’ils ont voulu et obtenu. La Turquie
constitue un autre pôle majeur et Istanbul, une sorte de capitale pour ces Balkans en manque
de centralité propre : dans son ensemble, l’Europe du sud-est soutient d’ailleurs la candidature
turque à l’Union Européenne. C’est à cette échelle, autour de grands projets structurants
(Southstream, corridors Europe-Asie) que peuvent s’organiser les coopérations régionales.
L’aire de peuplement albanais, terrain d’étude de Michel Roux englobant l’Albanie, le
Kosovo et le nord-ouest de la Macédoine, condense les questions et les contradictions
balkaniques. Les cinq millions d’Albanais qu’elle comprend apparaissent moins soudés par
leur communauté linguistique que divisés entre trois entités politiques incarnant trois formes
d’expression de la « nation albanaise », trois contextes socio-économiques. Les retards de
développement vis-à-vis du reste de l’Europe y sont particulièrement prononcés. Après 1990,
les guerres puis les incertitudes politiques ont découragé les investissements, laissant aux
émigrés le soin d’assurer une grande partie des revenus au détriment du développement local.
Dès les années 1980, Michel Roux analyse les débuts de la crise yougoslave en
considérant les inégalités de développement spatiales et sociales comme le terreau de la
discorde. C’est pour ne pas avoir su développer le Kosovo au rythme de sa croissance
démographique et de ses besoins que le pouvoir aurait provoqué, puis attisé l’hostilité entre
Serbes et Albanais. Le conflit kosovar, produit d’un retard de développement, est vu ensuite
comme le point de départ de la contagion yougoslave tout entière.
Dix ans après les dernières recherches de Michel Roux, et sous forme d’hommage
scientifique, les intervenants analyseront la situation actuelle des Balkans et plus
particulièrement, celle de l’aire de peuplement albanais en privilégiant la lecture
géographique et socio-économique des réalités politiques de la région. Plusieurs questions
pourront être abordées, notamment celle des trajectoires nationales vers l’intégration
européenne.
Les Balkans en 2011 : une région désormais stable ?
Journée d’étude en hommage à Michel Roux – ENS de Lyon – 25 novembre 2011
Salle 2,RDC de l’Institut français de l’Education( IFE), ENS de Lyon
9h30 : accueil des participants
9h45-10h00 : Olivier Deslondes (Université Lyon 2, UMR EVS) et Emmanuelle Boulineau
(ENS de Lyon, UMR EVS) :
Lire et comprendre la géographie des Balkans : enjeux et problématiques de la journée.
10h00 à 10h20 : Pierre-Yves Péchoux (Université de Toulouse Le Mirail)
Un demi-siècle plus tard, une relecture du premier travail de Michel Roux sur Belgrade
10h20-10h40 : Stéphane Rosière (Université de Reims Champagne-Ardennes)
Michel Roux : hommage à l'homme et à l'analyste du "nettoyage ethnique"
Hommages et discussion.
Pause
11h20-11h40 : Jean-François Drevet (Ancien fonctionnaire à la DG Regio, Commission
européenne)
Les perspectives d'adhésion des pays candidats des Balkans occidentaux à l’UE
11h40-12h00 : Emmanuelle Boulineau (ENS de Lyon, UMR EVS)
Les Balkans dans la macrorégion Danube.
Discussion
12h20-14h00 : déjeuner
14h00-14h20 : Michel Sivignon (Université Paris 10)
La crise grecque au quotidien.
14h20-14h40 : Pierre Sintès (Université de Provence, UMR Telemme)
Marginalités spatiales, mobilités géographiques et identités locales dans la Grèce
contemporaine.
Discussion et Pause
15h10-15h30 : Amaël Cattaruzza (Ecole de Saint-Cyr Coëtquidan)
Les représentations de l'Union européenne aux Monténégro cinq ans après l'indépendance
15h30-15h50 : Goran Sekulovski (Université Paris 1)
A la recherche d’une identité ethnique et ecclésiale : espace et religion en Macédoine
Discussion
16h10: Violette Rey (ENS de Lyon), clôture de la journée