Apport de l`Ergo-Kit pour l`évaluation des capacités

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Apport de l`Ergo-Kit pour l`évaluation des capacités
Résumés
Du choix irréfléchi d’un matériau à la
pénibilité au travail : retour
d’expérience
M.A. Denisb,c,*, V. Renerica, J. Eymarda, L. Lardona,
O. Faua, P. Harraua, A. Massardier-Piloncheryb,c
a
Hospices Civils de Lyon, 59, boulevard Pinel, 69677 Bron cedex,
France
b
Service de médecine et santé au travail, Hospices Civils de Lyon, 59,
boulevard Pinel, 69677 Bron cedex, France
c
Unité mixte de recherche épidémiologique et de surveillance
transport travail environnement, université Claude-Bernard Lyon 1, 8,
avenue Rockefeller, 69373 Lyon cedex 08, France
* Auteur correspondant.
Introduction.– Aux Hospices Civils de Lyon, un nouveau bloc opératoire
pédiatrique a ouvert en 2008. Le revêtement du couloir de 120 mètres,
desservant 9 salles, était inadapté au déplacement des chariots.
Objectif.– Nous souhaitons partager un retour d’expérience sur
« comment un choix irréfléchi et non-conforme au cahier des charges,
d’un matériau de sol, peut accroı̂tre la pénibilité physique ».
Méthode.– Le médecin du travail fût rapidement sollicité pour intervenir sur ce risque : les chariots roulaient difficilement sur ce sol
souple, avec pour corollaire des problèmes articulaires chez le personnel. Une étude de poste a permis d’analyser concrètement la
situation.
Résultats.– Jusqu’à 700 interventions mensuelles sont réalisées
dans ce bloc qui fonctionne sur 24 heures. L’équipe aide-soignante,
féminine à 80 %, âgée de 22 à 53 ans, place les patients en
salle d’accueil sur une table d’opération posée sur un chariot de
transfert et les conduit jusqu’au bloc, puis les ramène en chariot
jusqu’en salle de réveil, à l’autre extrémité du couloir. Table et
chariot pèsent jusqu’à 350 kg pour la plus grande table. La configuration du bloc opératoire fait que chaque transfert représente un
déplacement de 80 à 100 mètres. Chaque agent effectuait donc en
moyenne 1000 mètres par poste sur ce revêtement souple en
poussant les chariots.
Suite à l’intervention du médecin du travail, la direction a pu négocier
en 2013, le remplacement du revêtement de sol par un matériau dur
adapté au transfert.
Conclusion.– Ce travail collaboratif médecin du travail, ergonome,
cadres, direction, a permis, de réduire la pénibilité par manutention.
Une démarche conjointe, médecine et santé au travail, ergonome est
en cours pour remplacer les chariots existants par des chariots
motorisés.
http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2014.03.136
Étude de la corrélation entre les
paramètres de la pénibilité physique et
la pénibilité vécue du salarié dans une
population de soignants
W. Benhassine*, N. Bensakhria, S. Benaicha,
A. Sahraoui, R. Boussaha, S. Ahmani
Unité de pathologie professionnelle, service de médecine du travail,
CHU de Batna, Batna, Algérie
* Auteur correspondant.
L’évaluation de la pénibilité du travail pose le problème des outils
utilisés et de leur objectivité.
Ainsi, pour chaque type de FR, des outils d’évaluation sont proposés et
l’évaluation de l’ensemble des FR sous entend l’utilisation d’une
batterie de moyens : mesures (physiques, physiologiques), études
des accidents du travail, etc. D’un autre point de vue, le salarié, de part
sa constitution physique, ses capacités physiques, psychiques et
mentales est un individu assez singulier. L’interrogation de son vécu
serait alors le meilleur indicateur de cette pénibilité.
Le but de ce travail est d’identifier un outil d’évaluation fiable, simple
et peu coûteux pouvant être utilisé dans des populations de travailleurs.
Méthode.– Sur une population de soignants (n = 73) ont été évaluées :
– la pénibilité de posture par la méthode OWAS ;
– la charge physique par la mesure de la fréquence cardiaque ;
– le vécu du salarié de sa pénibilité par les items 5 et 6 et la dimension
des efforts extrinsèques du questionnaire du déséquilibre efforts/
récompenses de Siegrist.
La comparaison entre les dimensions fréquence cardiaque, pénibilité
de posture et pénibilité vécue, est réalisée par une étude de la
corrélation bivariée avec coefficient de Pearson.
Résultats.– La corrélation est significative entre la 5e question et les
paramètres de la posture (mais pas avec les paramètres cardiaques). r
de Pearson = 30 %, p < 0,01. Les efforts extrinsèques se corrèlent avec
les variables de la posture(r Pearson < 0,3) et pas avec ceux de
l’activité cardiaque.
Cette étude montre que l’interrogation du vécu du salarié peut être
utilisée comme outil fiable d’évaluation de la pénibilité du travail en
matière de contraintes posturales auxquelles sont habituellement
exposés les soignants.
http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2014.03.137
Apport de l’Ergo-Kit pour l’évaluation
des capacités fonctionnelles et des
exigences du poste de travail
J. Carona,c,*, C. Michelc, M.J. Le Galla,c, Y. Ronzibc,
L. Bontouxb,c, A. Petita,c
a
Centre de consultations de pathologie professionnelle, CHU
d’Angers, Angers, France
b
Centre régional de rééducation et réadaptation fonctionnelle, CHU
d’Angers, Angers, France
c
Laboratoire d’épidémiologie et d’étude en santé au travail (LEEST),
faculté de médecine d’Angers, université LUNAM, université d’Angers,
Angers, France
* Auteur correspondant.
Objectif.– L’Ergo-Kit (EK) est un outil validé permettant l’évaluation
des capacités fonctionnelles (ECF) et des exigences du poste de travail
(EPT). L’objectif de cette étude était d’évaluer l’intérêt de l’EK pour le
retour ou le maintien en emploi.
Matériel et méthodes.– Étude rétrospective des évaluations EK réalisées au centre de médecine physique et de réadaptation d’Angers de
2005 à 2012 : questionnaires d’analyse de la composante biomécanique des EPT et batteries des tests standardisés d’ECF biomécaniques
sélectionnés en fonction des données de l’EPT. Analyse et confrontation des données d’ECF et des EPT.
Résultats.– Parmi les 158 évaluations, 73 comprenaient l’EPT et l’ECF,
soit 46 % des évaluations réalisées dans le cadre du maintien en
emploi ou d’une orientation professionnelle avec ou sans rééducation
associée. Concernant l’EPT, l’indice global de pénibilité du travail était
de 60,1 15,1 % avec 97 % des postes exigeant de maintenir les bras en
l’air, 61 % de s’accroupir et 56 % de s’agenouiller au moins 2 h/
semaine. Près de 87 % des postes exigeaient une posture debout
prolongée dont 37 % au-delà de 20 h/semaine. Lors de l’ECF, les
postures les plus contraignantes étaient de grimper, monter un
escalier, ramper et maintenir les bras en l’air. La confrontation des
ECF et des EPT montrait que 71 % des patients n’avaient pas la capacité
de maintenir les bras tendus en bas comme le prévoyait leur poste
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Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2014;75S:S1-S53
contre 25 % pour l’action de tendre les bras en l’air. La cohérence des
évaluations était de 3,8/5 1.
Conclusion.– L’EK permet l’évaluation globale et la confrontation des
données de l’ECF et des EPT, dans le cadre du retour ou maintien en
emploi. Il pourrait faciliter le travail en réseau entre le monde de
l’entreprise et de la médecine physique et de réadaptation.
http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2014.03.138
La pénibilité lors du travail de nuit
N. Germain, A. Nonnenmacher*
SNCF, Strasbourg, France
* Auteur correspondant.
Pour accomplir sa mission première, le transport des voyageurs et
des marchandises, l’entreprise ferroviaire SNCF est conduite à
réaliser une partie de ses travaux sur les voies pendant la nuit,
période de moindre gêne pour les clients. Mais travailler à contretemps n’est pas sans risque pour la santé. Reconnu comme facteur
de pénibilité, le travail de nuit contribue même à l’usure prématurée des salariés.
Objectif.– Identifier les difficultés rencontrées par les salariés lors du
travail de nuit.
Méthode.– Enquête auprès des salariés susceptibles de travailler de
nuit (soit 328). Questionnaire élaboré en pluridisciplinarité qui aborde
des questions générales, l’alimentation, le sommeil, les connaissances, les conditions de travail et l’organisation du travail.
Résultats.– Participation de 55,6 %, perturbation de l’alimentation, du
sommeil, baisse de la vigilance ressentie lors de la séance de travail et
du trajet retour à domicile, méconnaissances des bonnes pratiques
hygiéno-diététiques et des effets du travail de nuit sur la santé,
pénibilité liée à une organisation du travail de nuit peu adaptée et
des conditions de travail spécifiques (trajets, travail à l’extérieur,
intempéries. . .).
Ce travail de recherche et d’enquête a donc permis d’identifier les
besoins des salariés lors du travail de nuit. Au regard des résultats et
de l’implication des salariés, la direction a pris conscience des facteurs
de pénibilité lors du travail de nuit.
Cette démarche peut être déployée dans d’autres entreprises. En
effet, le questionnaire, élaboré par l’équipe pluridisciplinaire avec
l’appui d’un médecin chronobiologiste, est un outil utilisable
auprès des salariés soumis aux mêmes contraintes professionnelles
que les salariés interrogés (BTP, entreprises de travaux ferroviaires).
http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2014.03.139
La charge physique au travail : enquête
auprès des manipulateurs de radiologie
à l’hôpital Sahloul de Sousse (Tunisie)
H. Kalboussi*, N. Landolsi, F. Debbabi,
W. Boughattas, M. Maoua, H. Rhif, A. Braham,
O. El Maalel, S. Chatti, N. Mrizak
Service de médecine du travail et oathologie professionnelle, Sousse,
Tunisie
* Auteur correspondant.
Introduction.– La charge physique au travail est devenue depuis de
nombreuses années un sujet de recherche et de discussion, en
particulier le métier de professionnel de santé a été corrélé à plusieurs
maladies qui lui sont liées.
Objectif.– L’étude des conditions de travail dans le service de radiologie du CHU Sahloul a pour but de dépister ses sources de pénibilité
physiques.
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Matériels et méthode.– On s’est basé sur un autoquestionnaire délivré
à tout le personnel du service de radiologie du CHU Sahloul et sur
l’observation directe et moyennant un enregistrement vidéo pour
mieux illustrer les résultats du questionnaire.
Résultats.– Nous avons recueilli 54 questionnaires, la moyenne
d’âge de notre population était de 34,46 ans, le sexe féminin était
le genre prédominant (64,8 %). Parmi le personnel interrogé 72,2 %
trouvaient leur travail pénible. La pénibilité physique était attribuée essentiellement à la manipulation des appareils de radiologie
(48,5 %).
Les plaintes de la population étudiée étaient surtout :les lombalgies
aiguës, les céphalées, les douleurs articulaires, les cervicalgies et les
troubles visuels (42,6 %). . .
L’étude approfondie du risque musculosquelettique a conclu que la
répétitivité et les postures inadéquates sont les facteurs de risque
majeurs essentiels identifiés comme facteurs pourvoyeurs des troubles musculosquelettiques.
Conclusion.– L’association des techniques de recueil et l’analyse de
l’activité ont permis de restituer les exigences réelles du travail et ont
permis de proposer quelques mesures préventives basées essentiellement sur la formation de tous les opérateurs d’une façon périodique, sur les risques de poste et la prévention des risques sur les
nouvelles procédures de travail.
http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2014.03.140
Hernie discale et aptitude au travail
chez les sapeurs pompiers : à propos de
42 cas
S. Chaib*, G. Touahria, Y. Hadi, F. Ailam,
S. Chebouche, A. Zatout
Service de médecine du travail, CHU de Tizi-Ouzou, Tizi-Ouzou,
Algérie
* Auteur correspondant.
Introduction.– Les sapeurs pompiers sont exposés à des risques professionnels multiples, toxiques et infectieux, mais aussi à une charge
de travail physique importante, ainsi qu’à une charge mentale lors des
activités opérationnelles. Ce qui pourrait générer des dégénérescences des disques intervertébraux, généralement, dans la nuque et la
région lombaire.
Objectifs :
– déterminer la prévalence des hernies discales chez les sapeurs
pompiers de la ville de Tizi-Ouzou ;
– décrire les caractéristiques sociodémographiques, cliniques et professionnelles.
Méthode.– C’est une enquête épidémiologique transversale descriptive portant sur 670 sapeurs pompiers, examinés lors des visites
systématiques au cours de la période 2007–2012. Une fiche
technique comportait les items suivants : âge, genre, ancienneté,
début des signes cliniques, ATCD, la conduite à tenir médicolégale
et thérapeutique. Les données ont été traitées par le logiciel EpiInfo.
Résultats.– Quarante-deux cas d’hernies discales ont été diagnostiquées soit une prévalence de 6,3 %. Environ 78 % des sapeurs
pompiers ont présenté une simple hernie discale, 17 % une double
hernie discale et 5 % une triple hernie discale. La majorité des
salariés rapporte la notion de manutention de charges lourdes et
juge leur travail comme étant pénible et stressant. Les circonstances de survenues sont des accidents de travail dans 54,7 % des
cas dont seulement 14 % ont été déclarés. Un aménagement
de poste temporaire a été prescrit pour un sapeur pompier sur
deux, et un changement de poste définitif pour un salarié sur
quatre.