Bâtiment actualité - Fédération Française du Bâtiment Midi
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Bâtiment actualité LE JOURNAL DES ARTISANS ET DES ENTREPRENEURS 16 SEPTEMBRE 2014 — N° 14 DOSSIER PERMIS DE CONSTRUIRE ET DÉCLARATION PRÉALABLE Quelle autorisation pour quels travaux ? Avant d’entreprendre des travaux autres que de redistribution intérieure, vous devez demander à votre client s’il a sollicité une autorisation d’urbanisme. Si ce n’est pas le cas alors que les travaux supposent une déclaration préalable ou un permis de construire, vous devez l’en informer, voire déposer pour lui la demande (contre rémunération). Voici un récapitulatif du champ d’application de ces autorisations d’urbanisme 1. En l’absence d’autorisation, votre responsabilité pénale est engagée (cf. Bâtiment actualité n° 12 du 1er juillet 2014). FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENT Bâtiment Actualité n° 14 – 16 septembre 2014 dossier 2 Quelle autorisation pour quels travaux ? Constructions nouvelles Principe Les constructions nouvelles sont soumises à permis de construire. Les principales constructions nouvelles soumises à permis de construire sont celles dont la hauteur est > 12 m ou celles dont la hauteur est ≤ 12 m mais dont la surface de plancher ou l’emprise au sol est > 20 m². Attention, l’absence de fondations et le caractère mobile, temporaire ou souterrain de l’installation n’excluent pas la qualification de construction. Exceptions Certaines constructions neuves sont dispensées de toute formalité au titre du droit de l’urbanisme, d’autres sont seulement soumises à déclaration préalable. Attention, les constructions nouvelles ne figurant pas dans les deux tableaux ci-dessous, listant les constructions soumises à déclaration préalable et celles dispensées de formalités, sont soumises à permis de construire. 1. Constructions nouvelles dispensées de formalités… Constructions d’une hauteur ≤ 12 m et dont la surface de plancher ou l’emprise au sol est ≤ 5 m² ; Habitations légères de loisirs d’une surface de plancher ≤ 35 m² ; Éoliennes d’une hauteur < 12 m ; Piscines dont le bassin a une superficie ≤ 10 m² ; Châssis et serres d’une hauteur ≤ 1,80 m ; Murs d’une hauteur < 2 m ; Clôtures, sauf exceptions 2 ; Mobilier urbain ; Caveaux et monuments funéraires situés dans l’enceinte d’un cimetière ; Terrasses de plain-pied 3 ; Plates-formes nécessaires à l’activité agricole ; Fosses nécessaires à l’activité agricole dont le bassin a une superficie ≤ 10 m². … en raison de leur nature ou de leur faible importance (sauf en secteurs sauvegardés ou en sites classés ou en instance de classement) • • • • • • • • • • • • … en raison de leur nature (sauf en secteurs sauvegardés dont le périmètre a été délimité) • Murs de soutènement ; • Ouvrages d’infrastructure terrestre, maritime, fluviale, portuaire ou aéroportuaire ; • Canalisations, lignes et câbles souterrains. … en raison de leur caractère temporaire • Constructions implantées pour une durée ≤ 3 mois 4. Toutefois, cette durée est portée à 1 an 5 pour : – les classes démontables installées dans les établissements scolaires ou universitaires (une année scolaire), – les constructions nécessaires au relogement d’urgence des personnes victimes d’un sinistre ou d’une catastrophe naturelle ou technologique, – les constructions ou installations liées à une manifestation culturelle, commerciale, touristique ou sportive 6 ; • Constructions implantées pour la durée du chantier et directement nécessaires à la conduite des travaux ou à la commercialisation du bâtiment en cours de construction ; • Constructions implantées dans le cadre d’un chantier, à moins de 300 m de celui-ci, pour une durée maximale d’un an, dans le but de maintenir des activités économiques ou des équipements existants. … nécessitant le secret pour motif de sécurité • Constructions couvertes par le secret de la défense nationale ; • Constructions situées à l’intérieur des arsenaux de la marine et des aérodromes et camps militaires ; • Constructions situées dans l’enceinte des prisons. 2. Constructions nouvelles soumises à déclaration préalable… … en dehors des secteurs protégés • Constructions d’une hauteur ≤ 12 m et dont la surface de plancher ou l’emprise au sol est > 5 m², mais ≤ 20 m² ; • Habitations légères de loisirs d’une surface de plancher > 35 m² ; • Constructions d’une hauteur > 12 m et dont la surface de plancher ou l’emprise au sol est ≤ 5 m² (sauf éoliennes et installations photovoltaïques) ; • Murs d’une hauteur ≥ 2 m ; • Piscines dont le bassin a une superficie ≤ 100 m², non couvertes ou dont la couverture (fixe ou mobile) a une hauteur < 1,80 m ; • Châssis et serres d’une hauteur comprise entre 1,80 et 4 m et dont la surface au sol est ≤ 2 000 m² ; • Fosses nécessaires à l’activité agricole dont le bassin a une superficie > 10 m² et ≤ 100 m². Bâtiment Actualité n° 14 – 16 septembre 2014 Quelle autorisation pour quels travaux ? 3 dossier Le cas particulier des clôtures Principe L’édification d’une clôture est libre. Exceptions Une déclaration préalable est nécessaire dans : • les communes où le conseil municipal (ou l’intercommunalité) a décidé de soumettre les clôtures à déclaration préalable ; • certains secteurs délimités par le plan local d’urbanisme (PLU) comme devant être protégés du fait de leurs caractéristiques architecturales ou écologiques ; • les sites inscrits, classés ou en instance de classement ; • les secteurs sauvegardés ; • le champ de visibilité des monuments historiques ; • les zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) ; • les aires de valorisation de l’architecture et du patrimoine (AVAP). Attention, les travaux de modification d’une clôture peuvent être considérés comme l’installation d’une nouvelle clôture, selon l’importance des modifications apportées. 2. Constructions nouvelles soumises à déclaration préalable… (suite) Constructions d’une hauteur ≤ 12 m et dont la surface de plancher ou l’emprise au sol est ≤ 20 m² ; Murs (quelle que soit leur hauteur) ; Habitations légères de loisirs (quelle que soit leur surface) ; Éoliennes d’une hauteur < 12 m ; Terrasses de plain-pied ; Piscines dont le bassin a une superficie ≤ 100 m², non couvertes ou dont la couverture (fixe ou mobile) a une hauteur < 1,80 m ; Châssis et serres d’une hauteur ≤ 4 m et dont la surface au sol est ≤ 2 000 m² ; Caveaux et monuments funéraires situés dans l’enceinte d’un cimetière ; Plates-formes nécessaires à l’activité agricole ; Fosses nécessaires à l’activité agricole dont le bassin a une superficie > 10 m² et ≤ 100 m². … en sites classés ou en instance de classement • • • • • • • • • • … en secteurs sauvegardés • Constructions d’une hauteur ≤ 12 m et dont la surface de plancher ou l’emprise au sol est ≤ 20 m² ; • Murs (quelle que soit leur hauteur) ; • Ouvrages d’infrastructure terrestre, maritime, fluviale, portuaire ou aéroportuaire. … dans les parcs nationaux ou les réserves naturelles • Constructions d’une hauteur ≤ 12 m et dont la surface de plancher ou l’emprise au sol est ≤ 20 m² ; • Murs (quelle que soit leur hauteur). Constructions existantes Principe Exceptions Les travaux exécutés sur des constructions existantes sont dispensés de toute formalité au titre du droit de l’urbanisme. Certains de ces travaux sont soumis à permis de construire, d’autres à déclaration préalable. En pratique, les cas de travaux exécutés sur des constructions existantes (hors redistribution intérieure), dispensés de toute formalité, sont rares et l’exception devient la règle : une autorisation d’urbanisme est très souvent nécessaire. Travaux sur construction existante soumis à permis de construire Les travaux ayant pour effet la création d’une surface de plancher ou d’une emprise au sol > 20 m². Dans les zones urbaines des communes dotées d’un PLU ou d’un POS, ce seuil est porté à 40 m², sauf si les travaux portent la surface ou l’emprise totale de la construction au-delà de 170 m² 7 ; • la réalisation d’une opération de restauration immobilière ; • les travaux portant sur un immeuble ou • les travaux exécutés à l’intérieur des immeubles une partie d’immeuble inscrit(e) au titre ou parties d’immeubles identifié(e)s dans des monuments historiques, à l’exception le PSMV, ayant pour effet de modifier la des travaux d’entretien ou de réparation structure du bâtiment ou la répartition des ordinaires. volumes existants 8 ; • les travaux sur un élément identifié dans Dans les secteurs sauvegardés, dont le plan le PSMV comme présentant un intérêt de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) est patrimonial ou paysager 8. approuvé, sont également soumis à permis >> SUITE PAGE 4 de construire : • Bâtiment Actualité n° 14 – 16 septembre 2014 4 Quelle autorisation pour quels travaux ? Travaux sur construction existante soumis à déclaration préalable Sont soumis à déclaration préalable, à l’exception des travaux d’entretien ou de réparation ordinaires : • la création d’une surface de plancher ou d’une emprise au sol > 5 m² mais ≤ 20 m². Dans les zones urbaines des communes dotées d’un PLU ou d’un POS, ce seuil de 20 m² est porté à 40 m², sauf si les travaux portent la surface ou l’emprise totale de la construction au-delà de 170 m² ; • les travaux modifiant l’aspect extérieur d’un bâtiment, à l’exception des travaux de ravalement 9 ; • la modification ou la suppression d’un élément que le PLU ou qu’une délibération du conseil municipal a identifié comme présentant un intérêt patrimonial ou paysager ; • la transformation de plus de 5 m² de surface close et couverte non comprise dans la surface de plancher de la construction en un local constituant de la surface de plancher (ex. : transformation en une chambre d’un garage de 9 m² attenant à une maison individuelle) ; • les travaux effectués à l’intérieur des immeubles en secteurs sauvegardés dont le PSMV n’est pas approuvé ou est en cours de révision. Quand y a-t-il modification de l’aspect extérieur ? Il y a modification de l’aspect extérieur en cas : • de remplacement d’un élément de la façade ou de la toiture du bâtiment par un autre d’un aspect différent (ex. : fenêtre, porte, jour, cheminée…) ; • d’ajout d’un élément en façade ou en toiture du bâtiment (percement d’une nouvelle ouverture, pose d’un Velux…) ; • de modification des teintes ou des matériaux utilisés en façade ou en toiture. En revanche : • le remplacement d’un élément de façade ou de toiture par un autre strictement identique ; • les modifications intérieures d’un bâtiment ; • les travaux de modification de l’aspect extérieur d’ouvrages autres que des bâtiments… n’entraînent pas modification de l’aspect extérieur. Le cas particulier du ravalement Principe Depuis le 1er avril 2014, les travaux de ravalement sont dispensés de formalités 10. Exceptions Une déclaration préalable reste obligatoire lorsque le ravalement est effectué sur un bâtiment situé : • en « secteur protégé » (secteur sauvegardé, champ de visibilité d’un monument historique, ZPPAUP, AVAP, site inscrit, classé ou en instance de classement, réserve naturelle, parc national, immeuble à protéger identifié par le plan local d’urbanisme) ; • dans une commune où le conseil municipal (ou l’intercommunalité) a décidé de soumettre les travaux de ravalement à déclaration préalable. Le ravalement d’un immeuble classé monument historique est soumis à permis de construire. Attention, un ravalement est une restauration de l’état d’origine des façades n’entraînant aucune altération de leur aspect. Si le ravalement a pour effet de modifier l’aspect d’origine du bâtiment, il sera soumis à déclaration préalable. Les formulaires Cerfa sont téléchargeables par les particuliers sur www.service-public.fr Permis de construire • Cerfa n° 13406*03 : lorsqu’il s’agit d’une maison individuelle et/ou de ses annexes ; • Cerfa n° 13409*03 : pour les autres constructions (logement collectif, exploitation agricole, établissement recevant du public...). En cas de construction nouvelle, une attestation doit en plus être jointe à la demande indiquant que la construction respecte bien la réglementation thermique 2012. Demande préalable • Cerfa n° 13703*03 : réalisation de construction et travaux non soumis à permis de construire portant sur une maison individuelle et/ou ses annexes ; • Cerfa n° 13404*03 : réalisation de construction, travaux, installations et aménagements non soumis à permis de construire comprenant ou non des démolitions. Changement de destination Le Code de l’urbanisme 11 définit neuf destinations possibles pour un bâtiment : • l’habitation ; • l’hébergement hôtelier ; • les bureaux ; • le commerce ; • l’artisanat ; • l’industrie ; • l’exploitation agricole ou forestière ; • l’entrepôt ; • les services publics ou d’intérêt collectif. Il y a changement de destination lorsqu’un bâtiment passe, en totalité ou en partie, avec ou sans travaux, d’une utilisation à une autre. Les locaux accessoires d’un bâtiment sont réputés avoir la même destination que le local principal. Ainsi, un garage lié à une habitation est considéré comme de l’habitation et l’aménagement de ce garage en chambre n’est donc pas un changement de destination. Le changement de destination est en principe soumis à déclaration préalable. Mais, si le changement de destination s’accompagne de travaux modifiant les structures porteuses ou la façade du bâtiment, un permis de construire est nécessaire. 1. Articles L. 421-1 et suivants et R. 421-1 et suivants du Code de l’urbanisme. 2. Cf. encadré Clôtures. 3. Les terrasses surélevées sont, quant à elles, constitutives d’emprise au sol et peuvent donc être soumises à déclaration ou à permis de construire, en fonction de l’emprise au sol créée. 4. Cette durée est limitée à 15 jours en sites classés, secteurs sauvegardés et périmètres délimités par le conseil municipal (ou l’intercommunalité). 5. Trois mois en sites classés, secteurs sauvegardés et périmètres délimités par le conseil municipal (ou l’intercommunalité). 6. Manifestation limitée à trois mois en secteurs sauvegardés et sites classés. 7. C’est le seuil au-delà duquel le recours à l’architecte est obligatoire. 8. Sauf travaux d’entretien et de réparation ordinaires. 9. Cf. encadré Ravalement. 10. Décret n° 2014-253 du 27 février 2014 relatif à certaines corrections à apporter au régime des autorisations d’urbanisme, publié au J.O. du 1er mars 2014. 11. Article R.123-9 du Code de l’urbanisme. © Alexey Klementiev - duckman76/Fotolia • Imprimé sur papier certifié PEFC avec des encres végétales dossier