Commentaire du texte de Théophile Gautier

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Commentaire du texte de Théophile Gautier
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RAPPEL DU SUJET
SUJET 2 : COMMENTAIRE
Vous commenterez le document A (Théophile Gautier) en vous aidant du parcours de lecture suivant :
1) L’opposition des lieux décrits (éléments et personnages du décor, sensations et scènes évoquées) ;
2) Le recours à l’humour et à l’imagination poétique pour suggérer « La Bonne Soirée ».
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LE CORRIGÉ
I- L'ANALYSE ET LES DIFFICULTES DU SUJET
II- PROPOSITION DE PLAN
Le plan linéaire est déconseillé. Il ne permet pas d’interpréter l’ensemble du texte et pourrait être redondant.
Il faut mieux choisir un plan thématique, tel celui proposé par le sujet :
1. Un poème fondé sur l’opposition des lieux décrits / Des lieux que tout oppose
2. Humour et imagination poétique.
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III- LES PISTES DE REPONSES
I. Des lieux que tout oppose
A. Un univers extérieur hostile
L’univers extérieur est évoqué au début et à la fin du poème : structure circulaire. Chaque fois, il est connoté
négativement : vocabulaire péjoratif : « temps de chien » (v.1), « transis » (v.2), « vilain soir » (v.3), « corvée » (v.37),
« altières » (v.40).
Le poème décrit les conditions météorologiques et celles-ci sont peu propices à la sortie. Le cadre spatio-temporel est
évoqué en ouverture du poème : une froide soirée de décembre. Cela est renforcé par la pluie et la neige au v.2.
La syntaxe mime l’hostilité de cet univers extérieur en malmenant la syntaxe comme aux v.2-3 avec le rejet du « ont le
nez bleu » qui provoque une chute.
B. Un univers intérieur accueillant et réconfortant
L’espace intérieur est développé sur cinq sizains. Tout d’abord, le poète évoque la cheminée et la chauffeuse puis le
papier peint et la lampe, enfin, le pendule de l’horloge. Puis, il se consacre aux éléments qui à l’intérieur de son foyer
vont symboliser un appel vers l’extérieur : le costume et ses chaussures. Le vocabulaire est mélioratif et évoque le
confort : « capitonnée » (v.8), « caresse » (v.10). Les sensations agréables s’opposent à celles, désagréables, liées à
l’extérieur.
C. Des saynètes qui jouent sur les contrastes : de la liberté à la contrainte
Chaque sizain semble offrir au lecteur une saynète ou un petit tableau. Des personnages surgissent et s’opposent :
ainsi en est-il du « cocher » du premier sizain qui s’oppose au « je » poétique, tranquillement installé au coin de son feu
et qui appartient à un univers aristocratique comme en témoignent le confort voire le luxe de son intérieur, ses
vêtements et bien sûr l’invitation au « bal de l’ambassade anglaise » (v.25).
De plus, à cette opposition sociale entre le cocher et son maître, s’ajoute une opposition entre un espace intime marqué
par la liberté et un espace extérieur marqué par les contraintes. En effet, l’intérieur est un espace de liberté où le « je »
poétique peut se livrer à la paresse et à la rêverie alors que l’univers extérieur est fait de règles et de codes à respecter.
Il lui faut prendre l’ « habit noir » (v.26) propre à l’homme du XIXème siècle, se plier aux codes mondains d’une soirée à
l’ambassade ce que symbolise, outre le costume, le fait de « prendre la file » et de « suivre au pas » (dernier sizain) : le
« je » poétique doit abdiquer sa liberté en sortant de chez lui. Il doit faire comme les autres, entrer dans le rang en
même temps qu’il met gants blancs, symboliquement caractérisés par l’adjectif « glacés » (v.36) qui rappelle bien
entendu le temps dépeint au v.1.
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II. Un univers humoristique et poétique
A. Un « je » poétique impliqué
Ce poème n’est pas dépersonnalisé : le « je » poétique habite le texte poétique et on peut percevoir sa présence par
divers indices : l’utilisation des marques de 1ère personne (emploi du déterminant possessif « mon », v.26 par exemple),
la ponctuation expressive (les phrases de type exclamatif v.1 ou v.37) ou encore le recours à du vocabulaire subjectif,
péjoratif ou mélioratif.
Il cherche aussi à convoquer le lecteur, à susciter son adhésion, sa participation en s’adressant directement à lui
comme le montre l’emploi de la 2 ème personne du pluriel v.9 par exemple : « vous tend les bras » ou le pronom « on »
qui désigne une collectivité (« On n’entend rien dans le silence » v. 19) : l’expérience évoquée par le poème est ainsi
généralisée et peut parler à tous. L’humour est bien sûr une des marques de la connivence avec le lecteur.
B. Le recours à l’humour
L’humour du texte est perceptible dès le premier sizain : le quadrisyllabe du v.3 marque en effet une chute comique
grâce à l’évocation du « nez bleu », synonyme de froid. La scène de séduction de la chauffeuse (fauteuil dont le nom
n’est pas choisi au hasard et qui s’oppose au froid de l’extérieur) n’est pas dénuée d’humour : on remarquera le jeu sur
la polysémie du mot « bras » (v.9) : bras du fauteuil / bras d’une femme. Même le vent semble un fripon, lui qui cherche
à rentrer « en fraude » (v.23) dans cet univers tellement plus accueillant que l’extérieur.
Le jeu avec la syntaxe crée des décalages comiques comme avec l’attelage des v.41-42 qui associe en complément un
objet concret (les blasons) et abstrait (les appas). Le vocabulaire familier participe également à cette tonalité comique
avec le recours aux expressions populaires : « Quel temps de chien ! » (v.1) ou « quelle corvée ! » (v.37).
Le titre enfin est à prendre en compte : la « bonne » soirée n’est pas la soirée chez l’ambassadeur mais bien celle que
l’on passe, seul, à ne rien faire, au coin du feu. Le poète joue sur le décalage.
C. Un réel métamorphosé par l’imagination poétique
Le poème de Gautier est marqué par une série de personnifications : celle de la chauffeuse, du papier peint, de la
lampe, du vent ou encore de l’habit ou des brodequins. Ces personnifications sont visibles grâce aux verbes
notamment : « vous tend les bras » (v.9), « vous dire » (v.11), « pleure » (v.22) ou encore « bâille » (v.28). Grâce à
elles, le poème prend une tonalité fantastique. Cet univers intime marqué par le silence et par la solitude du « je »
poétique finit par s’animer grâce à la poésie : il se peuple d’objets qui peuvent même s’adresser à lui.
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Les images, comparaisons et métaphores créent un cadre chaleureux voire sensuel :
Le lieu de cette « bonne soirée » peut évoquer la douceur du cocon maternel grâce aux termes connotant la maternité :
« rose », « sein » ou « laiteux » dans le troisième sizain, ou encore la rondeur du « globe » de la lampe ou du « disque ».
Mais l’espace semble encore plus se métamorphoser en femme sensuelle et amoureuse grâce à la poésie comme le
montre le lexique de la sensualité : « maîtresse » (v.11), « caresse » (v.10), les dentelles des « guipures »… Les objets
tentent de séduire le « je » poétique, de le retenir ce qui est renforcé par le jeu sur les sonorités avec par exemple
l’allitération en S des v.10-12 (« maîtresse », « caresse », « resteras »…). Même l’horloge semble se livrer à une danse
sensuelle en balançant son disque d’or.
Finalement, aux « beautés altières » du dernier sizain qui montrent leurs appas, le « je » poétique semble préférer,
comme le vent, les douceurs de son foyer métamorphosé par le feu d’une cheminée poétique…
IV - LES FAUSSES PISTES
Il ne fallait pas :
●
Oublier de traiter ce texte comme un TEXTE POETIQUE : il faut donc faire des commentaires sur la forme du
poème, sur les figures de style par exemple…
● Répéter les commentaires formulés sur ce texte dans la réponse à la question sur le corpus.
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