Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, « L`Albatros » Proposition de

Lycée Villard Bonnot
Mme Bissuel
19 avril 2010
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, « L'Albatros »
Proposition de plan de commentaire littéraire (= composé)
Problématique : Comment Baudelaire évoque-t-il sa condition de poète à travers la métaphore ou
la comparaison de l'albatros ?
I. (Quoi ?) Bonheur et malheur d'un albatros : un point de départ narratif
a) Le contraste entre les airs et la terre
Contraste de sens entre les adjectifs : « vastes » (v. 2), « indolents » (v. 3), adjectifs à connotation
positive pour qualifier les albatros dans les airs / « maladroits et honteux » (v. 6), adjectifs à
connotation négative pour qualifier les albatros sur le pont du bateau, la terre.
Oxymore entre le GN « ces rois de l'azur » (v. 6) et l'adverbe « piteusement » (v. 7) : les albatros
sont majestueux dans les airs, mais inspirent la pitié sur la terre ferme.
b) Un point de départ narratif dans un texte poétique
Épisode que l'on pourrait trouver facilement dans un film ou dans un roman.
Des verbes d'action au présent de l'indicatif dans un poème en alexandrins : « prennent » (v. 2),
« suivent » (v. 3), « laissent » (v. 7), « agace » (v. 11), « mime » (v. 12).
Des adverbes temporels au début des 2 premières strophes : « souvent » (v. 1), qui marque la
fréquence de l'action, « à peine » (v. 5) qui souligne l'irruption d'un événement.
II. (Comment ?) L'emploi du procédé métaphorique
pour comparer l'albatros et le poète
a) La métaphore filée de l'albatros
Différentes métaphores pour désigner l'albatros tout au long du texte :
« vastes oiseaux des mers » (v. 2)
« indolents compagnons de voyage » (v. 3)
« ces rois de l'azur » (v. 6)
« ce voyageur ailé » (v. 9)
« prince des nuées » (v. 13)
« géant » (v. 16)
b) Structure générale du poème : basculement au vers 13, de l'albatros au poète
3 strophes (ou quatrains) pour évoquer les albatros (2 premières strophes) (> généralisation), puis
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un albatros (troisième strophe) (> particularisation, concentration sur un seul individu)
1 strophe (ou quatrain) à partir du vers 13 : comparaison entre le Poète et l'albatros
> Concentration sur le poète.
III. (Pourquoi ?) La portée symbolique du poème : le prétexte de l'albatros
pour évoquer la condition du poète
a) Une invitation à la relecture du poème à la lumière de la dernière strophe : les doubles sens
des métaphores
« gouffres amers » (v. 4) > mer sur laquelle navigue le bateau, mais image de l'Enfer que peut
représenter l'humanité pour le poète
« rois de l'azur » (v. 6) > noblesse du poète
« grandes ailes blanches » (v. 7) > pureté et grandeur morale du poète
« prince des nuées » (v. 13) > aspiration divine, vers le Ciel, les nuées représentant le ciel de
manière poétique
« ailes de géant » (v. 16) > poète inadapté au monde des hommes par sa grandeur morale,
spirituelle...
b) Une aspiration spirituelle, vers un idéal possible au-delà du monde des hommes :
entre spleen et idéal
Contrastes positif / négatif (idéal / spleen) entre les mots à la rime :
« mers » (v. 2) / « gouffres amers » (v. 4)
« laid » (v. 10 / « volait » (v. 12) (= aspiration vers le Ciel pour échapper au monde terrestre)
« nuées » (v. 13) / « huées » (v. 15)
Contrastes positif / négatif entre les hémistiches (les 2 parties de l'alexandrin) :
v. 6 : « Que ces rois de l'azur, // maladroits et honteux »
v. 7 : « Laissent piteusement // leurs grandes ailes blanches »
v. 9 : « Ce voyageur ailé, // comme il est gauche et veule ! »
v. 10 : « Lui, naguère si beau, // qu'il est comique et laid ! »
v. 16 : « Ses ailes de géant // l'empêchent de marcher. »
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