Petite chronique sur LA LITURGIE Présentation J`ai tenu cette

Transcription

Petite chronique sur LA LITURGIE Présentation J`ai tenu cette
Petite chronique sur
LA LITURGIE
Présentation
J’ai tenu cette chronique dans le feuillet paroissial de la paroisse de La-BienheureuseMarie-Catherine-de-Saint-Augustin durant les années 2006 et 2007 pendant 64 semaines.
J’ai traité de la liturgie un peu comme si je faisais de la catéchèse : en apportant des
connaissances, mais aussi des réflexions et/ou des questions à approfondir; en donnant
parfois des références dans d’autres livres que la Bible : Catéchisme de l’Église
catholique, Petit traité d’animation liturgique, par exemple.
Il y a bien d’autres sujets dont j’aurais pu traiter, mais il me semblait que c’était un bon
bagage pour initier à la liturgie. Le but premier fut de répondre à un certain nombre de
questions que me posaient des paroissiens et des paroissiennes sur la liturgie, et celle de
la messe principalement.
J’ai voulu cette chronique simple, «sans ambages» comme on dit, en essayant de ne pas
trop pontifier sur le sujet. Les sujets ne se suivent pas toujours et c’est intentionnel.
Erratum : il y a deux numéros 17. Je n’ai pas réparé cette erreur, car au moment où je
m’en suis aperçu, il m’aurait fallu reprendre beaucoup de numéros dans lesquels il y a des
références à des numéros antérieurs. Et j’ai décidé que je n’en avais pas le temps!
Il n’y a pas de droits d’auteur pour cette chronique : je dirais, un peu à la blague, que la
liturgie ne m’appartient pas (voir numéro 62!), elle appartient à l’Église!
À la fin, il y a un index de certains termes utilisés.
Bonne lecture!
Eugène Boily, d.p.
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LA LITURGIE ??? (1)
Voici une nouvelle rubrique hebdomadaire! En effet, chaque semaine, ici, vous trouverez
des renseignements concernant nombre d’éléments en liturgie. Ce sera sous forme de
questions et réponses. En voici une première.
QUESTION Que dit le prêtre ou le diacre après l’évangile?
RÉPONSE À la fin de l’évangile, après avoir montré le Livre de la Parole en disant :
«Acclamons la Parole de Dieu.», le ministre (prêtre ou diacre) vénère par un baiser le
Livre une dernière fois en disant, à voix basse parce que c’est une prière personnelle :
«Que cet évangile efface nos péchés!»
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (2)
QUESTION Que dit le prêtre ou le diacre en faisant les trois petits signes de la croix
avant de lire l’évangile?
RÉPONSE La formule la plus souvent utilisée est la suivante :
- sur le front : «Que ta Parole pénètre mon esprit!»
- sur la bouche : «Qu’elle soit sur mes lèvres!»
- sur la poitrine : «Et qu’elle s’enracine profondément dans mon cœur!»
Et cette prière peut être dite par tous les fidèles qui se signent ainsi.
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (3)
QUESTION Pourquoi est-ce important de se regrouper vers l’avant de l’église plutôt
que de se disperser un peu partout et de laisser les premiers bancs libres?
RÉPONSE Si c’est parce qu’on a peur, il faudrait savoir : peur de quoi ou de qui?
Il est très important de se regrouper – et de préférence près de l’autel : donc dans les
premières places en avant – parce qu’à la messe on doit faire COMMUNION. C'est-àdire qu’on est ENSEMBLE, avec le Christ pour être son CORPS («Il est la tête de l’Église.»
Col 1, 18), pour COMMUNIER, pour faire CORPS. Cela ressemble à une famille où un
membre mangerait dans la cuisine, un autre dans le salon, un autre dans une chambre et le
dernier au sous-sol!!! Ou bien, chaque membre, tout en étant dans la même salle à dîner,
mangerait chacun dans son coin et surtout, pas proche de la maîtresse de maison!
Gilles Vigneault disait qu’il ne pourrait jamais donner un spectacle devant une telle
assistance!
Eugène Boily, d.p.
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LA LITURGIE ??? (4)
QUESTION On dit que l’eucharistie est un sommet. À quel moment atteint-on le
sommet durant la messe?
RÉPONSE En étant avec d’autres, ensemble, pour rendre un culte public à Dieu le Père,
le moment où l’assemblée atteint le sommet, c’est juste avant le Notre Père. Alors, en
effet, le prêtre élève l’hostie et le calice et offre ces offrandes incommensurables à Dieu
le Père. Et il dit : «Par lui (le Christ), avec lui (le Christ) et en lui (le Christ), À TOI,
DIEU LE PÈRE TOUT-PUISSANT, dans l’unité du SAINT-ESPRIT, tout honneur et
toute gloire, pour les siècles des siècles.» Et l’assemblée de s’écrier : «Amen!» Ce qui
veut dire : «Nous sommes d’accord avec cela! Nous y croyons! C’est solide, c’est vrai!
C’est ce que nous voulons!»
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (5)
QUESTION Quand le prêtre ou le diacre met quelques gouttes d’eau dans le vin à
l’offertoire, il parle tout bas; que dit-il?
RÉPONSE D’abord, «la» goutte d’eau que le prêtre ou le diacre met dans le vin nous
représente, nous les humains, et le vin représente le Christ, vin qui deviendra son sang.
Sachant cela, méditez cette prière que le ministre fait alors : «Comme cette eau se mêle
au vin pour le sacrement de l’Alliance, puissions-nous être unis à la divinité de Celui qui
a pris notre humanité.»
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (6)
QUESTION Le CORPS DU CHRIST est-il seulement dans l’hostie et dans son sang?
RÉPONSE Cette réalité du CORPS DU CHRIST, en assemblée liturgique, est présente
de trois façons exemplaires.
(a) Oui, bien sûr dans l’hostie et le sang et que nous adorons à la consécration et que nous
mangeons à la communion.
(b) Le CORPS DU CHRIST c’est aussi l’Église, la communauté, représentée par
l’assemblée à la messe. En effet, saint Paul écrit à plusieurs reprises : «Vous êtes le corps
du Christ.» (Notamment dans 1 Cor 10, 16-17; 11, 27, 29; 12, 13, 20, 27; Éph 1, 23; 5, 30; Col 1, 18)
(c) Enfin, le CORPS DU CHRIST, c’est la Parole de Dieu. Saint Jean, au début de son
évangile, écrit : «Au commencement était le VERBE. Et le VERBE s’est fait chair.» (Jn 1,
1 et 14) La Parole de Dieu (son Verbe) a pris corps (chair); de là, le mot «incarnation» : en
latin, «in» qui veut dire «dans» et «carnem», la «chair» : in-carnem.
Voilà pourquoi, même quand il n’y a pas communion à l’hostie, il peut y avoir
communion au CORPS DU CHRIST!
Eugène Boily, d.p.
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LA LITURGIE ??? (7)
QUESTION Combien t a-t-il de parties dans une messe?
RÉPONSE La messe – ou célébration eucharistique – comprend quatre parties.
(a) D’abord, disons qu’il y a deux parties centrales, majeures : la liturgie de la Parole
et la liturgie eucharistique (la partie où il y a la consécration).
(b) Aussi, il y a deux autres parties, très importantes, comme dans toutes les fêtes,
même civiles ou tout simplement familiales : l’ouverture et la conclusion.
La semaine prochaine, je commencerai à expliquer chaque partie, en commençant par
l’ouverture. On verra pour chacune, où elle commence, où elle finit et je traiterai de son
importance.
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (8)
QUESTION Où est située exactement la 1re partie de la messe : l’ouverture?
RÉPONSE Cette partie commence avec l’arrivée des membres de l’assemblée
eucharistique; qui ont «été appelés» soit par leur conscience, soit par les cloches, soit par
l’horaire des messes paru au feuillet paroissial, soit par «l’obligation» de la messe le
dimanche!
Mais avant tout, ils ont «été convoqués» par le Christ! En effet, le rassemblement du
peuple se dit en hébreu, Qahal Yahvé. Le mot Qahal veut dire «convocation»; Qahal a
été traduit en grec par ekklêsia, d’où le mot Église, d’où le mot assemblée, donc réunion
de gens «convoqués».
L’OUVERTURE se termine par la «prière d’ouverture», juste avant la LITURGIE DE
LA PAROLE. (D’ailleurs, chaque partie de la messe se termine par une prière.)
L’ouverture de la messe (comme tout début de fête!) est excessivement importante. Elle
permet d’abord aux gens d’être accueillis et de s’accueillir, d’être ensuite accueillis par le
président de la célébration et, enfin, de se «re-cueillir» pour se mettre en état de bien
participer aux autres parties de la messe.
La semaine prochaine, je montrerai toute l’importance de l’ACCUEIL.
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (9)
QUESTION Pourquoi est-ce SI important l’accueil à l’église au début de la messe?
RÉPONSE C’est TELLEMENT IMPORTANT, que s’il n’y a pas d’accueil, il ne
peut y avoir d’eucharistie!!!
En effet, le Christ nous a «convoqués» à la messe, pour que nous lui apportions ce que
nous avons vécu durant la semaine et que nous le lui apportions ENSEMBLE. Et
comment Jésus pourrait-il offrir le «fruit de la terre et le travail des hommes et des
femmes», si nous n’en savons rien de ce travail? Lui, Il sait tout, mais il compte sur nous
pour «achever ce qui manque à son sacrifice» (Col 1, 24).
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Or accueillir – tout comme à la maison! - c’est prendre des nouvelles de ceux et celles qui
viennent avec moi à la messe, c’est faire COMMUNION avec eux! C’est aussi prendre
des nouvelles de ceux et celles qui n’y sont pas!
Oui, mais les nouvelles personnes, celles qui viennent d’arriver dans la paroisse, les
figures que je ne connais pas? Les accueillir comme on voudrait être accueillis soi-même.
Car, vous savez, …
La suite dimanche prochain, c’est si important l’accueil!
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (10)
QUESTION Pourquoi est-ce SI important l’accueil à l’église au début de la messe?
(fin)
RÉPONSE Quand j’accueille quelqu’un à la maison, j’en prends soin : je lui souhaite la
bienvenue, je lui offre un siège, je «prends» son manteau, je «prends» de ses nouvelles,
des nouvelles de «la parenté». Et c’est comme cela que je voudrais moi aussi être
accueilli!
En Église, c’est bien plus! Quand j’accueille quelqu’un, c’est tout ce qui précède, mais en
plus je lui dis : «Si tu as besoin de moi, je suis là pour t’aider ET tous ceux et celles qui
sont ici SONT PRÊTS AUSSI à t’aider!. Nous sommes tous là pour t’ouvrir notre cœur
et notre porte!!!» Car cette personne aussi, c’est un membre du Corps du Christ, tout
comme moi!
Si ce n’est pas comme ça, nous ne sommes pas de l’Église de Jésus! Alors que
faisons-nous ici à la messe? Car Il nous a dit : «Allez et faites de même!» (Mt 7, 12; Lc
6, 31; Lc 10, 28; Lc 10, 37; Lc 22, 19).
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (11)
QUESTION À part l’accueil, qu’y a-t-il dans la 1re partie qu’on appelle l’ouverture?
RÉPONSE L’accueil qu’on se fait entre nous en arrivant à l’église est suivi par l’accueil
fait par le prêtre au nom du Christ : il nous rappelle que nous sommes réunis AU NOM
DU PÈRE ET DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT.
Tout de suite après, toujours au nom du Seigneur, il fait un souhait : LA PAIX DU
SEIGNEUR SOIT AVEC VOUS. (Cette formule varie, mais c’est toujours un souhait.)
C’est pour préciser deux choses importantes : le président d’assemblée (toujours un
prêtre à la messe) représente le Christ et, deuxièmement, c’est bien le Seigneur qui
nous a «convoqués».
La suite de l’ouverture, dimanche prochain.
Eugène Boily, d.p.
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LA LITURGIE ??? (12)
QUESTION Que nous apprend la liturgie dès l’ouverture de la messe?
RÉPONSE Quelque chose de très important nous est révélé dès l’ouverture, c’est
l’emploi du mot NOUS.
En effet, la liturgie nous enseigne dès les premiers instants de la célébration que NOUS
sommes ensemble pour célébrer, que NOUS prions le Seigneur, qu’Il se donne à NOUS
en nourriture et qu’il va NOUS envoyer en mission.
Donc, la liturgie elle-même exige que NOUS célébrions ensemble : c’est le CORPS du
Christ – formé par l’assemblée (nous l’avons vu antérieurement : numéros 3 et 6 ) – tout
ensemble qui célèbre. La liturgie n’est pas une célébration individuelle! Ce n’est pas MA
messe!!!
Toutefois, il y a trois endroits, durant la messe, où c’est le JE ou le MON qui est utilisé :
les avez-vous trouvés?
La réponse, dimanche prochain.
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (13)
QUESTION Où se trouvent les trois endroits où on ne parle pas en NOUS, mais en
JE durant la messe?
RÉPONSE D’abord, comme membres de l’assemblée réunis à la messe, il y a deux fois
où nous parlons en JE : au Je crois en Dieu d’abord. «JE crois en Dieu… JE crois en son
Fils… JE crois à l’Esprit Saint…» Et juste avant de communier : «Seigneur, JE en suis
pas digne…»
Le troisième endroit, c’est le prêtre qui utilise MON, et c’est à la consécration : «Ceci est
MON corps… Ceci est MON sang…»
(a) Pourquoi dit-on JE? Parce que pour faire partie du NOUS qu’est l’assemblée, il faut
une adhésion personnelle : «JE veux et j’accepte de faire partie du Corps du Christ qu’est
l’assemblée.» Et avant de communier, parce que c’est MOI qui me reconnais pécheur : je
ne peux pas dire si les autres le sont; mais moi «JE me reconnais pécheur.»
(b) Enfin, à la consécration, le prêtre dit : «MON», parce qu’il représente le Christ et il
parle au nom du Christ.
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (14)
QUESTION Comment se termine la 1re partie qu’on appelle «ouverture»?
RÉPONSE Cette première partie de la messe (c’est aussi la première partie d’une
liturgie de la Parole) se termine par une oraison. Jusqu’en 2006, le Prions en Église
l’appelait la «prière d’ouverture».
Mais avant cette prière, il y aura eu aussi la prière pénitentielle (où le prêtre implore avec
nous le Seigneur pour la rémission de nos péchés) et le chant du Gloire à Dieu.
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Bref, pour bien nous disposer à la célébration, nous nous sommes accueillis (accueil à la
porte de l’église), le prêtre nous a accueillis au nom de Dieu (Au nom du Père, et…),
nous nous sommes reconnus «petits» et avons imploré la compassion du Seigneur (prière
pénitentielle), nous avons chanté la «Gloire de Dieu» et, enfin, nous avons prié notre
Dieu d’ouvrir notre cœur, pour «accueillir» à notre tour, ce grand mystère de l’eucharistie
(prière d’ouverture).
Une petite question : Combien de fois, durant la messe, mentionnons-nous l’Esprit Saint?
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (15)
QUESTION Combien de fois, durant la messe, mentionnons-nous l’Esprit Saint?
RÉPONSE On pourrait surtout demander, combien de fois prions-nous l’Esprit Saint?
En prenant le Prions en Église d’un dimanche, on constate qu’on prie l’Esprit Saint entre
dix-sept (17) et vingt-deux fois (22). Cela commence dès le début, quand nous faisons le
signe de croix : «Au nom du … et du Saint-Esprit.» Il y a, également, la fin des
oraisons : «Nous te le demandons par Jésus, ton Fils, lui qui … et l’Esprit Saint, pour les
siècles des siècles.» Puis, à la fin du Gloire à Dieu, et à la fin du Je crois en Dieu. Avant
et après la consécration, il y a deux prières à l’Esprit Saint (on les appelle épiclèses).
Enfin, la toute dernière prière, c’est quand le prêtre donne la bénédiction finale : «Que le
Dieu tout-puissant vous bénisse, … et l’Esprit Saint.»
Ce qui fait la différence de mentions parfois, c’est souvent la prière eucharistique : selon
celle que l’on prie, il y a ou moins ou plus d’invocations à l’Esprit Saint. D’autres fois,
également, en particulier lors des messes plus spécialement consacrées à la troisième
personne de la Trinité : à la Pentecôte, à la célébration de la Confirmation, par exemple,
on prie plus souvent l’Esprit Saint.
Nous verrons, la semaine prochaine, pourquoi les prières à l’Esprit Saint sont d’une
extrême importance.
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (16)
QUESTION Pourquoi les prières à l’Esprit Saint sont-elle d’une extrême importance?
RÉPONSE Voici d’abord comment un prédicateur de retraite résumait la vie sur terre.
Au début, ce fut le Temps du Père, créateur; puis ce fut le Temps du Fils, jusqu’à son
ascension au ciel. Enfin, nous sommes depuis dans le Temps de l’Esprit Saint, le temps
de l’Église.
En effet, Jésus lui-même a dit : «Je vais vous envoyer le Paraclet, l’Esprit de Dieu, celui
qui vous fera rappeler ce que je vous ai dit depuis le début et qui vous le fera
comprendre.» (Jn 14, 26)
Or, cet Esprit Saint, ce Paraclet, l’Esprit consolateur, Celui qui a couvert Marie de
son ombre, nous sommes portés à l’oublier, le mettre de côté, à ne plus le voir, à ne plus
le prier. C’est malheureux, car Jésus a aussi dit : «Quand on vous accusera, ne vous
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inquiétez pas de savoir comment vous défendre et que dire. Car l’Esprit Saint vous
enseignera à l’heure même ce qu’il faut dire.» (Lc 12, 11-12)
En ce temps où l’Église (donc moi aussi! nous aussi!) est attaquée, critiquée, calomniée,
nous aurions besoin de prier cet Esprit de vérité, qui nous «soufflerait» les paroles à
dire.
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (17)
QUESTION Où commence et se termine la 2e partie de la messe : la Liturgie de la
Parole?
RÉPONSE La liturgie de la Parole commence avec la 1re lecture et se termine avec
l’oraison que fait le prêtre à la fin de la prière universelle.
La liturgie de la Parole illustre bien l’idée générale de l’Alliance que veut faire Dieu avec
nous. Disons d’abord qu’une alliance suppose deux personnes. Ici, il s’agit de Dieu et de
nous; Dieu qui nous a «convoqués», accueillis et qui maintenant veut nous parler : c’est
le premier aspect de l’Alliance. Et nous aurons à répondre à sa Parole : c’est le deuxième
aspect de l’Alliance.
Mais exactement, quand Dieu nous parle-t-il et quand nous lui répondons-nous?
Surveillez bien cette chronique : il y aura des réponses!
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (17)
QUESTION Quand Dieu nous parle-t-il, quand Dieu nous propose-t-il une Alliance
avec lui, à la messe?
RÉPONSE D’abord, par trois lectures : la 1re, la 2e et l’évangile. La 1re est
habituellement prise dans l’Ancien Testament; la 2e dans les épitres ou dans les Actes des
Apôtres ou dans l’Apocalypse, qui forment une partie importante du Nouveau Testament.
Enfin, l’évangile qui, bien évidemment, est pris dans le Nouveau Testament aussi.
Puis, pour une grand part, dans l’homélie qui suit l’évangile.
Et que Dieu nous dit-t-il dans ces PAROLES? Essentiellement, qu’Il nous aime, qu’Il
nous veut heureux, qu’Il veut nous délivrer de tout mal, et, cela, éternellement. Il nous
offre de faire Alliance avec nous, dès ici-bas. Ensuite, d’être dans son Alliance,
éternellement. Et l’homéliste est là pour nous aider à mieux saisir cette BONNE
NOUVELLE!
Petite question de curiosité : Dans quel temps fort liturgique n’utilise-t-on pas des
extraits de l’Ancien Testament pour la 1re lecture? Réponse la semaine prochaine.
Eugène Boily, d.p.
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LA LITURGIE ??? (18)
QUESTION Si Dieu par sa Parole veut faire alliance avec nous, quand répondonsnous à son offre d’Alliance?
RÉPONSE Nous répondons de nombreuses manières. Premièrement, par le psaume;
par l’alléluia de l’acclamation à l’évangile; aussi par nos répons : «Nous rendons Gloire
à Dieu.», «Et avec votre Esprit.», «Louange à toi, Seigneur Jésus.» Nous lui répondons
encore par le Je crois en Dieu. Enfin, par la prière que nous faisons après chaque
intention de la prière universelle et le «Amen» à la toute fin de celle-ci.
Petite question de curiosité : Dans quel temps fort liturgique n’utilise-t-on pas l’Ancien
Testament pour la 1re lecture?
C’est dans le «premier» temps fort liturgique, le Temps pascal, du dimanche de Pâques à
celui de la Pentecôte, que toutes les premières lectures sans exception, sont extraites de
Actes des Apôtres. Et cela est plein de sens, car c’est après la Résurrection de Jésus que
débute l’Église; et ces débuts sont racontés principalement dans les Actes des Apôtres.
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (19)
QUESTION Qui nous dit – qui ME dit – que Dieu et nous avons réellement passé une
Alliance?
RÉPONSE Saint Paul écrit : «Dieu veut que tout homme soit sauvé.» (1 Tm 2, 4) et
ailleurs : «Vous avez été appelés à la liberté.» (Ga 5, 13) Si je commence ma réponse par
ces deux citations, c’est que, pour faire une alliance, il faut une (a) volonté… (b) libre.
Or Dieu nous fait librement une offre volontaire : «Je veux te sauver.»; et moi, je suis
libre de lui répondre volontairement : «Oui, je le veux.» ou «Non, je ne le veux pas.»
C’est bien beau cela, mais qui me dit que l’Alliance est passée réellement? La réponse
est… dans mon cœur : c’est là que j’aurai la conviction profonde que MOI et DIEU,
avons conclu une Alliance, parce que je serai heureux, libre, autonome, serein et …
charitablement amoureux!
Mais également, c’est en voyant les autres (qui ont conclu la même Alliance!!!) heureux,
libres, autonomes, sereins, et… charitables, que je saurai vraiment que l’Alliance est
effective!
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (20)
QUESTION Nous avons conclu une Alliance, mais quels en sont les clauses?
RÉPONSE Jésus nous a dit à plusieurs reprises : «Si vous suivez mes commandements,
vous vivrez.» (Jn 10, 28; Mt 19, 17; Jn 12, 50; Jn 14, 15; Jn 15, 10; Jn 8, 51;…)
C’est clair : il faut entendre, garder et suivre les commandements que Dieu nous avait
donnés dans l’Ancien Testament déjà (Dt 6, 5; 10, 12; 11, 1; 11, 13; 11, 22; 30, 6; 30, 16 et Lv 19,
18), que Jésus nous a rappelés et que l’Esprit est venu nous rappeler.
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Je dirais plus simplement : il y a deux clauses. La première : aimer Dieu et la deuxième
(on la connaît!!!), aimer son prochain. Mais Jésus nous dit : «Au fond, il n’y a qu’une
clause : car les deux amours n’en font qu’un!» (Mt 22, 39).
C’est là que parfois il y a problème : c’est que, si Dieu nous aime toujours, nous, par
contre, nous cessons d’aimer. Mais Dieu nous offre encore, et toujours, son Alliance!!!
Mais comment parler du COMMANDEMENT de l’amour? En amour, ça ne se
commande pas!!!
La réponse, la semaine prochaine.
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (21)
QUESTION Comment peut-on parler de COMMANDEMENT en AMOUR?
RÉPONSE En effet, l’amour ne se commande pas! Pourtant, Jésus parle bien de
commandements (deux) de l’amour!
Et Jésus sait de quoi il parle; il nous connaît si bien. Il n’y a qu’à nous regarder agir pour
bien comprendre ce que Jésus nous dit quand il parle de commandement.
Voyons par un simple exemple. Le gars vient de rencontrer SA blonde : il en est tout
chaviré, son cœur ne cesse de palpiter, il en rêve, il n’a qu’un appétit : LA revoir… On
dit alors : «Il vit d’amour et d’eau fraîche.»
C’est plus fort que tout : il est en amour; non, il aime quelqu’un!!! Cet amour le
COMMANDE TOUT ENTIER : il faut qu’il en parle, qu’il la décrive, qu’il la touche,
qu’il…, vous savez le reste. C’est ça le COMMANDEMENT DE L’AMOUR!
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (22)
QUESTION Est-ce si important cette partie : LA LITURGIE DE LA PAROLE?
RÉPONSE Quand j’étais jeune, il y avait une certaine façon de penser quant à la
présence à la messe : TA MESSE ÉTAIT «BONNE» SI TU ARRIVAIS AVANT LA
CONSÉCRATION ET SI TU PARTAIS APRÈS LA COMMUNION!
Pourquoi cela a-t-il changé? Si c’était bon «dans l’temps», pourquoi ce n’est plus correct
aujourd’hui? Les évêques réunis au Concile Vatican II se sont rendu compte que la
«pratique d’avant de plusieurs fidèles» avait laissé de côté, l’essentiel de la messe : Dieu
est présent du début à la fin de la messe et nous sommes invités à sa table DU
DÉBUT À LA FIN!
Et comme lors d’un repas, la PAROLE est importante. Et à la messe, elle est d’autant
plus importante que c’est Dieu qui nous parle; et souvent par son Fils, son VERBE, sa
PAROLE qui a pris notre nature.
Eugène Boily, d.p.
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LA LITURGIE ??? (23)
QUESTION Dans la partie, La Liturgie de la Parole, pourquoi ne pourrait-on pas
décider de choisir LA Parole de Dieu qui ferait MON affaire?
RÉPONSE Rappelons encore une fois que NOUS sommes réunis en ÉGLISE, en
COMMUNAUTÉ, en ASSEMBLÉE. Ce n’est pas MA messe! (Vous rappelez-vous le
billet antérieur où j’ai parlé du NOUS? au numéro 12?)
Or, bien sûr, parfois les textes de la Parole de Dieu ne me disent absolument rien, ou tout
simplement je n’y comprends rien!!!
Prenons un exemple : dans une famille, parfois, les problèmes ou les joies d’un membre
de la famille ne sont pas mes problèmes ni mes joies. Et pourtant, j’accepte de les
entendre, j’accepte même d’y apporter mon support ou mes félicitations; ou bien, encore
mieux, je me mets à trouver des solutions aux problèmes ou des moyens pour que la joie
soit encore plus grande! et la peine moins lourde! Il arrive aussi que je compatisse même
si je ne connais pas la situation…
C’est ça la vie de famille! C’est ça avoir le sens de la communauté! C’est ça ma vie en
Église!
«Mais quand je comprends rien!!!» À la prochaine!
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (24)
QUESTION Comment est-ce que je peux participer à La Liturgie de la Parole quand
je ne comprends rien?
RÉPONSE Voici quelques solutions concrètes.
(a) L’homéliste (la personne qui fait l’homélie) est là pour nous dire comment la Parole
lui parle à lui d’abord aujourd’hui et ensuite pour nous aider à en comprendre une partie
(l’homéliste n’a pas le temps ni la prétention d’expliquer tout de la Parole, en 10
minutes!!!)
(b) Les extraits de la Parole… ne sont que des extraits : donc, nous sommes invités à aller
voir dans la Bible, les textes qui précèdent ou qui suivent les extraits entendus à la messe.
Souvent, cela nous aide à mieux saisir le sens de ces extraits.
(c) Avant comme après la messe, je peux toujours demander à une personne qui en sait
plus que moi de m’en expliquer le sens.
(d) On peut participer à des groupes où, ensemble, on échange sur la Parole de Dieu.
Une suggestion : pourquoi ne pas «partir» un tel groupe s’il n’y en a pas dans mon
entourage?
(e) Et, bien sûr, – j’aurais dû commencer par cette solution – demander à Dieu de
m’éclairer, Lui qui a promis de m’envoyer son Esprit Saint pour m’aider à comprendre!
(Voir numéro 16).
Eugène Boily, d.p.
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LA LITURGIE ??? (25)
QUESTION
important?
Après la première lecture, il y a un psaume responsorial. Est-il
RÉPONSE Il est important et, même, très important. (On dit psaume responsorial, car il
y a là un répons, une réponse.)
Parfois, lors de soirées de famille, ma mère nous disait : «Si on chantait quelque chose de
La Bonne Chanson!» Et on reprenait des airs mille fois chantés. Pourtant, personne ne
s’en étonnait, car cela nous parlait, nous disait quelque chose de… ma mère, de notre
famille, des anciens, etc. Et on avait l’impression de vivre ensemble quelque chose de
notre histoire de famille, de se redire des mots tendres ou nostalgiques.
C’est la même chose pour le psaume après la première lecture : il contient, avec les 149
autres, des élans de notre histoire de famille chrétienne. Et c’est pour cela qu’il est
important : redire des mots tendres ou nostalgiques ou d’amour ou, parfois, de colère
accumulée.
Encore plus important : il s’agit de mots inspirés à notre cœur par Dieu, qu’Il veut
réentendre.
Encore plus important : ce sont les mots de TOUTE la famille! Pas seulement les miens!
C’est la prière de l’Église!
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (26)
QUESTION Vous dites des psaumes : «C’est une histoire de famille». Pouvez-vous
m’éclairer?
RÉPONSE L’histoire d’une famille contient plusieurs «pages» : des récentes, c’est sûr,
mais des anciennes aussi.
En comparant avec les psaumes, je dirais que ce sont des pages «anciennes», mais
«récentes» aussi.
En lisant les psaumes – écrits il y a fort longtemps, bien avant la naissance de Jésus –
nous nous rendons compte qu’ils citent des noms de villes ou de personnages anciens qui
ne nous disent pas grand-chose. Mais surtout, nous nous rendons compte qu’ils parlent de
faits et de sentiments; vécus il y a donc très longtemps, mais qui nous semblent bien
proches : des querelles, des retrouvailles, des amours redites, des relations houleuses ou
cordiales, des colères, des récriminations, des joies, des louanges, des remerciements,…
(Vous pouvez en ajouter à votre guise : il y a un répertoire de 150 psaumes)!
En ce sens, les psaumes sont «récents» car ils disent nos querelles, nos retrouvailles, nos
joies, …. Et quand je pense que Jésus les récitait aussi, ces psaumes antérieurs à Lui, il
me vient à l’idée qu’en les récitant à mon tour, je fais les même prières que Lui alors!!!
N’est-ce pas là une histoire de famille? Ancienne, mais toujours d’aujourd’hui!
Eugène Boily, d.p.
13
LA LITURGIE ??? (27)
QUESTION Parfois, ne pourrait-on pas remplacer le psaume responsorial par autre
chose : un chant, une danse, …?
RÉPONSE Il faudrait se demander (a) pourquoi? et (b) par quoi les remplacer?
(a) Pourquoi? Lisons ce que le grand saint Ambroise dit du psaume.
«Qu’y a-t-il de meilleur qu’un psaume? C’est pourquoi David très bien : ‘Louez le
Seigneur, car le psaume est une bonne chose : à notre Dieu, louange douce et belle!’ (Ps
147)
Et c’est vrai. Car le psaume est bénédiction prononcée par le peuple, louange de Dieu par
l’assemblée, applaudissement par tous, parole dite par l’univers, voix de l’Église,
mélodieuse profession de foi, complète célébration par la hiérarchie, allégresse de la
liberté, exclamation de joie, tressaillement d’enthousiasme.
Il calme la colère, éloigne les soucis, soulage la tristesse. Il nous protège pour la nuit, il
nous instruit pour le jour. Il est bouclier des craintifs, fête des hommes religieux, rayon de
tranquillité, gage de paix et de concorde.» (Liturgie des Heures)
Avant de vous donner la suite de la réponse à la question d’aujourd’hui, une petite
question de curiosité : pourquoi certains psaumes portent-ils deux numéros?
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (28)
QUESTION Pourquoi certains psaumes portent-ils deux numéros?
RÉPONSE Faisons un peu d’histoire : depuis le roi David (vers l’an 1000 av. J.-C.),
plusieurs auteurs ont composé des psaumes. Vers le 3e siècle av. J.-C., des scribes ont
décidé de mettre ensemble les psaumes que le peuple hébreux chantait dans diverses
célébrations. On croit qu’à ce moment-là, les psaumes n’avaient que des titres. Or, pour
s’y retrouver, des «théologiens» ont cru bon de donner des numéros à chaque psaume.
Or voici qu’au psaume 9, des «scribes» ont ajouté le psaume 10 qui, d’ailleurs, porte sur
le même sujet : Dieu abat les impies et sauve les humbles. Ainsi à compter du psaume 11,
selon la traduction de certaines Bibles, on a la notation suivante Psaume 11 (10).
Après le psaume 147 (146-147) – qui suit le psaume 146 (145)!!! -, la numérotation
revient à un seul nombre, car certains auteurs, dont saint Jérôme dans la Vulgate (sa
traduction du grec au latin), l’a coupé en deux parties au verset 12; mais elles forment
une unité : le poète célèbre en Yahvé le libérateur d’Israël, le Créateur, l’ami des
«pauvres».
Une autre question de curiosité : quel est le psaume le plus court?
Eugène Boily, d.p.
14
LA LITURGIE ??? (29)
QUESTION Quel est le psaume le plus court?
RÉPONSE Il s’agit du psaume… (Vous l’avez trouvé? Félicitations!) 117 (116). Que
je transcris en entier, tellement il dit le sens de la prière qu’est un psaume.
Alléluia!
Louez Yahvé, tous les peuples,
fêtez-le, tous les pays!
Fort est son amour pour nous,
pour toujours sa vérité.
(Traduction : Bible de Jérusalem)
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (30)
QUESTION Parfois, ne pourrait-on pas remplacer le psaume responsorial par autre
chose : un chant, une danse, …? (Question 27, d’il y a trois semaines)
RÉPONSE Il faudrait se demander (a) pourquoi? (la réponse a été donnée au numéro
27) et (b) par quoi les remplacer?
(b) Par quoi? Il peut arriver occasionnellement qu’on remplace le psaume responsorial,
et c’est souvent par un cantique (qui doit alors exprimer le même sens que le psaume
responsorial!).
Mais peut-on rivaliser avec la Parole de Dieu par une parole humaine?
Pour ce qui est de le remplacer par une danse, il faudrait qu’elle soit éminemment
significative et immédiatement accessible par l’assemblée; autrement dit, il faudrait que
les membres de l’assemblée comprennent bien ce qu’elle dit et qu’ils en fassent une
prière!
Mais encore là, est-ce mieux que la Parole de Dieu? Cependant, une danse peut
accompagner le psaume!
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (31)
QUESTION Que faire pour que le psaume responsorial soit réellement prière?
RÉPONSE Il faut d’abord et avant tout que les ministres de la Parole comprennent qu’il
s’agit là d’un texte poétique : donc à ne pas être lu comme un récit. En y mettant un peu
plus de lenteur, plus d’intériorité (c’est une prière, c’est une réponse à Dieu), le psaume
peut-être accompagné de douce musique de fond. En tout cas, y mettre de son cœur, de
son âme.
Pour cela, il faut que les ministres de la Parole préparent la lecture du psaume : en le
lisant d’abord seul, puis en le méditant : que veut-il dire? Est-ce que je le comprends
bien? Puis-je me mettre dans la peau d’un priant, d’une priante? Puis, enfin, en le priant,
en le faisant ma prière, avant qu’elle devienne notre prière, la prière de l’assemblée.
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Ensuite, il faut que moi, membre de l’assemblée, je réponde : je prie le répons avec tous
les autres membres (ou je le chante s’il est chanté). Il faut que j’en fasse une prière, une
réponse au Seigneur. Ah! peut-être qu’aujourd’hui, je ne me sens pas dans l’état d’âme
du psaume, mais je m’unis à toute l’Église! (Encore une fois, il faut se le dire : je est
nous, je ne suis pas seul, il y a là toute l’Église qui prie avec moi!!! Nous sommes en
prière!).
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (32)
QUESTION Que peut-on dire encore sur la grandeur des psaumes?
RÉPONSE Voici ce qu’en dit le Catéchisme de l’Église Catholique dans deux numéros.
«2596 Les Psaumes constituent le chef-d’œuvre de la prière dans l’Ancien Testament.
Ils présentent deux composantes inséparables : personnelle et communautaire. Ils
s’étendent à toutes les dimensions de l’histoire, commémorant les promesses de Dieu
déjà accomplies et espérant la venue du messie.
2597 Priés et accomplis dans le Christ, les Psaumes sont un élément essentiel et
permanent de la prière de son Église. Ils sont adaptés aux hommes de toute condition et
de tout temps.» (Catéchisme de l’Église Catholique, Service des Éditions, Conférence des Évêques
catholiques du Canada, Ottawa, 1993, p. 527)
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (33)
QUESTION Mais la Parole de Dieu comparée à l’Eucharistie, est-ce aussi bon?
RÉPONSE C’est sûr que l’Eucharistie est le sacrement par excellence : «Source et
sommet de la vie chrétienne», disait Jean-Paul II.
Mais voici deux paroles de Jésus qui doivent être méditées au et du fond de son cœur!
«Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle.» (Jn 6, 53 et 54)
«Qui écoute ma Parole et la met en pratique a la vie éternelle.» (Jn 5, 24 et 8, 51)
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (34)
QUESTION Comment s’appelle la troisième grande partie de la célébration
eucharistique?
RÉPONSE Après la prière universelle (qui termine la Liturgie de la Parole), il y a la
Liturgie eucharistique.
Elle comprend trois parties, inégales en longueur.
(a) La préparation des dons (on met la table) : partie courte mais nécessaire.
(b) La prière eucharistique (prière d’action de grâce et de consécration) : sommet de
l’Eucharistie; partie longue.
(c) La communion (le Christ se donne à nous) : recevoir celui qui nous invite; partie
courte, mais essentielle.
Eugène Boily, d.p.
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LA LITURGIE ??? (35)
QUESTION Dans la Liturgie eucharistique, est-il encore question d’Alliance?
RÉPONSE Oui, et plus clairement encore, je dirais!
Dieu m’a invité à venir à l’église; il m’a interpellé par sa Parole et m’a demandé de Lui
répondre. Dans la liturgique eucharistique, il veut, éminemment, faire alliance.
Et dès la première partie, la préparation des dons, il nous demande d’apporter le pain et le
vin, «fruit de la terre et du travail des humains». Il a besoin de nous!!!
C’est fantastique! Il a besoin de nous! Pour faire des miracles!
Rappelez-vous la multiplication des pains : «Nous n’avons ici que cinq pains et deux
poissons.» Il dit : «Apportez-les-moi ici.» (Mt 14, 17-18) Et il nourrit «cinq mille hommes,
sans compter les femmes et les enfants» (Mt 14, 21)!
Oui, Il veut faire alliance, encore et encore! Et pour cela, il a besoin de nous! C’est
inouï : Dieu a besoin de nous!!!
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (36)
QUESTION À la liturgie eucharistique, au moment de la préparation des dons, Dieu
veut faire alliance; y a-t-il d’autres moments où Il nous dit encore son désir
d’Alliance?
RÉPONSE D’une façon très nette, le prêtre – au nom du Christ – dit cette belle parole :
«Prenez, et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l’ALLIANCE
nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des
péchés. Vous ferez cela en mémoire de moi.»
Et dans le Notre Père, Jésus lui-même (Mt 6, 9-13) nous dit de prier son Père en le louant,
mais aussi en lui demandant des choses pour nous : n’y a-t-il pas là un langage pour deux
personnes qui ont fait alliance? qui peuvent traiter d’égal à égal parce qu’elles ont fait
alliance?
Encore : si je suis d’accord, à la communion, il va venir en moi. Quelle alliance intime
alors du Créateur et de sa créature!!! Peut-on aller plus loin dans une alliance?
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (37)
QUESTION Que comprennent les grandes parties de la liturgie eucharistique?
RÉPONSE Voici.
(a) La préparation des dons (où il faudrait qu’à toutes les messes la présentation du pain
et du vin soit faite par des membres de l’assemblée) et la prière sur les offrandes.
(b) La prière eucharistique qui comprend la préface, l’acclamation (Saint, Saint, Saint) et
la prière eucharistique proprement dite.
(c) La communion : Notre Père, échange de la paix, fraction du pain et communion.
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Dans le Prions en Église, ces parties sont facilement identifiables et servent de repères
quand le prêtre dit des paroles ou fait des gestes. Elles nous aident aussi quand nous
avons à intervenir.
Mais il arrive que le prêtre, président de l’eucharistie, prenne une autre prière
eucharistique que celle du Prions (et c’est permis!).
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (38)
QUESTION Pourquoi est-ce le prêtre seul qui doit dire la plus grande partie de la
prière eucharistique?
RÉPONSE Lisons ce qu’en dit Claude Duchesneau.
«Si, dans la plus grande part, la Prière eucharistique revient au prêtre qui préside, ce n’est
évidemment pas pour priver l’assemblée de parole ou de dignité. C’est pour signifier que
cette Action de grâce (c’est le sens du mot eucharistie) n’est pas d’abord celle des fidèles,
mais celle du Christ à laquelle ils se joignent. Voilà pourquoi, encore une fois, c’est à
celui qui représente le Christ-Tête du Corps qu’elle est confiée : au prêtre.
Lourde tâche pour le prêtre que ce grand texte qui est le cœur de la messe et qui risque de
devenir un long monologue, surtout après la liturgie de la Parole qui a été plus animée!
D’où ce débit calme et soutenu dont les phrases sont vivantes et les pauses suffisantes
pour que l’assemblée s’approprie le contenu afin d’en faire une prière, car c’est autant sa
prière que celle du prêtre.» (Claude Duchesneau, Petit traité d’animation liturgique, Les Éditions de
l’Atelier/Éditions ouvrières, Paris, 1997, p.68)
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (39)
QUESTION Comment se fait-il que si c’est le prêtre seul qui dit la prière
eucharistique, c’est aussi la prière de l’assemblée?
RÉPONSE Il est vrai que la participation exprimée par l’assemblée dans la prière
eucharistique paraît faible en face de ce grand monologue du prêtre et eu égard au fait
que c’est l’assemblée qui est le sujet propre de l’action liturgique.
N’oublions pas cependant que, grâce au dialogue avec le prêtre avant la préface, rien ne
commence sans que l’assemblée ait donné son accord : «Cela est juste et bon», et que,
grâce à l’ «Amen.» final juste avant le Notre Père (voir le numéro 4 de cette chronique),
l’action de grâce se termine par sa ratification, par l’assemblée!
Un autre indice : le prêtre dit toujours «nous», tout au long de cette prière. Sauf quand à
la consécration, il dit «mon corps, …mon sang» (ce que j’ai expliqué au numéro 13 de
cette chronique).
Eugène Boily, d.p.
18
LA LITURGIE ??? (40)
QUESTION Ah! que j’ai de la difficulté avec l’échange de la paix! Pouvez-vous
m’aider?
RÉPONSE Je vous comprends : vous n’êtes pas la seule personne à poser cette question.
Voici ce que le Père Jean-Yves Garneau répond dans son livre Découvrir l’Eucharistie,
Éditions Paulines, Montréal, 1990, aux pages 141-142 :
«La messe est le lieu où les chrétiens découvrent et reconnaissent qu’ils ont le même
Père : qu’ils sont donc frères et sœurs. Il ne suffit pas que cela soit dit, il convient que
cela soit aussi signifié (il faut un signe!). L’échange de la paix est un des beaux signes par
lesquels nous manifestons que nous sommes enfants du même Père!
L’échange de la paix se situe quelques instants avant la communion. Rien de plus normal,
car comment pourrions-nous d’un côté nous approcher du Christ et lui manifester que
nous l’aimons, et de l’autre refuser de nous tourner vers ce frère ou cette sœur qui est à
nos côtés? La parole écrite dans une épître de saint Jean nous juge : ‘Celui qui n’aime pas
son frère, qu’il voit, ne saurait aimer le Dieu qu’il ne voit pas.’ (1Jn 4, 20)»
«Oui, mais quand on a la grippe? Qu’on se tousse dans les mains? Qu’on a le rhume?»
Réponse la semaine prochaine…
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (41)
QUESTION «Oui, mais quand on a la grippe? Qu’on se tousse dans les mains? Qu’on
a le rhume? Vous voulez qu’on s’échange la paix, quand même?»
RÉPONSE Eh oui! je le veux! Et c’est plus qu’un simple souhait : parce que c’est un
signe de vérité! d’amour fraternel! et juste quelques minutes avant de communier!
Oui, je sais qu’on peut avoir le rhume, la grippe et tousser! Mais a-t-on toujours la
grippe?
Voyons cela d’un peu plus près. Échanger un geste de paix d’abord, ne veut pas dire
nécessairement se donner la main. Bien que j’aie vu des personnes refuser de donner la
main à ce moment alors qu’elles l’avaient fait en entrant à l’église!!!
Mais on devrait toujours échanger un geste de paix : un sourire, une parole chaleureuse,
une accolade, etc.
Le Père Jean-Yves Garneau (in Découvrir l’Eucharistie, p. 142) ajoute : «Il reste qu’il peut être
parfois très exigeant de poser ce geste. Il requiert que l’on sorte de soi et que l’on
considère l’autre comme une personne à respecter et à aimer.» Comme je veux, moi aussi
être respecté et aimé!
Eugène Boily, d.p.
19
LA LITURGIE ??? (42)
QUESTION Mais, sincèrement, est-ce si important que cela l’échange de la paix?
RÉPONSE L’échange de la paix est un signe, un symbole. Et un symbole doit signifier
quelque chose. Or, l’échange de la paix signifie, entre autres, que nous formons UN
SEUL CORPS avec le Christ qui s’apprête à se donner à nous par la communion.
Alors, si je ne veux pas échanger la paix – peu importe la façon – c’est que j’accepte qu’il
y a «parmi nous des divisions» (1Cor 11, 18b).
Le grand saint Paul, dans la première épître aux Corinthiens (11, 17-34), est très explicite
là-dessus, je dirais même très sévère : «(…) s’il y a des scissions parmi vous (…) lors
donc que vous vous réunissez en commun, ce n’est plus le Repas du Seigneur que vous
prenez. (…) Celui qui mange et boit, mange et boit sa propre condamnation, s’il ne
discerne le Corps.»
Ainsi donc, quand nous échangeons entre nous la paix du Seigneur, nous signifions par là
que nous formons un seul Corps, celui du Christ!
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (43)
QUESTION À trois reprises, le prêtre élève l’hostie et le calice. Pourquoi les élève-t-il
à différentes hauteurs?
RÉPONSE (a) Quelles sont ces trois fois? i) C’est à la préparation des dons; le prêtre
dit : «Tu es béni, Dieu de l’univers, toi qui nous donnes ce pain… ce vin». ii) C’est au
moment de la consécration après avoir dit : «Ceci est mon corps… Ceci est mon sang.»
iii) C’est juste avant le Notre Père, au moment de ce que l’on appelle la doxologie finale
(la dernière prière avant l’étape de la communion), quand le prêtre dit : «Par Lui, avec
Lui et en Lui…»
(b) Pourquoi différentes hauteurs? i) «Ce pain et ce vin fruit de la terre et du travail des
humains» : le prêtre les présente au Père, mais ce ne sont que nos humbles produits. Il
élève un peu les offrandes. ii) «Ceci est mon corps, ceci est mon sang» : le prêtre comme
un autre Christ nous les offre à notre adoration. Il élève le Corps et le Sang du Christ un
peu plus haut qu’au moment des offrandes. iii) Enfin, lorsqu’il dit : «Par Lui, avec Lui et
en Lui», le prêtre élève le corps et le sang de son Fils à son Père en union avec l’Esprit
Saint. Il élève l’hostie et la coupe très haut, le plus haut qu’il peut, comme s’il disait : «Ô
Père, prends ton Fils, le voici!»; pour bien signifier que cette offrande est faite au Père et
que nous lui offrons son propre Fils!!!
Bref, des élévations croissantes pour bien montrer que, de la terre des humains, c’est «làhaut» dans la Trinité que l’offrande totale se réalise. De plus en plus haut : encore des
signes pour que nous saisissions mieux ce qui se passe devant nous!
Eugène Boily, d.p.
20
LA LITURGIE ??? (44)
QUESTION Pourquoi dit-on que lorsque le prêtre dit : «Par Lui, avec Lui et en
Lui…», c’est alors le sommet de la célébration eucharistique?
RÉPONSE Une première réponse a été apportée dans le numéro 4 de cette chronique. Je
la complète ici en rapportant ce qu’en dit le Père Jean-Yves Garneau, dans son livre
Découvrir l’eucharistie à la page 136 : «Sur la croix, le Christ a rendu gloire à son Père,
mais nous n’y étions pas. À la messe, il rend gloire avec nous et nous, avec lui. Sa
louange devient la nôtre, la nôtre devient la sienne.»
Il continue : «Tout s’accomplit ‘par Lui, avec Lui et en Lui’, car le Christ est le médiateur
par lequel il faut nécessairement passer pour rejoindre le Père. Étroitement unies à celles
du Christ, notre offrande et notre action de grâce prennent une valeur incomparable.
Grâce au Christ, ‘par Lui, avec Lui et en Lui’, notre existence entière, de même que celle
de l’humanité, deviennent ‘une éternelle offrande à la gloire’ du Père.»
Nous faisons alors ce pour quoi nous étions venus à la messe, offrir au Père la plus
merveilleuse des victimes : son Fils! Et nous répondons : «Amen!»
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (45)
QUESTION Nous répondons souvent : «Amen.» durant les célébrations liturgiques.
Afin que nous puissions le prier correctement, qu’est-ce que ce «Amen» veut dire
exactement?
RÉPONSE Quand j’étais jeune, on m’avait appris à répondre : «Ainsi soit-il!»
Autrement dit : qu’il en soit ainsi! Qu’il en soit comme on vient de le dire; qu’il en soit
ainsi si c’est la volonté du Seigneur; qu’il en soit ainsi à la fin du Notre Père; etc.
C’est déjà très beau! Mais il y a mieux, c’est de répondre : «Amen!» Lisons ce que le
Père Jean-Yves Garneau écrit (in Découvrir l’eucharistie, p. 137).
« ‘Amen est le mot clé de notre participation.’ C’est donc dire que nous sommes partie
prenante de ce qui se passe ou de ce qui vient de se passer!» Le Père Garneau de
continuer : «Parmi tous les Amen que nous sommes invités à prononcer durant la messe,
celui à la fin de la prière eucharistique est sans aucun doute le plus important. Aussi le
prêtre prend-il soin de bien l’introduire en disant : ‘Par Lui, c’est-à-dire par le Christ,
avec Lui et en Lui, à toi Dieu le Père…’ À ces mots solennels et riches de sens, tout le
peuple répond : ‘Amen’».
Et de conclure : «Amen! C’est-à-dire, je suis et nous sommes tous d’accord avec ce qui
vient de se passer durant la prière eucharistique. Amen! Un mot exceptionnel que nous
utiliserons éternellement dans le ciel pour adorer le Père (Ap 5, 14; 7, 12; 19, 8).» (Voir
numéro 4)
Eugène Boily, d.p.
21
LA LITURGIE ??? (46)
QUESTION Quand le ministre de la communion nous donne l’hostie, il dit : «Le
corps du Christ.» et je dois répondre : «Amen.» J’ai entendu des personnes qui
répondaient : «Merci». Est-ce correct?
RÉPONSE Quand je reçois un cadeau, il est tout naturel de dire : «Merci!»
Mais lorsque je reçois le Corps du Christ, il y a beaucoup plus que le mot merci à dire.
Lisons ce qu’en dit la Commission épiscopale Nationale de liturgie et de pastorale
sacramentelle (CNPL) de France.
«Quand je réponds : ‘Amen!’, je redis ma foi et cela m’engage : ‘Je reconnais là le corps
du Seigneur, Amen! Je me reconnais comme membre de ce Corps, même si je dois le
devenir!’ Saint Augustin l’a dit d’une manière forte : ‘Devenez ce que vous recevez.’
C’est ce que Paul appelle ‘discerner le corps du Seigneur’ (1 Cor 11, 29), pas seulement
respecter son ‘corps eucharistique’, mais aussi son corps ecclésial, et donc (respecter) les
frères et les sœurs qui en sont les membres.» (in 59 questions sur l’Eucharistie, éd. du Cerf, 2000,
p. 76)
AMEN : «Deux syllabes sonores d’un mot hébreu qui signifie que l’on adhère à ce qui
vient d’être dit. Une sorte de Credo : j’y crois!» (in Du bon usage de la liturgie, CNPL, du Cerf,
1999, p. 40)
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (47)
QUESTION Est-ce que les membres de l’assemblée pourraient communier toujours
au Sang du Christ?
RÉPONSE (a) Oui, les membres de l’assemblée pourraient toujours communier sous les
deux espèces : au Corps (avec l’hostie) et au Sang (avec la coupe) du Christ.
Il vient immédiatement une sous-question : pourquoi alors ne le fait-on pas?
Disons d’abord, qu’on communie au Christ tout entier, même si l’on ne communie qu’à
son Corps ou qu’à son Sang!
Il y a plusieurs réponses à cette deuxième question. La première, je dirais, est une
question d’habitude : «Pourquoi changer? On a toujours communié comme ça!» Non, on
n’a pas toujours communié sous une seule espèce. Car, dès le début du christianisme,
chez les premiers chrétiens, cela se faisait au moment d’un repas et on communiait sous
les deux espèces, comme Jésus nous l’avait demandé de le faire, en mémoire de Lui.
Surveillez la suite dans cette chronique, pour avoir d’autres réponses à la sous-question.
Eugène Boily, d.p.
22
LA LITURGIE ??? (48)
QUESTION Est-ce que les membres de l’assemblée pourraient communier toujours
au Sang du Christ? (La sous-question : pourquoi ne communie-t-on pas toujours au
Corps et au Sang du Christ?)
RÉPONSE (b) Une autre réponse, est affaire d’habitude encore, mais affaire aussi de
«pratico-pratique». Par exemple, quand j’étais jeune, on allait à la sainte table (balustrade
qu’on voit encore dans certaines églises, comme à l’Ange-Gardien par exemple), on se
mettait à genoux et, après avoir placé ses mains sous la nappe, on recevait l’hostie sur la
langue. C’était pratique car il ne fallait pas toucher l’hostie avec nos mains!!! et si des
parcelles d’hostie tombaient, c’était sur la nappe ou dans la patène que portait un enfant
de chœur sous notre menton; alors le prêtre pouvait récupérer les morceaux d’hostie
consacrée. Comment aurait-on pu récupérer les gouttes de sang tombées sur la nappe ou
dans la patène? C’était il y a plus de cinquante ans, mais on est resté attaché encore à ne
communier que sous l’espèce du Corps du Christ, en enlevant bien sûr, des éléments
qu’on trouve n’avoir plus beaucoup de sens aujourd’hui (les mains sous la nappe, par
exemple).
En passant : on peut toujours communier en recevant l’hostie sur la langue.
Surveillez la suite dans cette chronique, pour avoir encore d’autres réponses à la sousquestion.
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (49)
QUESTION Est-ce que les membres de l’assemblée pourraient communier toujours
au Sang du Christ? (La sous-question : pourquoi ne communie-t-on pas toujours au
Corps et au Sang du Christ?)
RÉPONSE (c) Pour ce qui est d’être «pratique», encore, il faut dire que c’est plus
simple et accommodant de communier seulement au Corps du Christ par l’hostie!
Je dirais, cependant, qu’aujourd’hui, la grande réticence est en regard de deux éléments :
le premier, la «susceptibilité» de certaines personnes à boire au calice quand une autre
personne y a bu avant elles (feu sauvage, rouge à lèvres, etc.).
Le deuxième élément est d’ordre théologique. Je m’explique. Si on ne communie pas à la
coupe en y buvant, on peut le faire par «intinction». Or en agissant de cette façon – qu’on
utilise d’ailleurs beaucoup actuellement – on SE DONNE SOI-MÊME LA
COMMUNION, au lieu de la recevoir du prêtre. Le Christ avait «donné» la coupe à ses
disciples, «… leur donna le pain. Il fit de même pour la coupe…» (Lc 22. 19-20) donc il
leur avait «donné» la communion!
Pour remédier à cette «faute théologique» - de se communier soi-même -, des
communautés à travers le monde ont essayé certaines façons de faire : le prêtre donne le
Sang du Christ avec une petite cuiller (mais tous y boivent, l’un après l’autre : donc, c’est
comme si tous buvaient à la même coupe!); ailleurs, on a transvasé le Sang du Christ
dans de plus petites coupes (c’est très long!); chez d’autres, et c’est la plus théologique, le
23
prêtre, ayant trempé lui-même l’hostie dans le Sang du Christ, la présente aux fidèles
mais qui, obligatoirement doivent communier sur la langue.
Si vous avez des suggestions, …
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (50)
QUESTION Pourquoi ne peut-on pas chanter un chant à Marie durant la
communion, un AVE MARIA, par exemple?
RÉPONSE Pour bien vivre la liturgie, pour bien en profiter, on doit faire des choses,
mais elles doivent avoir du sens. Est-ce que lors de la Fête des Pères, par exemple, on
chanterait une chanson pour maman juste au moment où on met l’accent sur papa? On
dirait que cela n’a pas grand bon sens; et on aurait raison.
Or, à la communion, au moment où on vient de recevoir le Christ, nous devons – nous
devrions – être en contemplation de ce Jésus, en admiration, en adoration. Ce qu’on
appelle l’action de grâce. Donc, chanter un chant à Marie (si beau soit-il) c’est faire
diversion. Et je crois que Marie aimerait moins «passer» avant son Fils!
«Oui, mais c’est si beau ce chant-là que la chorale voudrait chanter!» En liturgie, la
beauté vient de la vérité des gestes, de la vérité de la signification des signes.
Lisez le prochain numéro de cette chronique, au sujet des gestes en liturgie.
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (51)
QUESTION À la messe, vous dites qu’on fait des gestes! Qu’est-ce que cela veut dire
exactement?
RÉPONSE (a) Je vais d’abord répondre en faisant un peu d’histoire et rappeler l’origine
du mot liturgie.
Le mot français, liturgie, vient du mot grec leitourgia. Ce dernier mot est composé de
deux mots grecs : de leitos : public, de laos : le peuple (d’où le mot laïc) et de ourgia
(ergo) : faire, accomplir (d’où certains mots chirURGIE, métallURGIE, sidérURGIE,
etc.). Donc, en traduisant littéralement, mot à mot, il s’agit, quand on parle de la liturgie
chez les grecs, de la fonction du peuple, de la fonction publique. Voilà pour l’origine du
mot.
Je complète avec un brin d’histoire pour bien comprendre de quoi il s’agit. Chaque année,
les citoyens grecs adultes devaient faire leur «service» liturgique, un peu comme on dit
aujourd’hui dans certains pays, «faire son service militaire».
Donc, à tour de rôle, les citoyens devaient soit balayer les rues, soit allumer les lampes
publiques, soit creuser à nouveau les rigoles pour les égoutter et les assainir, soit
recueillir les impôts, etc. Donc, ILS FAISAIENT DES GESTES pour le bien PUBLIC,
pour le bien de la communauté. Et on dit que c’était réservé aux classes les plus riches!
Dans le prochain article de cette chronique, je parlerai de la liturgie à l’église.
Eugène Boily, d.p.
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LA LITURGIE ??? (52)
QUESTION À la messe, vous dites qu’on fait des gestes! Qu’est-ce que cela veut dire
exactement?
RÉPONSE (b) En liturgie, on FAIT, et on FAIT en PUBLIC. Il s’agit donc, selon le
dictionnaire, de «GESTES FAIT DEVANT BEAUCOUP DE MONDE» (Petit Larousse).
On définit donc la liturgie : culte public et officiel institué par l’Église. Il s’agit donc de
FAIRE EN PUBLIC DES GESTES OFFICIELS ENSEMBLE. (Voir numéro 4)
Avant d’aller plus loin, prenons le temps de regarder comment, à la maison, nous
agissons (nous faisons) lors de certaines fêtes : à Noël, aux anniversaires, … Nous avons
une liturgie : nous FAISONS DES GESTES OFFICIELS ENSEMBLE qui sont propres à
notre famille, à notre gang, à notre «communauté». Par exemple, dans ma famille, on ne
commence le réveillon, après la messe de minuit, qu’après avoir placé l’Enfant-Jésus
dans la crèche sous le sapin, et ce, depuis la naissance de notre premier enfant : c’est un
geste de NOTRE LITURGIE familiale, c’est un de nos rites.
Et pourquoi faisons-nous ces divers gestes? Parce qu’ils ont du sens pour notre famille.
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (53)
QUESTION À la messe, vous dites qu’on fait des gestes! Qu’est-ce que cela veut dire
exactement?
RÉPONSE (c et fin) À l’église, nous FAISONS des GESTES OFFICIELS (officiels
pour notre Église) qui ONT DU SENS : c’est ce qu’on appelle la liturgie catholique. Des
gestes, des rites officiels, qui ont du sens.
C’est bête à dire, mais cela ne doit pas être insignifiant, ne pas avoir de sens, ou avoir
d’autre sens que ce qu’on veut dire, ce qu’on veut signifier!!! (Un exemple? Voir
numéros 40 et 42)
Il y a une petite phrase que les liturgistes utilisent : «LA LITURGIE FAIT CE QU’ELLE
DIT, mais ne dit pas ce qu’elle fait!» Un simple exemple. Quand au début de la messe, je
donne une poignée de mains au gens qui arrivent (comme on fait à la maison d’ailleurs),
je ne leur dis pas : «Avez-vous remarqué? Je suis en train de vous accueillir en vous
donnant la main!» Quand dans un repas de famille, au moment de servir la soupe, par
exemple encore, je ne leur dis pas : «Ça c’est le début du repas.» On comprend tous que
cela n’aurait pas grand bon sens de parler ainsi! Ce serait des paroles de trop qui
enlèveraient beaucoup de sens à ce que nous faisons. Ou encore, nos invités pourraient
croire que nous devons tout leur expliquer pour qu’ils comprennent!
C’est la même chose à l’église. Il arrive parfois – comme lorsque j’explique les parties
d’un repas un peu spécial ou pour la première fois – que je doive donner des
explications : je ne suis pas en liturgie alors, je suis en train d’expliquer pour que les gens
comprennent bien et participent mieux quand ils célébreront la liturgie. C’est ce que je
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fais ici, dans cette chronique, quand j’explique les gestes; c’est comme un cours, une
leçon. La liturgie comme telle, ce sera à la messe : elle agira alors par elle-même, ce
qu’on appelle la «mystagogie» (le mystère-enseigne par lui-même).
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (54)
QUESTION À quel moment se termine la troisième partie de la messe : la Liturgie
eucharistique?
RÉPONSE Cette partie se termine par la prière – dite par le président – qu’on appelle la
prière après la communion. Habituellement, cette prière est une demande au Seigneur
pour qu’il nous fasse vivre en harmonie avec Celui que nous avons reçu à la communion
dans son Corps et dans son Sang.
En résumé donc : nous nous sommes accueillis (1re partie : l’ouverture), nous avons
écouté la Parole de Dieu et y avons répondu (2e partie : la Liturgie de la Parole) et nous
avons offert au Père et reçu l’Hostie parfaite : celle du Fils de Dieu, mort et ressuscité
pour que nous ayons la vie (3e partie : la Liturgie eucharistique).
Il ne nous reste plus maintenant qu’à savoir ce que nous devons faire avec tant et tant de
richesses!!! (4e partie).
C’est ce que nous verrons dans le prochain article.
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (55)
QUESTION Quelle est la quatrième et dernière partie de la messe?
RÉPONSE Cette dernière partie – très importante! – s’appelle Rites de conclusion et
envoi ou conclusion.
Elle comprend d’abord le prône, qui est l’annonce des événements et des activités qui
touchent la vie de la communauté.
Viennent ensuite la bénédiction et l’envoi ou le renvoi (fait par le prêtre ou le diacre
d’office).
Un mot sur le prône : il est fait habituellement, dans nos églises, par le président
d’assemblée. Mais il pourrait être fait aussi par le diacre d’office ou par un laïc de la
communauté. Ces annonces du prône, qui précèdent l’envoi de quelques minutes, ne
doivent pas répéter inutilement le contenu du feuillet paroissial, mais elles doivent être
d’une importance telle qu’il faut absolument qu’on en parle, pour que la communauté
s’en porte mieux!
Eugène Boily, d.p.
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LA LITURGIE ??? (56)
QUESTION Quelle est l’importance de la bénédiction finale de la messe?
RÉPONSE Un mot d’abord sur l’origine du mot et sur son sens profond. Le mot
bénédiction vient de deux mots latins : bene (bien) et dicere (dire). Il a comme sens : dire
du bien (à et de quelqu’un) et vouloir du bien (à et pour quelqu’un).
Voilà pourquoi la bénédiction à la fin de la messe a une grande valeur. D’abord, toute
bénédiction en Église vient de Dieu. On ne saurait imaginer un instant que le prêtre, si
saint soit-il (et surtout s’il est saint!), donne sa propre bénédiction. Non, c’est le Dieu,
trois fois saint, Père, Fils et Esprit, qui NOUS VEUT DU BIEN, QUI NOUS DIT DU
BIEN, QUI VEUT CE QU’IL Y A DE MEILLEUR POUR NOUS!
Parfois, des gens me demandent si c’est bien vrai que Dieu veut toujours ce qu’il y a de
mieux pour nous. Ma foi m’oblige à répondre que oui : en effet, qui – à part Dieu – peut
vouloir autre chose pour moi? Et ma foi va me permettre de voir réellement, dans la suite
des événements de ma vie, que c’est bien vrai; n’est-il pas «LA VÉRITÉ» (Jn 14, 6)?
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (57)
QUESTION Vous écriviez au numéro 54 de cette chronique, qu’à la fin de la messe,
«il ne nous reste plus maintenant qu’à savoir ce que nous devons faire avec tant et
tant de richesses!!!» Allez-vous nous le dire bientôt, car la messe en est à son dernier
élément, le renvoi?
RÉPONSE Oui, bien sûr! Quand, à la toute fin de la messe, le prêtre ou le diacre nous
renvoie, cela veut dire beaucoup, beaucoup de choses, pour beaucoup, beaucoup de
richesses que nous avons reçues! Voici quelques réponses.
(a) Tout d’abord, cela ne veut surtout pas dire que la messe est terminée : non, la messe
continue. Elle continue en ce sens que le Christ continue à s’offrir à son Père en union
avec l’Esprit Saint, qu’Il continue de se donner à nous.
La messe continue encore parce que tout au long de celle-ci nous avons dit au Seigneur
que nous croyions à tout ce que nous vivions, que nous étions d’accord avec ce qu’Il nous
demandait, que nous avons reconnu qu’Il était notre Amour, notre Dieu, notre Frère,
notre Père, enfin que nous étions prêts et prêtes à Le suivre.
C’est donc toute une richesse que celle-là : la messe CONTINUE!
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (58)
QUESTION Oui, après le renvoi, la messe continue, mais qu’est-ce que cela veut
dire plus exactement?
RÉPONSE (b) Voici une autre réponse. Ça veut dire que si nous sommes prêts et prêtes
à suivre le Christ, nous allons conformer notre vie, nos actions et… nos pensées à Sa vie,
à Ses actions et à Ses pensées.
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Ouf! Je vois que la messe n’est pas terminée! Cela veut dire donc que je dois «aimer le
Seigneur mon Dieu de tout mon cœur, de toute mon âme et de tout mon esprit et aimer
mon prochain comme moi-même!» (Mt 22, 37-39)
Quand nous sommes «renvoyés» dans notre quotidien de nos vies, cela veut dire AIMER,
AIMER, AIMER!!!
C’est comme si le Christ Jésus nous redisait ce qu’il disait à ses Apôtres, en Mt 5, 2324!!! Il faut absolument que vous alliez le lire!
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (59)
QUESTION Mais est-ce que le mot renvoi ne veut pas dire aussi : retournez dans
vos «vieilles affaires», retournez à vos routines quotidiennes, retournez à votre vie
d’avant la messe, comme avant la messe?
RÉPONSE (c et fin) C’est ce que cela veut dire, MAIS avec, en plus, les richesses
insondables que nous venons de recevoir à la messe!
Oui, nous sommes partis de notre vie, de nos choses quotidiennes, de nos «routines»
comme vous dites, pour venir rencontrer le Seigneur. En résumé : nous sommes partis
«de la rue» et nous retournons «à la rue»! Nous sommes partis de chez-nous et nous
retournons chez-nous!
Nous avons apporté au Seigneur (voir le numéro 9) toute notre famille (surtout ceux et
celles qui ne sont pas présents physiquement avec nous), nous lui avons apporté toutes
nos joies, toutes nos fatigues, toutes nos peines, et, parfois trop lourd à porter, notre
baluchon de vie au complet pour qu’Il prenne tout ça à Sa charge, car Il a dit : «Ce ne
sont pas les gens bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades.» (Mt 9, 12).
Et maintenant, Il nous retourne chez-nous, mais pas comme «avant la messe». Il nous
renvoie en nous ayant donné encore une fois son Corps et son Sang pour que ayons la vie
et la vie en abondance. Il nous renvoie chez-nous, dans notre quotidien pour… le rendre
meilleur, pour le faire plus beau, plus attrayant, plus amoureux, plus charitable, plus vrai,
plus grand, plus… conforme à la volonté de Dieu. Lui qui ne veut qu’une chose : NOTRE
BONHEUR!
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (60)
QUESTION Vous avez beaucoup parlé de la liturgie à la messe. Y a-t-il d’autres
liturgies?
RÉPONSE Comme «… la liturgie est l’exercice de la fonction sacerdotale de JésusChrist, dans lequel le CULTE PUBLIC est exercé par le Corps mystique de JésusChrist, c’est-à-dire par le Chef et ses membres» (Concile Vatican II, Constitution Sacrosanctum
Concilium qui porte sur la Liturgie, no7.), je dirais qu’il n’y a qu’une seule liturgie.
Mais les rites, les rituels de ce culte public peuvent varier et varient en effet selon les
diverses célébrations : baptême, pardon, eucharistie, confirmation, ordination, mariage et
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sacrement des malades, sacramentaux (les cierges de la chandeleur ou les lampions ou
l’eau bénite, par exemple), funérailles, inauguration et bénédiction d’une maison, etc.
Il s’agit toujours donc d’un CULTE PUBLIC adapté selon les circonstances, pour rendre
témoignage que l’Église du Christ est bien vivante et que ses membres sont heureux!
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (61)
QUESTION Dans la célébration des divers sacrements, y a-t-il des ressemblances
dans les rites de l’une à l’autre?
RÉPONSE Oui, il y a des ressemblances. Les voici.
Il y a toujours l’accueil et la préparation.
Avant la célébration de la liturgie propre du sacrement, il y a toujours une liturgie de la
Parole.
Enfin, il y a toujours le Notre Père, une bénédiction et un renvoi.
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (62)
QUESTION Que pensez-vous des gens qui disent, lorsqu’une messe est supprimée
ou changée d’heure de célébration : «Ils m’ont changé ma messe, alors c’est fini!»?
RÉPONSE (a) Je trouve cela bien triste pour plusieurs raisons. D’abord, je constate que
ces personnes n’ont pas saisi qu’il ne s’agit pas de MA messe, mais de LA MESSE DE
JÉSUS S’OFFRANT AU PÈRE EN UNION AVEC L’ESPRIT SAINT. (Voir numéros
12 et 23)
Il faudrait dire aussi qu’il s’agit de NOTRE messe, car c’est le culte public de TOUTE
L’ÉGLISE. IL ne s’agit jamais d’une célébration individuelle! (Relire le no 12)
C’est aussi, il me semble, la même problématique quand des ministres liturgiques président, chantres, servants, de la communion, etc. – deviennent «propriétaires» de
«leur» célébration, de «leur» messe. On dirait que ce n’est plus l’affaire du Christ et de la
communauté, mais leur célébration, leur liturgie, leur propriété. Quelqu’un disait un jour
d’un homéliste : «Je me demande si, quand il parle, les paroissiens entendent la Parole de
Dieu ou la sienne…» Même l’homéliste n’est pas propriétaire.
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (63)
QUESTION Que pensez-vous des gens qui disent, lorsqu’une messe est supprimée
ou changée d’heure de célébration : «Ils m’ont changé ma messe, alors c’est fini!»?
RÉPONSE (b et fin) La dernière partie de l’affirmation «… alors c’est fini!» m’attriste
énormément.
C’est comme si quelqu’un me disait : «Tu as changé de maison, tu n’es plus chez vous
aux mêmes heures qu’avant, tant pis pour toi, c’est fini, je n’irai plus te voir!»
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Je crois sincèrement que ces personnes qui disent cela ne le font pas méchamment ni
volontairement. Car ce serait alors encore plus triste!
Quand j’aime le Christ et son Église, et que je veux aller les voir, je m’arrange pour
trouver un endroit où je vais les trouver. Quand on aime, on agit en conséquence! Que
diriez-vous de quelqu’un qui dirait : «Ils ont fermé mon dépanneur du coin, bien tant pis
pour eux, je n’achèterai plus d’épicerie.»???
Eugène Boily, d.p.
LA LITURGIE ??? (64)
QUESTION Si vous vouliez résumer en quelques mots ce que vous avez traité ici en
liturgie, quels seraient-ils?
RÉPONSE J’utiliserais toute la Bible, et plus particulièrement les paroles des psaumes
145 à 150 (les derniers du Livre des Psaumes).
Mais, surtout, j’emploierais les paroles de Jésus, à la dernière Cène, dans sa grande prière
à son Père : « i) Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, ii) qu’eux aussi soient en
nous, iii) afin que le monde croie que tu m’as envoyé.» (Jn 17, 21)
Ces derniers mots de Jésus résument bien le sens de la Liturgie en Église : i) l’union dans
la Trinité par l’offrande de Jésus; ii) notre participation à son mystère; et, enfin, iii) nous
sommes des témoins pour le monde afin qu’il croit en Jésus.
Avec ce numéro 64, je termine cette petite chronique en liturgie.
Merci beaucoup de m’avoir lu!
Eugène Boily, d.p.
30
INDEX
de certains termes utilisés
Accueil 8, 9, 10
Actes des Apôtres 18
Alléluia 18
Alliance 5, 17(1er et 2e),18, 19, 20, 35, 36
Aimer/Amour/Commandement de l’amour 19, 20, 21, 58
Amen 4, 39, 44, 45, 46
Ancien Testament 17(2e),20
Assemblée 3, 6, 23, 31, 39
Bénédiction 27, 55, 56, 61
Bible 24, 64
Bonheur 59
Bonne Chanson (La) 25
Bouche 2
Calice 43
Chant/Cantique 27, 30, 50
Charité 19
Corps du Christ 3, 6, 12, 33, 42, 46, 59
Commandement de l’amour 20, 21
Communauté 6, 23
Communion 3, 6, 9, 13, 34, 37, 42, 46, 52, 54
Communion au sang 47, 48, 49
Compréhension 24
Conclusion de la messe 7, 55
Consécration 13, 36, 43
Convocation 8, 11
Credo/Foi 13, 15, 18, 45, 46
Croix (trois petites) 2
Culte public 60
Danse 27, 30
David 27, 28
Diacre 1, 2, 5
Dons/Offertoire/Offrandes 5, 34, 37, 43
Échange de la paix 37, 40, 41, 42
Église (voir aussi Assemblée et Communauté) 8, 23, 31
Élévations de l’hostie et du calice 43
Envoi 55, 59
Ensemble 3, 9, 52
Esprit Saint 15, 16, 20
Eucharistie 4, 7, 9, 33
31
Évangile 1, 2
Famille23, 25, 26, 52
Fils de Dieu 22
Foi 45, 46
Front 2
Gestes 50, 51, 52, 53
Gloire à Dieu 14, 15
Goutte d’eau 5
Grippe 41
Homélie/Homéliste 17(2e), 24, 62
Hostie 6, 43, 54
Incarnation 6
«Je» (voir aussi «Nous») 12, 13, 31
Lecture (première) 18
Liberté 19
Liturgie de la Parole 7, 17(1er et 2e), 18, 22, 23, 24, 33, 34, 54, 61
Liturgie et les autres sacrements 60, 61
Liturgie eucharistique 7, 33, 34, 35, 37, 38, 54
Liturgie familiale 52
Liturgie(s) 50, 51, 52, 53, 60, 61, 64
Malades 59
Marie 50
Merci 46
Messe 4, 7, 44, 57, 58, 62, 63
Messe («Ma») 12, 23, 31, 62, 63
Ministre 30
Mystagogie 53
Nappe 48
Notre Père 4, 36, 37, 43, 61
Nouveau Testament 17
«Nous» 12, 13, 23, 31, 35, 39, 42, 62, 63
Offertoire 5
Offrandes (voir aussi Dons) 37
Ouverture de la messe 7, 8, 9, 10, 11, 12, 14, 54
Paix (voir aussi Échange de la paix) 11
Paraclet 16
32
Parole de Dieu 2, 6, 17(2e),22, 24, 30, 33
Parties de la messe 7, 8, 14, 17, 34, 54, 55
Pentecôte 18
Président 11, 18
Prêtre 1, 2, 5, 38, 39
Prière 24, 31, 32, 38, 39
Prière après la communion 54
Prière eucharistique 38
Prière pénitentielle 14
Prière universelle 18, 34
Prône 55
Psaume 18, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 64
Rassemblés 3
Répons(e) 18, 25
Renvoi 55, 59, 61
Richesse de la messe 57
Rites de conclusion 55
Sang 6, 33, 47, 48, 49, 59
Signe de croix 11, 15Signes 43, 50
Sommet (de l’eucharistie) 4, 44
Souhait 11
Suites à la messe 57, 58
Témoin 64
Trinité 4, 11, 43, 56, 64
Vatican II 22
Verbe de Dieu (voir aussi Fils de Dieu et Parole) 22
Vérité 16, 56
Vie éternelle 33
Vigneault, Gilles 3
Volonté 19