texte détaillant les nouvelles dispositions concernant les Servants

Transcription

texte détaillant les nouvelles dispositions concernant les Servants
Saint Antoine des Quinze-Vingts
15-16 novembre 2014
Garçons et filles au service de la liturgie à Saint Antoine
Depuis quelques semaines, vous avez, bien sûr, été nombreux à constater la transition vécue
dans notre liturgie dominicale pour instaurer ce service nouveau pour les filles : les servantes
de l’assemblée. Loin d’être un quelconque retour en arrière, il s’agit d’une innovation qui
s’est répandue dans de nombreuses paroisses depuis environ 10 ans pour pallier deux
lacunes : l’absence de service spécifiquement dédié aux filles, qui ne soit pas seulement une
assimilation dans le rôle dédié traditionnellement aux garçons du service de l’autel, et un
certain manque de visibilité, dans nos liturgies, du caractère nuptial de notre foi au Christ.
Dans l’eucharistie, le Christ Époux vient à la rencontre de l’Église Épouse. Les servantes de
l’assemblée ont pour rôle de nous aider à accueillir le Christ Epoux de la manière décrite par
Jésus dans l’Évangile :
« Le royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent
leur lampe pour sortir à la rencontre de l’époux. Cinq d’entre elles étaient insouciantes, et
cinq prévoyantes » (Matthieu 25,1-2)
Cette parabole bien connue est l’image que Jésus choisit pour nous indiquer la juste manière
d’attendre le Royaume des Cieux. Les jeunes filles y figurent l’Église, appelée à attendre le
retour du Christ Époux dans une veille attentive. Les jeunes filles prévoyantes, celles qui ont
pris de l’huile en réserve, sont la figure adéquate de ce que l’Église est appelée à être. Voilà
donc, me semble-t-il, la figure évangélique que les servantes de l’assemblée ont le rôle de
représenter devant nous dans la liturgie. Bien sûr, tout fidèle du Christ, homme ou femme,
est appelé à vivre ce mystère nuptial, mais des jeunes filles sont naturellement plus à même
d’incarner ce modèle.
Garçons et filles sont donc invités, dans des rôles différenciés, à se mettre au service de la
célébration liturgique pour nous aider à entrer dans ce mystère, non seulement par
l’intellect mais par tous nos sens, mobilisés dans la célébration.
Les servants de messe, garçons et filles, sont donc désormais répartis entre servants d’autel
et servantes de l’assemblée mais ne constituent qu’un seul et même groupe. Si, aux garçons,
est dédié le service de l’autel que l’on connaît mieux, le service des filles n’est en rien
dévalorisant et il est plein de sens :
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elles portent une cape blanche qui est l’habit baptismal. Nos jeunes filles l’ont
d’emblée trouvée plus seyante que l’aube !
elles portent sur le cœur une croix qui manifeste bien où réside notre modèle du
service et de l’amour plénier : dans la croix du Christ Jésus ;
elles « tiennent leur lampes allumées », signifiées par les cierges qui leurs sont
confiés ;
Saint Antoine des Quinze-Vingts
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15-16 novembre 2014
placées dans le chœur, elles figurent les jeunes filles de la parabole invitées par
l’Époux à entrer dans la salle des noces (Mt 25,10) ;
comme l’Église appelée à méditer la Parole, comme la Vierge Marie qui gardait
dans son cœur toutes les paroles qu’elle avait reçues, un lien privilégié à la Parole
de Dieu leur est confié : elles ont généralement la charge d’une lecture
liturgique ;
elles conduisent la procession des offrandes des fidèles vers l’autel, où prêtre et
diacre les accueillent ;
elles portent la paix du Christ de l’autel vers l’assemblée et elles la transmettent
aux fidèles ;
elles ouvrent la procession de communion et entourent les ministres de la
communion en portant leur flambeau.
Bien sûr, elles ne font pas tout dans la liturgie, pas plus que les garçons, de même qu’aucun
d’entre nous ne peut figurer toute l’humanité à lui tout seul puisque Dieu a créé l’être
humain dans une dualité féconde, homme et femme, à son image.
Bien sûr, toute représentation humaine du mystère chrétien est imparfaite et insuffisante : il
ne faut donc rien durcir des choix qui ont été faits. Des petits aménagements sont toujours
possibles et il faut pouvoir venir en discuter avec vos prêtres. Mais il me semble tout de
même que nous avons maintenant atteint quelque chose d’équilibré et de signifiant. Ne
plaquons pas trop vite des grilles de lectures partisanes et chargées d’idéologie à ces
changements : ce n’est pas ainsi que nous les avons initiés et conduits, le Père Lainé et moimême, un peu à tâtons, il est vrai. Mais je peux vous dire que de mener cette transition du
service de la messe m’a incité à être plus attentif à valoriser chaque servant, fille ou garçon,
et aussi à rendre grâce pour ce que chacun apporte.
Ce n’est pas en raison de leurs qualités personnelles, réelles ou supposées, qu’enfants et
jeunes servent la messe. Non, c’est en raison d’un appel ineffable, dans le secret de leur
cœur. Par leur service dans la célébration de l’eucharistie, ils nous aident à passer des
réalités visibles aux réalités invisibles. Sachons en rendre grâce à Dieu et les encourager dans
cet engagement qu’ils assument avec fidélité et générosité.
Puisse la liturgie être le lieu de la paix, de la communion et de l’unité pour notre
communauté paroissiale. Merci de votre confiance dans vos prêtres qui comptent sur votre
prière dans l’exercice de leur ministère !
Père Christophe de Lussy
en charge des servants de messe