ANNE-MARIE THIESSE
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ANNE-MARIE THIESSE
ANNE-MARIE THIESSE La construction scolaire Aude Vincent, phototgraphie extraite de «Pupitres de la nation», enquête réalisée avec Fabrice Hervieu, parue dans Télérama en janvier 1997) © Aude Vincent, 1997. Un hymne, un drapeau, une langue, des mythes, des héros, des monuments : le raton laveur n’est pas de mise, mais on ajoutera quand même un animal emblématique, quelques spécialités gastronomiques, des textes canoniques, une mentalité typique et un paysage caractéristique. Il faut de tout pour faire un monde, mais l’inventaire des ingrédients nécessaires à la représentation d’une identité nationale est bien délimité. Les nations récentes sont là pour le prouver. 207 Le paradigme de construction identitaire est unique, mais chacune de ses mises en oeuvre est singulière. La diversité des contextes politiques, sociaux, économiques fait que chaque agencement du kit de base est irréductible à tous les autres, et historiquement variable. La construction de la mémoire Pour construire une nation allemande, il fallait une littérature nationale, et qui ne fût pas une servile imitation de la littérature française : ainsi parlait le jeune Herder, en 1777. Et il lançait en conséquence un appel à ses pairs pour qu’ils suivent l’exemple venu des Highlands qui venaient de produire des épopées (re)fondatrices d’une culture nationale. Quelques années plus tard, de jeunes hommes de lettres russes, ou scandinaves, ou italiens, se donnaient pour tâche d’effectuer dans leur pays ce que les Allemands faisaient avec ardeur, en publiant leurs légendes et contes nationaux. Du Septentrion occidental jusqu’aux confins orientaux de la Méditerranée européenne, le mouvement d’émulation imitatrice a en un siècle balayé l’Europe. Il fut oeuvre d’écrivains et de penseurs, unis par des réseaux qui étaient ceux de la République des Lettres. L’épistolaire, l’imprimé savant, la visite privée donnaient le rythme et le tour de leurs échanges. La création de langues nationales, qui relevait du même mouvement, avait pour objet de doter les élites sociales des nations en devenir d’un instrument de communication approprié. Il s’agissait de substituer à la langue transnationale de l’élite, à savoir le français, ou bien à la langue du dominant étranger (le suédois en Finlande, par exemple), un instrument de communication qui fût expression du génie national et de la tradition ancestrale. Si la langue populaire était invoquée comme gage d’authenticité, il n’était pas cependant question de proposer aux couches instruites ou fortunées de parler à l’instar des paysans. Les langues nationales furent construites en référence aux dialectes en usage, par épuration, restitution étymologisantes, normalisation et embellissement. Là encore, les échanges philologiques transnationaux jouèrent un rôle déterminant dans la détermination des procédures à suivre. Au besoin, même, l’aide intellectuel étrangère vint au secours de nations émergentes dont les avatars historiques n’avaient pu permettre le développement d’un milieu lettré assez dense pour s’adonner à cette tâche. Barthélémy 208 La construction scolaire Kopitar, scriptor à la Bibliothèque impériale de Vienne et auteur d’une grammaire du slovène encouragea le jeune Serbe, Vuk Karadzic à publier des Contes populaires, une Grammaire et un dictionnaire qui devaient former les fondements de la culture et de la langue serbo-croate. Le philologue allemand Jakob Grimm, séjournant à Vienne à l’occasion du Congrès de 1815, apporta au jeune Serbe conseils éclairés et valorisation internationale de son travail. La promotion des nouvelles langues nationales s’est faite par la multiplication des traductions et des publications originales les utilisant, en association avec le développement de pôles éditoriaux nationaux. L’introduction des langues nationales dans les établissements d’enseignement secondaire a marqué leur véritable adoption par les élites sociales, non sans conflits violents, comme en témoigne la guerre scolaire qui a opposé depuis le milieu du XIX° siècle en Finlande svédophones et fennomanes. La première phase de construction des identités nationales avait concerné surtout l’élaboration du patrimoine culturel et linguistique national à l’usage des lettrés et des élites sociales. Durant une seconde période, la liste des représentations identitaires se complète et leur diffusion de plus en plus massive. «Imagined communauties» : Benedict Anderson, dans un ouvrage célèbre (Anderson, 1983) a défini par cette formule lapidaire les ensembles nationaux. Communautés imaginées, puisque leurs membres ignorent à peu près tout les uns des autres tout en sachant néanmoins participer de la même communauté, mais aussi communautés imagées, matérialisées en images de plus en plus précises, de plus en plus reproduites. Les scènes canoniques de l’histoire nationale, la représentation d’un paysage dit national sont élaborées par la peinture de Salon du XIX° siècle et la peinture de commande, officielle ou privée. La lithographie, la gravure, la photographie ultérieurement permettent la reproduction massive de l’iconographie identitaire. Parallèlement, les collectes de musique populaire se multiplient, et fournissent un matériau présenté comme source d’inspiration pour les musiques nationales en voie de constitution. Le souci de manifester une posture nationale conduit à la création de costumes dits nationaux, portés initialement dans un souci d’exemplarité par certains membres de la grande bourgeoisie ou de la noblesse ; avec plus ou moins de succès selon les cas, ils se diffusent dans des milieux plus populaires, se substituant à des vêtements plus traditionnels mais plus pauvres et moins originaux. Le développement de 209 l’industrie textile qui permet un choix croissant de produits, un abaissement des coûts et une diversification des sources d’approvisionnement favorise l’apparition de ces costumes «typiques». Nombre d’éléments de la check-list identitaire sont déterminés par transposition en inversion d’emblèmes reconnus de nations rivales. Les représentations de la Norvège, où les revendications d’unité nationale sont initialement tournées contre le Danemark, s’organisent autour du fjord escarpé et blanc, par opposition aux vertes plaines danoises. C’est la Puzsta, la grande plaine, qui fait le paysage national hongrois, dans le plus absolu contraste avec les Alpes autrichiennes. La densification croissante des circuits intranationaux n’est nullement la fin des échanges internationaux en matière de construction identitaire, bien au contraire, puisque la rapidité croissante et l’institutionnalisation des échanges favorise la diffusion de modèles. Les Expositions universelles, à partir de 1851, sont un haut-lieu d’exhibition et d’observation des réalisations en matière d’identité nationale. Celle qui se tient à Paris en 1878 joue un rôle déterminant pour la création, dans la plupart des pays européens, de musées d’ethnographie nationale dont la fondation est présentée chaque fois comme tâche hautement patriotique. La section suédoise de cette Exposition avait présenté un ensemble de mannequins en costumes, dans un décor évoquant des intérieurs paysans et orné de tableaux représentant des paysages «typiques». Les folkloristes européens visiteurs de l’Exposition entreprennent la formation dans leurs pays d’expositions permanentes conçues selon ce principe : c’est chose faite en France en 1884, au Danemark en 1885, en Allemagne en 1889, en Autriche en 1894, etc. selon un calendrier serré des imitations créatrices. L’organisation d’expositions sert aussi à préfigurer des nations en gestation et avancer des revendications d’autonomie. Cela ne va pas sans mettre en évidence les problèmes de délimitation des entités nationales, problèmes qui fournirent, on ne le sait que trop, des motifs au déclenchement des guerres du XX° siècle. La Hongrie célèbre en 1896 son «millénaire» par une grande exposition industrielle et historique à l’occasion de laquelle est construit un village ethnographique à partir de maisons typiques des différentes régions. La volonté de montrer le caractère «multi-ethnique» du pays amène à exposer 12 maisons hongroises et 12 non hongroises. Mais l’année précédente, à Prague, une exposition dite tchéco-slovaque avait présenté une ferme slovaque tout à fait analogue à celle exposée en Hongrie en 1896. 210 La construction scolaire Les outils de l’intégration : école et presse La troisième phase de construction identitaire marque le moment où les représentations de la nation font l’objet d’une vulgarisation massive et sont utilisées pour affirmer une identité collective nationale transcendant les différences dès lors définies comme secondaires (de classes, de genres, de religions, d’origine géographique ou ethnique). Ce qui implique un travail délicat de représentation des rapports entre les parties et le tout de la nation, qui vise à inscrire la diversité dans l’unité. Symphonie harmonieuse de voix diverses, mosaïque merveilleuse, chorégraphie synthétique : les métaphores ne manquent pas pour exprimer la cohésion des composantes. Elles se matérialisent en autant d’images sonores et visuelles, ou de manifestations publiques. Des spectacles sont organisés pour rassembler les foules devant la mise en scène synecdotique du rassemblement de la nation. Des cérémonies nationales et des rituels sont élaborés, qui s’inspirent tant de fêtes autochtones plus anciennes que de modèles transnationaux. Les marqueurs identitaires se multiplient sur le territoire national : drapeaux, uniformes des agents de l’Etat, architecture des bâtiments publics, etc. L’Etat-nation devient cadre de référence des expériences individuelles, depuis les plus banales confrontations avec les institutions publiques jusqu’aux temps forts marquant l’appartenance à la communauté (conscription, élection des représentants de la nation). La «mort pour la patrie», qui relevait du libre choix militant dans la phase de construction de la nation, devient dès lors pour tous l’ultime devoir civique. De manière constante est réaffirmée l’inscription de l’individuel dans un collectif qui est tout à la fois idéal suprême et organisation protectrice. Si l’appartenance individuelle à la nation est matérialisée de manière simple par les papiers d’identité, la «communauté imaginée» ne devient fait social vivant et acteur historique que lorsque qu’une sphère publique nationale est instaurée, avec assez de force pour, non pas supprimer, mais subsumer tous les espaces particuliers d’échange et de communication. La structuration fédérative des grandes associations, partis, syndicats joue un rôle important en ce domaine, mais l’intégration de la majeure partie de la population dans la sphère publique nationale est assurée d’abord par l’école et la presse. L’école de masse est le lieu primordial de ce dispositif d’acculturation, notamment par son enseignement de la langue nationale, lequel aura 211 d’ailleurs pour effet de transformer nombre de frontières politiques en frontières linguistiques. L’école apprend aussi, outre les savoirs de base généraux, la liste des éléments identitaires élaborés dans une phase antérieure dont la connaissance est désormais jugée indispensable pour une véritable participation à la vie nationale : histoire et géographie de la patrie, hymne, hauts-faits des grands hommes, devoirs civiques. Il y a quelques années, le film Les Faiseurs de Suisses, évocation satirique des conditions d’obtention de la nationalité helvétique, avait plaisamment montré les affres de candidats à la naturalisation apprenant en toute hâte la liste des référents emblématiques de la Confédération, depuis la série des sommets alpins avec leur altitude au mètre près, jusqu’aux anecdotes historiques proprement mythiques. Les nations modernes, généralement, dispensent les adultes de ce contrôle des connaissances, bien que son instauration ait été encore évoquée récemment en France dans le cadre d’une réforme du Code de la nationalité. Les systèmes nationaux d’enseignement et leur dispositif de programmes disciplinaires aux évolutions lentes rompent radicalement avec la diversité antérieure des acquisitions de savoirs et savoir-faire mais assurent une continuité plus grande qu’elle ne le fut peut-être jamais entre les différentes générations et sexes, puisque grands-mères et petits-fils passent par la même formation initiale. Supports et redondances de l’initiation magistrale et orale au national, manuels scolaires, cartes et illustrations photographiques ont eu un effet sans doute d’autant plus fort sur la constitution de références et d’images partagées par tous qu’ils ont été densément et longuement diffusés. A l’échelle d’un pays comme la France, c’est par dizaines de millions d’exemplaires que se chiffrent les tirages des principaux manuels de la Troisième République. Le formidable travail d’acculturation accomplie par l’école tient aussi à l’obligation générale et précoce du maniement de l’imprimé, à la familiarisation initiale à la communication écrite. Pour les familles les plus pauvres, d’ailleurs, les manuels ont été les premiers livres entrant au foyer, et ont pu constituer l’embryon d’une petite bibliothèque privée, marquant l’entrée dans de nouvelles formes de consommation culturelle. La généralisation de la lecture non scolaire est passée en fait plus par la presse que par le livre. Le développement de l’alphabétisation et l’augmentation progressive du niveau de vie ( de la circulation de numéraire dans les campagnes), ont permis une expansion de l’usage régulier d’imprimés au profit du périodique. Bénéficiant de progrès 212 La construction scolaire techniques rapides en matière d’impression et de distribution, d’une possibilité de prix de vente faibles par le recours aux annonces affermées et à la publicité, la presse a réussi sa pénétration dans les masses par une innovation de marketing, la vente au numéro (apparue en France en 1863). La dépense journalière, située au plus bas de l’échelle des prix, a favorisé la naturalisation de l’achat d’un imprimé disponible de surcroît sur les lieux mêmes de la vie quotidienne, alors que le franchissement d’un seuil de librairie et la nécessité du versement d’une somme non négligeable en une seule fois ont longtemps été des obstacles à l’achat de livres dans les milieux populaires. L’expansion du quotidien a été souvent fulgurante : on est passé en France d’un million d’exemplaires en 1870 à 12 millions en 1914. Après la conquête du public par le support «omnibus» du quotidien se sont développés des périodiques spécialisés, destinés à des sous-marchés (définis par l’âge, le sexe, les centres d’intérêt), tandis que le livre populaire réalisait sa pénétration massive par le circuit de diffusion de la presse. Principal medium de masse jusqu’à l’Entre-deux-guerres, l’imprimé périodique a fortement déterminé l’instauration d’une sphère publique nationale des informations et des débats. Vecteurs principaux des joutes politiques, et souvent associés à un parti ou une formation, les journaux fournissent les thèmes, et dans une certaine mesure la rhétorique des discussions privées orales. Ils ne font pas que diminuer fortement, par rapport aux anciens modes de communication, le temps de transmission des informations : ils les hiérarchisent, distinguant par leur présentation matérielle ce qui est donné comme événement majeur ou fait secondaire. La prééminence accordée aux faits nationaux dans la hiérachie rédactionnelle, même dans des quotidiens régionaux qui consacrent l’essentiel de leur pagination au local, témoigne bien de l’instauration de la scène nationale comme cadre principal d’une appréhension du monde. Ce sont pourtant des media plus modernes, la radio et la télévision en leurs débuts, qui ont joué un rôle intégrateur plus intense dans une culture nationale du quotidien, en Europe du moins, dans la mesure précisément où leur développement initial, dans le cadre d’Etats-nations constitués a été accompagné précocement de la perception par les pouvoirs publics de leurs effets. Alors qu’il existait une grande quantité de quotidiens, les émetteurs de radio uniques, ou en nombre limité, ont instauré des «rendez-vous» nationaux autour d’un ensemble restreint d’émissions d’information ou de divertissement, grands dispensateurs de 213 références communes. Les télévisions à une, deux ou trois chaînes ont encore accru cette uniformisation de l’espace des consommations médiatiques sur une base nationale. Des objets d’information dépourvus de sens hors de ce contexte ont même été créés, comme l’information météorologique télévisée qui saisit des phénomènes physiques ignorant les frontières dans le seul espace national. De fait, la carte des températures et des précipitations n’est pas dénuée de connotations politiques : les téléspectateurs allemands qui, au début de l’année 1990 s’interrogeaient sur l’éventualité d’une réunification, encore objet de discussions, entre République fédérale et R.D.A., pouvaient voir la réponse aux informations météo des chaînes publiques, puisque le territoire de la première, initialement au centre de l’écran, glissait au fil des jours vers le bord gauche, tandis que l’Est venait s’inscrire dans l’espace national des nuages et des soleils. Chacun son Ikéa ? Encore aujourd’hui, la diffusion d’une culture internationale, dont le pôle émetteur est celui de la puissance mondiale dominante, ne va pas sans adaptations nationales, selon un processus de «créolisation», (Ulf Hannerz). Une marque de produits présente sur le marché mondial, pour gagner de nouveaux marchés, passe nécessairement par la diversification nationale de ses annonces publicitaires. Au moment même où les canons de la beauté féminine semblent assez internationalisés pour qu’une petite dizaine de tops-models fassent rêver les fillettes du monde entier, il suffit d’observer les couvertures des différentes éditions nationales d’un même magazine féminin pour constater que les images de la femme idéale varient considérablement et que le mannequin, dont l’origine nationale importe peu, doit adopter une coiffure, un maquillage, une mimique différentes selon le pays de destination du cliché photographique. L’Etat-nation correspond à une hiérarchisation des ensembles territoriaux, des lieux de pouvoir et des organisations administratives homologue à une hiérarchisation des informations et des savoirs. Leur ébranlement simultané pose clairement les modalités des nouvelles formes de maîtrise des échanges économiques et informationnels. On s’étonne parfois que la disparition du national dans le cadre d’un processus de mondialisation masquant les nouveaux lieux du pouvoir, ou, plus 214 La construction scolaire précisément, ne dégageant pas les modalités possibles de leur contrôle démocratique, semble aller de pair avec le ressurgissement d’identifications archaïques pré-nationales. Or l’expression politique du national comme adhésion individuelle à un projet commun d’entité collective et délégation de souveraineté, qui a pu s’imposer à un stade avancé de construction de la nation, n’a pas été le dépassement des autres modes de formulation de l’adhésion identitaire. Plus exactement, elle les a dépassés en les conservant. Les références initiales, légitimantes, à la communauté de sang et de sol, à la tradition et à «l’esprit» national se sont maintenues à l’état de rémanences plus ou moins vives, réactivées dans les phases de mutation économique et sociale, exacerbées dans les périodes de crise. Leur venue sur le devant de la scène lorsqu’est mise en cause la référence à la nation n’est pas, en fait, pour surprendre. Que l’avenir associe la mondialisation des échanges et le repli sur des identités «primitives» est une hypothèse, plus qu’une fatalité. En tout état de cause, quels que soient les systèmes qui seront proposés pour organiser le futur état du monde et réguler les conflits d’intérêt, ils ne deviendront effectifs qu’au prix d’un travail intense d’élaboration et de diffusion de nouvelles représentations identitaires. C’est un enjeu fondamental de la maîtrise des nouveaux modes de communication. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES Anderson Benedict, Imagined Communauties. Reflections on the Origin and Spread of Nationalism, Londres, Verso, 1983. Löfgren Orvar, «The Nationalization of Culture», dans Ethnologia Europea, Volume XIX, 1989, p. 5-24. Hofer Tamas, «Construction of the Folk Cultural Heritage», dans Ethnologia Europea, Volume XXI, 1991, p. 145-170. Anne-Marie THIESSE, ancienne élève ENS, est directeur de recherche au CNRS. Dernières publications : Ecrire la France, le mouvement littéraire régionaliste de la Belle Epoque à la Libération, Presses universitaires de France, 1991 ; Ils apprenaient la France, l’exaltation des régions dans le discours patriotique, Cahiers du Patrimoine ethnologique, Editions de la Maison des Sciences de l’Homme, 1997. 215