Dépistage du SARM - CClin Sud-Est
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Dépistage du SARM - CClin Sud-Est
Dépistage du SARM : mise au point Rémy Gauzit Unité de réanimation St Jean Hôtel Dieu - Paris V Principes du dépistage des BMR • Prélèvements destinés à rechercher certaines bactéries de manière spécifique • A opposer aux prélèvements cliniques à visée diagnostique • Ciblés sur les sites de colonisation : - nez, plaies, rectum pour le SARM - rectum pour les BLSE - aisselles et rectum pour A. baumanii • Utilisation de milieux sélectifs + ATB • Sensibilité < 100 % • Résultats : 1 à 3 jours • Coûts élevé Dépistage des BMR • Fait partie de la prévention de la diffusion des BMR - signalisation - mesures d’hygiène/isolement - politique ATB • Controversé - recommandé CTINILS, sociétés savantes… - discuté par d’autres rapport coût/bénéfice incertitude sur la stratégie • Nécessité d’adapter les modalités à la situation et aux ressources locales Pourquoi le SARM ? • Acquisition - sélection sous ATB - diffusion clonale +++ • Réservoir - humain - environnement +++ + • Transmission - manuportée - indirecte +++ + Colonisation à S. aureus (population générale) • Colonisation à Staphylococcus aureus - 20 % de porteurs permanents (seulement 3.5 % de SARM) - 60 % de porteurs intermittents (souvent alternance de souches différentes) - 20 % de jamais colonisés Risques et impact des SARM • Diffusion extra-hospitaliére (espèce commensale) • Pression de sélection des ATB à large spectre - sur les SARM traités (VISA-GISA) - sur les autres espèces (ERV) • Mortalité/morbidité des infections à SARM • Coûts des infections à SARM • Impact sur le taux des IN Etat des résistances S. aureus et méticilline (bactériémie) 27 % EARSS annual report 2004. www.earss.rivm.nl Etat des résistances en ICU Résistance de S aureus à la méticilline dans les prélèvements à visée diagnostique France /USA Jarlier BEH 2003 CDC AM J Infect Control 20004 Prévalence du portage de SARM en ICU/réanimation Lepelletier AFAR 2006 SARM : relation colonisation/infection Incidence en situation « endémo-épidémique » en réa Population Porteurs Infectés Brun-Buisson 1994 546 84 (15%) 31/84 (37%) Mounier 1995 68 42 (68%) 17/42 (40%) Pujol 1996 488 63 (13%) 24/63 (38%) Du portage à l’infection en réanimation Portage préalable ou simultané (n) Brun-Buisson 1994 Mounier 1995 Pujol 1996 ND 15/17 (88%) 18/24 (75%) Délai portage/infect (jours) 11.6 ± 9 ND 11.1 ± 13 2001; 344: 11-6 2 approches de la relation colonisation/bactériémie • 219 pts bactériémie à S. aureus ª prélèvement nasal ª clone identique dans 82 % des cas • 1 278 pts avec 1 640 S. aureus isolés dans le nez ª 14 pts bactériémies à S. aureus ª clone identique chez 12 pts (86 %) Dépistage de SARM : Qui ? Problème différent suivant « conditions » • Rentabilité en fonction incidence des SARM (analogie avec la DDS) • Sans aucun doute efficace si précautions standards respectées > 70 % Dépistage de SARM : Qui en France ? • Consensus relatif - patients à risque de BMR par opposition à tous les patients - réanimation en priorité • Les risques : - tous types d’hospitalisation dans les 12 mois - ATB antérieure (3 ou 6 mois ?) - pathologies sous jacentes : le plus souvent corrélées aux deux précédents • Eude prospective, inclusion : tous les patients admis A l’admission : écouvillonage nasal, cutané (5 sites) ou de plaie 2 475 admissions chez 2 399 patients • Portage de SARM connu : 95 admissions (3.9 %) • Prévalence du portage : 6.9 % • Rentabilité du dépistage (162 patients porteurs) - portage connu 61 (38 %) - prélèvement clinique + 30 (18 %) - portage identifié par le dépistage seul 88 (54 %) • Les FR isolés ne permettent pas de développer un score spécifique, par manque de sensibilité (aucun FR chez 7/43 pts colonisés et admis directement) • Existence probable de risques locaux (écologie des services d’amont +++) non pris en compte Ð pas de dépistage ciblé Ð nécessité de dépister tous les patients Quand ? Comment ? • A l’entrée puis 1/semaine : cas acquis versus cas importés Prévalence du portage de SARM en ICU/réanimation Lepelletier AFAR 2006 Duration of colonization with methicillin-resistant Staphylococcus aureus among patients in the intensive care unit : implications for intervention Ridenour GA, Wong ES, Call MA, Climo MW March 2006 • Etude prospective, 720 pts inclus, unité de réa de 16 lits - dépistage nasal dans les 48 h après admission puis x 3/semaine - isolement contact, pas de stratégie de décolonisation • SARM : importés 11 % (50 % de transfert), acquis 2.5 % • 48 % sont colonisés pdt leur séjour à l’hôpital 33 % ont des antécédents de colonisation connus • Admissions pts SARM + associées avec : - Ò durée hospit avant admission en ICU (p<0.001) en ICU (p<0.001) totale (p<0.001) - Ò mortalité hospitalière (p<0.001) • 23 % des J. hospitalisation en ICU = pts SARM + Emergence de SARM communautaire A L’Hôpital Augmentation du réservoir Augmentation du risque de transmission croisée Intérêt dépistage / indicateur SARM • Pb concept souches importées vs souches acquises : - risque de pénaliser les services accueillant des pts infectés - seul moyen de différenciation : dépistage systématique du portage - rapport coût/efficacité ? - « discrimination » selon les moyens des services ? - données épidémiologiques peu parlantes variabilité +++ du % importé (nb de souches faibles) corrélation cas importés/cas acquis amalgane est-il vraiment pénalisant ? Surveillance des BMR (Hôtel-Dieu) Répartition des BMR en acquis et importé dans l'hôpital 40 35 13 30 25 15 20 15 10 3 16 5 0 Importé Acquis 3 SARM 27 17 12 EBLSE PYOMR ACASE 3 1 5 6 ACI SM 1 EVANCO EOH CLLIN Hôtel Dieu Surveillance des BMR (Hôtel-Dieu) BMR acquises/importées responsables d'infections nosocomiales acquises à l'Hôtel-Dieu 10 9 8 7 6 5 10 3 4 2 Acquis 1 6 3 Importé 3 3 1 1 0 SARM EBLSE PYOMR ECASE ACI SM EVANCO EOH CLLIN Hôtel Dieu Quand ? Comment ? • A l’entrée puis 1/semaine : cas acquis versus cas importés • Combien d’écouvillon et de sites ? Efficacité (dépistage + isolement)? Coût/efficacité (stratégie dépistage + isolement) • 4 études : Jernigan 1995, Papia 1999 Chaix 1999, Lucet 2003 • Méthodologies « délicates » - mesures des coûts de l’isolement et d’une infection à SARM - choix des cas contrôles - hypothèses (nb de transmission et infection évitées • MAIS les 3 études sont : - cohérentes (coût de la stratégie et d’une infection) - concluent à la rentabilité de la stratégie Dépistage colonisation à SAMR • En France : - il faut dépister en réanimation - il faut dépister tous les patients • Mauvaise nouvelle : si on dépiste il faut isoler • Bonnes nouvelles : 1) ça ne change pas beaucoup/ce qui devrait être fait : isolement = renforcement des précautions standards (N appliqué a tous les patients) gants si contact blouse:masque selon les cas 2) la stratégie dépistage/isolement est rentable Et du bon usage des ATB ? Toujours…. Question subsidiaire : Le SARM restera t-il un bon marqueur de BMR ?