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JAN 13
Mensuel
Surface approx. (cm²) : 166
18 RUE GUILLAUME PELLICIER
34004 MONTPELLIER CEDEX 1 - 04 67 92 29 33
Page 1/1
IMOUTH
TONIOPE
'ENNACCHI
Traduit de l'italien par Nathalie Bauer, Ltana Levi,
196 pages, 18 €
A
près trente années de labeur, Antonio Pennacchi pose son bleu de travail et sa carte de syndicaliste. Il s'inscrit à l'université (il a 40 ans) et
écrit « Comme tous les ouvriers, j'aimais mon usine,
ses ateliers, ses machines II m'arrive ae rêver, la nuit,
au'on me redemande d'y travailler. Parfois cela me remplit d'anxiété, car il me faut surmonter une fois de plus
la période d'essai » L'humour chez cet indécrottable
optimiste est affaire de gourmandise. Pétri de tendresse et pimenté de dérision, son Mammouth est
un roman à « l'italienne » : il pétarade comme une
« Fiat 127jaune » Anecdotes, bons mots, franches
camaraderies et ferveurs révolutionnaires se relaient
dans une course-poursuite du côté des années quatre-vingt en
Italie Benassa, personnage central et leader syndical, est un
peu beaucoup et
même
passionnément.. Antonio Pennacchi lui-même, l'exouvner
devenu
écrivain. Benassa-Pennacchi est une grande
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gueule, une forte tete
et un superbe « casse-couilles » selon le patron • « II
ne s'est jamais contenté d'une victoire C'est k triomphe
qu'il a toujours visé »
Récit romancé, tranche de vie distancée, ce court
roman met en scène (et ce, sans discours !) la
mondialisation et le libéralisme en marche. Aussi
leurs pendants : syndicats en bisbille, luttes en déclin, classe ouvrière en voie d'extinction...
Mammouth est une confession toute en sensibilité.
Celle d'un homme pris entre le marteau et l'enclume, la fidélité et la désertion. Rester à sa place,
dans « sa classe », parmi les siens, les ouvriers de
l'usine. Ou s'autoriser à partir, à s'inventer une
autre vie En faisant le choix de se frotter à la littérature, Antonio Pennacchi n'a trahi ni ses camarades ni ses convictions politiques. Les uns et les
autres sont au cœur de ses ouvrages dont trois sont
traduits en français Comme chez Em De Luca,
seule la loyauté guide son écriture. « II faut qu'on
crève debout ! » lit-on dans ce roman de la dignité
Martine Laval
* Mon frère est fils unique (Le Dilettante, 2007) et
Canal Mussolini (Liana Levi, 2012)
LIANALEVI
7001094300505/GTG/OTO/2
Eléments de recherche : ÉDITIONS LIANA LEVI : maison d'édition située à Paris (5ème), toutes citations