Cours d`interprétation de la Bible
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Cours d`interprétation de la Bible
INTERPRETER LA BIBLE kent good Avant propos : le présent cours est livré en version complète (ce sont les notes de l’animateur). Pour véritablement profiter d’une étude personnel et comprendre la méthode préconisée, il ne suffit pas de lire les textes du cours : il faut impérativement lire et étudier chaque passage cité en référence. Aussi, l’utilisateur est prié de ne pas modifier le contenu sans l’accord préalable de l’auteur ( [email protected] ). Ce cours est formatté en RTF et toute police est une variante d’Arial. LEÇON I : DIFFICULTÉS ET OBSTACLES A L’INTERPRETATION DES ÉCRITURES Si notre naissance ou la providence nous avait favorisées au point de partager la culture et la langue d’un prophète ou un apôtre quelconque au moment où il parlait, nous pourrions nous dispenser de tout arrière-plan et étude linguistique. Nous comprendrions ces données aussi instantanément que nous appréhendons des orateurs et écrivains contemporains de nos jours, la plupart du temps sans l’aide d’encyclopédies, de grammaires, de dictionnaires, de géographies. Ce n’est que le temps écoulé qui a rendu nécessaire ces étapes supplémentaires à ceux qui ne se doivent pas seulement de présenter ce qui est parfaitement clair à la surface de l’Écriture, concernant notre salut… mais également l’ensemble du plan de Dieu. Citation de Walter Kaiser, dans « L’Herméneutique légitime » chap. 5 de Innerancy, édité par Norman L. Geisler, 1979. I. Deux difficultés à la compréhension de la Bible Or, deux difficultés se dressent devant nous face à la compréhension de toute littérature de l’antiquité. Ces difficultés rendent nécessaire l’exercice non seulement de lire les textes mais de les interpréter c.-à-d. leur « donner une explication ». Les difficultés : (1) la discordance linguistique ; (2) le décalage historique et culturel. La discordance linguistique peut être surmontée par une bonne et récente traduction : le travail des spécialistes dans les langues Hébreux, Araméenne, et Grecque (voir Un Nouveau Regard sur la Bible de Gordon Fee et Douglas Stuart, chapitre deux : « L’Outil de Base : une bonne traduction »). Le décalage historique peut être surmonté par l’interprétation : le travail de se replacer dans le contexte où cette littérature à été écrite, à l’aide des outils (dictionnaires bibliques, concordances grecques et hébreux, encyclopédies bibliques, cartes géographiques, etc.) pour comprendre ce que l’auteur avait l’intention de dire à ces premiers auditeurs et ensuite appliquer ce message à la situation actuelle. Le devoir de l’étudiant de l’Écriture, c’est d’apprendre à « voyager dans le temps » pour « entendre » la Bible comme les premiers destinataires l’ont entendu avant de l’appliquer à la situation actuelle. Ce cours veut poser les bases d’une philosophie logique de l’interprétation puis faire des exercices d’interprétation. Regarder Genèse 2.15-17. Ici, nous avons le premier récit d’un échange de paroles entre Dieu et l’homme qu’il venait de créer : « L’Éternel Dieu prit l’homme, et le plaça dans le jardin d’Éden pour le cultiver et pour le garder. L’Éternel Dieu donna cet ordre à l’homme: Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras ». À votre avis, qu’est-ce que Dieu a voulu dire par ces paroles ? La question ne se pose même pas ; Dieu a voulu dire ce qu’il a dit. Si Moïse a fidèlement transcrit le message qu’il a reçu de l’Éternel et si la traduction en langue française est bonne, ce récit historique relate quelques détails d’un événement que nous pouvons bien comprendre. « Homme », « arbre », « manger », « bien », « mal », « mourir », etc., sont tous des mots dont nous comprenons aisément le sens. Les principes généraux de l’interprétation ne sont pas appris, inventés, ou découverts par les gens. Ils sont parties intégrantes de la nature humaine telle qu’elle fut conçue à l’image de Dieu. Une fois que l’homme eut le don de la communication et de la parole elle-même, l’homme commençait déjà à appliquer les principes de l’herméneutique. Kaiser, « L’Herméneutique Légitime » II. Trois obstacles à la compréhension de la Bible Mais à travers les siècles, les hommes (inspiré par « le dieu de ce siècle ») ont crée des obstacles à la compréhension de la Bible. Un premier obstacle à cette compréhension est la notion que le message de la Bible est caché ou codé (symbolique, mystérieux) et qu’il faut la dévoiler. Cette notion s’est manifestée dès avant l’ère chrétienne dans la pensée gnostique. Selon le Nouveau Dictionnaire Biblique Révisé, la pensée Interpréter la Bible page 2 gnostique (« connaissance des vérités spirituelles ») se retrouve dans la philosophie hellénistique (hermétisme), le judaïsme (Philon d’Alexandrie, la tradition ésotérique Cabale), le gnosticisme (de l’ère chrétienne), l’islam (ismaélisme). Cette pensée consiste à croire avoir une révélation intérieure, permettant d’accéder à une connaissance des choses divines, réservée aux seuls initiés et permettant d’en saisir les mystères amenant au salut (voir : Colossiens 2.8-9). On voit une suite dans les écrits de certains des Pères de l’Élise dont Origen (le père de l’interprétation allégorique) ; Augustin et les Réformateurs (qui ont « spiritualisé » le texte) ; toute la tradition catholique (où il faut un prêtre pour interpréter parce que le commun des mortels ne peut pas comprendre) ; et dans certains milieux évangéliques de nos jours. Aujourd’hui, il existe encore un deuxième obstacle (depuis la « révolution littéraire » en 1946 d’après E.D. Hirch dans Validity in Interpretation, 1967) : la notion individualiste de l’interprétation. Dans l’étude de la littérature on est parfois encouragé à s’exprimer sur ce que tel écrit ou poésie veut dire pour soi-même. Cette approche découlant du relativisme identifie le « sens » d’un écrit comme une « signification personnelle » et peut effectivement isoler le lecteur complètement de l’intention de l’écrivain. Ceci est déjà grave pour la communication entre les êtres humains et peut être fatal quand il s’agit de la révélation divine où l’intention de l’auteur est indispensable. Enfin, une variation de ce relativisme et qui représente un troisième obstacle à la compréhension de la Bible aujourd’hui (d’ailleurs, très présent parmi les chrétiens) est la notion que l’on doit interpréter ou réinterpréter la Bible de manière empirique - à la loupe de l’expérience si les deux semblent se contredire. Pendant cette première leçon, on veut faire sauter les trois obstacles (que l’on vient d’évoquer) par trois principes de l'Écriture. Pendant notre deuxième leçon, on veut présenter une philosophie d’interprétation qui nous aidera à surmonter les deux difficultés (que l’on a évoquées au début). Si vous sentez parfois que le message de la Bible vous est caché, j’espère que cette approche (logique) vous donnera une nouvelle appréciation du désir de votre Dieu de communiquer avec vous. III. Principes pour faire sauter les obstacles A. La Bible est une littérature normale (réponse à la notion que la Bible est un message codé). La Bible est a été écrite dans les langues des hommes. Le Nouveau Testament a été rédigé en langue Grecque Koiné (l’argot de l’empire romain). Ainsi, Jésus parlait de la possibilité d’un enfant de comprendre son message (Marc 10.14). La Bible est remplie de prophéties qui ont été accomplies littéralement (ex. Gn 6.17 ; 12.3 ; 17.16, etc.). On évoque parfois Matthieu 13.13 et 1 Corinthiens 2.14 comme preuves que l'Écriture est écrite dans un langage codé. Or, ce qui semble être en cause n’est pas la compréhension mais la réceptivité. Les hommes seront jugés pour avoir compris et refusé le message (Jean 3.18-19 ; 9.41 ; Romains 1.18-19). Comme toute littérature, les écrivains des textes bibliques emploient des formes littéraires : métaphore (« Vous êtes le sel de la terre ») ; allégorie (une histoire dont chaque élément symbolise quelque chose de très éloigné de l’histoire elle-même - Le Voyage du Pèlerin) ; comparaison (« Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups ») ; symboles et types (« Adam est la figure de celui qui devait venir ») ; poésie hébraïque (un rythme d’idées plutôt que de sons). À partir du moment où nous avons une bonne traduction, la difficulté de compréhension n’est pas due à une tentative de Dieu de cacher son message mais à notre décalage historique et culturel par rapport à l’époque où l’écrit a été rédigé. Et puisque nous sommes du 21e siècle après Jésus Christ, nous devons faire un effort pour entendre le même message que les premiers destinataires ont dû entendre. B. Tout écrit biblique a un sens propre (réponse à la notion d’interprétation individualiste) En parlant des prophéties messianiques, Pierre affirme, qu’« aucune prophétie de l'Écriture ne peut être un objet d’interprétation particulière… mais c’est poussés par le Saint-Esprit que les hommes ont parlé de la part de Dieu (2 Pierre 1.20, 21) ». Il va de soi que si toute la Bible est la Parole de Dieu et que tout écrivain d’un texte biblique et Son porte parole, il n’est pas à l’homme à formuler une interprétation personnelle mais à chercher ce que l’auteur, sous l’inspiration du Saint Esprit, voulait communiquer. Voici quelques règles qui découlent de ce principe : 1. Considérer toujours un texte à la lumière de son contexte (immédiat, le livre entier, la Bible entière). Puisque Dieu ne se contredit pas, l’explication qui semble le mieux rallier tous les textes qui traitent d’un même sujet en est la meilleure. Interpréter la Bible page 3 2. La Bible est à elle-même sa première interprète. Aucun commentaire n’est comparable à l’éclairage d’un texte biblique sur un autre texte biblique. Considérer les passages plutôt obscurs à la lumière de ceux qui sont plus clairs, pas le contraire (exemple : Jacques 2.14-19 cf. Éphésiens 2.8-9 ; Romains 11.6). C. La Bible explique l’expérience (réponse à la notion d’une interprétation empirique) L’enseignement de la Bible est présenté comme le seul critère objectif concernant les questions morales et spirituelles que nous pose la vie. Depuis la chute, l’expérience est souvent trompeuse (les expériences diverses se contredisent, le temps renverse les « connaissances » précédentes). La Bible, la Parole de Dieu, se présente comme la boussole par excellence qui nous permet de naviguer dans les vagues d’expériences. Elle est la loupe à travers laquelle nous contrôlons la validité de l’expérience, pas le contraire. - Psaume 119.105 (cf. v. 9) : « Ta Parole est une… lumière sur mon sentier ». - 2 Pierre 1.20, 21 : « (toute) Écriture… (vient) de la part de Dieu » - 2 Tm 3.14-17 : « Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice ». - Jean 8.12 : « Jésus dit, Je suis la lumière du monde ; celui que me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie ». - Exemples : Mt 5.44 « Aimez vos ennemis » / 1 Co 10.13 «… Dieu ne permettra que vous soyez tentés au-delà de vos forces » / 1 Co 14.22 « les langues sont un signe, non pour les croyants, mais pour les non-croyants ». LEÇON II : UNE METHODE LOGIQUE D’INTERPRETATION (POUR SURMONTER LES DIFFICULTES) I. Reconnaître les particularités du type de littérature étudié La Bible est un composite de plusieurs types de littérature différente : A. Les récits historiques - la plupart de l’AT, les évangiles, les Actes, l’Apocalypse (?) Les récits de l’AT ont été sélectionnés pour nous aider à connaître Dieu et comprendre son plan ; ils permettent un apprentissage virtuel par l’expérience des autres (voir 1 Co 10.1-11, surtout v. 6 et 11). Comme toute histoire, le sens est à chercher dans le choix des détails importants et dans le récit complet (ex. Moïse n’a pas inclus Actes 7.22-23 dans son autobiographie). Si les récits sont allégoriques ou symboliques les écrivains l’indiquent clairement (ex. Galates 4.24 ; Jean 2.19-22 ; 6.63). Les récits des évangiles dits synoptiques (Matthieu, Marc et Luc) ont été sélectionnés pour faire connaître Jésus Christ sous des angles différents et à des personnes de sensibilités différentes. L’Évangile de Jean déclare ouvertement son objectif - Jean 20.30-31. Le récit des Actes des Apôtres ne raconte pas tout ce qui s’est passé pour tous les apôtres. Les détails inclus ont été sélectionnés pour un but. À votre avis, lequel ? B. Les épîtres du Nouveau Testament Ce sont des réponses aux questions que posaient les chrétiens et les Églises locales du premier siècle. C’est une littérature de circonstance, suscitée par des circonstances particulières. Les épîtres appliquent la théologie à telle ou telle situation mais ne sont pas proprement dites des livres de théologie. Pour les comprendre, il faut souvent chercher à reconstituer les questions qui ont été posées. Exemple : 1 Co 14.34 n’est pas un principe général (voir 11.5) mais la réponse à une question. Le contexte donne des indices à la nature de la question posée. C. Les paraboles - AT (exemple Nathan à David) et les évangiles Ce sont des histoires avec un début et une fin. Elles cherchent à « accrocher les auditoires pour le prendre en défaut dans leurs propres actions » (Marshall McLuhn). Pour les comprendre, il faut surtout remarquer qui est présent dans l’auditoire lorsque l’histoire est racontée (ex. Marc 12.12). D. La loi - le Pentateuch mais surtout Exode 20 à Deutéronome C’est une alliance entre Dieu et le peuple d’Israël. Pour la comprendre, il faut surtout se rappeler que ce n’est pas proprement dit notre alliance (à nous qui sommes chrétiens - voir : Josué 1.8 ; 2 Ch 7.14 ; Je 29.11-14). Il y a toutefois certaines dispositions qui ont étaient renouvelées dans la nouvelle alliance (« la loi de Christ » - 1 Co 9.21 ; Ga 6.2). L’étude de la loi est surtout importante parce qu’elle révèle beaucoup sur la personnalité du Dieu qui ne change pas. E. Les prophètes Interpréter la Bible page 4 Ce sont des avertissements adressés au peuple de l’ancienne alliance par rapport aux promesses de bénédiction ou de malédiction attachées à l’obéissance ou à la désobéissance. Ils prédisent surtout le malheur des destinataires dans l’avenir proche, l’arrivée d’un messie libérateur et une grande espérance future (prophéties non encore réalisées) pour leurs enfants lointains (voir les trois idées ensemble dans Michée 4.14-5.3). On a un grand besoin d’outils pour les comprendre. F. Les psaumes Ce sont les prières et cantiques adressés à Dieu en poésie hébraïque. Pleines d’émotivité, ils ne cherchent pas à enseigner la théologie même si (comme les épîtres du NT), ils évoquent beaucoup de notions théologiques, surtout les attentes de la fidélité de Dieu sous l’ancienne alliance. Ils emploient beaucoup un langage de métaphore (ex Psaume 59.8 ; 114.4). Pour comprendre leur contenu, il faut les considérer à la lumière des promesses de Dieu afférentes à l’ancienne alliance (Deutéronome 27 à 30). Aussi, faut-il une appréciation de la poésie hébraïque qui ne cherche pas en premier lieu un rythme de sons mais de pensées. Elle met en juxtaposition deux ou quelques déclarations : analogues (dont la deuxième est une répétition de la première en d’autres mots - ex Ps 19.2) ; analogues mais inversées (ex Ps 5.6) ; antithétiques (dont la deuxième contraste la première - ex Ps 1.6) ; constructives (dont la deuxième rajoute quelque chose à la première - ex Ps 95.3) ; symbolique (dont la deuxième amplifie la première par une métaphore ou une comparaison (ex Ps 1.4) ; etc. (Explication inspirée du livre, The Psalms : Studies in the Hebrew Text, John J. Davis). G. La littérature de la sagesse - Job, Proverbes, Cantique des Cantiques, Ecclésiaste Ce sont des recueils de sagesse (Proverbes) ou des biographies ayant un moral (Job et Ecclésiaste). Pour les comprendre, il faut regarder chaque entité à la lumière du contexte de l’ensemble de l’écrit (la sagesse se trouve dans la collection des Proverbes ; Job et Ecclésiaste mettent la sagesse en relief en évoquant parfois des erreurs qu’il ne faut pas confondre avec la sagesse). Les Proverbes sont des courtes affirmations qui se mémorisent facilement mais qui ne peuvent (ne serait-ce que par leur taille) être complètes (et à prendre à la lettre telle quel). Selon Fee et Stuart, dans Un Nouveau Regard sur la Bible, p.215, les Proverbes « n’affirment pas tout sur une vérité mais ils la mettent en lumière ». II. Chercher l’intention globale de l’auteur à l’égard de son premier auditoire. A. Lire le texte du livre en entier pour se faire une idée globale de son contenu et pour trouver le fil conducteur qui tient compte de toutes les parties de l’écrit. B. Formuler une première proposition de l’intention de l’auteur lorsqu’il a écrit ce texte. C. Tester l’exactitude de la proposition en relisant chaque passage du texte tout en posant la question : de quoi est-il question ici ? Modifier la proposition au fur et à mesure que la lecture se poursuit. D. Reformuler une synthèse de l’intention de l’auteur (qui englobe le mieux possible toutes les parties de l’écrit). E. Chercher à comprendre le sens des passages les plus obscurs du texte à la lumière de la formulation de l’intention globale de l’auteur. NB : plusieurs versions de la Bible proposent une introduction de chaque livre comprenant des éléments clés pour identifier l’intention de l’auteur (Bible du Semeur ; Thompson ; Scofield). Pour une explication plus détaillée de la recherche de l’intention de l’auteur, voir Tracy L. Howard, « L’intention de l’auteur comme facteur déterminant dans l’interprétation des Écritures » dans le cours ITEA – Apprendre à Étudier la Parole de Dieu quatrième tome de la série S’affermir dans la foi. III. Vérifier la définition (nuance) des mots importants à l’aide d’une concordance (basée sur les langues originales - exemple La Bible Online) ou des versions différentes. IV. Identifier les personnes adressées, la géographie et les circonstances de l’écrit. A. Analyser les faits d’un texte à la lumière de l’époque, de la culture et des circonstances particulières qui les ont modelés. Faire attention à ne pas reporter une application qui dépend de circonstances qui ne sont plus en vigueur. Par exemple, le livre des Actes des Apôtres relate l’histoire de l’Église pendant la période des « apôtres » (2 Co 12.12 « les preuves de mon apostolat… des signes, des prodiges et des miracles » cf. Éphésiens 2.20 parle du « fondement des apôtres »). Interpréter la Bible B. page 5 Reconnaître les destinataires de l’écrit ou les auditeurs d’un discours pour comprendre ce qu’était l’intention de l’écrivain ou de l’orateur pour ces gens-là. Aucun texte de l'Écriture ne s’adresse à nous directement. Il faut savoir ce que ces premiers auditeurs ou destinataires ont entendu et ce qu’eux devaient faire avant de chercher une application à la situation actuelle. Suggestion : étudier la différence entre les instructions de Jésus à l’égard de la marche par la foi lorsqu’il parle à ses disciples en privé (Matthieu 17.19-20 ; 21.17-22 [cf. Marc 11.23] ; Luc 17.5, 6 ; Jean 14.1314 ; 15.16) et lorsqu’il parle aux multitudes (Matthieu 7.7-11 ; Luc 11.5-13 ; 18.1-8). Quelle est la différence ? Pourquoi ? Avant de se quitter : lire 1 Pierre 3.18-22. Quelle est votre interprétation de ces versets ? Devoir pour la prochaine rencontre : lire la Première Épître de Pierre et suivre les 5 étapes pour chercher l’intention globale de l’auteur à l’égard de son premier auditoire. Pour la cinquième étape, essayer de comprendre la portée du 3.18-22. LEÇON III : L’INTENTION DE L’AUTEUR ET LA PREMIERE EPITRE DE PIERRE Lire ensemble la Première Épître de Pierre I. Questions sur le contexte : Qui est Pierre ? Qu’est-ce que nous savons sur son ministère ? (si nécessaire faire une recherche dans la Bible Online pour « Pierre | Simon | Céphas » dans les épîtres - Galates 2.7-9). A qui cette épître est-il adressée ? D’après le texte, qui sont les destinataires ? Voir : 1.1,2 (voir la carte ; cf. diaspora Jean 7.35 ; Actes 8.1 ; Jacques 1.1 - Juifs dispersés et grecs convertis à la foi) ; 2.9-10, 12 ; 4.3. Ces gens vivaient à l’est et au nord de l’Asie Mineur où Paul avait été empêché d’évangéliser (Ac 16.6-7). Il s’agit probablement d’Églises mixtes (chrétiens de souche juive et grecque) mais ayant une culture chrétienne assez influencée par la pensée juive). Quelles attentes le Juifs avaient-ils de la relation avec Yaweh ? Quelles promesses Dieu avait-il fait ? Quelles étaient les conditions de cette alliance ? (si nécessaire faire une recherche dans la Bible Online de « Éternel & Israël & alliance » dans l’AT. - Deutéronome 27 - 30. Lire surtout 28.1-14). II. Questions sur le contenu : Quels sont les fils conducteurs de l’épître qui peuvent nous aider à discerner l’intention de Pierre ? 1.6-9 1.11 1.17 1.18-23 2.1-10 2.11-12 2.133.17 4.1-4 SOUFFRANCE il faut que vous soyez attristés l’épreuve de votre foi les souffrances de Christ le temps de votre pélerinage la mort de Christ la pierre rejetée… un achoppement et un rocher de scandale les convoitises charnelles… les malfaiteurs la soumission aux autorités parfois injustes souffrir dans la chair… incompréhension des anciens amis GLOIRE aura pour résultat la louange et la gloire… le salut de vos âmes seront suivies par la gloire OBÉISSANCE / SOUMISSION pour prix de votre foi vous serez saints et craindre Dieu suivi par la résurrection et la gloire est devenue la principale de l’angle… l’honneur pour les croyants purifier vos âmes désirez le lait spirituel… approchez-vous de Dieu c’est (ce sera) une grâce devant Dieu abstenir… faire de bonnes oeuvres soyez soumis… supportez… croire… bénissez… sanctifiez… rendre compte au Juge supportez la souffrance un jour, Dieu les visitera 4.12-19 fournaise de la persécution l’allégresse et la gloire après 5.8-10 la tentation du diable sera suivi par la gloire éternelle se réjouir… souffir comme un chrétien… faire la volonté de Dieu résister au diable Si vous aviez à choisir un verset clé, lequel choisirez-vous ? (mon choix : 1.6-7) Alors, quelle a été l’intention de Pierre en écrivant cette lettre ? - Aider les chrétiens Juifs (et leurs frères grecs) à comprendre le passage entre l’ancienne et la nouvelle alliance (de la bénédiction terrestre à la bénédiction céleste) et garder l’espoir ; - Aider les chrétiens à accepter la souffrance comme une suite de l’obéissance sous la nouvelle alliance ; Interpréter la Bible III. page 6 Encourager les chrétiens à tenir bon en dépit des multiples sources de persécution. Questions sur un aspect plus obscur du texte : 1 Pierre 3.18-21 Alors, quel est le sens de la prédication aux « esprits en prison » dans 3.18-21 ? Qu’est-ce que cela ne veut pas dire ? (Hé 9.27) Éclairages du contexte de l'Écriture (à l’aide du moteur de recherche et des parallèles de la Bible Online) : - sur Noé - Gn 7.13 ; Hé 11.2 ; 2 Pi 2.4-5 - sur le prolongement de la patience de Dieu aux temps de Noé - Romains 3.25-26. Explication : jusqu’à la croix, Dieu avait laissé impunis les péchés commis par ceux qui se rebellaient contre Lui avant d’avoir établi son alliance avec Noé (et peut-être toute personne incrédule sous l’ancienne alliance - tout dépend du sens de Luc 16.19-31). Ces gens étaient toutefois coupables (Rm 2.4-16). Mais avant la croix, les incrédules et les croyants étaient dans une situation semblable : ils étaient tous pécheurs séparés de Dieu (le prix du rachat n’avait pas encore été payé). Comment alors, Dieu pouvait-il être juste en condamnant les uns et en sauvant les autres ? Or, une fois que Jésus est mort sur la croix, le sort des deux camps était scellé. - sur la prédication (proclamation) aux esprits en prison : Éphésiens 4.8-10 ; 1 Pi 4.5-6. Explication : Après sa mort et sa victoire sur le péché, Jésus est allé au shéol (le séjour des morts) annoncé l’Évangile (la Bonne Nouvelle de sa victoire sur la croix en paiement de leurs péchés) aux morts croyants (1 Pi 4.6) et les prendre « captifs » avec lui au ciel (Ép 4.8). En même temps, il a proclamé (kerusso) la condamnation aux gens incrédules qui jusqu’alors restaient « impunis ». Comment, alors, comprendre ces versets à la lumière de l’intention de Pierre en écrivant cette épître ? Suivant la même intention qui a motivé le reste de l’épître, Pierre offre un exemple de plus de la victoire totale et éternelle du Seigneur Jésus. Il a eu le dernier mot contre ceux qui se rebellaient aux temps de Noé. Dieu aura le dernier mot contre les rebels (qui vous persécutent maintenant) et Il ne perdra personne qui se confie en Lui. Sa justice est parfaite. Les chrétiens ont déjà l’engagement d’une bonne conscience envers Dieu : la preuve de leur salut et de leur future résurrection. Dieu aura le dernier mot lorsque toute autorité lui sera soumise. Devoir pour la prochaine rencontre : (1) Lire Luc 10.25-37. (2) En consultant une carte de la Palestine et ou un dictionnaire biblique, pourquoi l’homme dont il est question dans la parabole devait-il descendre de Jérusalem à Jéricho ? (2) En utilisant un dictionnaire biblique ou une concordance, que peut-on dire sur l’identité des Samartians et leurs relations avec les Juifs ? LEÇON IV : L’ANALYSE DE LUC 10.25-37 Lire Luc 10.25-37. Question : à votre avis, quelles sont les pistes de recherche à suivre pour bien comprendre ce passage ? (les rôles et responsabilités des personnages, les considérations géographiques, historiques et politiques de la Palestine, le coût du geste du Samaritain). Question : Avec quels outils ? Celui qui pose la question à Jésus est un docteur de la loi - un spécialiste dans le Pentateuch, enseignant des jeunes hommes en Israël, un participant dans des décisions relatives à l’application de la loi. « Il se leva », ce qui suppose qu’il était assis devant Jésus qui enseignait. La question n’a pas été posée pour apprendre mais pour éprouver (tenter). Jésus le renvoie à la loi même. La réponse du docteur est très judicieuse (c’est la même que Jésus donnait quand on lui posait la même question). V. 28 : La réponse de Jésus « fais cela et tu vivras » n’est pas une approbation du salut par les œuvres comme certains le pensent. D’une part, obéir à ces commandements relève d’une impossibilité, d’autre part, l’accent n’est pas mis sur les œuvres mais sur l’attitude envers Dieu. V. 29: Le docteur, « voulant se justifier » demande une clarification par rapport à l’identité du prochain (un sujet débattu en Israël mais dont les limites se bornaient à ceux de la nation d’Israël). Voici l’occasion de la parabole. Par celle-ci Jésus va mettre cet homme de la loi en face des exigences de la loi qu’il pense suivre. V. 30 : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho ». Questions : (1) qui est l’homme ? (2) pourquoi descende-t-il ? (3) pourquoi va t il à Jéricho ? SORTIR LES CARTES. Souvent Jésus racontait des paraboles de façon à ce que l’auditeur s’identifie avec et se voit à travers l’un ou plusieurs des caractères. Question : à votre avis, avec qui Jésus veut-il que l’on s’identifie ici ? (avec tous les hommes qui voyagent sur cette route venant de Jérusalem, normalement Juifs). L’homme qui avait la malchance de tomber parmi les brigands descendait depuis Jérusalem en direction de Jéricho (un trajet qui Interpréter la Bible page 7 représente quelque 25 km et 1 000 mètres de dénivelé). Pourquoi à Jéricho ? On ne sait pas mais on peut supposer. Il y avait deux grands centres Juifs au temps de Jésus (la Judée et la Galilée) séparés d’une centaine de kilomètres. Pour voyager entre ces deux centres on empruntait l’une des trois routes qui traverser la Palestine dans la direction nord sud : (1) la route de la côte (Égypte à Phénicie à travers la plaine), (2) la route du partage des eaux (Beer-Schèba, Jérusalem, Sichem, Nazareth, Damas), et (3) la route qui descende de Jérusalem à Jéricho et qui suit le cours du Jourdain jusqu’à la Galilée. La troisième de ces routes fut le plus souvent utilisée par les Juifs pour des raisons politiques et religieuses : ils ne voulaient pas traverser le pays des Samaritains. Question : qui sont les Samaritains ? Selon le dictionnaire biblique : Après la déportation en Assyrie (début 8e), Sargon, roi d’Assyrie, fit installer des non-juifs dans les villes de la région au nord de Jérusalem (la Samarie). Après la captivité, les Juifs, de retour « chez eux », se mariaient avec les gens du pays et mélangeaient leurs religions. Ces demi-Juifs étaient méprisés par ceux qui étaient « purs » qui les évitaient de peur de se souiller par le contact avec eux. À ce propos, vous souvenez-vous de ce que la femme samaritaine demanda à Jésus ? (Jean 4.9), « comment toi, qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi qui suis une femme samaritaine ? Les Juifs, en effet, n’ont pas de relations avec les Samaritains ». Voici notre voyageur Juif, est fort probablement raciste. En tout cas, il se trouve sur la route habituelle des Juifs qui se payaient un détour très important pour éviter de traverser la Samarie. V. 30, 31 : Les deux premiers qui descendaient par le même chemin sont des chefs religieux du judaïsme, un sacrificateur et un lévite. Avant de les critiquer, il faut au moins prendre conscience de l’embarras que leur représentait l’homme à demi-mort : Nombres 19.11 : « celui qui touchera un mort… quelconque sera impur pendant sept jours ». Deutéronome 21.1-5 : « si tu trouves… un homme tué… le lévite prononcera » Lévitique 21.1-4, 11 : « un sacrificateur ne se rendra point impur parmi son peuple pour un mort » «… il n’ira vers aucun mort » mais… Lévitique 19.18 : « tu aimeras ton prochain comme toi-même » Deutéronome 15.7-11 : commandement d’aider celui dans le besoin De peur de se rendre rituellement impurs (et peut-être pour d’autres raisons matérielles ou temporelles), les deux chefs religieux se sont passés de l’autre côté du chemin malgré le besoin vital de leur compatriote. Ils ont gardé scrupuleusement la loi cérémonielle par rapport à leur fonction religieuse mais aux dépens de leur prochain. Puis voici l’arrivée d’une troisième personne. Ceux qui écoutaient Jésus attendaient très probablement que cette personne soit Juif mais laïque. Peut-être le docteur de la loi s’imaginait-il comme le prochain idéal (après tout, v. 29, « il voulait se justifier »). Quelle surprise, le héros de l’histoire est un Samaritain (v. 33)… un voyageur qui vint à passer par le même chemin. Il fut ému de compassion pour quelqu’un qui en bonne santé l’aurait méprisé. Il s’approcha de lui. Il le soigna. Il le mit sur sa propre monture. Il resta avec lui. Il déboursa deux deniers (l’équivalent à l’époque de 3 semaines et demi à l’hôtel) et encore. Puis Jésus posa la question au docteur de la loi, à savoir, lequel de ces trois semble avoir respecté la loi ? On peut poser la question autrement : les deux chefs qui avaient scrupuleusement observé la pureté rituelle exigée par la loi avaient-ils vraiment respecté la loi qui exigeait aussi l’amour du prochain ? Non ! Il y a une religion qui a l’apparence extérieure de la piété mais qui renie l’essentiel. Elle consiste en une obéissance sélective à la Parole de Dieu. Elle feint la piété par certaines pratiques religieuses mais manque le fonds d’une véritable soumission à Dieu. Aimons le Seigneur notre Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme, de toute notre force, et de toute notre pensée, et notre prochain comme nous-mêmes. Comment Jésus t’aurait-il répondu si tu lui avais posé la question : Qui est mon prochain ? Devoir pour la prochaine rencontre : étudier Luc 14.25 à 15.32. À l’aide d’un dictionnaire biblique ou d’une concordance, (1) faire un petit résumé du contexte religieux : qui sont les pharisiens ? scribes ? publicans ? (2) Qu’est-ce qu’une parabole ? À qui la parabole de deux fils est-elle principalement adressée ? LEÇON V : L’ANALYSE DE LUC 14.25-15.32 Lire Luc 14.25-15.32. Prier. Question : Pour qui Jésus a-t-il raconté la parabole du fils prodigue ? Interpréter la Bible page 8 CONTEXTE RELIGIEUX (résumé préparé à l’aide d’un dictionnaire biblique et d’une concordance) : (1) les Juifs voyaient le salut (le ciel) comme devant être mérité en respectant la loi et les quelque 1 000 règles que les Pharisiens y avaient ajoutées (lire : Rm 2.17-24) ; (2) entre autres, les Pharisiens interdisaient toute relation avec les non-Juifs (lire : Actes 10.28, ceci est une interprétation large de la défense par rapport aux alliances avec les Cannanites lors de la conquête de la terre promise - Exode 23.32-33 cf. 34.15). Israël devait aussi être « la lumière des nations » (lire : Deutéronome 4.6 ; 1 Rois 8.41-43, 60 ; Ésaïe 49.6 [cf. 55.15 ; 56.6-7]). Les Pharisiens interdisaient également des relations avec tous Juifs qui ne respectaient pas leurs traditions (publicains et pécheurs) ; (3) Les Juifs qui suivaient l’enseignement des Pharisiens étaient propres justes (lire : Luc 18.9-14). Ils se croyaient dignes de l’approbation de Dieu. Si quelqu’un était digne du ciel c’étaient eux. Ils se croyaient « meilleurs que le reste des hommes ». Et en plus, ils ne voyaient aucune nécessité de partager la foi qu’ils avaient avec ceux qui les entouraient (ni étranger, ni Juif non-pratiquant). CONTEXTE TEXTUEL (préparé par la lecture et à l’aide d’un commentaire) : (1) Question : Avez-vous remarqué le lien entre 14.25-35 et 15.1 ? (la division des chapitres est malvenue - les publicains et gens de mauvaise vie sont ceux qui avaient « des oreilles pour entendre » - 14.35). C’est eux qui avaient entendu des instructions de Jésus par rapport au coût du discipula ; c’est eux qui avaient commencé à calculer la dépense et qui voulaient en savoir plus. Les pharisiens et les scribes, n’écoutaient pas ; ils n’acceptaient pas la remise en question que demandait Jésus. (2) l’auditoire de la parabole du fils prodigue est donc mixte. Une partie va s’identifier avec le plus jeune fils qui a dissipé son bien en vivant dans la débauche (les publicains et pécheurs connaissaient trop bien cette vie-là). L’autre parti de l’auditoire va s’identifier avec le fils aîné, le fils qui fait toujours la volonté du père, le fils propre juste. Les Pharisiens n’avaient compris ni l’esprit de la loi ni l’amour du Dieu qui avait donné la loi. Il y avait un dicton Juif qui disait : « Il y a de la joie devant Dieu lorsque ceux qui le provoquent périssent ». Ici, Jésus veut rectifier une mauvaise théologie (Luc 15.7 et 10). Les trois paraboles ont en commun l’expression de la valeur évidente de ce ou de celui qui est perdu (une brebis, une pièce de monnaie, un fils). Même une seule brebis, une seule pièce, un seul fils vaut la peine des recherches (ou des prières) persévérantes. Mais la troisième parabole ajoute un élément nouveau : la contrepartie de celui qui est perdu. On aurait pu appeler cette parabole ou « la parabole du fils prodigue » ou « la parabole du fils propre juste » ; les deux sont possibles. Jésus s’adressait à ceux qui s’identifiaient avec l’un comme l’autre. : Or, quelles étaient les applications pour l’auditoire qui entourait Jésus ? En voici quelques pistes : (1) l’amour du père (Dieu), l’arrogance du fils (tout pécheur) qui voulait se débrouiller sans Dieu. NB : la règle de l’héritage voulait que le fils aîné ait une double portion (Dt 21.17) par rapport aux autres frères (en l’occurrence 2/3 par rapport au jeune frère qui aurait reçu 1/3). (2) « garder les pourceaux » est synonyme de toucher le fonds. NB : aucun travail n’était plus écœurant pour un Juif (Lv 11.7) ; en plus, ce jeune garçon avait moins de valeur aux yeux de son patron que les pourceaux (v. 16). Il était certainement nourri, mais moins bien que les pourceaux. (3) ce n’était qu’aux circonstances extrêmes que son orgueil fut enfin brisé (v. 17) ; l’attitude du brisement se manifeste par un sentiment d’indignité. Le père (Dieu) reçoit à bras ouverts les fils indignes. (4) et quelle réception ! Le Père (Dieu) attendait, guettait le chemin de retour, languissait. Je suppose que la réception était prévue, réfléchi à l’avance : la plus belle robe = standing (Gn 37.3 « Joseph ») ; un anneau = autorité ? (Gn 41.42) ; des souliers = liberté (souvent les esclaves n’en portaient pas) ; le veau gras = la fête est réservée pour le fils indigne (cf. v. 7 et 10). (5) le fils aîné (les hommes religieux) refusait d’entrer (tout comme les Pharisiens au verset 2). Il était propre juste, digne à ces propres yeux. Par sa « dignité » il s’est éliminé de la célébration. (6) le fils aîné (l’homme religieux) s’apitoyait sur son sort par rapport au sort des autres qu’il estimait « bien moins dignes » que lui. V. 29 « voici tant d’années que je te sers (littéralement : comme un esclave) ». Il n’avait pas compris sa position de fils… il se croyait pas aussi bien traité qu’il le méritait. C’est très humain. (7) le péché coûte quelque chose. Selon les règles de la société, normalement, on aurait donné qu’une partie de l’héritage du père de son vivant, réservant le reste après sa mort. Peut-être, l’aîné craignait-il le retour de son frère pour l’effet que cela aurait sur son héritage. Or, dans le verset 31, le père rassure son fils aîné en disant « tout ce que j’ai est à toi ». Son plus jeune frère avait effectivement tout gaspillé et n’avait droit à plus rien en tant qu’héritier ; ce qu’il avait perdu était définitivement perdu. Tout ce qu’il recevait désormais était une grâce imméritée. (8) l’amour pour ceux qui n’en sont pas dignes. NB : v. 30 « ton fils » / v. 32 « ton frère ». Interpréter la Bible page 9 Conclusion : (1) croire que l’on peut se faire accepter par Dieu par ses propres œuvres (le credo de toute religion) n’est pas ce qu’enseigne la Bible. Dieu le Père accepte les fils indignes et, en fait, Il n’accepte que les fils indignes qui se rendent compte de leur indignité et qui viennent à Lui. (2) Si nous sommes à Lui, le Père veut que nous gardions la même attitude qu’Il a vis-à-vis de ceux qui sont encore ses enfants prodigues. « Il y a plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance ».