CEVIED, un tourisme solidaire
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CEVIED, un tourisme solidaire
Voyagez autrement ! CEVIED Un tourisme responsable, éthique et solidaire Nous sommes fréquemment interrogés sur la question : comment le CEVIED pratique t-il la solidarité ? En quoi fait-il du tourisme solidaire ? Le Comité directeur s’est emparé de cette question afin de rendre lisible la façon dont le CEVIED aborde cette question et de définir des orientations claires. 1. Questions et constats. La solidarité consiste t-elle (se réduit-elle) à prévoir systématiquement dans le prix des voyages un pourcentage ou forfait pour alimenter un fonds de solidarité en vue de soutenir un (ou des) projet de développement local ? Certains organismes de tourisme le font systématiquement. Mais quelle connaissance en ont les voyageurs ? Est-ce que cela les responsabilise ou bien les dédouane d’un engagement concret ? Si le CEVIED s’engageait dans cette voie, serait-il en capacité de suivre sérieusement des projets (à quoi l’argent sert-il) ? Est-ce le rôle d’un organisme de voyage ? Par ailleurs il convient de constater que les contextes diffèrent d’un pays à l’autre, et que ce qui est possible dans l’un ne l’est pas forcément dans l’autre : type de rencontres, partenariats, situations socio-économiques, etc. Il convient de constater également que les pratiques du CEVIED sont diverses : pratiques d’organisation et déroulement des voyages, pratiques des voyageurs, pratiques des partenaires. Or il se fait des tas de choses diverses qui relèvent de formes de solidarité plurielles. C’est sans doute ce qu’il faudrait rendre lisibles. Et replacer ces pratiques diverses dans la démarche globale du CEVIED qui ne réduit pas la solidarité à une affaire de « dons ». 2. Principes d’orientation. La philosophie du CEVIED, signifiée dans la formule « Voyagez autrement », repose sur la volonté de promouvoir un tourisme éthique, responsable et solidaire. - Un tourisme éthique qui fait référence à un ensemble de valeurs basées sur le respect de l’autre et l’échange : respect d’autrui dans sa culture, ses modes de pensée et de faire, respect de son environnement naturel et patrimonial ; échange d’égal à égal. Cette posture philosophique est solidarité anthropologique et symbolique (on pourrait dire humaniste et culturelle) qui est la condition même de toute autre forme de solidarité. - Un tourisme responsable qui fait référence à une charte que chacun s’engage à mettre en œuvre, dans l’usage des lieux, dans la rencontre et le regard sur autrui, dans ses propres modes d’être et de faire, dans la découverte des problématiques locales, dans l’implication personnelle ou collective au soutien d’actions locales. - Un tourisme solidaire qui se traduit à plusieurs niveaux : o En participant au développement de l’économie locale, en faisant en sorte que ce qui est dépensé lors du séjour bénéficie aux acteurs locaux (hébergement, transports,…). o En favorisant l’émergence ou privilégiant, chaque fois que cela est possible, des relais locaux en matière de logistique, d’accompagnement, etc. C’est le cas pour de nombreuses destinations proposées par le CEVIED aujourd’hui, ce qui n’était pas le cas il y a encore une quinzaine d’années. C’est une autre façon de participer au développement de l’économie locale. Ce qui suppose une définition précise des conditions de sous-traitance par les partenaires locaux, et une « veille » sur la façon dont ils rémunèrent leurs prestataires. o En participant à une action solidaire comme le soutien à un projet de développement ou à une association humanitaire locale rencontrée lors du séjour. Ce soutien est envisagé de plusieurs façons, faisant appel à la responsabilité individuelle ou collective : Soit à la suite de rencontres et découvertes de projets de développement sur place, chacun, individuellement ou en groupe, décide de soutenir cette action et y décide de sa participation, pendant ou après le voyage. A ce niveau l’association manque de retours qui rendraient lisibles un certain nombre d’initiatives. Par exemple un voyageur médecin a observé à Madagascar un hôpital équipé inutilisé : il est retourné sur place pour faire le point et former du personnel médical. Un questionnaire permettrait de recenser ces initiatives. Soit en ayant prévu dans le coût du voyage, un dédommagement des partenaires associatifs locaux qui nous consacrent du temps, en sachant que l’argent ira à l’activité solidaire : c’est par exemple le cas au Cambodge. Soit un pourcentage ou forfait prévu dans le coût du voyage, en vue du soutien d’un projet bien identifié localement, et qui soit de l’ordre d’une relation conventionnelle avec le partenaire. C’est le cas en Ouzbékistan dans un partenariat tripartite : association de solidarité Mayintepa, réceptif et CEVIED. Mais ce choix ne peut être généralisé à tous les voyages : il reste lié à un contexte particulier. Soit en intégrant la dimension tourisme dans un projet plus global de coopération comme c’est le cas au Togo (construction de cases, formation d’accompagnateurs,…) où les revenus sont gérés par l’association de jumelage coopération franco-togolaise. 3. Résumé des orientations : - - - Sensibiliser les voyageurs, notamment lors de la préparation aux voyages, à des problématiques locales et à des actions de solidarité pour une implication volontaire s’ils le souhaitent. Et recenser les initiatives. Participer au développement local en orientant les dépenses dans ce sens, en travaillant au plus près avec les acteurs locaux, en ayant le souci de la transparence. Définir les modalités de la solidarité propres à chaque voyage, chacun d’eux ayant ses caractéristiques spécifiques. Le principe d’une participation à un fonds collectif qui serait systématiquement appliqué à tous les voyages n’est pas retenu. Echanger d’égal à égal avec les acteurs locaux est en soi une forme de solidarité, relationnelle et symbolique.