Visite médicale Changement de profil
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Visite médicale Changement de profil
Industrie Prestataires Visite médicale Changement de profil 6 000 postes de visiteurs médicaux devraient disparaître à l’horizon 2012. Une redéfinition des contours du métier s’impose. Les contraintes économiques, l’apparition de nouveaux acteurs et les nouvelles technologies sont les moteurs de ce changement. P lus qu’une simple mutation, la visite médicale (VM) s’apprête à vivre une véritable révolution culturelle. La réduction des dépenses promotionnelles, le boom des nouvelles technologies et la crise de la démographie médicale bousculent l’ordre établi, contraignant les acteurs du secteur à se repositionner. A l’heure actuelle, 22 700 visiteurs médicaux sont employés en France (ville : 51,5 %, hôpital : 10,5 %, mixte : 38 %). En 2007, 3 641 visites ont été réalisées. Soit une décroissance de 2,5 % par rapport à 2006. Convaincre Au niveau macrode nouvelles économique, la situation a de quoi cibles inquiéter. Sur la période 2005-2014, la tombée dans le domaine public d’un certain nombre de molécules majeures représentera un manque à gagner estimé à 131 milliards de dollars pour l’industrie (selon le Leem). Mais audelà de l’effet perte de brevets (princeps moins commercialisés, moins fabriqués et donc moins nombreux à promouvoir), les pressions exercées sur 66 PHARMACEUTIQUES - AVRIL 2008 les prix (TFR), les engagements pris sur l’hôpital (transfert ville-hôpital) et les exigences réglementaires croissantes (Charte de la VM, certification) pèsent sur les industriels du médicament. Cet environnement défavorable impacte considérablement les forces de vente, notamment en ville. Les entreprises tâtonnent Conséquence directe : 6 000 postes de visiteurs médicaux devraient disparaître à l’horizon 2012. « On ne sait pas comment les reclasser en interne, déplore Pascal Le Guyader, directeur des Affaires sociales, de l’emploi et de la formation au Leem. Une chose est sûre, cette diminution des effectifs en médecine de ville ne sera pas absorbée par l’émergence de nouveaux métiers. Les entreprises tâtonnent (réseau mixte) et se cherchent encore. La VM, jadis monocible, est devenue multi-produit. » Expressément autorisé par l’AFSSAPS 1 en 1997, la visite à distance Des médecins satisfaits, selon le CESSIM Aujourd’hui, les données sont claires pour les acteurs de la visite médicale : moins de produits à défendre, moins de services à proposer, des budgets moindres, plus de formations, plus de contrôles. Malgré cela, la VM fait toujours partie de l’environnement professionnel du médecin. Et le service attendu reste un facteur décisif dans l’acceptation – ou non – de la visite. « En général, les praticiens ne sont pas demandeurs d’une information de base, rappelle Bernard Barjot, président du CESSIM1. Ils réclament une information confraternelle et cherchent avant tout à actualiser leurs connaissances sur les médicaments (ex : les bêtabloquants). » Les médecins sont également sensibles à la fidélité du visiteur médical. Bref, à la relation humaine. Globalement, ils sont satisfaits de ce que la visite peut leur apporter dans le cadre de leur pratique quotidienne. Rares sont ceux qui la rejettent. (1) Centre d’études sur les supports spécialisés d’études médicales – CESSIM. – ou e-detailing – peut être une solution pour s’adapter à ce nouvel environnement. D’autant qu’à l’avenir, les coûts de la VM traditionnelle ne feront qu’augmenter, diminuant de facto la portée de ce média. Cette visite mixte fait et fera donc office de complément. Elle représente un moyen efficace de faire face à l’évolution des dépenses promotionnelles. Ceci étant dit, le taux de transformation auprès des médecins de ville ne dépasse pourtant pas les 15 %, contre 35 % à l’hôpital. Les problématiques de connections, d’équipements et de maîtrise des logiciels devront donc êtres résolues pour permettre à cet outil de s’épanouir pleinement. Un nouveau discours Faut-il envisager un autre discours pour convaincre de nouvelles cibles ? Certains prestataires le pensent. Le groupe Call Medi Call, vient effet de lancer un nouvel outil – Infomedicall – qui complète les actions engagées sur le terrain et pallie les problématiques du e-detailing. « C’est une visite mono-produit dont la durée moyenne s’échelonne entre cinq et sept minutes, explique son directeur général, Alain Nedam. Via une série de contacts rapprochés (courrier, téléphone), nous parvenons à obtenir un taux de transformation important (50 à 98 %). » Le secret de la réussite passe par un discours plus technique et scientifique pour améliorer la « courbe de mémorisation » et compenser l’absence de relationnel pur. Autre solution envisagée pour relancer le système : faire intervenir de nouveaux acteurs (pharmaciens, CRAM…). A ce propos, les délégués de l’assurance-maladie (DAM) obtiennent déjà des résultats intéressants. A l’évidence, le profil actuel du visiteur médical va changer. Selon les experts, il n’est pas impossible de voir apparaître un système où les laboratoires s’arracheraient des VM qui auraient leur propre clientèle. Pour parvenir à atteindre de nouvelles cibles, un seul moyen : être créatif, développer de nouveaux concepts basés sur des médias matures, connus et appréciés des médecins. En somme, multiplier les réseaux pour avoir des contacts réguliers. A ce niveau, la formation des visiteurs médicaux peut dès à présent être considérée comme un enjeu d’avenir. n Jonathan Icart (1) Agence française se sécurité sanitaire des produits de santé – AFSSAPS. 53 MARS 2008 - PHARMACEUTIQUES