OC-11 Évaluer la condition physique... l`administration de la naloxone
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OC-11 Évaluer la condition physique... l`administration de la naloxone
Code : OC-11 DQSSI ORDONNANCE COLLECTIVE Date d’émission : 25 février 2009 Date de révision : février 2013 Référence à un protocole de soins infirmiers OUI NON Objet : Évaluer la condition physique et mentale en lien avec l’administration de la naloxone Rédigée par : Direction de la qualité des services et des soins infirmiers, le 15 septembre 2008 Recommandée par : Comité des protocoles et des ordonnances collectives, 27 octobre 2008 Recommandée par : L’exécutif du CII, le 28 janvier 2009 Recommandée par : Comité de pharmacologie, le 5 février 2009 Adoptée par : Comité exécutif du CMDP, le 25 février 2009 Professionnels habilités Infirmières. Secteur(s) d’activité(s) visé(s) • Urgence; • Service santé courant (SSC) secteur La Source et Haute St-Charles; • Soutien à domicile (SAD); • Hébergement (sauf en fin de vie); • Lits communautaires gériatriques; • Lits de répits; • Unité de court séjour. Clientèle, catégories de clientèles ou situation clinique visée Usager de plus de 18 ans qui, suite à l’administration d’un analgésique opioïde, présente une diminution significative de la fréquence respiratoire, est difficilement éveillable ou inconscient, ou présente une diminution de la saturation en oxygène. Activités réservées dans le cadre du champ d’exercice infirmier Évaluer la condition physique et mentale d’une personne symptomatique; Administrer et ajuster des médicaments ou d’autres substances, lorsqu’ils font l’objet d’une ordonnance. Indication/condition d’initiation • Surdosage aux opioïdes : − Naturels et semi-naturels : morphine, codéine, hydormorphone (Dilaudid®), oxycodone (Supeudol®, Oxycontin®), hydrocodone; − Synthétiques : mépéridine (Demerol®), fentanyl (Duragésic ®); − Propoxyphène (Darvon®, 642®); − Analgésiques agoniste-antagonistes : nalbuphine (Nubain®), pentazocine (Talwin®), butorphanol (Stadol®); − Tramadol (Tramacet®, Zytram XL®, Tridural®, Ralivia®); − Méthadone; − Héroïne. • Dépression respiratoire consécutive à l’administration d’un opioïde, définie par une fréquence respiratoire ≤ 7/min. Intention thérapeutique • Renverser les effets indésirables des opioïdes; • Prévenir ou annuler la dépression respiratoire, la sédation et l’hypotension. OC-11-Évaluer la condition physique et mentale en lien avec l’administration de la naloxone Page 1 sur 3 Contre-indication Aucune. Précaution / Référence au médecin ● Hypersensibilité documentée au médicament; ● Grossesse : Pas de contre-indication. Effets secondaires possibles • Tremblements, hyperventilation; • Nausées et vomissements lors d’utilisation de doses élevées; • Renversement de l’analgésie : se présente chez les usagers ayant reçu un opioïde pour douleur aiguë ou chronique. Un risque d’exacerbation brutale de la douleur peut survenir chez ces personnes; • Syndrome de retrait (se présente chez un usager recevant des opioïdes à haute dose et/ou depuis longtemps et/ou chez un narcomane) : nausées, vomissements, crampes abdominales, diarrhées, larmoiements, rhinorrhée, bâillements, mydriase, sudation, tremblements, agitation, irritabilité, confusion, tachycardie, hypertension. Rarement, la tachycardie et l’hypertension peuvent conduire à de l’œdème pulmonaire ou des arythmies; • Autre : la naloxone n’antagonise pas les effets pro-convulsifs des opioïdes et pourrait exacerber les convulsions reliées à un surdosage de mépéridine et de tramadol. Pharmacologie de la naloxone • La naloxone est un antagoniste des opioïdes. En l’absence d’opioïde, elle n’exerce essentiellement aucune activité pharmacologique; • Elle renverse rapidement les effets d’une surdose. En quelques instants, elle améliore la fréquence et l’amplitude de la respiration ainsi que l’état de conscience; • Une dose initiale de 0.4 mg peut être administrée et répétée à des intervalles de deux à trois minutes si le niveau désiré de contre-réaction et d’amélioration de la fonction respiratoire n’a pas été obtenu (cf. Voir protocole de soins ci-joint); • Le diagnostic d’une toxicité induite ou partiellement induite par les opioïdes devrait être remis en question si aucune réaction n’a été observée après l’administration de 10 mg de naloxone; • Si l’administration intraveineuse n’est pas possible, il devient nécessaire d’utiliser la voie souscutanée. Toutefois, la voie intraveineuse provoque le délai d’action le plus rapide et elle est recommandée dans les situations d’urgence. Directives / références aux outils cliniques • Les infirmières qui administrent des opioïdes doivent s’assurer qu’elles possèdent les connaissances et les habiletés requises pour exercer la surveillance clinique appropriée notamment en étant en mesure de déceler l’effet dépressif des opioïdes, de connaître et appliquer les mesures de prévention des complications et d’être capable d’intervenir en cas de détérioration de l’état de santé de l’usager; ● Se référer au protocole de soins infirmiers « Évaluer la condition physique et mentale en lien avec l’administration de la naloxone » (PS-11 DQSSI); ● Garder sous surveillance continue l’usager ayant répondu à la naloxone car la durée d’action de celle-ci est habituellement plus courte que la durée de la dépression respiratoire provoquée par les opioïdes. Dans une telle situation, la dose de naloxone peut nécessiter d’être répétée ou une perfusion peut être nécessaire, selon l’évaluation médicale; ● La naloxone n’est pas efficace pour combattre la dépression respiratoire due aux médicaments non opioïdes; ● En plus d’utiliser la naloxone, il est possible d’avoir à recourir à d’autres mesures de réanimation telles que la libération des voies respiratoires, la ventilation à l’ambu, le massage cardiaque; ● Un suivi de la douleur doit être poursuivi afin de s’assurer que la naloxone ne renversera pas l’analgésie (cf. Règle de soins RS-02). OC-11-Évaluer la condition physique et mentale en lien avec l’administration de la naloxone Page 2 sur 3 Approbation Approuvé par l’exécutif du CMDP: _________________________ Dre Sophie Claude Présidente du CMDP 25 février 2009 Date Médecin répondant Voir la liste de médecins répondants dans le « Cartable des Ordonnances collectives et règles de soins infirmiers ». Références ● Association des pharmaciens du Canada, (2008). Compendium des produits et spécialités pharmaceutiques. ● CSSSQN, (2008). Protocole de naloxone (Narcan) lors d’un surdosage aux opioïdes chez l’adulte, PRO-02-PHAR-DSP, 10 pages. ● Hanes, S.D., Franklin, M., Kuhl, D.A., Headley, A.S. (1999). Prolonged opioid antagonism with naloxone in chronic renal failure. Pharmacotherapy, 19(7), 897-901. mc ● Institut universitaire de gériatrie de Montréal, (2006). Utilisation du naloxone (Narcan ) pour o renverser une dépression respiratoire induite par un analgésique opioïde. Protocole N P-9.07 Révisé le 6 février 2007. ● Pilon, M.A., Perron, M.M., & Letendre, E. (2004). Surveillance des patients adultes recevant des analgésiques narcotiques et non narcotiques autre que SAPO. Ordonnance collective, Hôpital Charles LeMoyne. ● Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, (2004). Avis sur la surveillance clinique des clients qui reçoivent des médicaments ayant un effet dépressif sur le système nerveux central (SNC). OC-11-Évaluer la condition physique et mentale en lien avec l’administration de la naloxone Page 3 sur 3