sécurité routière et assistance à la conduite
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sécurité routière et assistance à la conduite
PREDIT 3 PREDIT 3 carrefour final carrefour final mai 2008 mai sécurité routière ET assistance à la conduite Rédaction : MARIE-LINE GALLENNE LABORATOIRE CENTRAL DES PONTS ET CHAUSSÉES 2008 L’étude de la sécurité routière passe par l’analyse du fonctionnement d’un système complexe et multi-facteurs : plusieurs véhicules sur plusieurs routes dans différents contextes de conduite. La prise en compte du système global conducteur, véhicule, infrastructure et de ses interactions n’est que très récente et les travaux réalisés entre 2002 et 2007 dans la cadre du groupe opérationnel «technologies pour la sécurité» ont permis des avancées. SAFEMAP (2004-2007) : Durant ce projet Predit-Deufrako de nouvelles alertes ont été développées sur 2 Véhicule Légers et 1 Poids Lourds. Elles sont basées sur de nouveaux attributs « sécurité » des cartes numériques embarquées : vitesse excessive, approche d’intersection, virages dangereux, zone d’accumulation d’accidents. L’objectif était d’évaluer la faisabilité de l’élaboration de ces cartes des points de vue technique, économique, juridique, humain et social. Pendant cette période, la sécurité routière s’est spectaculairement améliorée grâce à une volonté politique affirmée concernant le respect des règles, notamment celui de la vitesse autorisée. Certaines des recherches présentées ici ont relayé cette volonté en proposant des solutions efficaces. D’autres recherches ont visé des améliorations moins sensibles : un meilleur accompagnement de la conduite du conducteur moyen « normalement dégradé » ; une réduction des surprises sur la route par un réseau d’information routière et d’intelligence embarquée sur le véhicule. (Coordination Egis Mobilité, financement DSCR). SARI (2005-2009) : Destiné à informer les conducteurs et les gestionnaires routiers sur des risques de perte de contrôle et de visibilité, ce projet développe des méthodes et des moyens de diagnostic des zones les plus risquées. Le coût de ces outils est optimisé pour les rendre déployables sur les routes départementales où l’enjeu sécurité est le plus important. Pour ces zones « risquées », de nouvelles alertes sont développées. Leur impact sur le comportement des conducteurs est évalué ainsi que les conséquences économiques et juridiques de leur mise en place. (Coordination LCPC, financement Dast, DSCR). La problématique Centre de formation des tunnels (2005-2006) : Ce projet a permis la mise en place d’une formation dédiée aux opérateurs surveillant des tunnels (services de l’état, concessionnaires, collectivités locales, sociétés privées) et la définition fonctionnelle détaillée d’un simulateur de mise en situation de gestion de crise, comme outil pédagogique pour un futur centre de formation. A l’issue des travaux sur la route intelligente du Predit 2 et du 5ème PCRD, deux sujets ont été considérés comme insuffisamment traités : les aides à la conduite et les infrastructures, alors que des progrès potentiels en sécurité routière étaient jugés possibles. En effet, la majorité des accidents résulte d’une défaillance du conducteur dans l’une des phases du processus complexe qu’il doit gérer face à une situation accidentogène : perception de la scène, analyse, décision et action. Pour réduire le nombre d’accidents, il convient d’aider le conducteur dans chacune de ces phases. L’aide aux conducteurs est nécessaire parce que leur réaction n’est généralement pas adéquate. Cette situation peut provenir de la route qui induit des comportements inadaptés, des autres usagers, d’obstacles ou de la dégradation des capacités de conduite du conducteur. (Coordination Scetauroute et Cetu, financement Drast). Et après ? Les deux fonctionnements qui ont coexisté durant le Predit 3 présentent des avantages différents : concertation des équipes de recherche ou appels à proposition. La concertation sera sans doute encore nécessaire pour une meilleure connaissance des impacts des nouvelles fonctions d’assistance sur les différents acteurs et notamment les usagers de la route. Contacts Bertrand Theys 01 40 81 22 73 Stéphanie De Sa Rego 01 40 81 15 68 La multiplication des informations proposées nécessite un choix et une plus grande cohérence entre le bord de voie et l’embarqué. Parmi les travaux restant à mener sur les acceptabilités, les aspects juridiques sont essentiels car ils seront un frein au déploiement des solutions. De plus l’adhésion des conducteurs aux systèmes d’assistance est incontournable pour un développement normal du marché. Une meilleure connaissance des comportements de conduite dans différentes conditions ainsi que des motivations et objectifs de conduite des usagers de la route serait sans doute un atout majeur pour la proposition de solutions adaptées et acceptées. Les évolutions parallèles et peu coopératives de l’infrastructure et des véhicules ont montré leurs limites, une meilleure coopération pourrait pallier plus efficacement les défaillances. Cette coopération ne sera possible qu’avec une réelle implication des exploitants de la route et des pouvoirs publics et des solutions d’équipements à bas coût. Le développement récent des télécommunications appliquées aux mobiles ouvre de nouveaux champs pour la recherche. L’efficacité du contrôle automatisé sur la vitesse est également à étendre à d’autres types d’infractions (franchissement des feux rouges, non respect des inter-distances). Les technologies doivent soutenir les politiques publiques pour proposer des modes de contrôle, sensibiliser les conducteurs aux règles, les former, et les inciter à les respecter grâce à des assistances portées par la route ou les véhicules. Pour gagner encore des vies, les solutions globales seront de plus en plus rares, des actions plus ciblées selon les catégories de conducteurs (âgés, sans expérience, motards...), de véhicules (2 roues, poids lourds...) et selon les réseaux routiers concernés (fort équipement pour fort trafic, faible équipement pour faible trafic) auront sans doute plus de chances de succès. Enfin, dans un autre ordre d’idée, la présence sur les véhicules de dispositifs d’assistance à la conduite pose bien évidemment des problèmes de responsabilité et de partage de celle-ci entre le conducteur, le constructeur automobile et éventuellement le gestionnaire de l’infrastructure ; des travaux doivent être engagés pour mieux appréhender cette question et permettre au législateur de se prononcer en connaissance de cause. Mobilité Sécurité des transports Transport de marchandises Environnement Énergie Pour la route, l’idéal serait que ses caractéristiques induisent naturellement des comportements sûrs. Malheureusement, la France possède un réseau secondaire dont le tracé est ancien et des routes à grande circulation, où débit et vitesse ont été privilégiés. La gestion des conflits, quant à elle, nécessite de bien connaître la position, la vitesse et les intentions des autres usagers afin d’engager au moment opportun les manœuvres d’évitement des collisions ou de réduction de leur impact. Enfin, les dégradations des capacités de conduite conduisent souvent à une perte de contrôle qu’il faut détecter pour engager des actions correctives. Les nouvelles technologies ont permis des progrès sur le diagnostic des zones de l’infrastructure les plus risquées, sur la forme de l’alerte aux conducteurs et aux gestionnaires, sur les actions possibles du véhicule pour suppléer leurs défaillances dans le cas de réaction tardive ou inadaptée, sur l’anticipation de la présence d’accidents et d’obstacles. Ces actions visent toutes à inciter voire contraindre un comportement plus sûr des conducteurs. Des aménagement et des solutions d’assistances à la conduite ont été apportées qu’elles soient embarquées ou bord de route. Elles doivent montrer qu’elles réduisent le nombre d’accidents tout en étant acceptables pour les conducteurs d’un point de vue humain et social et qu’elles ne posent pas de problèmes juridiques et économiques aux fournisseurs de véhicules ou aux exploitants des réseaux. Intégrations technologiques Politiques de transports ACTEUR (2003-2006) : Ce projet a amélioré la compréhension des comportements des usagers dans les tunnels face à des situations normales, d’incidents ou de crise. Il a proposé des solutions opérationnelles pour mieux gérer ces situations : modification du code de la route, formation des conducteurs de poids lourds, signalisation, information, restructuration des modes opératoires chez certains gestionnaires. (Coordination Autoroute et tunnel du Mont-blanc, financement Drast.) PREDIT 3 carrefour final mai 2008 PREDIT 3 sécurité routière ET assistance à la conduite carrefour final mai Les actions - les acquis du Predit 3 Les acquis ont été présentés pour chacune des 7 étapes nécessaires au développement des aides à la conduite. 1. Perception de l’environnement d’un véhicule (ARCOS, DO30, PREVENSOR). La perception par des capteurs embarqués permet d’anticiper sur les conflits potentiels à courte distance en assurant le recueil d’information pour le développement des systèmes d’aide au conducteur. Le Predit 3 a permis des avancées notables au niveau mondial pour la localisation latérale du véhicule sur la route et la détection d’obstacles, grâce en particulier au traitement numérique d’images vidéo, à la caractérisation embarquée de la visibilité par temps de brouillard et à la détection stéréovision. Certaines des techniques développées sont en phase d’industrialisation, d’autres en cours de commercialisation. 2. Diagnostics des situations à risque (SARI, SAFEMAP et PREVENSOR). Le diagnostic routier est nécessaire pour identifier et localiser les zones risquées pour les usagers en termes de pertes de contrôle et de visibilité. Des progrès sensibles ont été obtenus sur les pertes de contrôle en virage, en carrefour et en haut de côte. Trois nouveaux outils mesurent les défauts de visibilité géométrique et les performances des revêtements et des marquages pour une meilleure vision des obstacles. De nouveaux outils de mesure de trajectoires en bord de route permettent d’analyser et de quantifier la proportion de véhicules qui auraient pu avoir un accident. 3. Moyens de communication (ARCOS, LAVIA, SAFEMAP et SARI). Cette thématique intègre les différents échanges d’information qui existent entre l’infrastructure et les véhicules. Au niveau des infrastructures, ces communications sont utilisées pour déclencher une alerte en fonction de conditions météo ou de vitesse. Concernant les échanges entre infrastructure et véhicules, les bases de données cartographiées sont un vecteur de communication très fortement utilisé et des nouvelles données sur les vitesses règlementaires et le tracé des routes sont en passe d’être intégrés, si ce n’est le problème de la mise à jour des données. Peu de projets ont étudié des architectures de communications entre véhicules. 4. Restitutions de l’information (LAVIA, SAFEMAP, PREVENSOR et SARI). De nombreux projets proposent de nouvelles informations aux conducteurs, soit en bord de voie, soit dans les véhicules. Dans les deux cas, cette information peut être fournie sous la forme de nouveaux signaux ou de pictogrammes de signalisation routière. Cette solution s’appuie sur une connaissance acquise des signes et des messages. Des alertes plus circonstanciées avertissent le conducteur uniquement quand le risque existe ou que le conducteur roule trop vite. Il reste néanmoins à régler le problème de surabondance des informations et des incohérences notamment entre le bord de voie et l’embarqué. 5. Fonctions d’alertes aux conducteurs (ARCOS, LAVIA, SAFEMAP, PREVENSOR, DO30, SARI). Un des moyens de limiter le nombre des informations est de générer une alerte au conducteur seulement lorsqu’il n’a pas pris en compte le danger de la situation. Plusieurs fonctions de risque ont été développées dans ce but : le dépassement de la vitesse règlementaire, celui d’une vitesse de passage de virage en sécurité, les risques de sortie de voie, de collisions en file et de collision avec un obstacle. 6. Actions de contrôle-commande et de correction de la conduite (ARCOS, LAVIA, PREVENSOR, DO30). Généralement à partir de ces calculs de risque, des fonctions de contrôle – commande du véhicule sont proposées pour agir à la place du conducteur quand celui-ci ne le fait pas. Elles peuvent cependant correspondre à des procédures demandées par le conducteur (régulateur de vitesse : UNOTECH). Ces actions corrigent la conduite en limitant la vitesse, en évitant les sorties de voie, en gardant le véhicule dans la voie de circulation, en évitant les obstacles par un freinage d’urgence, et en gérant les inter-distances. 7. Évaluation des fonctions et systèmes (LAVIA, EDR, UNOTECH, ACTEURS, FORMATION TUNNELS). Deux sujets ont principalement été traités : l’estimation de l’impact des fonctions développées sur les gains potentiels en sécurité routière, et l’acceptabilité par les conducteurs des systèmes proposés. Si les gains potentiels généralement calculés peuvent être importants (entre 10 et 30%), il reste difficile d’évaluer quel sera l’impact réel et des progrès restent à faire sur le partage de méthodes. Seuls quelques projets ont vérifié sur route quels étaient les gains réels en vitesses pratiquées. En termes d’acceptabilité, les conducteurs apprécient généralement des informations supplémentaires. Ils sont par contre plus réticents vis-à-vis des systèmes contraignants. 2008 Les trois composantes du système véhicule infrastructure - conducteur ont été impliquées pour limiter les comportements à risque, la vision système est initiée. Les facteurs humains sont maintenant intégrés.La Commission européenne soutient dès à présent des démonstrations à grande échelle pour prouver les effets positifs des nouveaux systèmes sur les usagers. Les exploitants routiers ont été plus largement associés aux recherches. Cette démarche doit être prolongée car l’efficacité finale d’un dispositif dépend de multiples acteurs et facteurs. En particulier, l’utilisateur doit adhérer aux finalités et aux moyens proposés, car s’il ne souhaite pas limiter sa vitesse (par exemple) il y a peu de chance qu’il achète ou utilise le système proposé et même s’il l’accepte, le dispositif doit être efficace, fiable, d’un coût raisonnable et ne pas entraîner (trop) d’effets secondaires indésirables. ARCOS 2004 (2002-2004) 4 fonctions identifiées comme contribuant fortement à l’amélioration de la sécurité routière ont été développées durant ce projet : alerter les véhicules en amont d’incident, gérer les interdistances entre véhicules, prévenir les collisions sur obstacles fixes, arrêtés ou lents, prévenir les sorties de voies. Différents modes de partage de la conduite, plus ou moins intrusifs, entre systèmes d’assistance et conducteurs ont été explorés. (Coordination Livic -Inrets, LCPC-, financement Drast, DSCR, Minéfi, Minstère de la Recherche). PREVENSOR (2005-2007) En prolongation d’ARCOS, ce projet a développé une nouvelle ergonomie pour la prévention des sorties de voie avec intervention d’un automate selon la criticité de la situation et basée sur des indicateurs de la conduite fonction d’un modèle de conducteur et de coopération homme machine. (Coordination IRccyn-cnrs, financement ANR). DO30 (2006-2009) Ce projet étudie la faisabilité de la détection d’obstacles à 30 m par stéréovision pour réduire l’énergie du choc avant impact par actionnement du système de freinage et par déclenchement optimisé des systèmes de protection réversibles ou irréversibles. La faisabilité industrielle du système à faible coût et faible encombrement est étudiée. (LCPC, Inrets, CEA, PSA, Renault, Valéo, financement Minéfi). UNOTECH (2006-2008) Ce projet étudie l’influence du régulateur de vitesse sur le comportement des conducteurs en situation normale de conduite ou face à des anomalies de fonctionnement. Il est l’occasion de la mise au point d’un système d’enregistrement de l’activité de conduite du conducteur et d’entretiens après la conduite. (Coordination Université Lyon 1, financement ANR). LAVIA (2001-2007) Le LAVIA ou « limiteur de vitesse s’adaptant à la vitesse autorisée » destiné à aider le conducteur à mieux respecter les vitesses réglementaires, fonctionne grâce à une carte numérique dotée des vitesses règlementaires et d’un GPS. Une expérimentation réalisée dans le département des Yvelines sur une flotte de 22 véhicules a permis d’évaluer l’impact de son utilisation sur le respect de la vitesse, son utilisabilité, son acceptabilité, son utilité et son efficacité. (Inrets et consortium, financement DSCR). EDR (2004-2009) Ce projet vise à développer puis à valider un enregistreur de données des événements de la route en situation d’accident, à apprécier son acceptabilité par les conducteurs et à élaborer un cahier des charges national de l’EDR. Les objectifs sont de mieux connaître les mécanismes d’accidents, de localiser et d’améliorer les points « sensibles » de l’infrastructure routière, tout en vérifiant les effets induits sur les comportements des conducteurs, les problèmes juridiques. (Coordination CETE Méditerrannée, financement DSCR).