Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran

Transcription

Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran
Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran
Eric-Emmanuel Schmitt
© Cassandre Sturbois
Récit philosophique
76, Avenue Coghen B-1180 Bruxelles [email protected]
Tél +32 (0)2.340.93.30 Fax +32 (0)2.340.93.31 www.panachediffusion.com
Le Spectacle
Deuxième volet du Cycle de l'Invisible (aux côtés de « Milarepa », « Oscar et la Dame Rose » et
« l’Enfant de Noé »)
Le comédien et le metteur en scène, se penchent, en complices, sur cette belle histoire d’amitié.
A Paris, dans les années soixante, Momo, un petit garçon juif de 12 ans, devient l'ami du vieil
épicier arabe de la rue Bleue. Mais les apparences sont trompeuses : Monsieur Ibrahim, l'épicier,
n'est pas arabe, la rue Bleue n'est pas Bleue et l'enfant n'est peut-être pas juif.
Second opus de la trilogie de l’Invisible d’Eric-Emmanuel Schmitt, ce récit retrace le parcours de
Momo qui, entraîné par ce vieux soufi, cheminera jusque sur les routes du Croissant d’Or.
Texte: Eric-Emmanuel Schmitt
Mise en scène: Olivier Massart
Assisté de Marie Biron
Avec : Michel Kacenelenbogen
Lumière : Laurent Kaye
Scénographie : Olivier Waterkeyn
Musique : Quentin Dujardin
Durée: 1H30’
1 comédien sur scène
3 personnes sur la route
Créé à Fleurus à la Ferme Martinrou (Belgique) le 19 mars 2006
Une Production du Théâtre Le Public
Commentaire de l’auteur sur le spectacle
« Il est presque miraculeux de voir à quel point Michel Kacenelenbogen s’absente pour laisser naître un
enfant, un vieillard, et surtout nous laisser nous, spectateurs, recevoir l’histoire au cœur.
Il faut beaucoup de maturité et d’exigence pour arriver à ce point de générosité discrète : du grand art !
Une des plus belles représentations de Monsieur Ibrahim qu’il m’a été donné de voir. »
Eric-Emmanuel Schmitt
Michel KACENELENBOGEN
Monsieur Ibrahim
Né en 1960, Michel Kacenelenbogen a obtenu le Premier Prix d’Art Dramatique au Conservatoire Royal de
Bruxelles dans la classe d’André Debaar en 1980.
Il Fonde le Théâtre Le Public en 1994 et en assure la direction depuis sa création.
Dès 1979, il interprète de nombreux rôles au théâtre sur les scènes du Théâtre Le Public, du Théâtre
National, du Rideau de Bruxelles, de la Compagnie des Galeries et d'un grand nombre de jeunes
compagnies et notamment dans :Le Mariage de Figaro de Beaumarchais ; La Guerre de Troie n’aura
pas lieu de Jean Giraudoux ; Le Capitaine Fracasse de Théophile Gautier ; Le Conte d’hiver de William
Shakespeare ; Les Amours de Jaques le Fataliste de Diderot; Hasard du coin du feu de Crébillon et
fils et Un Caprice d’Alfred de Musset, mises en scène de Pietro Pizzuti ; Variations énigmatiques de
Eric-Emmanuel Schmitt, mise en scène de Patricia Houyoux ; Une liaison pornographique de Philippe
Blasband, mise en scène de Patricia Houyoux ; Othello de William Shakespeare mis en scène par Pierre
Laroche ; Mais n’te promène donc pas toute nue et On purge bébé de Georges Feydeau, mise en
scène de Frédéric Dussenne. Petits crimes conjugaux de Eric-Emmanuel Schmitt, mise en scène de
Patricia Houyoux.
Il réalise également de nombreuses mises en scène dont : Maison de poupées d’Ibsen; Qui a peur de
Virginia Woolf ? de Edward Albee ; Mort d’un commis voyageur de Arthur Miller ; Le Misanthrope de
Molière ; Après la répétition de Ingmar Bergman ; Fin de Partie de Bertold Brecht ; Kean d’après
Alexandre Dumas ; Chaos debout de Véronique Olmi ; Un tramway nommé désir de Tennessee
Williams ; La Cerisaie de Anton Tchekhov ; Traces d’étoiles de Cindy Lou Johnson ; La Danse de
mort de August Strindberg ; Des souris et des hommes de J. Steinbeck ; Un mois à la campagne
de Tourgueniev ; Le Libertin d’Eric-Emmanuel Schmitt, Le Candidat de Claude Semal ; Mathilde de
Véronique Olmi ; La Tectonique des sentiments de Eric-Emmanuel Schmitt (Saison 2005-2006) Une
journée particulière d’après le film de Ettore Scola (Saison 2005-2006) ; Un mari idéal de Oscar
Wilde ; Pygmalion de Bernard Shaw, , L’Atelier de Jean-Claude Grumberg, Bord de mer de Véronique
Olmi, Scènes de la vie conjugale de Ingmar Bergman, Le Mariage de Figaro de Beaumarchais. Il
montera prochainement Le Dieu du carnage de Yasmina Reza et Dom Juan de Molière
On le retrouve également au cinéma et à la télévision dans « Le Bonheur d’en face », soap opera ; « La
Rivale » de Alain Nahun ; « L’Enfant de la nuit » de Marion Hanwerker ; « Les Monos » de Luc Boland ;
« Un honnête commerçant » de Philippe Blasband ; « La Torpille » de Luc Boland ; « Le Prix de
l’honneur » de Gérard Marx ; « Petits crimes conjugaux » d’Eric-Emmanuel Schmitt, Antigone Production.
Olivier MASSART
Metteur en scène
Premier prix d’art dramatique au Conservatoire Royal de Bruxelles. Olivier Massart, a joué une quarantaine
de rôle parmi lesquels : pour le Théâtre de Poche, l’homme laid dans L’homme laid de B. Fraser ; Danton
dans Pauvre Bitos de J. Anouilh pour la Comédie C. Volter. Pour Del Diffusion, Laërtes dans Hamlet de
W. Shakespeare et Henry IV dans La Reine Margot de A. Dumas. Pour l’A.D.A.C, Claude Gueux de V.
Hugo. Au Théâtre le Public, le Prince de Galles dans Kean de Dumas-Sartre, Stanley Kowalsky dans Un
tramway nommé Désir de T. Williams, Lennie dans Des souris et des hommes de J. Steinbeck (*),
Zanetto et Tonino dans Les jumeaux vénitiens de C. Goldoni (**), Théâtre sans animaux de J-M.
Ribbes, Gabriele dans Une journée particulière d’après Ettore Scola.
(*) Et (**) Prix du Théâtre 2003, meilleur comédien.
On le retrouve également à la mise en scène de : Platonov de A. Tchékhov au Théâtre de l'Escalier,
Quelques fleurs... et Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran d’E-E Schmitt au Théâtre Le Public, Le
juste milieu (création collective) au Théâtre de la Toison d’Or. Une pucelle pour un gorille de F. Arrabal
pour la Compagnie Chéri-Chéri.
Il a joué également dans plusieurs films et téléfilms
Le nez au vent de D. Guerrier, H.S de J-P. Lilienfeld, Petite misère de P. Boon et L. Brandenbourger,
Ketchup de M. Coeman et Y. Goldschmidt, Loin des yeux de S. Mirzabekiants, Miss Montigny de M.
Van Hogenbemt ; rôle dans Nestor Burma, le R. I. F., Profiler…
Olivier Massart est également auteur d’une pièce de théâtre intitulée Quelques fleurs… créée au Théâtre
Le Public, et co-auteur de Ketchup de M. Coeman et Y. Goldschmidt ; Noces de vent pour le théâtre
Loyal du Trac et Le juste milieu au Théâtre de la Toison d’Or.
Commentaires de l’auteur sur la pièce
Qui sont Momo et Monsieur Ibrahim ?
Deux êtres auxquels personne ne prête attention. Momo, enfant solitaire, n'a plus qu'un père qui mérite à
peine ce nom tant son état dépressif l'empêche de prendre soin de son fils, de l'éduquer, de l'instruire, de
lui transmettre l'envie de vivre et ses principes. Quant à Monsieur Ibrahim, on lui demande juste de rendre
la monnaie correctement. Ces deux êtres vont modifier leurs vies en se regardant. Cette rencontre va les
enrichir comme jamais. On a beaucoup glosé sur le fait que l'enfant est juif et l'épicier musulman. On a
raison. C'est très intentionnel de ma part. Par là, j'ai à la fois voulu témoigner et provoquer.
Témoigner car dans de nombreux lieux de la terre, il y a une cohabitation harmonieuse d'êtres ayant des
origines différentes, des religions différentes. A Paris, dans la rue Bleue où se passe cette histoire, une rue
que j'ai habitée et qui n'est définitivement pas bleue, j'avais le sentiment de vivre dans un lieu riche et
foisonnant, où les cultures se rencontraient, s'intéressaient les unes aux autres, plaisantaient de leurs
différences, comme par exemple le vieux médecin juif qui expliquait à l'épicier musulman qu'il ne fêterait le
Ramadan que s'il vivait en Suède, là où il fait nuit dès trois heures de l'après midi. Or l'actualité journaliste
ne se fait l'écho qui de ce qui ne va pas, jamais de ce qui fonctionne bien. Ainsi réduit-elle de façon
pernicieuse le rapport juif-arabe au conflit israëlo-palestinien, négligeant les plages d'entente et de
cohabitation pacifique, accréditant l'idée d'une opposition irrémédiable. Sans nier le tragique du conflit, il ne
faut cependant pas confondre le véritable bruit du monde avec une partie du monde, ni avec le fracas
journalistique et politique. Il me semblait important de raconter une histoire heureuse de fraternité. Un de
mes plus grandes fierté fut de découvrir que, par exemple, en Israël, les partisans de la paix, arabes,
chrétiens et juifs, se servent de Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran pour tenter de propager leurs
espoir, le faisant jouer dans le même théâtre en alternance, un soir dans sa version arabe, un soir dans sa
version hébreu…
Ma provocation fut de donner une image positive de l'Islam au moment où les terroristes défiguraient cette
foi en se livrant à des actes immondes. Si actuellement l'islamisme insulte l'Islam, si l'islamisme infecte la
planète, il nous faut d'urgence distinguer l'Islam et l'islamisme, arracher de nos coeurs cette peur
irrationnelle de l'Islam et empêcher que l'on confonde une religion dont la sagesse millénaire guide des
millions d'hommes avec la grimace excessive et mortifère de certains agitateurs.
Les histoires ont leur rôle à jouer dans notre vie intellectuelle, même les petites histoires qui présentent de
petits personnages. L'amour qui unit Monsieur Ibrahim et Moïse, parce qu'il advient simplement dans des
êtres de chair et de sang dont les sentiments nous sont proches, abolit notre peur de l'autre, cette peur de
ce qui ne nous ressemble pas.
Monsieur Ibrahim apprend des choses essentielles à Momo : sourire, converser, ne pas trop bouger,
regarder les femmes avec les yeux du cœur, pas ceux de la concupiscence. Il l'emmène dans un univers
plus contemplatif et lui fait même accepter l'idée de la mort. Tout cela, Monsieur Ibrahim l'a appris de son
Coran. Il aurait pu l'apprendre ailleurs mais lui l'a appris de son Coran. " Je sais ce qu'il y a dans mon
Coran " dit-il sans cesse.
Lorsqu'il récupérera son vieil exemplaire, Momo découvrira ce qu'il y avait dans le Coran de Monsieur
Ibrahim : des fleurs séchées. Son Coran, c'est autant le texte que ce que Monsieur Ibrahim y a lui-même
déposé, sa vie, sa façon de lire, son interprétation. La spiritualité ne consiste pas à répéter mécaniquement
les phrases à la lettre, mais à en saisir le sens, à en comprendre l'esprit, les nuances, la portée… La
spiritualité vraie ne vaut que par un mélange d'obéissance et de liberté. Voici donc enfin l'explication qu'on
me demande toujours, l'explication de ce mystérieux titre, Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran.
Belgique, Bruxelles, 16 novembre 2004
Eric-Emmanuel Schmitt
Fiche technique
Établie le 04/05/2006, modifiée le 14/09/06
Direction Technique : Dominique Maertens Tél. +32 473.49.74.54
Mail : [email protected]
1. Dispositif scénique
• Descriptif : l’aire de jeu est constituée d’un plancher circulaire d’un diamètre de 6m en multiplex
18mm posé sur le plateau à +/- 50 cm du bord de scène : aux deux-tiers du plancher est posée une
colonne Morris d’une hauteur totale de 3m50, coiffée d’une toiture rappelant la forme de minaret et
munie d’un dispositif de rotation motorisé ; un banc en forme de croissant de lune également
motorisé tourne autour de la colonne - télécommande par transmission infrarouge en régie
Au lointain, deux plans de tissus suspendus d’une largeur 12m50 et d’une hauteur de 5m espacés
l’un de l’autre de +/-50cm : tulle gris placé à 50cm à l’arrière de l’aire de jeu et fond gris
• Profondeur aire de jeu : 8,00m (réductible à minimum 6m50)
• Largeur minimale aire de jeu : 6,00m
Idéalement avec dégagements cour et jardin d’environ 1m
Les entrées et sorties se font par l’arrière du décor côté jardin ou cour
• Hauteur minimum (pour le décor) sous perches : 3m50
• Tissus de scène : boîte noire autour du dispositif scénique et derrière les deux plans de tissus
• Pas de rideau de scène
• Accès camion : 17m3 - dimensions ext. L: 6m80 x l: 2m20 x h: 2m95
2. Lumière & Son
• liste du matériel lumière : voir plan de feu au paragraphe 5 - filtres couleur fournis par la production
pupitre à mémoires et gradateurs pour 48 circuits de 2kw
• table de mixage et amplification suivant :
- 1 lecteur MD
- HP : un plan plateau au lointain derrière fond gris
Un plan de façade au cadre de scène
Renforcement vocal éventuel dans les très grandes salles (PZM ou suspensions)
3. Equipe artistique et technique
• un acteur
• deux régisseurs (lumière/son et décor/plateau)
• 1 administrateur de tournée
4. Loges
• Loge pour un comédien avec miroir, lavabo et douche avec eau chaude
• Eau minérale en loge et en coulisse
• Planche et fer à repasser
5. Planning montage & Plan lumière
PLANNING MONTAGE TOURNEE " IBRAHIM"
HORAIRE
DECOR
LUMIERE RACCORDS SPECTACLE
REMARQUES
PERSONNEL SOUHAITE
4 plateau / 3 électros
déchargement/montage
13h/14h
pause
(cintrier si nécessaire)
14h/18h
2 plateau / 2 électros
finitions & plateau/pointage
18h/19h
conduite/réglages techniques/raccord
1* plateau+électro+habilleuse-repasseuse
19h/20h
pause
permanence suivant vos habitudes
20h/22h30
ouverture des portes et spectacle
20h30
durée spectacle 1h45
22h30/0h30 démontage/chargement
(cintrier si nécessaire) 4 plateau / 2 electros
9h/13h
Lieu de création et calendrier des représentations
Création en Belgique à la Ferme Martinrou à Fleurus le 19 mars 2006
177 représentations
Saison 2008-2009
du 7 au 18 octobre 2008 Théâtre de Namur (Belgique)
13 janvier 2009 Accord Nouveau Théâtre Châtellerault (France)
23 janvier 2009 CRACS centre culturel de Sambreville (Belgique)
30, 31 janvier 2009 Théâtre du Passage Neuchatel (Suisse)
1er avril 2009 – Maison de la Culture de Namur (Belgique)
du 4 au 7 juin 2009 Théâtre de la Tête d’Or Lyon (France)
du 10 au 25 juin 2009 Théâtre de Poche Genève (Suisse)
Saison 2006-2007
du 19 au 25 mars 2006 Ferme Martinrou Fleurus (Belgique)
du 30 mars au 23 avril 2006 Théâtre de La Valette Ittre (Belgique)
du 10 mai au 30 juin Théâtre Le Public Bruxelles (Belgique)
30, 31 août 2006 Festival Bruxellons Château du Karreveld Bruxelles (Belgique)
17, 18 janvier 2007 Centre culturel de l’arrondissement de Huy (Belgique)
25 janvier 2007 Grand Théâtre Verviers (Belgique)
26 janvier 2007 Le Forum Liège (Belgique)
27 janvier 2007 Théâtre de Binche (Belgique)
13 au 15 février 2007 Centre culturel de Bertrix (Belgique)
Saison 2007-2008
5,6 novembre 2007 Maison de la Culture Arlon (Belgique)
8 novembre 2007 Centre Culturel Régional de Dinant (Belgique)
11 novembre 2007 Maison de la Culture Tournai (Belgique)
du 13 au 30 novembre 2007 Atelier de Théâtre Jean Vilar Louvain-la-Neuve (Belgique)
du 2 au 22 décembre 2007 Théâtre de Vidy Lausanne (Suisse)
Presse
LE SOIR
04 avril 2006
Théâtre / « Monsieur Ibrahim » à Ittre et à Bruxelles
Schmitt au pays
du croissant d’or
VOUS AVEZ AIME « Oscar et la dame Rose » ?
Vous aimerez « Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran ».
Moïse, dit Momo, entame le
––––––CRITIQUE––––––
récit de son enfance, à Paris,
–
dans le quartier juif des
Le nom d’Eric Emmanuel
années 60. A l’époque,
Schmitt est dorénavant gage
Momo a 13 ans et vit seul
de succès. Larguant les
avec son père, avocat
amarres du catholicisme
acariâtre et dépressif. Sa
pour aborder l’islam, ce
mère les a quittés quand il
deuxième volet du cycle de
était bébé avec son grand
l’invisible nous sert le même
frère Popol. Affligé par sa
philtre d’amour et de
grise vie, Momo cherche le
tolérance : une
histoire
réconfort
auprès
des
d’amitié entre un adulte et
prostituées
de
la
rue
du
un adolescent sur fond de
Paradis,
et
de
Monsieur
spiritualité, des tirades bienibrahim, l’épicier arabe du
pensantes qui valent tous les
coin, qu’il prend plaisir à
catéchismes, des aphorismes
défier sur ses coutumes et sa
au kilo, de la tendresse et de
religion avant de découvrir
l’émotion pour inonder les
que le vieil homme a bien
mouchoirs les plus sensibles.
plus à lui offrir que les
Avec
Schmitt,
c’est
quelques
conserves
l’élévation
spirituelle
chapardées
quotidiennement.
assurée sans mettre un pied
Peu à peu, les préjugés vont
en lieu saint. Mis en scène
tomber.
Au
contact
par
Olivier
Massart,
d’Ibrahim,
Moïse
fera
Monsieur Ibrahim apaise
l’apprentissage de la vie et
nos bobos et rend heureux.
du soufisme pour finalement
Une petite douceur qui ne se
trouver la paix.
refuse pas, en ces temps
âpres et intransigeants.
Un caramel moulé à la
Raconté sur le mode du
bonté
conte philosophique, avec
Michel
zeste d’humour et pincée
Kacenelenbogen
navigue
d’esprit, ce solo joliment
entre
les
rôles
avec
peuplé
par
Michel
simplicité,
générosité
et
Kacenelenbogen
nous
MOMO RACONTE son enfance, les prostituées et ses fluidité. Dans une mise en
emmène d’une petite rue rencontres avec Monsieur Ibrahim.
scène qui ne cache pas ses
Bleue
de
Paris
aux PHOTO CASSANDRE STURBOIS
grosses ficelles (colonne à
virevoltants derviches du
effets de surprises, banc
Croissant d’Or, de la
téléguidé) pour animer le
naissance d’une complicité
monologue, le comédien se
improbable
à
la
délecte de ce récit aussi doux
consolidation d’une relation
qu’un caramel moulé à la
espiègle et tendre entre un
bonté humaine. Comment
musulman soufi et un jeune
dès lors ne pas se sentir bien
juif.
dans la si confortable place
Assis sur un banc devant
de spectateur que nous offre
une colonne Morris, l’air
Schmitt et son message
sage et les yeux rieurs,
d’espoir
pour
la
réconciliation des communautés ?
CATHERINE MAKEREEL
LA LIBRE BELGIQUE
le 12 mai 2006
« M. Ibrahim »,
antidote à l'intolérance
Michel Kacenelenbogen fait palpiter la rencontre entre Momo et Monsieur Ibrahim,
l'épicier musulman. Un seul en scène plein d'humour et d'émotion.
Philip Tirard
Au-delà de la beauté classique de sa langue,
Eric-Emmanuel Schmitt doit certainement son
phénoménal
succès
à
l'authenticité
de
l'humanisme chrétien qui imprègne ses pièces,
ses récits et ses romans. Le public lui sait gré
d'une espérance militante, d'une croyance
viscérale dans la possibilité de communiquer, au
coeur d'une époque sceptique et déprimée où
l'on constate chaque jour les ravages du mépris,
de
l'arrogance,
de
l'indifférence
et
de
l'intolérance. Mercredi soir, au terme de la
première bruxelloise de «Monsieur Ibrahim et les
fleurs du Coran» - le spectacle s'est déjà donné
pendant trois semaines le mois dernier, dans une
scénographie réduite, au Théâtre de la Valette à
Ittre -, les spectateurs ont ovationné le seul en
scène de Michel Kacenelenbogen et se sont levés
pour applaudir l'auteur. Visiblement, une part de
l'opinion occidentale veut encore croire à une
possible
tolérance
entre
les
trois
monothéismes...
«Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran» se
présente en effet comme un antidote contre un
irrespirable air du temps où s'opposent, sans
alternative et sans merci, terrorisme islamiste et
tentations de l'extrême droite. Ecrit et publié
bien avant l'attentat new-yorkais du 11
septembre 2001, ce récit n'était pas destiné au
théâtre, mais se rattache à ce «cycle de
l'invisible» dans lequel l'auteur range également
«Milarepa» ou «Oscar et la dame rose».
«Il y a des textes qu'on porte si naturellement
en soi qu'on ne se rend même pas compte de
leur importance, commente l'écrivain sur son site
Internet. On les écrit comme on respire. On les
expire plus qu'on ne les compose.» Et c'est tout
aussi «naturellement» que «Monsieur Ibrahim»
s'est trouvé traduit en de nombreuses langues,
joué au théâtre depuis 1999 et adapté au
cinéma, avec Omar Sharif dans le rôle titre.
Photo Cassandre STURBOIS
Délaissé par un père qui noie sa dépression dans
l'étude livresque, un enfant du quartier juif de
Paris s'attache à un épicier musulman adepte du
soufisme,
tendance
mystique
de
l'islam
remontant au VIIIe siècle, encore vivace
aujourd'hui, notamment dans la pratique des
derviches tourneurs. Entre le vieil homme et
l'enfant, dans le Montmartre des années 60, naît
une amitié et s'instaure la transmission d'une
religiosité intérieure.
Don d'enfance
Mis en scène par Olivier Massart, dans une
scénographie dépouillée mais puissamment
allusive d'Olivier Waterkeyn
- un plateau circulaire agrémenté d'une colonne Morris
et d'un banc en forme de croissant de lune -
Michel Kacenelenbogen fait palpiter cette histoire
simple et belle avec un don d'enfance qu'on ne
lui avait pas encore vu en scène. Capté dès les
premières syllabes, le public ne décroche plus
pendant cette heure et demie au cours de
laquelle Momo entre dans sa vie d'homme et
Monsieur Ibrahim arrive au terme de la sienne.
Belles mais ô combien fragiles, ces fleurs du
Coran méritent assurément qu'on les admire et
les respire.
LE VIF/L’EXPRESS
le 02 juin 2006
L’acteur et l’enfant
Michel Kacenelenbogen triomphe dans son théâtre Le Public avec un monologue
d’Eric-Emmanuel Schmitt, Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran/ Justesse et
émotion
Michèle Friche
C’est l’émeute au
Théâtre Le Public…
pour arracher une
place pour l’une
des trois pièces à
l’affiche, dont deux
reprises créées et
fêtées au théâtre de
l’Ancre, Forfanteries,
d’Olivier Coyette, et
Cosmétique de
l’ennemi, d’après
Amélie Nothomb,
servies par de
formidables
comédiens.
Dans la grande salle,
une bonne partie du
public trépigne au seul
nom d’Eric-Emmanuel
Schmitt,
comptabilisant avec
gourmandise ses
pièces passées et à
venir au Public…
Un vrai phénomène !
Ceux qui se laissent
moins charmer par
son art sont prêts à
se résigner… et se
retrouvent, eux aussi,
piégés
par Monsieur Ibrahim
et les fleurs du Coran
(l’une des pièces du
cycle de l’invisible,
avec Milarepa et Oscar
et la Dame Rose).
Or, les ingrédients
sont
semblables à d’autres
œuvres de l’écrivain :
un verbe qui chatoie
en alignant les
aphorismes, une
sentimentalité baignée
ici de beaucoup
d’humour, et cette
inimitable
ferveur à croire qu’un
monde bon est
possible….
Ainsi s’écoute la fable
philosophique de
Momo, gamin juif
délaissé qui se trouve
un ami puis un
nouveau père en
Ibrahim, l’épicier
arabe
de la rue, en fait,
Photo C. STURBOIS
un musulman soufi :
initiation à
l’apprentissage du
bonheur de vivre, à la
tolérance, à la mort.
Presque trop beau…
mais diablement
émouvant !
Son interprète Michel
Kacenelenbogen,
y est pour beaucoup,
subtilement mis en
scène par Olivier
Massart : un homme
seul sur un plateau
rond et dépouillé, des
silences dosés et la
simplicité d’un conteur
(à plusieurs voix).
Mi-roublard, mi-naïf,
son Momo a le poids et
l’émotion de l’enfance
blessée. Ce n’est certes
pas la première
fois que le patron du
Public monte sur scène,
mais on l’a rarement vu
aussi juste, aussi
fragile, débarrassé du
jeu de
la séduction ou
de la conviction.
La Meuse
Isabelle Debroux

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